AÏN EL TURCK

1.- BOUISSEVILLE
mise sur site: nov. 2012

2.- BOUISSEVILLE de M.Bouisse

En Algérie, alors que de grandes choses ont été accomplies pour assurer le développement économique d'un pays jeune et riche, rien ou presque rien n'a été tenté pour retenir le touriste curieux, l'hiverneur charmé par un climat exceptionnellement privilégié et l'estiveur captivé par la fraîcheur du littoral. Un homme cependant s'est trouvé qui a compris tout le parti qu'on pouvait tirer d'un site enchanteur situé à proximité d'Oran et doté d'une plage magnifique où viennent mourir doucement les vagues bleues d'une mer toujours calme.

M. Bouisse, propriétaire des terrains qui s'étendent entre la route d'Aïn-el-Turk et la côte, décida, dans un but d'utile propagande, d'allotir son domaine et de prendre à sa charge les travaux indispensables à la création d'un centre futur. Sa voix fut entendue parles nombreux admirateurs du paysage qui s'offre en ce coin délicieux de l'Oranie et, en quelques années, la station balnéaire de Bouisseville surgit de terre.
TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

Afrique du nord illustrée du 26-4-1913 - Transmis par Francis Rambert
juin 2021


3
.- BOUISSEVILLE , vente aux enchères
Echo du 23-6-1925 - Transmis par Francis Rambert
sept. 2017

4.- Encore !!!BOUISSEVILLE , vente aux enchères
Echo du 25-2-1928 - Transmis par Francis Rambert
déc. 2017

5.- BOUISSEVILLE , décors oranais

LA PLAGE DE BOUISSEVILLE

Fraîches forêts profondes, voûtes où la lumière filtrée de branches vient draper les mousses et le miroir des fontaines ; sous un ciel de douceur française, nobles frondaisons poudrées de mélancolie dorée ; prairies embaumées de foins mûrs au bord des calmes fleuves ; nature farouche des grands sites alpestres ou pyrénéens ; campagne plus douce, bucolique, coupée des boqueteaux, fleurie des jardins et décorée des treilles sous lesquelles aima dîner Jean-Jacques ; silence des bois mystiques où se mêlent, pour l'apaisement d'un long crépuscule, au parfum des essences, la symphonie des brises et des eaux murmurantes, hélas ! que tout cela fait défaut à notre Afrique, et combien tous ces bonheurs, à nos yeux et à nos mémoires, ne sont qu'un souvenir !

L'Afrique est âpre et rouge, habillée d'un suaire de feu et d'une exhalaison de jour. Elle vibre et palpite intensément ; sous la caresse dont le soleil la calcine, ses rocs flamboient dans l'air incendié, ses sables ondulent, ses oasis se recoquillent et ses vastitudes, si accueillantes et colorées de magie aux regards du voyageur que le visqueux et gris hiver chassa d'Europe, ne sont plus qu'une immensité poudreuse et blême, comparable aux terres antiques, dans la Judée, que Dieu frappa de sa malédiction.

TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

Afrique du nord illustrée du 17-9-1924 - Transmis par Francis Rambert
juin 2021

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BOUISSEVILLE , décors oranais

BOUISSEVILLE

En Algérie, alors que de grandes choses ont été accomplies pour assurer le développement économique d'un pays jeune et riche, rien ou presque rien n'a été tenté pour retenir le touriste curieux, l'hiverneur charmé par un climat exceptionnellement privilégié et l'estiveur captivé par la fraîcheur du littoral. Un homme cependant s'est trouvé qui a compris tout le parti qu'on pouvait tirer d'un site enchanteur situé à proximité d'Oran et doté d'une plage magnifique où viennent mourir doucement les vagues bleues d'une mer toujours calme.

M. Bouisse, propriétaire des terrains qui s'étendent entre la route d'Aïn-el-Turk et la côte, décida, dans un but d'utile propagande, d'allotir son domaine et de prendre à sa charge les travaux indispensables à la création d'un centre futur. Sa voix fut entendue parles nombreux admirateurs du paysage qui s'offre en ce coin délicieux de l'Oranie et, en quelques années, la station balnéaire de Bouisseville surgit de terre.

Tout y a été merveilleusement compris pour assurer aux estiveurs le maximum de confort possible : des villas nombreuses s'érigent, gracieuses, aux flancs de la falaise qui dresse ses amas pittoresques de rochers en face d'un horizon idéalement bleu ; ces villas sont alimentées en eau potable par une canalisation récemment établie sur les données de l'hygiène moderne et chacune d'elles est dotée d'une installation électrique complète répondant à tous les besoins d'un éclairage parfait.

