La RÉSURRECTION
DE CARTHAGE
-------Carthage,
malgré ses défaites, demeure une grande ville et un port
de commerce international important. De plus, elle est héritière
de la civilisation phénicienne en Occident et dans l'ensemble des
comptoirs tout au long des côtes méditerranéennes
de la Berbérie, d'Espagne méridionale, de l'Ouest de la
Sicile, des Baléares et du Sud de la Sardaigne. Les comptoirs établis
le long des côtes atlantiques ont également une civilisation
phénicienne.
-------En
fait Carthage était un véritable Empire qui disposait de
nombreux points d'appuis pour développer son commerce et ses armateurs
en avaient le monopole.
Le troc fut longtemps la base de ce commerce avec l'Afrique, l'Espagne,
la Sicile et la Sardaigne. Les produits tels que l'or, l'ivoire, les peaux
d'animaux, l'huile, le vin et l'argent d'Espagne tout comme le cuivre
de Sardaigne servaient de monnaies d'échanges. L'esclavage faisait
aussi partie du commerce international.
-------L'agriculture,
bien que peu développée, avait grande réputation
grâce non seulement à la qualification des instruments aratoires
fabriqués pour son développement, mais aussi aux conseils,
sur la culture et l'élevage, prodigués aux indigènes.
Nombreux étaient ceux qui travaillaient le sol pour le compte de
propriétaires de vastes domaines où l'on cultivait l'olivier,
l'amandier, le grenadier, le figuier et, bien sûr, la vigne.
-------Les
céréales dont notamment du blé étaient cultivées
par des indigènes dans la partie Ouest de la Numidie, voisine de
la Maurétanie, partie Ouest de l'Afrique du Nord, habitée
par des Maures.
mulets, boeufs, moutons, chèvres et et de défense. volailles
diverses.
-------Il
ne faut pas omettre l'apiculture pour la production du miel tort apprécié
et qui se développa aussi grâce à l'enseignement phénicien.
-------Carthage
n'occupa donc pas le Maghreb. Mais son influence et sa puissance s'exercèrent
jusqu'aux frontières de l'actuelle Tunisie et, nous l'avons dit
sur les villes du littoral méditerranéen et atlantique.
La civilisation carthaginoise pénétra tout de même
dans le Maghreb par l'intermédiaire des Berbères eux-mêmes,
ceux qui servirent soit dans les Armées, soit dans les domaines
agricoles, voire les industries. En prévision d'une troisième
guerre Punique, Carthage réorganisa sa défense en érigeant
34 kilomètres de remparts hauts de 13 mètres et 575 tours
de guet
ORGANISATION POLITIQUE SOCIALE ET ÉCONOMIQUE
Les royaumes
-------Trois
royaumes se partageaient la Berbérie
o Le royaume des Maures issu du Maroc septentrional,
qui s'étendait jusqu'au Nord?Ouest de Constantine, à l'embouchure
de l' Ampsaga (oued El-Kébir).
o Le royaume des Masaesyles, capitale Cirta
(Constantine), était situé sur le plateau rocheux entouré
de falaises au pied duquel coule le Rummel.
o Le royaume des Massyles, de petite superficie,
qui se rétrécit ou s'agrandit suivant les fluctuations du
territoire de Carthage, au cours des guerres. A l'Ouest, il avait une
frontière commune avec le royaume de Masaesyles.
L'administration - La justice- Le Droit
-------Les
rois étaient essentiellement des chefs de guerre ; l'organisation
politique est propre, nous l'avons dit, à' chaque tribu et le roi
se faisait aider par sa famille et des serviteurs pour administrer les
tribus autour d'un conseil d'anciens qui rendait la justice. Le droit
était coutumier.
-------Entre
tribus, le droit était souvent celui des armes.
-------Dans
la famille, le patriarche a la toute puissance.
-------Les
Romains débarquèrent avec leurs lois, lors de la conquête.
Jusque là, l'administration de la Berbérie demeura aussi
archaïque malgré l'essai du roi Masinissa de civiliser les
Berbères lorsque son royaume, grâce à l'appui de Scipion
l'Africain, s'étendait sur le territoire des Maseasyles et qu'il
devint maître de toute la Maurétanie
jusqu'à l'oued Moulaya, à l'Ouest.
-------Les
conflits entre sédentaires qui payaient l'impôt et les nomades
qui l'évitaient, se transformèrent, assez vite, en anarchie,
après le triomphe des tribus nomades.
La religion
-------Les
Numides avaient le culte de la divinité royale que Masinissa leur
avait inculqué. Le temple de Thugga (Douga) en témoigne.
