| ------Thiersville 
        -Village de France - s'étalait fièrement sur les panneaux 
        indicateurs aux différentes entrées du bourg. La formule 
        était incomplète car Thiersville était aussi le village 
        le plus sportif d'Oranie des années 1920 à 1960. Ses enfants 
        se distingueront sur tous les terrains de sport : en Afrique du Nord bien 
        sûr, en France et même en Europe pour le plus réputé 
        d'entre eux : l'abbé Koeger, fondateur de l'Union Sportive Thiersvilloise 
        ; sa vocation lui permit de communiquer, outre sa foi aux catholiques, 
        l'amour du sport et des efforts à toutes les communautés 
        du village.------La Grande 
        Guerre 1914-1918 est terminée depuis peu. Une vingtaine de jeunes 
        n'est pas revenue des tranchées de Verdun. Pour perpétuer 
        leur souvenir, Maria Blaya et Bébé Nourrigat se dévouent 
        sans compter pour organiser des galas de danses ou des concerts dont les 
        bénéfices serviront à financer une stèle. 
        Un monument aux morts est bientôt érigé sur l'emplacement 
        symbolique du premier puits du village creusé par les pionniers.
 L'association de deux 
        hommes ------La vie reprend 
        son cours et la nouvellegénération est avide de loisirs. Deux héros de la 
        guerre vont s'allier pour lui procurer de la joie à travers les 
        joutes sportives. Le premier, Joseph Altet, 
        vient de reprendre la Charronnerie Leyris. Tout auréolé 
        par ses faits d'armes au front, qui lui ont valu Croix de guerre et Médaille 
        militaire, il est déjà Président des Croix de Feu.
 ------Le second, 
        l'abbé Gaston Koëger, ancien 
        vicaire à la cathédrale d'Oran, a succédé 
        depuis peu au curé Jarlan sur la chaire de la paroisse Saint-Augustin 
        de Thiersville. Professeur d'éducation physique, diplômé 
        d'Université et porteur des mêmes décorations que 
        Joseph Altet pour sa vaillante conduite sur les champs de bataille, il 
        s'est illustré avant la guerre au cours de plusieurs compétitions 
        nationales et internationales d'athlétisme, devenant champion de 
        France de saut à la perche en 1908.
 ------L'association 
        de ces deux hommes va donner naissance à l'U.S.T. 
        club omni-sports ; mais c'est la section football qui y tient la 
        plus grande place. L'abbé Koeger, qu'aucune difficulté n'arrête, 
        devient compositeur de musique pour célébrer le culte du 
        "ballon rond" : ce fut le chant des supporters de l'Union Sportive 
        Thiersvilloise. ------Toutes 
        les générations de joueurs qui se succéderont sur 
        le stade de la route de Matemore auront leur vedette, l'artiste de la 
        balle au pied. Ernest Liberati est le premier 
        à s'illustrer. Fils du chef de gare du village, il restera dans 
        les mémoires comme le principal artisan au poste d'avant-centre 
        de l'exceptionnel carton infligé à Dublineau sur son terrain. 
        Enrôlé très vite par le Gaîté Club de 
        Saïda, Ernest ne tarde pas à franchir la Méditerranée 
        pour jouer dans les plus grands clubs de la Métropole. Il se distingue 
        d'Amiens à Marseille en passant par Sochaux, Fives et Valenciennes. 
        International à 19 reprises, de 1930 à 1934, il marquera 
        cinq buts au cours de sa carrière en équipe de France.
 ------Michel 
        Martinez revient du régiment tout auréolé 
        par sa victoire aux Championnats de France d'équitation 
        par équipes, mais c'est Barthélémy 
        Gaspard qui ne tarde pas à prendre la place de Libérati 
        dans le coeur des supporters de l'U.S.T Gaspard est un véritable 
        athlète et en plus il est doué pour tous les sports. En 
        football, il brille aussi bien dans les buts que dans le champ de jeu. 