On trouve à Bouisseville un hôtel-restaurant aménagé à l'instar des établissements des stations les plus réputées. Dès 1909, M. Bouisse, propriétaire de l'hôtel, pouvait y loger et, nourrir les nombreux Oranais qui étaient, venu goûter aux plaisirs de l'estivage. Depuis cette époque, le Grand Hôtel et Café-Restaurant de Bouisseville a été surélevé d'un étage, des chambres spacieuses et luxueusement meublées ont été ajoutées à celles déjà existantes et M. Bouisse a complété la série d'heureuses améliorations de son établissement en installant, sur la plage de sable fin où s'ébattent les baigneurs, une longue rangée de confortables cabines. M. Bouisse, soucieux d'assurer le pratique à ses estiveurs, n'a pas pour cela négligé l'agréable : des ouvriers décorateurs viennent de mettre la dernière main à l'ornementation d'un casino où toutes les distractions des stations d'estivage ont été prévues. Le casino de Bouisseville renferme une salle de concert., de multiples salons de jeux et de coquets jardins.

Il restait une lacune à combler, jusqu'à ces derniers temps, les communications entre Oran et Bouisseville, qui se trouve peu après le village de Saint-André-de-Mers-el-Kébir, étaient encore assez longues et difficiles. Maintenant, un service régulier de breaks assure le transport, des voyageurs entre les deux cités et bientôt le tramway Oran-El-Ançor permettra des communications encore plus rapides et faciles.

Cet exposé succinct permet de comprendre l'essor merveilleux donné à la coquette cité de Bouisseville qui mérite, chaque année un peu plus, son surnom de " Reine des Plages algériennes ". Les Oranais savent en savourer le charme cl nous ne doutons pas que sa réputation justement méritée tarde longtemps à parvenir jusque dans la Métropole.





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BOUISSEVILLE , vente aux enchères




BOUISSEVILLE , décors oranaisLA PLAGE DE BOUISSEVILLE

Fraîches forêts profondes, voûtes où la lumière filtrée de branches vient draper les mousses et le miroir des fontaines ; sous un ciel de douceur française, nobles frondaisons poudrées de mélancolie dorée ; prairies embaumées de foins mûrs au bord des calmes fleuves ; nature farouche des grands sites alpestres ou pyrénéens ; campagne plus douce, bucolique, coupée des boqueteaux, fleurie des jardins et décorée des treilles sous lesquelles aima dîner Jean-Jacques ; silence des bois mystiques où se mêlent, pour l'apaisement d'un long crépuscule, au parfum des essences, la symphonie des brises et des eaux murmurantes, hélas ! que tout cela fait défaut à notre Afrique, et combien tous ces bonheurs, à nos yeux et à nos mémoires, ne sont qu'un souvenir !

L'Afrique est âpre et rouge, habillée d'un suaire de feu et d'une exhalaison de jour. Elle vibre et palpite intensément ; sous la caresse dont le soleil la calcine, ses rocs flamboient dans l'air incendié, ses sables ondulent, ses oasis se recoquillent et ses vastitudes, si accueillantes et colorées de magie aux regards du voyageur que le visqueux et gris hiver chassa d'Europe, ne sont plus qu'une immensité poudreuse et blême, comparable aux terres antiques, dans la Judée, que Dieu frappa de sa malédiction.

Pas un souffle d'air, sinon le vent brûlant du Sud, n'agite les flancs des rugueux palmiers. Sous l'éclairage tombé du ciel, le jour, il semble qu'on ait semé du sel, et le soir, de la cendre encore chaude, dans ses volutes conservant un reflet des feux qui l'engendrèrent. A Ouargla, à l'ombre, il fait 48 degrés, à Ghardaïa 45, à Laghouat 42. La vie halète et se ratatine, l'homme prend patience. Par cet enfer on comprend qu'il ait inventé le fatalisme, et pour se venger, des paradis qui sont le contraire même des choses qui l'environnent.

Et les hautes plaines qui doivent aux soldats de Bugeaud leur appellation de Hauts-Plateaux, toute la zone intermédiaire et de transition qui va du désert au Tell entre la double barrière des deux Atlas, les hautes plaines ne valent pas mieux. Des arbres rarissimes, des chaumes, une coloration fauve, l'écrasante chaleur, la trêve de l'été. Les moissons sont rentrées, les troupeaux vendus. Dans les bourgades de loin en loin espacées et ceintes de leurs remparts, car elles furent, à l'origine, des camps militaires, seuls demeurent ceux que leurs fonctions retiennent, les professionnels de métiers exacts et rigoureux, gens de commerce, des fonctions publiques ou de l'artisanat.

