GAZ ET ELECTRICITE. - Extension de l'éclairage
intensif par fluorescence de la Ville d'Alger.
M. BÉNAIM, Adjoint. Mes chers Collègues,
L'éclairage intensif est indispensable aux grandes villes et plus
particulièrement à celles qui désirent être
citées en exemple. Son utilité se justifie par de nombreux
avantages :
1°) Les piétons traversent la chaussée avec plus d'assurance,
des vies sont sauvegardées, les accidents de la circulation sont
diminués ;
2°) Les agissements des malfaiteurs sont entravés, les vols,
les crimes sont moins fréquents ;
3°) La propreté des rues est maintenue par la suppression des
vespasiennes occasionnelles ;
4°) Les effectifs de la Police d'Etat peuvent être réduits
ou mieux répartis, la surveillance étant grandement facilitée
;
5°) L'embellissement est incontestable et constitue un attrait pour
les touristes français et étrangers ;
6°) L'animation des artères est plus grande, même à
des heures tardives, les commerces de détail, brasseries et cafés,
salles de spectacle y trouvent un grand profit.
Ce développement commercial augmente le budget communal par l'accroissement
des impôts et des taxes diverses.
Le mode d'éclairage intensif le plus employé est actuellement
la fluorescence, les essais effectués par la Ville d'Ager sont
concluants et ont été accueillis favorablement par la population.
Plus de 180 lanternes à 3 tubes fluorescents de 1 m. 20 ont été
installées :
- avenue du 8 Novembre ;
- rue Charles Péguy et rue Michelet ;
- au Forum ;
- au Champ de Manoeuvre ;
- place Guillemin ;
- place Mermoz ;
- au centre de nombreux carrefours.
Alger, ville pilote, se doit d'étendre ce mode d'éclairage
à ses grandes artères, tout en ne négligeant pas
celui des rues déshéritées de la périphérie
et des rues dont l'éclairage est insuffisant.
Un programme a été établi et, en 1954, 130 luminaires
pourront être installés comme suit :
- 11 place Bresson et trottoirs du square Aristide Briand ;
- 13 rue Dumont d'Urville ;
- 7 rue Henri Martin ;
- 43 rue d'Isly et place Bugeaud ;
- 56 rue Michelet.
Le matériel nécessaire à une telle réalisation
comprendrait 130 candélabres de 9 m. de hauteur équipés
d'une ou deux consoles avec ou sans gaine diffusante à
3 m. 50 de hauteur protégeant un ou deux tubes fluorescents de
0 m. 60 allumage instantané.
150 lanternes à trois tubes fluorescents de 1 m. 20 (chiffre plus
important pour tenir compte des avaries dans le transport et des remplacements
éventuels).
L'E.G.A., concessionnaire de l'éclairage public, étant tenu
contractuellement d'assurer l'entretien des lanternes, il est logique
qu'il soit appelé pour son choix.
Deux concours distincts doivent être lancés, le premier pour
les lanternes, le second pour les candélabres devant supporter
les appareils luminescents choisis.
Une Commission devrait être constituée pour choisir des candélabres
esthétiques ; elle pourrait comprendre :
- le Président de la Commission des travaux ;
- l'Adjoint délégué à l'éclairage public
;
- l'Adjoint délégué à la circulation ;
- l'Adjoint délégué aux Beaux- Arts ;
- l'Ingénieur des Ponts et Chaussées chargé de l'entretien
des artères ainsi éclairées.
Evaluatlon du projet
Compte tenu des précédents achats et des frais d'installation
de la rue Michelet, la dépense peut être évaluée
comme suit :
- 150 lanternes à trois tubes fluorescents blanc nacré à
69.500 frs : 10.425.000.
- 130 candélabres avec embase et fût en acier, console fonte
avec gaine diffusante à 114.000 frs : 14.820.000.
Pour l'installation des candélabres et l'alimentation en circuits
aériens, la dépense serait de l'ordre de :
75.000 x 130 x 50/100 = 4.875.000 francs, compte tenu que la part de l'E.G.A.
est de 50 %.
Economie réalisée par le projet
L'éclairage actuel des rues susvisées est assuré
par 75 lanternes axiales incandescentes de 500 watts de puissance unitaire,
formant une puissance totale voisine de 38 kws.
Le nouveau dispositif envisagé consommera de 23 à 26 kws,
selon le nombre de tubes fixé pour l'éclairage des trottoirs.
L'économie annuelle de courant serait de 57.450 kws ou 45.900 kws
représentant une somme variant de 833.000 frs à 666.420
frs.
