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 -----Comme nous l'avons vu il y a quelques 
        années, à propos d'un article sur le calendrier israélite 
        et comme nous le disons chaque mois dans les colonnes de ce magazine, 
        il apparaît fréquemment la mention Rosh-Hodesh". Nous 
        allons aujourd'hui expliquer ce que t et son caractère.
 -----Nous savons que le calendrier israélite 
        est luno-solaire, c'est-à-dire qu'il tient compte de la révolution 
        de la Terre autour du Soleil. C'est grâce au soleil que l'on fixe 
        les saisons. Les phases de la Lune, elles, servent à marquer les 
        mois. 12 mois d'une année lunaire totalisent 353 ou 355 jours. 
        Par conséquent, et par rapport aux saisons, il existe un retard 
        de 10 à 11 jours chaque année, ou si l'on préfère 
        , un mois de l'année juive dure 29 jours et demi, grosso-modo, 
        ce qui nous donne des mois de 29 ou de 30 jours, mais jamais 31. Alors, 
        pour combler le déficit en jours d'une année sur l'autre 
        et pour rattraper les saisons solaires (la Pâque juive devant toujours 
        tomber au printemps),
 ), on utilise l'ajout d'un 13è mois lunaire de 30 jours tous les 
        deux ou trois ans. Cette entrée en matière a servi à 
        exoliquer en bref, le calcul des mois dans le calendrier.
 -----Nous savons donc que tous les mois du 
        calendrier ont 29 ou 30 jours.
 -----Le Rosh-Hodesh (textuellement -tête 
        de mois, rendu en français par Neomenie- du grec Neo (nouveau) 
        et Menés (lune)- comme on a Rosh-Achana- tête d'année), 
        se fête donc tous les mois et dure un ou deux jours selon le cas 
        : 1 jour, si le mois qui s'achève n'a que 29 jours (Rosh-Hodesh 
        est alors célébré le 1er jour du nouveau mois) ; 
        2 jours si le mois qui s'achève avait 30 jours (Rosh-Hodesh est 
        alors célébré le 30è jour du mois qui finit 
        et le 1er du mois qui commence).
 -----Venons-en maintenant à notre 
        sujet du jour.
 -----A l'origine du Talmud , la consécration 
        du nouveau mois, se faisait sur la foi de deux témoins qui se rendaient 
        au Tribunal rabbinique (seule autorité à proclamer un nouveau 
        mois ou un jour de jeûne). Ces témoins affirmaient avoir 
        vu la
 Lune. C'est en effet, l'apparition de la nouvelle lune qui détermine 
        le 1er jour du nouveau mois. Ces témoins étaient interrogés. 
        On leur offrait à boire et à manger, pour encourager les 
        gens à venir témoigner. Si la chose était avérée 
        alors le Tribunal (qui servait un peu de pouvoir législatif), , 
        annonçait que le nouveau mois commence. Cependant, aujourd'hui, 
        ce témoignage ne se fait plus : c'est le calendrier, qui obéit 
        à des règles astronomiques absolues que l'on sait, bien 
        à l'avance, quand a lieu Rosh-Hodesh. Mais, pour ne pas oublier 
        ce qui se faisait auparavant au Tribunal, on annonce le nouveau mois à 
        la synagogue, comme nous allons le voir plus tard.
 |  | -----Par 
        suite de prières spéciales dites le jour de la Néominie, 
        on a pris l'habitude à la synagogue d'annoncer le nouveau mois, 
        le chabbath qui le précède. A la fin de l'office du matin 
        de chabbath d'avant Rosh-Hodesh, l'officiant proclame par une mention 
        spéciale que le Rosh-Hodesh du mois XXX aura lieu tel jour de la 
        semaine. -----Prenons un exemple concret : nous sommes 
        le Chabbath 24 Yar. Yar est un mois de 29 jours. Le chabbath prochain, 
        nous serons déjà le 2 Sivan, Rosh-Hodesh sera dépassé. 
        Alors, le 24 Yar (ce mois correspond en général à 
        avril/mai), l'officiant annonce par une supplique qu'il serait trop long 
        de traduire en ces colonnes : Rosh-Hodesh Sivan (mois qui suit Yar et 
        qui correspond à mai/juin) aura lieu tel jour de la semaine. En 
        l'occurrence le Vendredi. Cependant, on n'annonce pas à la synagogue 
        (mais cet événement est précisé dans les calendriers) 
        ni la Néominie de Av (mois dans lequel nous commémorons 
        la destruction du Temple et l'exil du peuple juif- Av, étant le 
        mois du deuil national), ni celle de Tichri (mois qui commence l'année 
        juive, où tombent les grandes fêtes de Rosh-Achana, Kippour 
        et Souccoth). On n'annonce pas Tichri, parce que ce mois-ci est tout entier 
        sanctifié par Dieu Lui-Même, vu les nombreux commandements 
        que nous devons accomplir en Son honneur, au cours de ce mois...
 -----A tous les Rosh-Hodesh, la prière 
        du soir commence par le Psaume 104, qui vante la création de Dieu, 
        les accords parfaits entre les composantes de la Nature. Dans la Amida, 
        prière quotidienne et rectifiée 3 fois par jour, on ajoute 
        un petit passage qui fait mention du jour. De plus, on a l'usage de faire 
        un repas un peu plus copieux que d'habitude, mais le pain n'y ait pas 
        obligatoire. Nous voyons déjà dans la Bible que le Roi Saül 
        avait fait un festin un jour de Rosh-Hodesh et qu'il y avait convié 
        tous ses amis et même David (voir Livre de Samuel I, chap. 16). 
        Les femmes n'y font pas & gros travaux mensuels, ressemblant, lui 
        aussi aux phases de la lune.
 G. 
        SEBAG
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