| ------En 
      1844, la rue de l'Aqueduc, qui devait son nom au passage de l'aqueduc du 
      Hamma sous la voie, devint la rue d'lsly. 
 ------La rue 
      s'arrêtait à un rond point, 
      la future place Bugeaud. 
      Au delà c'était le quartier du roulage avec ses petites guinguettes 
      populaires, ses échoppes et ses petites industries. Peu d'immeubles 
      étaient construits. Une route en mauvais état conduisait 
      à la porte d'Isly. La porte se trouvait sur une placette, 
      où fut érigé en 1896, 
      le buste du Dr. Maillot .
 
 
 
         
          | .Extraits de " Esquisses 
            anecdotiques et historiques du Vieil Alger ",Fernand Arnaudies, 
            Collection Outremers, éditions A.Barthélémy, 
            Avignon, 1990. -------- Le nom de Maillot est intimement lié 
            aux succès notables de la lutte qui dut être menée 
            en Algérie contre le paludisme. Nul n'ignore que ce médecin 
            militaire, né à Briey (Moselle) en 1804, mort à 
            Paris en 1894, introduisit en Algérie l'usage courant de la 
            quinine. On sait aussi la portée de son rôle, les heureux 
            résultats de son action, de son dévouement sans limites.
 -------- Sa mort ne laissa pas les Algériens 
            indifférents. De nombreux témoignages le prouvèrent. 
            C'est ainsi qu'en 1880 le nom de Maillot fut donné à 
            un village de Kabylie et, durant la guerre 1914-1918, à l'hôpital 
            militaire du dey.
 --------Mais, dès 1895, on ouvrit 
            à Alger une souscription en vue d'élever un monument 
            à la mémoire du grand médecin.
 --------Modeste stèle en vérité, 
            simple colonne sans prétention, surmontée d'une effigie 
            due au ciseau du jeune sculpteur Fulconis.
 --------La souscription fut, là 
            aussi, couverte en quelques jours.
 --------Un reliquat permît même 
            de fonder un prix de faculté, le prix Maillot, que l'on destina 
            au meilleur travail sur la malaria.
 --------L'inauguration eut lieu, simplement, 
            le 15 octobre 1896 à l'entrée de la rue d'Isly, sur 
            une petite place à l'angle de laquelle devait s'élever 
            plus tard la Grande Poste. Le préfet Granet, le maire Guillemin, 
            le docteur Trolard, président du comité Maillot, remirent 
            le buste à la ville.
 --------Deux jours après, une 
            réplique de ce buste fut déposée à l'hôpital 
            civil de Mustapha dans la salle qui dès lors porta le nom de 
            "Docteur Maillot" (à l'époque service du Docteur 
            Battarel).
 --------En 1932, la statue de Maillot 
            fut transférée dans un minuscule jardin des hauts d'Alger. 
            Sic gloria transit.
 |  ------Après 
      1900, la rue s'anima et devint très commerçante.
 
 ------En partant 
      de la 
      rue Dumont d'Urville qu'elle prolongeait on rencontrait
 -------côté 
      impair, au n°9, 
      le Casino construit en 1910 et où avaient lieu des concerts 
      et des spectacles de variétés,
 ------au n°23, 
      les Galeries de France, magasins de style néomauresque construit 
      en 1914 et la Brasserie de l'Alhambra.
 -------côté 
      pair les magasins du 
      Bon Marché, à l'angle sud-est de la place Bugeaud
 ------et 
      l'église anglicane.
 
 ------La rue 
      traversait la place Bugeaud, ancienne place d'Isly où se tenait 
      un marché
 
 
 
         
          | Sur 
            mon site le 6/12/2001 Extraits de " Esquisses anecdotiques 
            et historiques du Vieil Alger ",Fernand Arnaudies, Collection 
            Outremers, éditions A.Barthélémy, Avignon, 1990.
 ----Longtemps, elle fut un marché. On y voyait de modestes 
            tables surmontées d'une toile de tente maintenue par des pièces 
            de bois. Sur ces tables étaient disposés des petits 
            tas de dattes, de figues sèches, de mandarines ou d'oranges.
 -----Des négresses, drapées 
            dans de longs voiles de cotonnade bleue, offraient aux chalands, dans 
            des corbeilles plates, de petits pains parsemés de graines 
            de sésame, ou des beignets, ou encore des sardines frites dans 
            la pâte et réunies par trois ou quatre.
 -----C'était l'époque où 
            dans la rue d'Isly - qui coupe la place - existaient encore des caravansérails 
            ; les convois venant du sud y logeaient. Les chameaux, avec leur chargement, 
            circulaient dans les rues.
 -----C'est là que s'élevait 
            la statue du maréchal Bugeaud....
 |  -------Le côté ouest de la place 
      était bordé par l'Hôtel du 19ème Corps d'Armée, 
      ancien collège français-arabe, et le Mont de Piété. 
      Une rue fut ouverte entre les deux immeubles, la rue du Marché d'Isly, 
      future rue des généraux Morris, où se trouvait la Société 
      des Beaux-arts. Au milieu de la place se dressait la statue du Maréchal 
      Bugeaud (3), monument, haut de trois mètres et placé sur un 
      piédestal de granit, exécuté par Dumont et inauguré 
      en 1852.
 