D'autre part, pour obtenir un éclairage aussi puissant et aussi
bien réparti par l'incandescence, la Ville d'Alger devrait payer
en plus à l'E.G.A. la somme de :
130 (600 - 200) 3.830 x 14,5 = 2.887.820 francs
diminuée de la ristourne annuelle de 10 %, soit 2.600.000 frs environ.
La dépense est donc amortissable en moins de 12 ans.
Financement du projet
La dépense qui s'élève, pour le l matériel
utilisé, à 10.425.000 + ' 14.820.000, soit 25.245.000. serait
prélevée sur le chapitre XII, article 6, du budget primitif
de 1953 qui présente des disponibilités suffisantes:
a) 19.000.000
c) 6.245.000
Les travaux d'installation ne pouvant être exécutés
qu'en 1954, la dépense, de l'ordre de 4.875.000 francs, sera inscrite
au B.P. de 1954.
Nous vous demandons, en conséquence :
1°) d'entériner les propositions qui précèdent
et d'adopter les deux cahiers des charges destinés à servir
de base aux concours ;
2°) d'autoriser le Maire à signer les marchés conclus
à l'issue des concours avec les différents fournisseurs
et entrepreneurs ou à traiter de gré à gré
au mieux des intérêts de la Ville en cas d'insuccès
de ces compétitions ;
3°) de décider le prélèvement de la dépense
afférente à la fourniture du matériel sur les disponibilités
de l'article 6, du chapitre XII, du B.P. de 1953 . " Eclairage des
voies publiques " ;
4°) de décider l'inscription au B. P. de 1954 d'un crédit
de 4.875.000 francs destiné à couvrir les travaux d'installation.
Avis favorable de la 5ème Commission.
Votre Commission des Travaux et des Finances a accueilli favorablement
ce projet.
Toutefois, considérant que l'acquisition des candélabres
ne présentait aucun caractère d'urgence, la réalisation
de l'éclairage ne devant intervenir qu'en 1954, alors que les difficultés
budgétaires n'avaient pas permis de mettre à la disposition
du service des Immeubles vétustes un crédit de 12 millions
de francs destiné à faire face à des dépenses
dont l'impérieuse nécessité ne peut être discutée,
cette Assemblée vous propose de limiter le crédit affecté
à l'acquisition de ce matériel, par prélèvement
sur les disponibilités de l'article 6 du chapitre XII du B.P. de
1953, à 13.245.000 francs.
Le complément de 12 millions serait inscrit au B.P. de 1954, ce
qui porterait le crédit global à inscrire pour la réalisation
du projet au dit budget à 16.875.000 francs.
M. Bouchakour, Adjoint. - Le rapport que vient de nous présenter
notre collègue, M. Bénaïm, laisse apparaître
un intérêt certain pour le centre de la Ville, mais je tiendrai
à faire remarquer que, depuis plusieurs années déjà,
les travaux de ce genre sont essentiellement réservés à
cette partie d'Alger. Aussi, demandons-nous que les quartiers populeux
et les extrêmités de la Ville soient honorés de ces
travaux.
Le Champ de Manoeuvre, le Ruisseau, Notre-Dame d'Afrique n'ont pas d'éclairage
fluorescent ni d'éclairage intensifié qui est pourtant
d'un intérêt capital au point de vue propreté et sécurité
pour notre population.
M. Bénaïm, Adjoint. - Le premier candélabre
avec lampe fluorescente que j'ai fait installer est au Beau-Fraisier.
Venait ensuite le tour du boulevard de Provence, de la place Desaix, du
Gouvernement Général, du Champ de Manoeuvre, du carrefour
Lafayette, de la place Jeanne d'Arc. Dans quelques jours, la place Mermoz
sera équipée de 14 candélabres.
Vous voyez donc que je m'empresse de donner satisfaction dans tous les
quartiers.
J'ai fait installer plus de 250 lampes en quatre mois et je continue au
Beau Fraisier où 8 lampes vont être installées à
la demande d'un de nos collègues. Un nouveau programme intéressera
les rues de la Lyre et Rovigo.
M. Bouchakour, Adjoint. -
Nous prenons acte de ces déclarations, mais je tiens à signaler
notre collègue qu'il nous a cité dans son programme d'éclairage
des places publiques et des carrefours ; or, nous demandons plus de lumière
pour les rues.
M. Jacques Chevallier, Député- Maire. - J'attire
votre attention sur le fait qu'il y a les lampes fluorescentes et les
autres. Pour certains quartiers à grand débit, les lampes
fluorescentes s'imposent, mais on n'est pas obligé d'en mettre
dans les autres rues, parce que cela revient extrêmement cher.
M. Bénaïm vous a d'ailleurs dit qu'on a installé 225
lampes.
Soyez assuré qu'il est tenu compte de vos observations afin de
procéder à une répartition équitable.
Pas d'autre observation ? Le rapport est adopté.
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