
          
          Aussi nous faisons-nous un plaisir de signaler un intéressant 
          projet conçu par M. Châtel, qui est l'adjoint préposé 
          au service du nettoiement.
          
          L'honorable adjoint propose d'édifier sur la placette située 
          entre la mosquée de la Pêcherie et le Palais Consulaire, 
          un réservoir d'une capacité de huit mètres cubes. 
          La pompe à moteur de la Pêcherie servirait, à l'aide 
          d'une manche, à remplir d'eau de mer ce réservoir où 
          deux arroseuses automobiles viendraient s'approvisionner.
          
          Celles-ci répandraient le bienfaisant liquide sur les chaussées 
          de nos voies publiques et ainsi se trouveraient enfin abattues les insupportables 
          poussières dont Alger souffre tant en été.
          
          On ne pourrait pas objecter l'insalubrité de ces eaux, puisque 
          ce sont les mêmes qui servent à arroser le poisson mis 
          en vente au marché de la Pêcherie ; et, en tout cas, il 
          serait relativement facile de prolonger le tuyautage de la prise d'eau 
          jusqu'à l'Amirauté, de façon à prendre l'eau 
          de mer en dehors du port.
          
          Moyennant cette combinaison, le problème de l'arrosage de nôs 
          rues se trouverait provisoirement résolu  du moins jusqu'à 
          l'aboutissement des grands projets d'alimentation de la ville en eau 
          douce, projets qui risquent d'attendre quelque temps encore leur réalisation.
          
          Par conséquent, souhaitons que le projet de M. l'adjoint Châtel 
          ne se heurte pas à quelqu'une de ces oppositions qui, à 
          Alger, sous prétexte du mieux, font trop souvent échouer 
          le bien,.