| --------S'il est 
        vrai que le football règne sur tous les sports, en Algérie, 
        parmi toutes les épreuves disputées la Coupe de l'Afrique 
        du Nord est bien la plus populaire et la plus attrayante.--------Elle 
        suscite, dans toutes les régions, un engouement extraordinaire. 
        Nous n'en voulons pour preuve que le match qui opposait le Widad Athlétic 
        de Casablanca au Red Star Algérois. Il attira au Stade municipal 
        d'Alger une foule évaluée à plus de quinze mille 
        spectateurs et la recette excéda un million huit cent mille francs. 
        Et l'on ne jouait que les huitièmes de finale.
 --------Sans 
        atteindre ce sommet, partout, dans toute l'Afrique du Nord, le succès 
        de cette compétition fut considérable.
 --------Le 
        premier tour de l'épreuve inter-ligue a été marqué 
        par le succès massif du Maroc, qui réussit à qualifier 
        trois de ses équipes. Alger aura deux représentants en quarts 
        de finale. Tunis deux aussi. Constantine n'en aura plus qu'un tandis que 
        l'Oranie est définitivement écartée dès les 
        premiers matches. C'est un fait que, depuis quelques saisons, le département 
        d'Oran, dont on ne saurait nier la valeur du football, il l'a démontrée 
        au cours du récent tournoi des Ligues, joue de malheur dans la 
        Coupe de l'Afrique du Nord.
 --------L'élimination 
        du Sporting-Club de Bel Abbès a sans doute été la 
        surprise la plus retentissante de ces huitièmes de finale de la 
        Coupe. Le vieux club du département d'Oran se déplaçait 
        pour rencontrer l'Olympique de Tunis, le plus faible parmi les qualifiés 
        de la Régence. Certes, les Bel-Abbésiens avaient à 
        surmonter un handicap sérieux ; les légionnaires Kellner, 
        Béki, Schéné et Becker, qui opèrent habituelle-ment 
        dans leur rang, n'avaient pu effectuer le voyage. Mais on pensait généralement 
        que Lapeyrie, Maillol, Rodriguez et Séva, qui constituent l'ossature 
        du S.C.B.A., réussiraient néanmoins à enlever, à 
        peu de frais, une victoire à Tunis. Il n'en fut rien, et cette 
        défaite peut être considérée comme une illustration 
        de la prédominance des moyens physiques mis au service de la volonté, 
        sur la technique. Après avoir mené au score, Bel-Abbès 
        dut à deux fautes de sa défense un insuccès qu'il 
        ne méritait pas.
 --------Le 
        Club Athlétic Liberté d'Oran est l'équipe versatile 
        par excellence, capable du meilleur comme du pire ; il se me-rait à 
        l'Union Sportive Musulmane de Bône, la formation la plus représentative 
        du Constantinois. Les Oranais étaient dans un jour néfaste 
        ; ils durent s'incliner. Peut être aussi n'ont-ils pas toutes les 
        qualités qui caractérisent une équipe de Coupe. Leurs 
        adversaires, au contraire, possédaient au plus haut point la flamme 
        et l'enthousiasme qui viennent souvent à bout de tous les obstacles.
 --------L'U.S.A. 
        de Casablanca, tenant du titre, rencontrait à Bône l'Union 
        Sportive Franco Musulmane de Sétif. La tâche de cette dernière 
        s'avérait difficile. Pourtant, les Sétifiens ont inquiété 
        dangereusement les joueurs du Protectorat. L'U.S.A. de Casablanca n'exprima 
        sa supériorité que dans les derniers instants de la rencontre, 
        après avoir longtemps subi la loi des Constantinois. La rapidité 
        d'exécution de ceux-ci surprit les habiles, mais lents footballers 
        du Maroc.
 -------Le 
        C.A. Bizerte dut subir les fatigues d'un long déplace-ment qui 
        les mena jusqu'à Casablanca ; malgré cela, les Tunisiens 
        démontrèrent, dans le match qui les opposait à l'Union 
        Sportive de Safi, une supériorité qui aurait du leur valoir 
        la victoire. Mais leurs modestes adversaires puisèrent dans leurs 
        réserves des ressources insoupçonnées d'énergie 
        pour tenir tête à une formation qui les dominait, puis pour 
        acquerir un succès imprévu.La rencontre qui tint incontestablement 
        la vedette de ces huitièmes de finale fut celle qui opposait le 
        Widad Athlétic de Casablanca au Red Star Algérois. Le club 
        chérifien arrivait en Alger précédé d'une 
        solide réputation. Ne disait-on pas qu'aucune équipe du 
        protectorat ne pouvait lui tenir tête ? Sa triplette centrale : 
        Chtouki, Abdesselem. Driss n'avait-elle pas été sollicitée 
        par une formation professionnelle espagnole moyennant un transfert de 
        trente millions ?
 --------Le 
        Red Star, que l'on présentait comme la victime expiatoire sacrifiée 
        à l'Ogre marocain, eut sa chance, et s'il la laissa passer, du 
        moins, s'inclina-t-il avec les honneurs de la guerre. Les Algérois 
        pouvaient gagner en première mi-temps, mais ils gaspillèrent 
        par maladresse des occasions inespérées de scorer. Ce sont 
        eux, cependant, qui ouvrirent la marque, mais un pénalry, fort 
        discutable - et fort discuté - permit au W.A.C. d'égaliser. 
        Le Red Star, à la suite de cet incident, se désorganisa, 
        et son concurrent en profita pour s'assurer la victoire.
 --------Le 
        Gallia Sports se qualifia au détriment de l'A.S.T.F. de Meknès 
        par le score de 7 buts à o. Un résultat qui se pas-se de 
        commentaire et qui place d'emblée les Algérois parmi les 
        formations les plus en vue de la compétition.
 --------L'Olympic 
        d'Hussein-Dey, autre représentant de notre département, 
        avait la tâche plus malaisée, bien que son adversaire, l'A.S. 
        Musulmane Oranaise soit un club promotionnaire. Les Hussein Déens 
        triomphèrent sans convaincre. Ils durent subir en fin de partie, 
        une réaction dangereuse des jeunes Oranais qui faillit les contraindre 
        à concéder le match nul.
 --------A 
        Constantine, le C.S. Hammam-Lif, l'équipe du Prince Sahieddine, 
        fils du Bey de Tunis, a déçu les spectateurs. Si la J. S. 
        Djidjelli qui lui était opposée avait osé prendre 
        ses ris-risques, elle aurait pu forcer un sort contraire devant un concurrent 
        qui joua nettement au dessous de sa réputation.
 
 
       
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