| (suite...mais, point de sarcasmes, je 
        n'ai pas le début paru dans le n°16!!!)
 --------- À l'occasion des cérémonies 
        organisées en 1930 pour célébrer le centenaire de 
        la présence française, est mise en vente une série 
        de treize timbres, de 0,05 à 5 F imprimés en taille douce 
        exceptionnellement par l'Institut de gravure de Paris ; d'une valeur faciale 
        de 14,50, elle a été majorée d'une surtaxe égale 
        d'où sa vente à 29 F. Le tirage a été de 100.000 
        exemplaires mais, en réalité, 44.909 ont été 
        vendus, les autres ayant été officiellement détruits, 
        les timbres en cours ont été démonétisés 
        le 1e1 février 1931.
 
 --------- En plus de cette série a 
        été vendu un timbre à 10 F, délivré 
        seulement aux visiteurs de l'Exposition philatélique internationale, 
        organisée à Alger, et qui devaient s'acquitter du droit 
        d'entrée fixé également à 10 F. Ce timbre 
        a eu deux tirages de 25.000 exemplaires chacun : un ayant la dentelure 
        12 1/4 et l'autre la dentelure II. 500 exemplaires non dentelés 
        ont été mis à la disposition du comité organisateur 
        de l'exposition ; il existe un petit tirage sur soie ; le timbre a été 
        démonétisé le 11 -mai 1931. Ce timbre, qui représente 
        le port d'Alger lors du débarquement, laisse apparaître une 
        erreur historique : sur le trois-mâts qui y figure est hissé 
        le drapeau tricolore alors que nous sommes encore à l'époque 
        de Charles X et, donc, du drapeau à fleurs de lys. M. Gras a interrogé 
        à l'époque son créateur, M. Vérecque, de Paris, 
        sur cette anomalie, qui lui a répondu l'avoir commise sciemment, 
        dans le dessein d'affirmer sa conception symbolique.
 
 --------- Six ans plus tard paraît 
        une nouvelle série de 27 timbres représentant des sites 
        et paysages, la " halte saharienne " est le plus beau de tous, 
        les couleurs choisies donnant d'une façon saisissante l'impression 
        de l'immensité du désert.
 
 --------- La coupure des relations avec la 
        métropole allait créer une situation anormale d'où 
        l'impression confiée à l'ancienne imprimerie Heintz d'Alger 
        de nouveaux timbres aux armoiries de certaines villes d'Algérie, 
        à l'effigie du maréchal Pétain et ceux émis 
        pendant la période du général Giraud. La série 
        dite des " Coqs " et de " Marianne " a été 
        imprimée par un soustraitant : la Typo-Litho Carbonel, également 
        d'Alger.
 
 --------- Avec la paix, c'est le retour à 
        la normalité et, par conséquent l'impression des timbres 
        est confiée à nouveau à l'atelier du boulevard Brune 
        à Paris ; les émissions se succèdent au gré 
        des changements tarifaires ou politiques, les sujets étant choisis 
        parmi les commémorations, les événements locaux ou 
        bien la reproduction d'autres armoiries.
 
 --------- Certains timbres de France sont 
        encore surchargés pour leur utilisation en Algérie, en particulier 
        lors des " Journées du timbre ". Quelques " variétés 
        " se retrouvent en ciculation, parmi les plus recherchées, 
        nous trouvons le 1,50 + 3,50 émis en 1942 au profit des oeuvres 
        de l'air, surchargé " R.F. " et " Algérie 
        " qui apparaît parfois sans l'une ou l'autre de ces surcharges.
 
 --------- Des " variétés 
        " se retrouvent également sur les timbres propres à 
        l'Algérie et tirés soit sur place soit en France, la plus 
        intéressante est celle du 0,90 rouge, type " rue de la Casbah 
        " émis en 1939 alors même que le port de la lettre était 
        porté à 1 F, il a donc fallu surcharger le tirage primitif 
        par la nouvelle valeur et l'on connaît des surcharges renversées 
        ou doubles, ainsi que, la plus rare, le timbre non surchargé.
 