Dans les montagnes, qui forment les devers du Tell, de pins, de chênes-lièges, de khermès et de lentisques, nos monotones forêts tournent au roux, se dessèchent sur pied et parfois s'embrasent. Aux verdures noirâtres de la brousse, l'olivier mêle sa tache d'argent pâle. Et après, la vigne enfin couvrant les coteaux et les plaines et se défendant du mieux qu'elle peut sans toujours y réussir, comme cette année, voici la grande merveille de la mer fraîche, la nappe miraculeuse vers laquelle accourent tous ceux qui, pour quelques jours, peuvent déserter la bataille, s'octroyer le luxe d'un repos temporaire. A défaut du voyage en France, recommandable à tous égards, quoi qu'on dise et quelles que soient les mesquines raisons d'économie invoquées, au bord de mer, ceux à qui le temps manque, que leurs occupations retiennent ou qui répugnent aux difficultés croissantes de voyager, viennent demander un peu de fraîcheur et la force d'attendre l'automne plus clément.

Sur les deux mille kilomètres des côtes algéro-tunisiennes, plages et stations s'animent d'une vie nouvelle. Généralement abrupt et rocheux, le littoral consent parfois à s'élargir en plages propices. Toutes les villes ont la leur, au fond de ces baies en faucille où elles s'abritent Et la mer elle-même a ses mauvais jours et ses traîtrises ; elle bout parfois comme une chaudière, morne, inerte et lourde extravasant une poisseuse et suffocante humidité. Mais c'est là l'exception, le plus souvent elle est joyeuse et vivante, battue de brises et jetant à la terre, avec ses vagues, le bain purificateur de ses grands souffles.

LA PLAGE DE BOUISSEVILLE

Alors nos plages s'encombrent d'une humanité pressée. Chaque dimanche, une métropole comme Alger y délègue des milliers de promeneurs. Cafés, restaurants, fourneaux fumants des marchands de frites, odeurs d'huile, cacaouettes, belles baigneuses, limonade, bocks, chaises sur la plage où s'asseoir pour dessiner avec sa canne des ronds sur le sable, et puis retour poussif en des trams toujours pleins, dans la bousculade et la bonne humeur facile des foules, ah ! ces dimanches ! Et de l'autre côté, sur la côte d'émeraude, ce sont les dancings, la musique endiablée de jazz, la rengaine nasillarde, an nïoins dans tout établissement qui se respecte, d'un piano mécanique. Et des villes projettent leur peuple vers la mer ; les Boufarikois affectionnent Douaouda, les Blidéens Castiglione et les citadins d'Orléansville s'enfuient vers Ténès.

Coquets villages, jusqu'au bord des Îlots, ombragés de platanes, de trembles et même d'eucalyptus, arbres normaux que les grandes villes crurent devoir s'interdire depuis qu'un botaniste fou inventa le ficus abominable. Là, c'est la vie semi-maritime et campagnarde, le camping sur les plages ou dans les jardins, les plaisirs divers et successifs de la baignade, de la pèche, du canotage et des cuisines épicées, et le bonheur, dans la simplification de toutes choses, de n'avoir plus de faux-col.

Oran possède aussi ses plages : Bouisseville et Aïn-el-Turck. Un tramway les dessert, facilitant la promenade dominicale des citadins et l'estivage à demeure. Bouisseville est particulièrement heureux, aux pieds de montagnes vallonnées, étalant au large ses sables durs et propres. Peu de rocs, l'eau claire sur des fonds blancs ; une côte bellement découpée, des ondes calmes, azurines où l'on peut avancer pendant des centaines de mètres avant de perdre pied.

Des sources ; des arbres. Et à cet endroit propice, proche de la grande ville et favorable au repos, des constructions en multitudes, villas, cabanons, abris, baraquettes de tous les styles et pour toutes les bourses, les unes somptueuses, dans l'ensemble toutes aimables et pimpantes et sans exception, si ce n'est par elles-mêmes au moins par la joie qu'elles abritent, et dont elles participent eut dit Barrés, - joyeuses, et à la bonne franquette. Musique, chansons d'Espagne, riz au poisson !

Un faubourg d'Oran, un quartier que la prospère capitale de l'Ouest s'annexe durant l'été en attendant, par la grâce de l'expansion promise, qu'elle l'absorbe tout à fait...