Zelasco,champion cycliste pied-noir
extrait de " aux échos d'Alger, numéro 31"
1°/Souvenirs concernant Zelasco
2°/ Hommage à Marcel Zelasco, décédé le 13 janvier 2002.
3°/ quelques souvenirs de particuliers
aea, n°76, mars 2002.

------Pour la majorité des sportifs rapatriés, et en particulier les amateurs de vélo, Marcel ZELASCO est resté pour son temps et ses compatriotes, le plus représentatif des coureurs nord-africains. Sa participation à une épreuve étant l'assurance et la certitude d'un bon résultat.

------C'est le 16 août 1924, que le futur champion voit le jour dans un vieux quartier de la banlieue algéroise et c'est à Belcourt qu'il passe sa prime jeunesse.

------En 1942, en gagnant le "Premier Pas Dunlop ", il obtient sa première licence et devient membre du "Vélo Club d'Alger "; il participe à de nombreuses courses locales et a des premiers contacts avec Gérard Guercy, héritier d'une grande famille de coureurs cyclistes algérois.

------En 1943, comme beaucoup de Pied-Noirs, sa carrière de champion est interrompue par la mobilisation.

------Il participe au débarquement en Provence et remonte en Allemagne et en Autriche pour être démobilisé en 1946 après avoir été cité par deux fois, et obtenu une Croix de Guerre avec palmes.

------Après la démobilisation il rentre dans ses foyers et reprend la compétition et c'est alors que les résultats fusent et sont très probants.

------Nombreuses participations au " Tour d'Algérie" où il obtient des victoires d'étapes malgré la présence de champions internationaux.

------À Alger, au Prix Bastos, sous une pluie et un vent violent, il se classe 2e derrière Zaaf. En outre, il participe associé à des pistars de renommée mondiale à des réunions sur piste américaines, courses individuelles avec important kilométrage.

------En 1951, en Métropole, il se classe 2e au " Six Provinces" après une échappée de 30 kilomètres et il se fait rejoindre à l'entrée du Vélodrome et coiffer sur le poteau. Il obtient une 4e place dans " Paris - Clermont-Ferrand ", sur un parcours de 407 kilomètres. En 1952, il se classe 3e au Championnat de France professionnel.

------Ces nombreux résultats lui ouvre les portes de la sélection pour participer à la Grande Boucle, où il est présent par quatre fois dans la Sélection Nord-Africaine composée alternativement par Zaaf le casseur de baraque, Kébaïli, les Marocains Dos Reis et Charrouin, Lauze, Guercy, Molines, le brillant vainqueur d'une étape " Montpellier-Nîmes "sous une chaleur caniculaire.
------Au Tour de France, Zélasco a un comportement plus qu'honorable et digne du champion qu'il était et en particulier dans les étapes de hautes montagnes où il fait étalage d'une grande classe et de réelles qualités qui sont les siennes. Il obtient àmaintes reprises sa qualification de meilleur régional.
------C'est avec le Marocain Dos Reis qu'il manifeste sa classe dans l'étape Nîmes-Toulon par 40 degrés à l'ombre, et à l'arrivée Zélasco laisse passer son partenaire. Acte qu'il regrettera par la suite pour son palmarès.Voir Tour d'Algérie 1952

------En 1952, il est le 4e Français et premier régional de l'épreuve, précédé par des coureurs de grand renom : Fausto Coppi, Louison Bobet, Gino Bartali, Florenzo Magni et tant d'autres.
------En 1954, dans une étape qui traverse la Belgique, il chute lourdement sur le pavé mouillé et est contraint à l'abandon.

------C'est en 1955 que notre champion Pied-Noir met fin à sa prestigieuse carrière qui aurait dû être plus florissante.

