SPORTS. - Exploitation en régie 
          des stades et salles de la Ville.
          M. BONNOME, Adjoint. 
          
          Mes chers Collègues,
          
          La Ville est maintes fois sollicitée en vue de mettre des terrains 
          et des salles de son patrimoine à la disposition de Sociétés 
          locales qui désirent y organiser des manifestations sportives.
          
          Il importe donc d'aviser sans plus tarder aux modalités de l'exploitation 
          de ces biens communaux.
          
          Différentes formes de régie s'offraient à nous 
          : la régie intéressée, la régie industrielle 
          et la régie simple.
          
          C'est la troisième formule qui pourrait être retenue ; 
          elle est analogue dans ses principes généraux à 
          celles du Service des Eaux et du Service des Pompes funèbres.
          
          Dans le présent, cette exploitation en régie serait appliquée 
          à la gestion des stades Revoil. Bialès, 'Cortés, 
          Fontaine Fraîche, du hall du Foyer Civique et, dans l'avenir à 
          tous les terrains et salles que la Ville pourrait réaliser.
          
          La Commune percevrait 20 % de la recette avec un minimum de 3.000 francs 
          par demi-journée d'utilisation.
          
          Un régisseur de dépenses et de recettes cautionné, 
          choisi parmi le personnel municipal et nommé par le Maire, remplirait, 
          sous le contrôle direct du Receveur d'Alger- municipal, le rôle 
          d'agent comptable.
          
          Toutes les pièces comptables et titres de dépenses seraient 
          obligatoirement signés du Régisseur et de l'Adjoint délégué 
          du Maire aux Sports et à la Jeunesse.
          
          Pour le fonctionnement de cette régie. il conviendrait d'inscrire 
          en recettes et en dépenses un crédit de 5.000.000 de francs 
          au budget de l'exercice 1954, dont l'ouverture anticipée serait 
          sollicitée de l'Autorité supérieure.
          
          Telles sont les propositions que nous soumettons à votre agrément.
          
          Nous vous demandons de les adopter.
          
          Avis favorable de la 11ème Commission.
          
          Avis favorable des Commissions réunies des Travaux et des Finances.
          
          M. Jahan, Adjoint. - 
          Monsieur le Maire, mes chers Collègues, j'avais fait une observation 
          en Commission des Travaux et Finances au sujet de l'exploitation en 
          régie des stades.
          
          Je crois que nous n'avons pas intérêt à multiplier 
          les régies, car cela entraînerait une multiplication des 
          frais de tous ordres.
          
          Il est toujours souhaitable, dans tous les domaines, d'arriver à 
          une concentration de l'administration, de façon à avoir 
          une gestion la plus économique possible.
          
          Dans ces conditions, je serais partisan de n'instituer qu'une seule 
          régie, un seul régisseur pouvant assurer la gestion des 
          différents stades dont nous envisageons le fonctionnement.
          
          D'autre part, j'aurais aimé que nous ne nous prononcions pas 
          immédiatement sur le principe d'une régie simple, mais 
          que nous envisagions la possibilité d'une régie industrielle 
          qui entraîne certaines obligations conduisant à un meilleuo 
          équilibre budgétaire.
          
          C'est pourquoi je fais des réserves en ce qui concerne la proposition 
          qui nous est faite et je de mande, d'abord, que soit adopte ie principe 
          d'une régie unique pour les trois stades actuellement en régie 
          directe et étudiée la formule d'une régie industrielle 
          pour l'ensemble des organisations sportives de la Ville d'Alger
          
          M. Bonnome, Adjoint. 
          - Mon cher Collègue, je note votre observation qui apporte aujourd'hui 
          un fait nouveau. Vous allez me permettre d'examiner comme il convient 
          les trois formules susceptibles d'être appliquées pour 
          la gestion des stades, salles et terrains existants.
          
          Si vous le voulez bien, après cet examen, je porterai cette étude 
          devant notre llème Commission et, celle-ci s'étant prononcée 
          sur la question, nous présenterons à M. le Maire et à 
          vous-mêmes, Messieurs, la solution que, dans l'intérêt 
          général, nous aurons estimée la meilleure.
          
          M. Jahan, Adjoint. 
          - J'aimerais qu'à cette réunion soit invité M. 
          le Receveur municipal qui est chargé du contrôle de toutes 
          les régies, car son avis, je crois, nous sera très utile 
          dans la recherche de la formule la plus économique.
          