        Il s'impose vite comme le leader de l'équipe qui compte dans ces 
        années trente, d'excellents joueurs tels Adrien Altet, Georges 
        Pelissier, Octave Vitalis, Diego Cano, Georges Tobelem, les frères 
        Navarro et des jeunes talentueux : Emile Vitalis, René Cano, Marcel 
        Altet, Hamou, Esteban Moya, Jeannou Florence... ------Mimi 
        Gaspard s'en va bientôt jouer dans un Club 
        de Mascara mais il continue de pratiquer l'athlétisme 
        à Thiersville avec l'abbé Koëger qui fait de 
        lui un espoir français du lancer de poids. C'est donc tout naturellement 
        qu'il est appelé à faire son service militaire au Bataillon 
        des Sports à Paris en 1935, il a tout juste vingt ans. A son retour 
        au village, alors que la paix est de plus en plus menacée, il anime 
        avec Mireille Altet, toujours sous la direction de l'Abbé Koëger, 
        la section d'athlétisme de l'U.S.T. Il prépare jeunes filles 
        et jeunes hommes du village aux différents degrés des brevets 
        sportifs tout en assurant la liaison avec l'école communale et 
        son animateur sportif M. Lageot.
 ------Toutes 
        ces compétitions ont lieu en fin de semaine pendant les mois d'été. 
        Il faut vraiment aimer le sport pour courir, sauter, lancer, alors que 
        le soleil de l'après-midi s'embrase avec l'ardeur que tous les 
        thiersvillois connaissent bien
 Boules et vélo ------Pour ne pas 
        être en reste avec les jeunes, les plus âgés sont nombreux 
        à participer aux concours de boules lyonnaises organisés 
        à la fraîche par M. Loudcher. 
        Ces concours donnent toujours l'occasion d'assister à des duels 
        épiques entre les deux grands tireurs que sont le gaucher Maurice 
        Imberton, blagueur invétéré, et l'imperturbable mais 
        néanmoins sympathique garde forestier des Benians.------Depuis 
        son séjour à Paris, Mimi Gaspard a toujours un petit vélo 
        dans la tête. Obnubilé par les exploits dans le Tour de France 
        des Sylvère Maës, Roger Lapébie et Gino Bartali, il 
        prend une licence de coureur cycliste au Vélo Club de Mascara dirigé 
        par le jeune et déjà populaire Lolo 
        del Salvador.
 ------Ses 
        premières courses sont encourageantes. Un dimanche de printemps, 
        il est en tête d'une échappée quand, à Saint-André, 
        au carrefour de la RN 6 et de la RD 7, il négocie mal son virage 
        et va percuter un mur. On le relèvera avec une fracture du crâne. 
        De longues années sont nécessaires à son complet 
        rétablissement et il doit renoncer à la pratique du sport...
 ------Il reste 
        malgré tout très proche des milieux sportifs et, quand il 
        se retire à Thiersville pour prendre la succession de Pierre Calas 
        comme bourrelier, son atelier reste le lieu privilégié où 
        l'on vient commenter l'actualité sportive. Chaque année 
        en juillet, il fait particulièrement chaud dans son échoppe 
        au milieu des colliers, licols et autres harnais de cuir en réparation, 
        mais nombreux sont les amis du village qui passent s'enquérir des 
        résultats du Tour de France. Devant la grande carte de l'épreuve 
        qui le fait toujours autant rêver, les fermiers attendront bien 
        quelques jours, Mimi développe en maître la stratégie 
        de son favori pour la conquête du maillot jaune.
 ------Pour 
        l'équipe de football qui est démunie de balles en cuir en 
        cette fin de guerre 1939-1945, il confectionne un ballon aux rebonds... 
        déroutants. Il ne manque jamais un match à domicile ou à 
        l'extérieur, venant chaque fois partager les citrons de la mi-temps 
        avec les joueurs pour leur prodiguer de précieux conseils. Un jour, 
        à près de quarante ans, il pallie même l'absence de 
        Gaby Igoulem dans les buts et garde sa cage inviolée.
 ------Son 
        destin est tragique, il est assassiné à Mascara en 1959 
        et laisse un grand vide dans le petit monde du football thiersvillois. 
        En cyclisme Mimi Gaspard a eu des successeurs, Gaston Serres et René 
        Lacour qui s'illustrèrent dans les années 19461950, Lucien 
        Mauriès une dizaine d'années plus tard. Tout sur la même 
        course organisée chaque année au mois d'août, à 
        l'occasion de la traditionnelle fête du village.
 ------L'épreuve, 
        baptisée le "Tour du Col" 
        consistait à parcourir plusieurs fois une boucle d'environ 10 km. 