 --------- Un cas unique est celui de la planche 
        n° 99.612 du 5 F type " Enfant à l'aiglon " de couleur 
        bleu foncé, émis en 1952 : sur les 50 timbres qui la composent 
        (10 x 5) les 30 de la partie gauche (6 x 5) ont une impression très 
        claire, dite " dépouillée ".
 
 --------- Des études très complètes 
        sur tous ces sujets ont été réalisées par 
        des philatélistes passionnés tels que le docteur Joany pour 
        les " Coqs" et " Mariannes " (Monde des philatélistes, 
        1967), et M. Perrin pour les timbres de France 1900-1926 surchargés 
        Algérie (Documents philatéliques, 1976), et pour les premières 
        émissions d'Algérie (Monde philatélique, 1978).
 
 --------- Le dernier 
        timbre portant la mention " Postes Algérie " est 
        celui émis au profit de la " Fondation Maréchal-de-Lattre 
        " en 1958.
 
 --------- 1958 ! ! !
 
 --------- L'année des illusions pour 
        certains et déjà des désillusions pour d'autres, 
        l'époque des circonlocutions adroites, des périphrases châtiées, 
        des déclarations rusées que l'on pourra interpréter 
        un jour suivant la conception du moment.
 Parmi la foule de propositions avancées dans l'illusion de " 
        l'intégration " ou encore de " l'assimilation ", 
        la première décision prise fut celle, sans grande importance, 
        de la suppression du timbre algérien. Le 3 juin, lors d'un discours 
        prononcé dans le grand salon du palais d'été le " 
        Guide " annonçait le droit au vote des femmes musulmanes pour 
        décider du sort commun à tous les français et affirmait 
        : " Et nous allons marquer à l'avance 
        cette unité d'un signe visible. Très prochainement, il n'y 
        aura plus qu'une seule catégorie de timbres en métropole 
        et en Algérie " et, peu après, resté 
        seul avec le général Salan, lui disait : " 
        Vous l'avez eu, votre timbre. " (Raoul Salan, Mémoires 
        - Fin d'un empire - L'Algérie de de Gaulle et moi, p. 48.)
 
 --------- Et, comme si cette décision 
        devait être le pilier pour résoudre tous les problèmes 
        et qu'il fallait donc la réaliser rapidement, dès le 18 
        juillet le Journal officiel de la République française publie 
        un arrêté signé par le président du Conseil 
        des ministres, le ministre du Sahara et celui des P.T.T., autorisant " 
        à mettre en oeuvre en Algérie un 
        programme d'expansion économique, de progrès social et de 
        réforme administrative et l'habilitant à prendre toutes 
        mesures exceptionnelles en vue du rétablissement de l'ordre, de 
        la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du Territoire 
        " pour réaliser de si nobles intentions l'article unique décide 
        que " sont désormais valables pour 
        l'affranchissement des objets de correspondance déposés 
        en Algérie et dans les départements des Oasis et de la Saoura 
        les timpres-poste en usage sur le territoire métropolitain 
        ".
 
 Hauteclocque et à la maréchale de Lattre de Tassigny, 
        à Paris.
 
 --------- A la lecture de ce texte, M. Gras, 
        alors directeur de la recette principale d'Alger, demande à connaître 
        les raisons pour lesquelles il ne comporte pas la signature du ministre 
        de l'Intérieur sous l'autorité duquel étaient placés 
        toujours les trois départements français formant alors l'Algérie 
        alors qu'y figurait celle du ministre du Sahara ce qui pouvait laisser 
        supposer le partage du pays en deux territoires, personne ne sut donner 
        une réponse !
 
 --------- Dès le 22 juillet est mis 
        en vente le 20 F bleu au type Marianne de Muller au cours d'une cérémonie 
        organisée par M. Gras dans le grand hall de la poste centrale d'Alger, 
        sur un énorme panneau on affirme : " Hier 
        et Aujourd'hui. - Hier, 21 juillet 1958, le timbre qui reliait Tamanrasset 
        à Dunkerque portait la surcharge Algérie. - Aujourd'hui, 
        22 juillet 1958, la liaison postale qu'elle se fasse dans le sens Dunkerque-Tamanrasset 
        ou Tamanrasset-Dunkerque, se fait avec la même vignette : celle 
        de la République française. "
 
 --------- Le général Salan, 
        entouré de nombreuses personnalités civiles et militaires, 
        assiste à la cérémonie et, le premier, achète 
        deux timbres pour affranchir deux enveloppes renfermant des messages destinés 
        à la maréchale Leclerc de Hautecloque et à la maréchale 
        de Lattre de Tassigny, à Paris
 
 --------- Un public nombreux est admis par 
        la suite et 60 guichets sont mis à la disposition pour vendre ce 
        timbre et l'oblitérer par un cachet à date " premier 
        jour" sur une enveloppe aux couleurs de celle qui paraissait être 
        encore la " Mère Patrie ".
 