-----Le cyclisme algérois est en deuil. Marcel s'est éteint le dimanche 13 janvier et a été inhumé à Sanary, le village provençal qu'il aimait tant. Les nombreux amis qu'il comptait, tant dans ses relations personnelles que dans les milieux cyclistes professionnels ou amateurs, ont cruellement ressenti sa disparition.
-----Marcel était devenu une légende chez les sportifs, grâce à sa ténacité et à son courage, qui l'ont porté à une légitime notoriété. Il était très fier d'avoir surmonté les difficultés que la vie lui avait réservées.
Marcel Zélasco est né au quartier BELCOURT à ALGER le 16 août 1924. En 1937 un carrossier l'engage comme apprenti et en fait un ouvrier confirmé.
-----Adolescent, il montre des dispositions pour le vélo et ne tarde pas à affronter les compétitions. II se fait connaître en enlevant le " Pas Dunlop ". L'ancien champion Antoine GUERCY, du Vélo Club d'Alger, le prend sous son aile. Mobilisé à 18 ans et demi, dans le Génie de la 2e D.B., il participe au débarquement en Provence, à Saint-Maxime, en août 1944 et aux batailles de la Vallée du Rhône. Puis, c'est l'Allemagne et l'Autriche, subissant les bombardements, le mitraillage et l'artillerie ennemis. Une citation à l'ordre du Régiment, pour son comportement aux combats de la poche de Colmar et une citation à l'ordre de l'Armée, Croix de guerre avec palme, témoignent des états de service de Marcel. II évoquait en souriant certaines conversations qu'il eut, plus tard, en la Métropole au cours desquelles il a pu entendre: vous êtes de la classe 1944? Vous avez donc échappé à la guerre!...
-----Démobilisé en janvier 1946, Marcel est rapatrié à ALGER dans la soute à bombes d'un chasseur-bombardier " Marauder ". Il reprend aussitôt son métier de carrossier et se remet au vélo.
-----Le 24 décembre 1948, il épouse Odette LABERNEZE, cette union scellait une tendresse et un attachement qui ne se sont jamais démentis. " Nous n'étions pas riches " disait-il. " Nous avons pu ainsi fêter à la fois le mariage et le " réveillon ". De cette union naîtront Serge puis Anita, deux beaux enfants dont le couple était fier.
-----En 1950, il est admis dans la catégorie "cycliste professionnel ". Les résultats obtenus au Tour d'Algérie ou en Métropole, le conduisent à sa sélection pour le Tour de France dans l'équipe d'Afrique du Nord. Il fera quatre Tours, chacun remporté par des Géants: KUBLER en 1950, KOBLET en 1951, COPPI en 1952 et BOBET en 1953. Sur les grandes boucles, il souffrira aux côtés d'autres champions, tels Raphaël GEMINIANI, DARRIGADE, les frères LAZZARIDES. 11 y avait là également ZAAF, KEBAÏLI, CHARAIN, MOLINES et DOS REIS, bien connus des Pieds-Noirs.
-----Si Marcel n'a pas d'étape du Tour de France à son palmarès, il compte néanmoins plusieurs étapes du Tour d'Algérie. De plus, en 1952, il était 4è Français de la Grande Boucle. Cette même année, il était troisième du Championnat de France professionnel. Lorsqu'il parlait cyclisme, il s'animait et revivait littéralement ses courses. Il éprouvait une grande nostalgie lors des retransmissions télévisées du Tour qu'il suivait presque religieusement.
-----Depuis juin 1989, il s'était fixé avec sa famille dans le Var, à Sanary où il comptait un bon nombre d'amis et fans du vélo. Il y avait retrouvé Gérard GUERCY, le fils d'Antoine, avec lequel il aimait évoquer le bon vieux temps. C'est avec ces amis que, jusqu'à l'âge de 72 ans, ils se réunissaient une ou deux fois par semaine et parcouraient une soixantaine de kilomètres dans les villages et les collines varoises.
-----Marcel repose désormais dans ce beau village de Sanary qu'il affectionnait. Dans ce petit cimetière où ses nombreux amis, parmi lesquels beaucoup de Pieds-Noirs, s'étaient joints à sa famille, pour l'accompagner avec une grande émotion. A Odette, à Anita, à Serge et à leur famille, nous présentons nos affectueuses condoléances.

Robert PLANTÉ
En collaboration avec Jean-Jean LLORENS pour la documentation qu'il a réunie sur son ami Marcel.

Paul CATANIA par l’intermédiaire d’ Illès BRAIK : ZELASCO est le plus grand cycliste PN ; il avait un atelier de carrosserie au Telemly. Il est l'inventeur du YOUPALA. En 1951 , année de la victoire de COPPI, il a terminé 2° à Toulon. Cette même année après une échappée il a franchi 2 cols en tête mais s’est fait rattrapé au 3°…
Paul CATANIA l’a souvent rencontré au cours de réunions d’ Anciens cyclistes d’ Alger qui se déroulaient à Toulon..

Pierre DIMECH:
Pour Zélasco, ce dont je me souviens, c'est qu'il avait terminé une fois (je crois que c'était en 51) dans les 20 premiers, et qu'il avait alors été le 1er "régional" ( il y avait alors des équipes nationales: France, Belgique, Hollande, Suisse, Italie, etc... et des équipes régionales françaises ), mais je ne suis pas du tout certain de son rang exact. ... ce devait être vers la 17 ème ou 18 ème place...
note du site : c'était en 1952, Zelasco termina 18è