        La difficulté majeure étant l'escalade répétée 
        du col de 4è catégorie séparant à l'ouest 
        du village, la plaine d'Eghris de celle de Taria. Revenons maintenant 
        à la période heureuse de l'entre deux guerres. Dans les 
        années folles, le sport à la mode au village est le 
        croquet.
 Lucienne Maury et Denise Demoulin, qui se servent du maillet avec la plus 
        grande dextérité, entraînent toutes les jeunes filles 
        à jouer sur la place du monument.
 ------Avec 
        l'arrivée à Thiersville de Loulou Françon, instituteur 
        passionné de sport et de tennis en 
        particulier, l'animation va se transporter près du lavoir communal 
        où la municipalité aménage un court de tennis. Denis 
        et Bertine Denjean, Ginette et Gisèle Destremx, Gilberte Gascon, 
        Georges Destremx, les frères Nourrigat et Georges Pellissier sont 
        les premiers à s'initier.
 La guerre arrive ------Le tennis 
        a de plus en plus de pratiquants vers la fin des années trente 
        ; mais l'orage gronde à la fin de l'été 1939. La 
        déclaration de guerre à l'Allemagne oblige les jeunes à 
        déserter le court pendant que de grosses larmes de tristesse ruissellent 
        tout au long de l'avenue du chemin de fer. ------La vie 
        au village est bouleversée. Les garçons sont mobilisés 
        et les filles s'activent à préparer des colis pour les soldats 
        d'abord, pour les nombreux prisonniers ensuite. Après l'armistice 
        de 1940, les "mouvements de jeunesse" encadrent les "cadettes 
        et cadets" et donnent, jusqu'en 1942, un nouvel élan au sport. 
        Le croquet et le tennis disparaissent au profit du 
        basket-ball. René Cantet se souvient : "Un 
        vinificateur, Georges Durand de Perrégaux, venu pour une ou deux 
        saisons travailler à la cave coopérative de Thiersville 
        était un fervent amateur de basket. Pour assouvir sa passion, il 
        entraîna plusieurs jeunes qui se retrouvaient tous les soirs sur 
        le terrain de basket jouxtant celui du football sur la route de Matemore."
 ------Bientôt 
        il fut possible de former une équipe qui fit ses débuts 
        contre des formations extérieures. Une rencontre ayant été 
        prévue un dimanche à Oued-Taria contre l'équipe locale, 
        seuls étaient disponibles Edmond Mestre, Belkadi, Bekhti, Kouider 
        et moi-même. Notre capitaine entraîneur était malheureusement 
        absent.
 ------Faute 
        de moyen de transport plus facile, les cinq Thiersvillois enfourchèrent 
        leur vélo et se présentèrent sur le terrain de Taria 
        qui se révélait être un véritable champ de 
        patates où il était impossible de faire rebondir le ballon.
 
 |  | ------La partie 
        s'engagea et très vite,Thiersville se détacha pour finalement 
        s'imposer sans difficulté sur le score éloquent de 20 points 
        à 0, score sévère mais qui, il faut le souligner, 
        n'enleva rien à la chaleur d'une sympathique réception d'après 
        match. ------Le retour 
        au village s'effectua bien sûr à nouveau à bicyclette 
        et nos vaillants représentants arrivèrent fourbus mais très 
        contents de leur journée. Cette équipe n'eut qu'une existence 
        très éphémère d'autant qu'en 1943 la mobilisation 
        devait faire encore une grosse ponction dans la jeunesse de Thiersville.
 ------C'est 
        d'ailleurs en 1944, en Italie que notre initiateur Georges Durand devait 
        perdre la vie au combat. L'équipe masculine animée par Georges 
        Durand était composée de Bekhti, Belkadi, André Boffarull, 
        René Cantet, René Cano, Charles Destremx, Georges Gazzo, 
        Kouider et Edmond Mestre. L'équipe féminine quant à 
        elle, va particulièrement s'illustrer durant le tournoi organisé 
        en 1941 au chef-lieu de l'arrondissement, s'inclinant seulement en finale 
        devant le grand... "Sourire de Mascara", grâce notamment 
        à Incarnation Cano, Jeannette Denjean, Janine Destremx, Augustine 
        Gazzo, Josette Manzano, Raymonde Perez, Claudine Rives et Emma Rojas.
