SAMEDI MATIN A AIN-BESSEM M. TRÉMEAUD
a inauguré la Maison de l'agriculture
i.e principal problème évoqué fut la dotation urgente
de la C.A.C.A.M.
A l'occasion du cinquantenaire
de la caisse locale, les associations agricoles d'Aïn-Bessem ont
procédé à l'inauguration de la Maison de l'agriculture.
Manifestation présidée par M. Trémeaud, préfet
d'Alger, et qui s'est déroulée en présence des
dirigeants de l'agriculture algérienne ou départementale,
et de nombreux élus de l'Assemblée algérienne.
Au banquet, servi dans la coquette salle des fêtes, plusieurs
discours ont été prononcés. Tous avaient un thème
unique : la dotation urgente de la C.A.C.A.M. On sait que depuis quelques
années, le crédit est à l'ordre du jour des revendications
des organisations agricoles.
Avec plus ou moins de bonheur, leur appel a été entendu.
L'Assemblée algérienne a bien fait un effort, considéré
d'ailleurs " comme une goutte d'eau " eu égard à
l'importance des besoins.
Crédit, mutualité et coopération ont été
largement évoques.
Aïn-Bessem, dans ce domaine, n'a pas été en retard
et c'est ce qu'ont rappelé heureusement, MM. Maxime Aoustin,
maire, et Marcellln, conseiller général, président
des associations agricoles locales, qui ont rendu hommage aux pionniers
de cette uvre humaine où se côtoient colons et fellahs.
Utiliser ce qui existe
Il appartenait au colonel Debay, président de la Caisse régionale
d'Alger, d'exposer à l'auditoire les difficultés qu'éprouve
la C.A.C.A.M.
Pour le court-terme, le problème est simple, et s'il y a eu parfois
abus du crédit de campagne utilisé à moyen et parfois
long terme, cette " position précaire " s'explique,
se comprend devant le besoin de compléter l'équipement
des exploitations. Sans doute devra-t-on consolider partiellement ces
errements.
En ce qui concerne le moyen et long terme, le problème est différent
et lia solution n'appartient pas à l'Agriculture.
Le colonel Debay a cru cependant nécessaire de conseiller la
prudence àa ses adhérents. " Il faut utiliser ce
qui existe plutôt que rechercher la perfection ".
M. Chauvin, président de la Chambre d'agriculture, a particulièrement
insisté sur la situation désavantageuse faite à
la C.A.C.A.M. dans la répartition des crédits du plan
Marshall.
" Sur plus de 84 milliards octroyés à l'Algérie,
320 millions seulement ont été accordés au Crédit
algérien ".
D'autre part, le président Chauvin a rappelé la motion
de sa compagnie tendant à ce que des élections aient lieu
pour le renouvellement des chambres d'agriculture.
Réorganiser ou organiser
les productions
Le Dr Claude Solacroup, délégué à l'Assemblée
algérienne de la circonscription, a plus particulièrement
mis l'accent sur la nécessité de revoir les offices en
place " ne repondant plus quelquefois aux réalités
" et insisté sur l'obligation de s'organiser pour certaine
production. Lui aussi a demande une dotation importante de la C.A.C.A.M.
et terminé en engageant les producteurs, plus que jamais, à
s'unir.
Le président de l'Union algérienne de la C.G.A., M. Lamy,
a lui aussi, proclamé " le droit à la vie de l'Agriculture
".
Parmi les hôtes de la municipalité se trouvait M. Farès,
président du Conseil général et président
de la commission des Finances du palais Carnot. C'est surtout à
ce titre qu'il a pris la parole, attentivement écoute par l'auditoire.
Réforme des finances
locales
M. Farès, avant toute chose, a preconlsé la réforme
des finances locales, qui rencontre des oppositions souvent non justifiées.
Elle permettra la répartition logique des responsabilité
des diverses assemblées élues. " Sur ce plan, a-t-il
precisé, la commission des Finances a achevé son travail.
"
" Le crédit, a-t-il reconnu. est une nécessité
vitale en Galerie. Il n'y a pas d'autre moyen pour satisfaire ce pays
en continuel mouvement ".
Deux solutions se présentent pour doter la. C.A.C.A.M. : l'impôt
ou l'emprunt, c'est-a-dire les crédits d'équipement.
Le président Farés a rappelé les démarches
faites à Paris dans ce sens mais on estime qu'avant tout, une
dotation spéciale devrait être prévue par le ministère
de l'Agriculture.
Clôturant le cycle des allocutions des élus, le député
Ben Tounès a souhaité que l'on fasse preuve de sagesse
en basant, longtemps encore, la politique économique de l'Algérie
sur l'Agriculture.
Prendre patience
M. le préfet Trémeaud, ayant dit combien ii était
sensible à la manifestation d'amitié et de confiance
dont il était l'objet, a néanmoins falt observer que nombre
des problèmes évoqués précédemment
n'étaient pas de sa compétence administrative.
M. Trémeaud a rappelé la récente déclaration
du gouverneur général, lors de l'ouverture solennelle
de la session de l'Assemblée algérienne, concernant l'Agriculture,
et dans laquelle il affirmait que l'administration était déterminée
à mettre en uvre le maximum de moyens pour lui faire passer
ce mauvais cap.
Le préfet a précisé que toute l'action menée
à Paris par M. Léonard était orientée dans
ce sens.