 --------- Les recettes principales d'Oran 
        et de Constantine avaient organisé une cérémonie 
        analogue.
 
 --------- Par la suite, l'administration 
        postale française s'est souvenue encore quelques fois de l'Algérie 
        grâce à certains timbres qui ont donné lieu à 
        des oblitérations " 1er jour ", comme le 
        50 F Charles de Foucauld : 31-1-1959 à Strasbourg, 
          
        15 F armoiries d'Alger : 7-3-1959, 30 
        F Hassi Messaoud 23-5-1959, 15 F barrage de Foum et Gherza 
        : 23-5-1959, 0,45 gorges de Kerrata : 16-1-1960, 0,50 mosquée de 
        Tlemcen : 16-1-1960, 0,05 armoiries d'Oran 15-19-1969, 0,30 Elise Rivet 
        en religion mère Elisabeth, héroïne de la Résistance 
        : 22-4-1961 à Draria (Alger) où elle est née et à 
        Lyon où elle a été arrêtée pour être 
        envoyée au camp de Ravensbruck où elle a pris la place d'une 
        mère de famille destinée au four crématoire ; 
        1 F ancienne porte de Lodi à Médéa : 7-10-1961. 
        Un 0,15 armoiries d'Alger, 
        émis en 1961, n'a pas eu, à notre connaissance, d'oblitération 
        " ler jour ".
 
 --------- Trois autres timbres ont été 
        oblitérés " 1er jour " en France : 0,30 + 0,40 
        Albert Camus : 24-6-1967 à Lourmarin, 0,45 Alphonse Juin, maréchal 
        de France : 20-2-1970 à Paris et 1,00 + 0,30 Eugène Fromentin, 
        écrivain et peintre orientaliste : 26-9-1976 à La Rochelle.
 
 --------- Entre-temps, la page " Algérie 
        " était arrachée du livre de l'histoire de France qui 
        retrouvait ainsi sa " grandeur hexagonale " ; dès le 
        27 juin 1962 la nouvelle administration décidait le remplacement 
        des mots " République française " sur les timbres 
        en circulation par le sigle " E.A. " (Etat algérien) 
        et, le 30 juin, le Gouvernement provisoire précisait aux services 
        intéressés que cette modification aurait lieu " le 
        lendemain du discours prononcé par le président de la République 
        française et reconnaissant l'indépendance de l'Algérie 
        ".
 
 --------- L'acte de décès était 
        signé... Le glas pouvait sonner...
 J. DEL MATTO. --------- En 1979, notre 
        G.E.R. a établi la liste des bureaux de la poste ayant fonctionnée 
        en Algérie pendant la présence française (voir bulletin 
        n° 12).--------- Depuis, de nouvelles trouvailles 
        et des renseignements fournis par des collectionneurs ont permis d'améliorer 
        ce travail permettant ainsi une nouvelle présentation qui a été 
        complétée par l'indication des diverses oblitérations 
        à la main utilisées. Malgré ces nouveaux apports, 
        l'ouvrage n'est pas encore complet et nous demandons la collaboration 
        de tous les marcophiles si nous voulons conserver à jamais l'histoire 
        de ce qui fut notre pays car il est indéniable que la connaissance 
        de l'évolution des bureaux postaux y contribue au plus haut point.
 Pour élargir le champ de nos recherches, nous avons confié 
        la diffusion de cet ouvrage à une association de marcophiles : 
        le Club " Le Meilleur", B.P. 21, 77330 Le Mee sur Seine.
 Jo DEL MATTO, animateur du G.E.R. " 
        Philatélie ". |