| L' édification  
        du nouvel Alger, dont M. le Préfet Richardot, administrateur général, 
        a la charge, nécessitera une longue mise en place et requerra la 
        bonne volonté de tous. Au-delà des intérêts 
        particuliers, si légitimes soient-ils, le plus grand bien commun 
        reste en effet l'objectif unique.
 La Caisse de Crédit Municipal d'Alger, établissement public 
        communal, se doit d'apporter sa contribution à la grande oeuvre 
        entreprise. Elle le fera dans le cadre de ses attributions et en fonction 
        de sa vocation légale.
 
 Des problèmes de structure interne, de statut, devront être 
        au préalable résolus, pour donner sa pleine efficacité 
        à son action d'aide sociale.
 
 Nous ne citerons que quelques chiffres caractéristiques de l'évolution 
        de notre Établissement au cours de ces dernières années.
 
 Le prêt sur gages, activité traditionnelle des Crédits 
        Municipaux, qui depuis toujours possède l'entière confiance 
        des Musulmans, fait apparaître au cours de l'année 1958, 
        94.841 opérations d'engagements pour une somme totale de près 
        d'un milliard de francs.
 
 De création plus récente, et à l'origine spécifiquement 
        algérois (le premier prêt fut consenti le 6 août 1952 
        à un agent des services municipaux d'Alger), le " prêt 
        aux fonctionnaires", pour la même période, représente 
        18 000 prêts pour deux milliards deux cents millions de francs.
 
 Enfin notre service bancaire qui alimente notre trésorerie et nous 
        permet de prêter sans réserve, aligne, en comptes de dépôt 
        et bons de caisse, des chiffres qui avoisinent trois milliards de francs.s 
        de francs.
 UNE DECENTRALISATION S'IMPOSE
 Depuis longtemps déjà, le cadre ancien de la Commune d'Alger 
        était dépassé, et notre clientèle s'étendait 
        sur les communes voisines.
 
 Nous avons déjà tenté une décentralisation 
        de nos services pour les mettre davantage à la portée des 
        populations.
 
 Sans parler des agences ou succursales que nous avons implantées 
        sur le territoire algérien, voici quelles sont nos réalisations 
        actuelles.
 
 Le siège de l'Etablissement est toujours situé place d'Isly 
        où est installé l'ensemble des services. Cependant, en ce 
        qui concerne le prêt sur gages, seuls les bijoux sont conservés 
        en ce lieu.
 
 Les gages représentant les objets divers, les meubles, les automobiles 
        sont entreposés à notre succursale du Ruisseau 
        (carrefour Polignac).
 
         
          |  Le 
              dépôt du Ruisseau |  Enfin un service bancaire, destiné à faciliter 
        les transactions entre bouchers, maquignons, et chevillards a été 
        installé dans les locaux des Abattoirs.
 Est-il besoin de dire que ces deux dernières réalisations 
        n'ont pu être tentées et réussies, qu'avec la pleine 
        collaboration de la Municipalité d'Alger.
 
 AMELIORATIONS ET PROJETS
 
 Nous souhaitons évidemment faire davantage. Nous dirons donc librement 
        nos idées et nos projets.
 Nous maint'eadrons d'abord les réalisat:ons effectuées en 
        lei améliorant si possible.
 
 Le siège sera maintenu place d'Isly, mais pas dans l'immeuble actuel 
        dont toute la partie en façade de la place sera détruite 
        et reconstruite. Un immeuble moderne de 8 à 10 étages se 
        dressera à la place de l'ancien et donnera à ce centre d'Alger 
        une physionomie nouvelle.
 
 La succursale du Ruisseau sera maintenue également, mais il faudra 
        sans doute en agrandir les locaux. Elle dessert en effet Belcourt, 
          
        Hussein-Dey et la Cité 
        des Anassers en voie de réalisation.
 
 Quant à l'Agence bancaire des Abattoirs, elle est liée intimement 
        à cet important service municipal, et il ne fait pas de doute que 
        si celui-ci est transféré dans un autre lieu, celle-là 
        suivra.
 
 PREMIERES URGENCES
 
 La population la plus mal desservie serait donc celle correspondant aux 
        1er et 2me arrondissements (Bab-el-Oued, 
        et la Casbah). 
        Or l'expérience nous prouve que c'est celle qui a le plus souvent 
        recours à nos services.
 
 A l'autre extrémité du nouvel Alger, dans l'ancienne commune 
        de Maison-Carrée, 
        l'opportunité d'une implantation se fait également sentir. 
        Certains ressortissants de ce quartier viennent bien jusqu'à nous, 
        mais les frais nécessités, le temps perdu, font qu'ils ne 
        peuvent nous apporter que des objets d'une certaine valeur, et une triste 
        expérience nous apprend que cela n'est pas toujours possib'e. Nous 
        prêtons parfois entre 500 et 1000 francs, et ce prêt modique 
        contribue cependant à parer aux nécessités urgentes.
 
 Chargés d'un service public d'aide sociale, il est de notre devoir 
        de mettre nos services à la disposition de tous.
 
 Pour que ces réalisations se concrétisent, que nous faut-il 
        ? Essentiellement l'aide de la Mu_ nicipalité pour nous trouver 
        les locaux où nous pourrons nous installer. Cette aide ne nous 
        a jamais été marchandée ; avec le nouvel Alger, elle 
        ne pourra être que plus large et mieux adaptée aux besoins 
        des populations.
 
 Sans doute, accessoirement et par la suite, pourrons-nous encore installer 
        quelques bureaux en d'autres points judicieusement choisis, mais il nous 
        faut réaliser ces deux succursales : Bab-el-Oued et Maison-Carrée 
        le pies tôt possible.
 
 Ainsi dans le domaine du social, qui est le nôtre, aurons-nous apporté 
        notre pierre à la création de l'édifice d'un nouvel 
        Alger que nous souhaitons accueillant et fraternel.
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