| mise 
        sur site le 1-05-2004 | 
| --------Cet article témoigne de la vitalité de la construction immobilière et des programmes sociaux qui animaient la villed'Alger avant l'abandon des années 1960. Une sorte d'état des lieux à plus de cinquante années de distance, qui donnera au lecteur, la véritable image de cette ville moderne en plein essor, qui ne se doutait pas du malheureux destin que la folie des hommes lui réservait. Un constat des réalités contre l'oubli et les détracteurs de l"Algérie française. | 
| --------Extrait 
            de la revue du Cercle algérianiste, n°100, décembre 
            2002 avec l'autorisation de la direction de la revue "l'Algérianiste" | 
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| - --------Je vous parle d'un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître... --------La pierre en ce temps-là, s'étalait partout, et le cur d'Alger la Blanche s'activait. Fière d'avoir été, pendant la guerre, en 1943, la capitale de la France libre, elle pensait bien être l'égale des plus grandes villes de la métropole. Elle avait échappé de justesse en 1933 aux idées délirantes d'un urbanisme visionnaire style Le Corbusier, mais en 1945, après la guerre, s'imposait la nécessité de loger une population dont la courbe démographique ne cessait de croître.  --------En 1950, la municipalité 
        avait bien créé " l'Office 
        public d'habitations à bon marché " (H.B.M. 
        appellation de l'époque), pour lancer quelques opérations 
        telles les 1000 logements du Champ-de-manoeuvre autour du Foyer civique, 
        à proximité de l'Hôpital de Mustapha, ou encore celle 
        du Clos Salembier, mais c'était bien insuffisant. Il devenait urgent 
        d'activer les projets en cours. ---------La querelle médiatique s'éteignit en 1953 lorsque les élections mirent en place un nouveau maire, personnage bien en vue déjà: M. Jacques Chevallier, dont les idées n'allaient pas tarder à surprendre les Algérois. Dès lors, l'Écho d'Alger se mit à vanter les mérites d'énormes opérations projetées par le nouveau maire. L'Écho d'Alger trouva même un allié en son confrère la Dépêche Quotidienne, propriété de M. Blachette, et qui avait aussi soutenu la campagne de Jacques Chevallier. ---------Tout devint plus clair quand on apprit que M. Blachette était propriétaire de carrières de pierres (On l'appelait " la pierre qui pleure " en raison de l'eau qu'elle rejetait après absorption) à Rognes, dans la région de Marseille, et que ces pierres, façonnées sur place, seraient transportées par les cargos du sénateur Schiaffino et ami d'affaires des deux précédents. Comme si le pays était dépourvu de matériaux de construction. Tout le monde comprit le " montage " subtil, mais la population d'Alger avait d'autres préoccupations bien plus inquiétantes avec le début des " événements d'Algérie " et les " opérations de police " ( La guerre d'Algérie " n'était pas encore avouée par ordre du gouvernement donné aux médias. Pendant très longtemps, on ne parle que " d'événements " ou " d'opérations de police ", alors que l'armée y était engagée avec rappel de classes, puis le contingent quand cela devint plus sérieux.) qui tentaient de contenir le terrorisme F.L.N. qui ensanglantait le pays. ---------Mais le principal souci de M. Jacques Chevallier, nouveau maire en place, était de maîtriser, à sa façon, l'urbanisme de la ville car, malgré la période d'instabilité qui prenait forme, la construction immobilière ne s'était pas du tout ralentie. ---------Avec l'encouragement 
        de M. Claudius Petit, ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme, 
        M. Chevallier projeta d'instaurer, au sein de la mairie, un bureau de 
        l'urbanisme. Ce bureau fut installé au dernier étage, sur 
        environ 500 m2, de là on avait une vue splendide sur le port et 
        la baie. La création en fut confiée à un urbaniste 
        métropolitain, M. Dalloz, et fut intitulée le " Bureau 
        du Plan ". Sa mission était de " 
        conseiller " le maire et son conseil sur les aménagements 
        de la ville et des nouveaux quartiers projetés pour faire face 
        à la démographie galopante et à l'attrait de la capitale. 
        Ce bureau d'urbanisme devint très vite le tampon et le filtre indispensable 
        à la maîtrise des promotions immobilières qui fleurissaient 
        à Alger. Le fonctionnement du Bureau avait été confié 
        à un autre urbaniste de métropole, M. Gérald Hanning, 
        qui dirigea une équipe de nombreux techniciens de toutes origines, 
        aussi bien métropolitains qu'étrangers. Il y avait là 
        des projeteurs, des sociologues, des géologues, des cartographes, 
        des ingénieurs divers, des conseillers financiers et juridiques, 
        des dessinateurs, des maquettistes, etc. Bien que diverse par ses origines, 
        cette équipe paraissait assez loin des réalités locales 
        et des modes de vie des différentes communautés algéroises, 
        le Bureau se mettait au travail. | ---------Une société 
        d'équipement de la région fut également fondée 
        en juin 1956, où figuraient la ville et les communes alentour, 
        la Chambre de commerce, la Compagnie des chemins de fer algériens, 
        la C.I.A. (Compagnie immobilière algérienne), les installations 
        portuaires, la Caisse des dépôts, etc. Les énormes 
        projets de logements sociaux devaient constituer l'essentiel d'un plan 
        directeur qui fut mis en place dès 1953, et pour lesquels le maire 
        n'avait pas hésité à faire appel à un architecte 
        marseillais, Fernand Pouillon, qui avait 
        rénové et construit ou reconstruit le vieux port de Marseille 
        et ce, à la grande " surprise 
        " des architectes algérois. ---------Les communes 
        de la périphérie d'Alger étaient également 
        très actives en logements sociaux, par exemple ---------Il y a 
        lieu de rappeler qu'outre les opérations de logements sociaux, 
        les constructions publiques ou privées étaient actives malgré 
        les " événements ", 
        pour la bonne raison que, dans l'esprit de tous, une solution allait être 
        trouvée et surtout en 1958, quand De Gaulle fut rappelé 
        aux affaires. Et puis, comment la France pouvait-elle ne pas tenir compte 
        de 130 ans de patients efforts pour créer ce pays moderne logiquement 
        destiné à un bel avenir économique? C'était 
        impensable ! ---------Le présent état des lieux d'Alger en ces années soixante, est forcément bien incomplet. Il donne toutefois l'image des réalités de l'Algérie française à tous ceux qui ont voulu occulter l'énorme " gâchis ", et qui persistent dans la désinformation. ---------De nombreux 
        ouvrages nous montrent " Alger la Blanche " et Alger moderne 
        et attirante où il faisait bon vivre. Le travail ne manquait pas. Georges Mercier Bibliographie: |