 ------En 1945, 
        Henri Toro, grand amateur de basket, réussit à convaincre 
        le maire de reconstruire le stade de basket-ball sur l'emplacement du 
        court de tennis. Puis aidé, par Auguste Guillaume, Henri va initier 
        les jeunes à ce sport et rapidement constituer une équipe.
 ------Composée 
        de deux "anciens", de Christian et jean Esposito, de Jules Rives 
        et de Raymond Altet entre autres, cette formation va redonner vie au quartier 
        du lavoir et obtenir d'excellents résultats contre les représentants 
        des villages voisins.
 Christian Esposito, qui avait découvert le basket à l'E.PS. 
        de Mascara avant de le pratiquer régulièrement à 
        l'E.N. d'Oran, s'impose vite comme le meilleur élément de 
        l'équipe. Il est de petite taille mais possède un tempérament 
        de meneur. Son adresse naturelle, il l'a développée des 
        heures durant, seul, avec son ballon, face aux panneaux. C'est sous les 
        couleurs de la J.S.S.E. d'Oran puis, plus tard, sous celles du "Sourire 
        de Mascara" en compagnie, cette fois, de son ami Thiersvillois Julot 
        Rives qu'il fera admirer ses incursions époustouflantes dans la 
        raquette. Pas au village. A Thiersville le foot est roi. Contrairement 
        à ses frères, le populaire "Kiki" ne pratique 
        ce sport de "manchots" qu'à contrecoeur et pourtant... 
        c'est en football au poste d'allier droit, qu'il va remporter à 
        Alger le titre de champion d'Algérie scolaire avec l'Ecole Normale 
        d'Instituteurs d'Oran et d'une dizaine d'années après à 
        Thiersville, le premier tournoi de football à cinq organisé 
        dans la région, associé à un autre brillant basketteur, 
        Alfred Garbès.
 Un grand bassin pour 
        la natation ------Christian 
        est doué pour tous les sports. il réussit aussi bien en 
        hand-ball, qu'au volley-ball, en tennis et au ping-pong en natation et 
        à la pétanque. A l'âge de quinze ans un événement 
        va le marquer. Il raconte : "En 1942, la 
        base aéronavale de Tafaraoui fut transférée sur le 
        terrain de la commune de Thiersville. Officiers et appelés avaient 
        bouleversé la vie d'un paisible village du Sud Oranien et créé 
        une animation que n'avaient guère connue nos concitoyens. A cette 
        époque, Hubert Latreyte, de la G.M.O. était recordman d'Oranie 
        du 100 m nage libre en un temps qui devait se situer entre 1 mn 4s et 
        1 mn 5s. Il existait sous des platanes centenaires, un bassin à 
        chevaux de 20m x 14m alimenté parle canal d'irrigation branché 
        sur l'Oued Froha auquel plus personne ne faisait attention. Ce bassin 
        fut nettoyé, rempli et ouvert à la population. Si les conditions 
        d'hygiène n'étaient pas rigoureusement suivies, notre santé 
        était, elle à toute épreuve car personne ne se plaignit 
        jamais d'otites, conjonctivites et autres petits maux. " 
        Mais nos jeunes Thiersvillois y apprirent à nager et c'est ainsi 
        que treize ans plus tard, une piscine fut construite flanquée de 
        deux courts de tennis, lieu de rencontre de toute la population sportive. 
        C'est dans ce bassin que se déroulèrent en juin 1943, les 
        mini-championnats d'Oranie de la Marine et qu'Hubert 
        Latreyte, authentique champion et recordman d'Oranie, remporta 
        le 100 m dans le style si particulier, nez au ras de l'eau, du prestigieux 
        Johnny Weismuller..------Héritier 
        de l'U.S.T. de l'Abbé Kroéger le foyer rural reprend en 
        1956 l'organisation des fêtes nautiques dans la nouvelle piscine 
        qui vient d'être inaugurée. Le 20 juillet 1961 on peut lire 
        dans l'Echo d'Oran, extrait d'un article du correspondant local "...le 
        14 juillet à 17 h 00 la piscine du Foyer Rural était envahie 
        par une foule évaluée à plus de 300 personnes et 
        pendant plus d'une heure les Thiersvillois assistèrent à 
        de belles empoignades nautiques. Les équipes civiles et militaires 
        se surpassèrent lors des différentes épreuves, qui 
        furent dominées par le champion, militaire, Marcel Guillemot, spécialiste 
        de la brasse papillon..." Armand Montoya, licencié 
        à la G.M.O. et compagnon d'entraînement du futur champion 
        d'Europe Alain Gottvalès, Simone Denjean 
        et Marie Jeanne l'Hour, tous trois sur 100 m nage libre, ainsi 
        que Claude Combes en plongeon sont les meilleurs 
        Thiersvillois, dans leur spécialité. Mais, en 1961 la vedette... 
