|  Le nouvel Hôpital civil de Sétif
 Hommage à son auteur.
 Le médecin inspecteur général 
        Lasnet, appelé en Algérie vers fin 1932 par M. le Gouverneur 
        général Carde, pour y réorganiser les services d'hygiène 
        de médecine publique et d'assistance, a fait éditer une 
        série de brochures où, traitant des différentes questions 
        intéressant la santé publique, il expose le programme qu'il 
        a si brillamment conçu et réalisé. L'organisation hospitalière y a été prévue, 
        s'étageant du Sud au Nord, depuis le médecin de colonisation 
        disposant des postes sanitaires, des auxiliaires médicaux, de salles 
        de consultations rurales, d'hôpitaux auxiliaires et d'infirmeries, 
        jusqu'aux hôpitaux dé chef-lieu de département, auxquels 
        sont adjacents des hôpitaux de débordement, sur trois échelons, 
        en passant par les hôpitaux intermédiaires - d'arrondissement.
 Chacune de ces questions nécessiterait ici, prise en particulier, 
        de longs développements. Mais, on se bornera, au- cours de ces 
        quelques lignes, à démontrer quel est l'heureux résultat, 
        pour les Sétifiens et les habitants de la région, de cette 
        étude lumineuse qui fait le plus grand honneur à son auteur.
 Il suffit, en effet, pour cela, de contempler la majestueuse silhouette 
        du: nouvel hôpital civil de Sétif qui, bien qu'en cours de 
        construction, nous, donne une idée approximative de l'importance 
        de ce superbe établissement qui couvre près de 5 hectares 
        et dont la dépense totale sera de l'ordre de grandeur de huit millions..
 Technique moderne.
 L'exécution technique de cette uvre a été confiée 
        à M. X. Salvador, architecte D.P.L.G., l'éminent spécialiste 
        des constructions hospitalières dont le talent et la compétence 
        se manifestèrent précédemment puisqu'il eut le mérite 
        de réaliser avec maîtrise l'exécution dé l'hôpital 
        civil de Bel-Abbès et surtout celui de Miliana qui demeure un modèle 
        du genre, tant par son importance qui dépasse de beaucoup celle 
        dé Sétif, que par la finesse et les beautés de son 
        architecture.
 Le Bâtiment.
 C'est M. Gh. Tisserand, d'Alger, à qui la construction dé 
        l'hôpital civil de Miliana a été précédemment 
        confiée, qui a été chargé des travaux de terrassement, 
        de maçonnerie et de béton armé.
 Spécialisé dans les constructions de grande envergure, M. 
        Tisserand, en un temps relativement court (le premier coup de pioche date 
        en effet de 9 mois) a réalisé un effort prodigieux en menant 
        ses travaux avec une grande compétence et une extraordinaire rapidité 
        qui nous permettent d'admirer déjà la vaste et élégante 
        entrée du bâtiment dont les ailes, actuellement en coulage 
        ressemblent quelque peu à une immense forêt de madriers et 
        de chevrons entrecroisés.
 Les travaux de terrassements; qui représentent une manipulation 
        de plusieurs centaines de mètres cubes de terre, le fer et le ciment 
        employés qui peuvent être évalués par centaines 
        de tonnes, nous donnerons une idée impressionnante de cette gigantesque 
        entreprise intelligemment dirigée par M. Tisserand, sous la surveillance 
        active duquel 200 ouvriers travaillant sans arrêt depuis 9 mois.
 L'hôpital, qui pourra abriter 200 lits, se dresse derrière 
        un magnifique rideau de verdure, au-dessus du square créé 
        par le 61e de Ligne pour rendre hommage a la mémoire du Duc d'Orléans. 
        Ainsi, par une heureuse coïncidence, cette juxtaposition de faits 
        démontre avec force que la pensée civilisatrice de la France 
        a rayonné sur cette terre algérienne où dans la souffrance, 
        les populations françaises et indigènes se trouveront affectueusement 
        confondues.
 Le nouvel hôpital est distribué comme suit : le bâtiment 
        d'entrée, le bâtiment principal de l'hospitalisation, le 
        bâtiment des contagieux et le pavillon du personnel et la communauté.
 Le bâtiment d'entrée comprend les services administratifs, 
        les services d'admission des malades, l'épouillage et l'appartement 
        du concierge.
 Le bâtiment principal comprend un service de pharmacie, un service 
        de médecine générale hommes, un service de médecine 
        générale femmes, un service d'enfants pour les deux sexes.
 Au premier étage, le bloc opératoire avec, à proximité, 
        la maternité; à gauche, les chirurgicaux hommes, à 
        droite; les chirurgicaux femmes.
 Au deuxième étage, orienté au Sud, le bâtiment 
        des tuberculeux.
 Le bâtiment de l'usine, situé entre le bâtiment des 
        contagieux et le bâtiment principal d'hospitalisation, comprend 
        : la buanderie mécanique avec les services de repassage, raccommodage, 
        lingerie général, le service des cuisines avec l'économat.
 Les cuisines seront équipées avec du matériel moderne, 
        à savoir : fourneau central avec feu au mazout, marmite à 
        lait, marmite à soupe, marmite à ragoût, basculantes 
        émaillées blanc, petit service de marmites à régime, 
        percolateur nickel; machine à laver la vaisselle, éplucheuse 
        de légumes avec tous accessoires : hachoir, presse purée, 
        etc..
 Sous le bâtiment de l'usine se trouve la chaufferie centrale d'alimentation 
        avec chauffage à eau chaude et alimentation en vapeur des cuisines.
 Le pavillon dès contagieux abritera 30 lits de malades contagieux, 
        chaque malade se trouvera dans un box séparé, isolé 
        du couloir par une cloison vitrée. Chaque box comprendra en outre 
        un w-c, un lavabo.
 La circulation service se fera à l'intérieur : la visite 
        des malades se fera à l'extérieur, à l'aide de couloirs 
        de circulation.
 Le bâtiment du personnel comprend une dizaine de logements de deux 
        pièces, cuisine, w.-c. et salle de bains ; une salle dé 
        bibliothèque, une communauté religieuse pouvant recevoir 
        neuf religieuses Surs blanches, une chapelle oratoire avec clocher.
 Ainsi, le visage de la France rayonnant de bonté, d'humanité 
        et de justice sociale, s'épanouira davantage encore après 
        la réalisation de cette magnifique uvre d'assistance dont 
        il convenait d'en féliciter publiquement l'éminent auteur 
        M. le médecin inspecteur général Lasnet et les réalisateurs.
 
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