          M. Zigliara, Adjoint.
          - En ma qualité d'Adjoint chargé des régies des 
          stades, je tiens à vous demander que soient examinées 
          les conditions dans lesquelles fonctionnera le stade municipal. Il n'est 
          certainement pas question d'y apporter des modifications puisqu'il fait 
          déjà l'objet d'une régie industrielle.
          
          Je vous demande aussi de vous pencher sur le stade Cerdan afin de voir 
          s'il est nécessaire de le comprendre parmi les autres stades 
          ou s'il vaut mieux l'exclure de la régie industrielle.
          
          Pour ma part, après de nombreuses années d'expérience, 
          je constate qu'il fonctionne parfaitement et je fais toutes réserves 
          sur la création d'une régie industrielle. Je considère 
          que la régie directe apporte tous les avantages possibles puisqu'elle 
          est sous notre surveillance et notre contrôle.
          
          Lorsque la question viendra en discussion, je demande qu'elle soit examinée 
          en tous points afin d'opter pour la solution la plus favorable aux intérêts 
          de la Ville.
          
          M. Bonnome, Adjoint. 
          - Il apparaît. mes chers Collègues, que le souci manifesté 
          par notre collègue M. Jahan, ainsi que par M. Zigliara, a surtout 
          pour objet de rechercher la meilleure manière de défendre 
          les intérêts de notre collectivité municipale et, 
          sans doute, de conserver le souci premier de la meilleure expression 
          à obtenir des différents stades et des différents 
          terrains.
          
          Je pense que l'un et l'autre, et vous-mêmes, auront satisfaction 
          d'entendre répéter ce que nous avons dit tout à 
          l'heure, à savoir que nous allons posément et raisonnablement 
          nous documenter afin d'examiner dans le cadre de notre llème 
          Commission, créée pour ce faire, les différents 
          éléments de la question à vous soumettre, retenant 
          la suggestion de M. Jahan d'appeler à cet examen M. le Receveur 
          municipal qui nous fera part de ses lumières, et choisir à 
          ce moment une formule à vous présenter.
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          - Etes-vous d'accord sur cette procédure ?
          Sous le bénéfice de ces observations, le rapport est adopté.
          
          M. Abdelhamid, Adjoint. 
          - Je voudrais, Monsieur le Maire, vous poser une question.
          
          Vous nous avez lu dernièrement une déclaration sur la 
          position que vous aviez adoptée au sujet du parc des Tagarins. 
          La Municipalité devait être consultée et nous avons 
          été surpris des paroles de M. le Directeur des Sports 
          disant que l'affaire était réglée et que le parc 
          des Tagarins serait poursuivi.
          
          Nous voudrions avoir officiellement toutes les précisions utiles 
          sur la question.
          
        M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          
          - C'est bien volontiers que je défèrerai à votre 
          désir.
          
          Vous avez dû remarquer qu'après les déclarations 
          de M. Sigala - faites au cours d'une réunion privée d'ailleurs 
          - dont la presse avait reproduit les termes, j'avais tenu à dire, 
          lors de l'inauguration des bâtiments du Champ de Manoeuvre, que 
          les affirmations de certain fonctionnaire devaient être enregistrées 
          avec les plus expresses réserves.
          
          Depuis la dernière déclaration faite au Conseil municipal 
          pour mettre fin aux attaques dont la Municipalité avait été 
          l'objet, il s'est passé un fait nouveau.
          
          Le Gouverneur général, répondant au désir 
          exprimé dans la lettre que je lui avais adressée, a réuni 
          une Commission dans son bureau, à laquelle nous assistions, M.Bonnome 
          et moi-même, ainsi que le Directeur des Sports, le Directeur des 
          Travaux Publics et le Recteur de l'Université puisque les terrains 
          lui appartiennent.
          
          Je n'ai fait que répéter au Gouverneur général 
          ce que j'avais dit En ce qui concerne les plateaux,
          dans ma déclaration, à savoir que je crois que la Ville 
          ne pouvait pas s'engageà payer les yeux fermés et qu'elle 
          tenait à faire le tour de la question pour en fixer, d'une part, 
          la dépense et, d'autre part, examiner les conséquences 
          que pouvait entraîner la création d'un stade de 80.000 
          personnes à cet endroit.
        Le Gouverneur g é n é r a 1 est partisan 
          de continuer les plateaux pour que les élèves des écoles 
          et la jeunesse puissent y trouver l'équipement sportif qui est 
          absolument nécessaire. 
        Sur la question des plateaux, je lui ai donné, 
          sous réserve d'en connaître le prix et que tous les documents 
          me soient fournis, un accord de principe. 
        Quant à la question des tribunes, le Gouverneur 
          général nous a nettement déclaré qu'en aucun 
          cas, l'Algérie ne donnerait un centime de subvention pour leur 
          construction. 
        Le Directeur des Sports s'est alors tourné vers 
          moi et m'a dit que c'était à la Ville à les prendre 
          en charge.
        Je lui ai fait observer qu'il n'était pas question 
          d'assumer une dépense de 800 millions pour cet
          objet, alors que nous faisions un effort considérable pour des 
          travaux dont l'urgence me paraît plus affirmée que la construction 
          de tribunes.
          