        sous l'eau, est incontestablement Marc Valentin. 
        L'Echo d'Otan tire sur six colonnes dans sa rubrique sportive
 ------"Marc 
        Valentin, champion et recordman de France a gagné son titre en 
        "travaillant" un mérou de 17kg800 par 17m de fond".
 ------Jean 
        Peters : "Être champion et recordman 
        de France (avec 49 kg 800 de poisson), de chasse sous-marine sans avoir 
        jamais pu décrocher un... titre départemental - que cela 
        se situe au Maroc de 1954 à 1958 ou en Oranie depuis 1959 - telle 
        est la "situation" de Marc Valentin, ce sympathique garçon, 
        né le 25 mai 1934 à Thiersville (près de Mascara), 
        maître d'éducation physique en attente d'affectation à 
        Oran, après avoir
 exercé à Oujda.
 ------Dans 
        le cadre agréable du salon de réception du sport nautique, 
        Marc Valentin nous a fait savoir "qu'il pêchait au harpon depuis 
        l'âge de douze ans, exactement depuis cette année 1946 où, 
        à Beni-Saf, il rencontra M. Courtin, qui le guida dans ses premières 
        armes. Puis il se rendit au Maroc, où il demeura et où il 
        continua de pratiquer la chasse sous-marine. Mais jamais il ne réussit 
        à s'imposer et, cinq années durant (1954-1958), il se classa 
        toujours second des championnats du Maroc de la "spécialité", 
        chaque fois "barré" par un vainqueur différent 
        de l'année précédente. Second des championnats d'Oranie 
        1960 troisième de cette même compétition cette année, 
        Marc Valentin fut autorisé à participer aux "joutes" 
        nationales. Avec quarante autres "chasseurs" par mauvais temps, 
        mais sans appréhension malgré l'importance de l'enjeu, Marc 
        Valentin fut conduit au large de Six-Fours (Var) aux îles des Embiez. 
        Sans équipement spécial - sans lampe électrique - 
        notre compatriote se mit à l'eau, pour un championnat limité 
        à cinq heures de chasse.
 ------"Je 
        suis parfois descendu jusqu'à vingt-cinq mètres de fond" 
        nous confia Valentin, "mais à dix-sept 
        mètres, j'ai harponné en premier lieu une abadèche 
        de 6 kg700 puis un mérou* de 17 kg 800, ce qui me valut une heure 
        de travail et un peu plus de cinquante remontées à la surface 
        pour prendre d'autres "flèches" et enfin un cargue moyen. 
        A ce moment, j'étais (presque) paré du titre national. C'est 
        alors que j'eus la bonne fortune de "piquer" un second mérou 
        de 25 kg700. Une fois cette prise ramenée devant les commissaires, 
        ceux-ci me demandèrent de m'arrêter. J'avais le titre et 
        j'avais établi un record de France".
 ------Le sourire 
        toujours aux lèvres, simple, franc, Valentin nous raconta alors 
        son glorieux passé et notamment ses championnats du monde au Portugal 
        avec les Marocains : Debelle, Vuolo, Magnanon, Debauvais et ses championnats 
        d'Europe à Bastia, en 1956 (douzième) et aux Baléares 
        (quatrième), en 1955..."
  Lucien Cano
 
 
 * Note du site: " 
        il est nécessaire de rappeler qu'il faut manipuler le mérou 
        avec précaution et qu'avant de le cuisiner il faut lui retirer 
        les poils car "la peau de mérou s'tond" et sans l'abimer 
        car parfois "la peau de mérou pète". Quel 
        site de dingue!
     |