-------Les
nobles et les princes donnaient à leurs enfants une éducation
grecque.
|
|
LA RENAISSANCE DE CARTHAGE
MARQUE SON EFFONDREMENT
-------Carthage redevient
une puissance maritime et commerciale après l'écrasement
de son armée à Zama.
Suivant la voie tracée par Hannibal, elle est à nouveau
prospère. Mais cette prospérité inquiète Rome
qui va encourager le roi Masinissa dans ses revendications. Celui-ci mène
quelques actions guerrières pour reprendre les territoires que
Carthage avait conquis sur ses ancêtres.
-------Carthage reconstitue son armée
mais celle-ci est battue par celle de Masinissa et Rome intervient en
force pour donner le coup de grâce aux Carthaginois qui devront
abandonner leur cité et la rebâtir une quinzaine de kilomètres
plus loin.
-------Par la suite, Carthage s'opposa avec
frénésie aux assauts de Scipion Emilien, le petit-fils adoptif
de Scipion l'Africain.
-------Au printemps de l'an 146, avant JésusChrist,
après cinq jours et six nuits de combats des plus meurtriers, Carthage
et la civilisation phénicienne s'écroulent avec l'effondrement
des murs de la cité.
-------C'est le début de l'occupation
romaine en Afrique. Mais avant de nous séparer, un mot sur l'actualité.
ACTUALITÉ
-------Les graves événements
qui se déroulent en Algérie depuis notre lâche abandon,
marquent bien la rivalité millénaire des chefs de guerre
ou des rois à laquelle vient se greffer un grave problème
religieux lié à la tolérance, ou l'intolérance,
dans l'application des règles concernant la foi et la discipline
imposées par la religion islamique, dominante au Maghreb.
-------Il est facile de dire, pour justifier
le largage de l'Algérie française, que les Français
d'Algérie subiraient aujourd'hui les mêmes problèmes
si l'Algérie était demeurée française. C'est
faux, car la présence française apportait une civilisation
occidentale qui ne s'opposait pas à la civilisation orientale.
Toutes deux s'enrichissaient réciproquement à leur contact.
La démographie y serait moins galopante et l'économie des
plus florissantes. La religion musulmane n'a jamais fait l'objet de quelque
restriction de la part de la France qui s'était engagée,
par traité signé, en 1830, avec le Bey d'Alger, nous le
verrons plus tard, à ne pas s'opposer à sa pratique.
-------I1 eut fallu prévoir cette
évolution et trouver la vraie solution au problème, par
la concertation de tous les hommes concernés, tant de souche européenne
que maghrébine, de toutes tendances, alors que le pouvoir, prenant
une lourde responsabilité devant l'Histoire, n'admit autour de
la table de négociations, à Evian, que les seuls terroristes
ou leurs représentants, excluant de l'Algérie profonde toutes
les couches saines de sa
population.
-------II fallait certes du courage et de
la détermination pour conserver, au sein d'une Algérie française,
des Etats maghrébins quelque peu différents en raison des
particularismes culturel, cultuel et linguistique de leurs peuples. Les
individus auraient pu demeurer citoyens français sans renoncer
à la religion de chacun. Il fallait, par la concertation, dresser
des règles d'accommodement avec notre Constitution, affinant celles
déjà édictées. Cela aurait fait honneur à
l'engagement de la France de maintenir dans une Paix fraternelle, et sous
son drapeau, symbole de la Patrie et de la Liberté, ses provinces
d'Algérie. Elles étaient, en 1958, en bonne voie de prospérité
grâce au labeur, à la sueur et aux sacrifices de tous ses
enfants, depuis cent trente années. Toutes leurs offrandes sur
l'autel de la Patrie turent balayées en quatre années de
politique, trompeuse, "de gaulliène".
-------Ceci doit être écrit
afin que nos enfants apprennent l'Histoire, telle qu'elle a été
et non pas comme le "Pouvoir" souhaite la transcrire en l'accomodant,
et la faire ainsi perdurer. Cela afin non seulement de justifier l'action
politique de l'époque, mais aussi pour se servir de l'homme providentiel,
à l'esprit visionnaire, qui s'est fait appeler pour sauver l'Algérie
française et qui la sacrifia à sa politique, pour le plus
grand malheur de son peuple.
-------En effet, la misère, la peur,
le terrorisme ont une croissance exponentielle depuis que nous avons été
assez lâches, tel que l'avait dit le général de Gaulle,
pour abandonner quatre-vingts pour cent de notre territoire national.
Gaston Bautista
|