          Le Gouverneur général a alors précisé : 
          " Je ne vois pas l'utilité d'édifier des tribunes 
          à cet endroit. Ce qu'il faut, c'est conserver le poumon que constitue 
          ce parc des Tagarins puisque nous aurons des terrains qui permettront 
          l'évolution des enfants des écoles et de la jeunesse en 
          général, qui veut uniquement faire du sport, cela suffira. 
          Nous compléterons par une architecture de verdure ". Ces 
          paroles, M. le Gouverneur général les a répétées, 
          hier, à nouveau, au Ministre de l'Intérieur quand nous 
          nous sommes arrêtés devant le parc des Tagarins.
        Donc, pour l'instant, rien n'est fixé et malgré 
          les engagements pris dans le Cabinet du Gouverneur général, 
          la Municipalité n'a été saisie d'aucun devis qui 
          lui permette d'apprécier le montant de la dépense et de 
          faire cette année une inscription au budget.
        Ceci ne fait que confirmer le bien-fondé de notre 
          position.
        En ce qui concerne les plateaux, je crois que nous sommes 
          tous d'accord pour que les sportifs puissent y trouver de quoi jouer.
          
          On nous .clit aujourd'hui que les sociétés privées 
          pourraient faire une opération extrêmement profitable. 
          en élevant des tribunes, si j'en juge par les déclarations 
          qui ont été faites dans la presse par des gens qui me 
          critiquent.
          
          Eh bien, puisqu'il y a des gens qui peuvent faire une opération 
          profitable, qu'ils la fassent.
          
          Pour nous, nous ne représentons pas des 
          intérêts privés et nous ne pouvons pas nous engager 
          dans cette voie.
          
          Voilà où en est la question du parc des sports des Tagarins, 
          nous attendons toujours des renseignements que personne ne veut nous 
          donner. Lorsque nous les aurons, nous n'inscrirons au budget que les 
          20% destinés à la seule exécution des plateaux 
          et rien pour les tribunes, car nous avons beaucoup d'autres choses à 
          faire.(voir 
          projet de 1961!!!)
          (Applaudissements).
          
          M. Abdelhamid, Adjoint. - 
          Si j'ai bien compris, M. le Directeur des Sports s'est trop aventuré 
          dans sa déclaration.
          
          M. Jacques Chevallier, Député-Maire. 
          - Absolument. Il n'était pas mandaté pour le faire. Il 
          devait d'abord fournir les renseignements demandés et que nous 
          n'avons pas reçus à ce jour.
          
          M. Abdelhamid, Adjoint. 
          - Cela permettra aux sportifs de ne pas se faire d'illusions prématurément.
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          - Il y a beaucoup d'autres choses qui se greffent sur la question. La 
          grosse illusion des sportifs en la matière a été 
          de croire que les tribunes pourraient être subventionnées 
          par le Gouverneur général. Or, c'est faux. Le Gouverneur 
          général ne subventionnera pas les tribunes.
          
          Certaines personnes avaient une propension à ne voir que l'utilité 
          des tribunes, les terrains sans les tribunes ne les intéressent 
          plus.
          
          M. Neveu. 
          - Le Gouverneur général applique d'ailleurs strictement 
          le règlement des installations sportives qui a fixé, dès 
          son origine, qu'en aucun cas, des subventions ne seraient accordées 
          à des collectivités locales pour des aménagements 
          superficiels et l'élévation de tribunes.
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          - Le Gouverneur général, à très bon escient, 
          voit le côté sportif comme il doit être vu et non 
          pas, comme certains, la commercialisation du sport.
          
          M. Jahan, Adjoint. 
          - Nous serons très heureux lorsque le Gouvern'eur général 
          voudra bien nous indiquer le montant de la dépense à envisager 
          et nous envoyer les plains techniques des aménagements à 
          effectuer, afin de nous permettre d'en prendre connaissance en commission 
          compétente et de nous faire une opinion sur le vu de documents 
          sérieux et authentiques.
          
