
          
          
        
        LE SAHARA, PAYS DE L'OR 
          NOIR 
          Les recherches vont commencer sur un territoire de 120.000 km²
          Il faudra souvent chercher leau avant le pétrole... 
        La Compagnie française 
          des pétroles d'Algérie, propriétaire de lappareiï 
          de forage qui élève actuellement ses superstructures géantes 
          dans lenceinte de la F.A.M.P.A., a lintention, avons-nous 
          dit hier, d'entreprendre de vastes recherches pétrolières 
          au nord du Sahara. 
          - Pouvez-vous nous délimiter les zones choisies pour ces sondages ? 
          avons-nous demandé à la direction de cette compagnie,, 
          nouvellement installée au 126 ter de la rue Michelet. 
          - Des études géologiques et géophysiques, auxquelles 
          a procédé la Compagnie française des pétroles, 
          dont nous sommes une filiale, en étroite collaboration avec la 
          S.N. Repal, ont amené cette société à déterminer 
          entre Biskra, Ouargla, El Goléa, Aïn-Sefra et Laghouat, 
          une vaste étendue où se trouvent réunies les conditions 
          justifiant des travaux de sondages par forage. Six permis de recherches, 
          couvrant 120,000 kilomètres carrés nous ayant été 
          accordés pour cette région en octobre 1952, nous avons 
          immédiatement engagé des capitaux importants pour lexploitation 
          de ces permis. 
          
          Grâce à cet effort, nous serons bientôt en mesure, 
          comme vous le savez, dentreprendre les premiers forages de reconnaissance.
          
          Richesses sahariennes 
          - Cest bien là une idée relativement neuve ? 
          - En effet, les premières prospections en cette région 
          désolée du monde eurent lieu en 1948. 
          - Quest-ce qui les a provoquées ?
          - Lexistence dun vaste bassin sédimentaire encore 
          inexploré, où la présence de formations riches 
          en matières organiques pouvait laisser supposer quil sy 
          était formé des hydrocarbures. 
          Un autre effort de prospection, dans des domaines différents 
          de ceux qui intéressent le pétrole, a dailleurs 
          déjà révélé au Sahara dimportantes 
          richesses minérales: ce nest plus un secret pour personne 
          que les mines de charbon, de cuivre, de plomb, de fer, damiante, 
          de cobalt, de manganèse, de zinc, de titane ou de sel y prospèrent 
          actuellement. 
        Les recherches pétrolières 
          déjà entreprises au Sahara 
          
           Quand et où, au Sahara, les premiers forages dexploration 
          ont- ils été effectués ? 
          
           Un premier forage de reconnaissance a été entrepris 
          en novembre 1952 à Bérlane, à 40 kilomètres 
          au nord de Ghardaïa, par la S.N. Repal, avec la participation financière,,de 
          la CF.P. 
          
          Un autre, près de Tarhit, à 90 kilomètres au sud 
          de Colomb-Béchar a été mis en chantier par la même 
          société en Janvier 1953. 
          
          En Tunisie, la C.F.P possède une participation dans la Société 
          de recherches et dexploitation des pétroles qui effectue 
          des prospections étendues sur le territoire de la Régence. 
          
          
          Difficultés d'exploitation 
          
           Certes, nous sommes déjà arri vés en Afrique 
          du Nord à des résultats intéressants. La Société 
          chérifienne des pétroles, par exemple, dont la C.F.P. 
          détient 11,39 % du capital, a sorti en 1952 cent mille tonnes 
          de ses gisements de Petitjean. Mais, pour encourageants quils 
          soient, ces résultats ne doivent pas faire oublier les obstacles 
          de toutes sortes qui, dans ces contrées désertiques, attendent 
          le prospecteur. 
          
          Après avoir mis en évidence par forage lexistence 
          dhydrocarbures liquides ou gazeux, 11 faut encore une grande somme 
          de travaux avant de faire la preuve de lexistence dun gisement 
          exploitable : reconnaître létendue et les possibilités 
          de production annuelle, compte tenu des difficultés daccès 
          et de transport, des conditions dexploitation, des possibilités 
          de recrutement du personnel, des servitudes du climat, etc..., etc... 
          de façon à pouvoir en dégager un prix de revient. 
          
          
          Le problème de l'eau 
          
           Pour les réglons qui nous occupent, un des problèmes 
          qui compliquent encore la recherche est celui du ravitaillement en eau 
          des forages. Les circonstances ont fait que nos premières études 
          nous ont amenés à placer notre premier forage au voisi 
          nage dune oasis riche en eau. Mal heureusement, 11 est à 
          craindre que les exigences de la géologie nous con duisent à 
          forer en des lieux plus déshérités. Nous serons 
          alors tenus à chercher de leau avant de cher cher du pétrole... 
          
          
          Il faut tout de même reconnaître que dans certaines régions 
          cette recherche deau sera, pour nous, rendue plus facile du fait 
          de lexistence de plusieurs horizons aquifères couvrant 
          de vastes étendues. Mais, même en ces zones privilégiées, 
          nos prospections, voire lexploitation des gisements découverts, 
          seront loin dêtre une sinécure...