 
 
         
          | -----La statue 
            du Maréchal Bugeaud qui s'élevait au centre de la place 
            d'Isly est l'oeuvre du sculpteur Dumont, de l'Institut (Ech et Durand 
            fondeurs à Paris). Le monument fut commencé le ler juin 
            1852 sous la direction de MM. Coumes et Piarron, de Mondésir, 
            ingénieur, Guiauchain, architecte, et Blouet, de l'Institut, 
            auquel on avait confié la réalisation des plans. -----Les 
            porphyres du piédestal proviennent des carrières de 
            Cap de Fer. Elles furent extraites sous la direction de M. Billard, 
            ingénieur des Ponts et Chaussées. L'Etat prit à 
            sa charge la fourniture de ce piédestal. Une souscription fut 
            ouverte dans le même temps en France et en Algérie, l'une 
            pour l'érection d'un monument identique à Périgueux, 
            l'autre à Alger. On confondit les souscriptions avec l'assentiment 
            du général Changarnier président du Comité 
            de Paris, afin de suppléer l'insuffisance de l'apport algérien. 
            (La dépense s'éleva exactement à 45 716,50 francs.) 
            Le Maréchal Randon, alors Gouverneur général, 
            fit placer en juillet 1852 dans les fondations du monument un coffret 
            de cèdre recouvert d'une enveloppe de plomb, contenant une 
            médaille à l'effigie du Maréchal, des pièces 
            de monnaie, ainsi qu'un parchemin portant le texte suivant:
 -----Ce 
            monument destiné à perpétuer la mémoire 
            du Maréchal Bugeaud, ancien Gouverneur général 
            de l'Algérie, a été élevé avec 
            les fonds d'une souscription publique ouverte dans la population et 
            dans l'armée avec l'aide du Trésor de l'Etat, sous le 
            gouvernement du Prince Louis-Napoléon Bonaparte, président 
            de la République française, le général 
            de Saint-Arnaud étant ministre de la Guerre et le général 
            Randon, Gouverneur général de l'Algérie, par 
            les soins d'une commission présidée, d'abord par les 
            généraux de Saint-Arnaud et de Crémy et en dernier 
            lieu par M. Mercier-Lacombe, secrétaire général 
            du Gouvernement.
 -----Précisons 
            cependant que dans la tribune officielle avaient pris place, aux côtés 
            du Maréchal Randon, le général Feray, gendre 
            de Bugeaud, le général Esperasse, aide de camp du Prince 
            Napoléon, le sculpteur Dumont, auteur du monument.
 -----Entre-temps, 
            Mgr Pavy avait procédé, au pied de la statue devant 
            un autel improvisé, au mariage de deux orphelins, dotés 
            par le Prince-Président.
 -----Ajoutons 
            enfin que le monument qui, à l'origine, se trouvait au centre 
            même du rond-point fut déplacé en 1927 afin de 
            faciliter la circulation.
 -----L'inauguration 
            eut lieu le 15 août 1852 à 17 h. Nous ne saurions insister 
            sur l'ordonnance des cérémonies qui se succédèrent 
            à cette occasion, non plus que sur le caractère des 
            réjouissances vraiment exceptionnelles qui en soulignèrent 
            l'éclat.
 Henri Klein, (Les Feuillets d'El-Djezaïr)
 
 |  Description plus récente
 -------Rue d'Isly? 
        C'était d'abord des vitrines qui nous faisaient baver d'envies, 
        celles de Gillio et de Fashionable, les deux tailleurs chics qui se faisaient 
        concurrence, à l'ombre de Bakouche, l'arbitre incontesté 
        des élégances, trop cher pour les étudiants que nous 
        étions : on achetait déjà nos premiers "jeans 
        " au surplus de Maison-Carrée. -------Rue d'Isly? 
        C'était Les Galeries de France avec leur curieux intérieur 
        tout en bois, la pâtisserie Caillod, la librairie Chaix. C'était 
        surtout les cinémas, Le Club, Le Régent, Le Paris, déjà 
        la fin d'une époque marquée par les premiers films de Chabrol, 
        Les Cousins, Le Beau Serge et Bardot, encore Bardot, déjà 
        Bardot.
 -------Dans 
        les rues, les filles cherchaient à l'imiter, carreaux vichy, jupons 
        gonflants, taille bien serrée, cheveux décolorés 
        remontés en " choucroute ". Peu à peu, à 
        leurs pieds, plus de talons aiguilles mais des ballerines et sur leurs 
        décolletés des volants et des volants de broderie anglaise. 
        En venant chanter ses Scoubidous à Alger, Sacha Distel avait déclenché 
        une émeute.
 -------Les filles, 
        elles, étaient inabordables. L'après-midi aux terrasses 
        des cafés, Le Quat'Zart, Le Milk Bar, Le Faisan d'Or, nous dégustions 
        un Coca-Cola, cette nouvelle boisson, dont le nom sur de drôles 
        de bouteilles était écrit, blanc sur rouge, en arabe, Coca-Cola? 
        En quelques mois, ce jus de punaise, comme disaient les parents, allait 
        détrôner sur nos tables le Crush, l'Orangina et le Judor, 
        trois boissons locales à l'orange et même le Sélecto, 
        sorte de limonade à l'arrière goût d'acétone 
        qui avait pourtant fait un tabac auprès des jeunes.
 -------Restaient les boîtes, les cabarets, 
        les night-clubs comme on disait alors réservés aux adultes 
        et aux couples.
 Guy Bonnet (Le pays 
        d'où je viens)  Jean-Marc LABOULBENE -AFN collections |