          La 11ème Commission et tous ceux qui s'intéressent à 
          cette affaire des Tagarins pourront alors compulser les plans, se rendre 
          compte enfin de quoi il s'agit et, pleinement éclairés, 
          nous pourrons voter un crédit " mémoire " à 
          ce chapitre pour l'aménagement des terrains et des superstructures 
          de verdure envisagés.
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          - Je ne comprends pas pourquoi on ne nous indique pas le montant de 
          la dépense.
          
          M. Zigliara, Adjoint. 
          - Parce qu'il est trop élevé.
          
          M. Bonnome, Adjoint. 
          - Monsieur le Maire, mes chers Collègues, je profite de l'occasion 
          qui m'est donnée ce matin pour affirmer à nouveau que 
          c'est dans le sens de la raison, dans le sens de l'examen, que nous 
          voulons, avec les membres de la 11ème Commission, continuer à 
          travailler. Nous entendons bien vous présenter dans l'avenir 
          un projet ayant trait à l'amélioration ou au complément 
          de l'équipement sportif de notre Ville.
          
          C'est tout ce que j'ai à vous dire aujourd'hui.
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
          - Pour mettre fin à cette parenthèse, je dirai 
          à M. Abdelhamid qu'à l'heure actuelle, aucune décision 
          n'a été prise et qu'à l'occasion de l'inscription 
          budgétaire - si tant est que nous ayons les renseignements d'ici 
          la fin de la semaine prochaine -, le problème se reposera et 
          nous pourrons alors en discuter.
          
          Sous cette forme, je crois que la plupart d'entre vous seront d'accord.
          
          M. Abdolhainid, Adjoint. 
          - Si j'ai voulu faire préciser la chose, c'est parce que la presse 
          s'en était emparée et que nous, membres du Conseil municipal, 
          n'étions pas au courant.
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          - Si, à la suite de la visite que j'ai rendue à M. le 
          Gouverneur général, je n'ai pas fait de déclaration 
          au Conseil municipal, c'est d'abord par courtoisie vis-à- vis 
          du Gouverneur et, ensuite, parce que je ne pouvais vous apporter d'autres 
          précisions puisque les choses sont toujours en l'état.
          
          M. Aïssa. 
          - Est-ce que les terrains d'évolution prévus à 
          l'Oued Harrach font toujours l'objet d'une étude ?
          
          M. Jacques Chevallier, Député- Maire. 
          - Non, rien n'a été décidé pour l'instant.
          
          M. Aïssa. 
          - Il y avait pourtant une étude en cours.
          
          M. Bonnome, Adjoint. 
          - Effectivement, mon cher Collègue, l'idée que nous avons 
          eue de rechercher l'aménagement de terrains qui sont propriété 
          de la Ville, manifestant ainsi le souci de tirer parti de ce qui existe 
          sans appeler les finances municipales à un trop gros effort, 
          cette idée que j'ai développée devant vous en 11ème 
          Commission fait l'objet, à l'heure actuelle, d'une étude 
          à laquelle je me livre à la suite de visites que nous 
          avons faites ensemble.
          
          J'ai recueilli à cet effet le maximum de documentation possible 
          et je dois signaler que j'ai trouvé auprès des services 
          compétents un accueil très aimable. Ils m'ont fourni sur 
          ce terrain des renseignements très complets, de sorte que lorsque 
          nous reprendrons ce projet, nous serons dotés de tous les éléments 
          voulus pour le mener à bien.
          
          Par la suite, et suivant les propositions qui seront faites à 
          la 11e Commission, si les collègues qui la composent veulent 
          bien retenir le projet que nous élaborons, nous le présenterons 
          à M. le Maire qui jugera s'il doit être soumis à 
          l'examen final de notre Conseil municipal.
          
          M. Jacques Chevallier, Député-maire
          - Une idée germe, elle est soumise à l'étude et 
          vous est ensuite transmise.
          
          Pour l'instant, nous n'en sommes qu'au stade idée et étude 
          et j'avoue que. pour ma part, je n'ai pas encore vu de projet.
          
          M. Bonnome, Adjoint. 
          - On l'élabore, Monsieur le Maire.
          
          M. Aïssa. 
          - C'est ce que je voulais savoir.
          
          M. Jacques Chevalier, Député- Maire. 
          - Sous réserve de ces observations, le rapport est adopté.