
        
        Une visite à Radio P. T. T. Alger 
          du Gouvernement général
        Grâce à l'initiative 
          du Radio-Club d'Algérie et à l'autorisation bienveillante 
          de M. Garcin, l'actif et sympathique président de l'Amicale du 
          poste Radio-Alger, de nombreux algérois furent admis, dimanche 
          dernier, à visiter cette importante station de T.S.F. Elle porte 
          la voix de l'Algérie non seulement dans l'hinterland algérien, 
          mais encore dans toute l'Europe occidentale. 
          
          Située au faîte de la colline du Jardin d'Essai, dominant 
          la baie d'Alger qui lui sert d'immense réflecteur - et nous croyons 
          que c'est une des principales causes de sa merveilleuse portée 
          vers le Nord - ses antennes sont visibles de fort loin. Ces dernières 
          sont soutenues par deux pylônes, hauts dé cinquante mètres 
          et espacés d'autant. Entre les pylônes se trouve le bâtiment 
          principal où sont les appareils d'émission (fig. 1)
          
          La terre est constituée par un vaste réseau de bandes 
          et de fils de cuivre, enfouis à cinquante centimètres 
          sous le sol et dont la surface couvre tout le terrain. 
          Au bas du pylône de droite est installée provisoirement 
          une maisonnette qui abrite un poste de radiogoniométrie destiné 
          à repérer les émetteurs clandestins. Il est doublé 
          d'un autre radiogoniomètre situé à la gendarmerie 
          et qui sert au recoupement. D'autre part sans parler de ses possibilités 
          en cas de guerre, cet ensemble pourra rendre de précieux services 
          en cas de sinistre maritime, afin de déterminer la position exacte 
          du navire en détresse lançant des appels par sans fil. 
          
          
          La fig. 2 représente la salle des machines, au second plan un 
          moteur électrique actionné par le courant alternatif de 
          la ville entraîne deux génératrices de courant continu 
          qui débitent chacune deux mille volts. Elles sont branchées 
          en série, soigneusement isolées du sol et fournissent 
          le potentiel plaque des lampes d'émission. Les autres groupes 
          sont affectés à l'alimentation des accumulateurs. Une 
          salle spéciale est réservée à ces derniers. 
          
          
          La fig. 3 donne l'aspect de la salle d'émission. En haut et à 
          gauche de cette photographie, on aperçoit le départ de 
          l'antenne avec, juste au-dessous, son ampèremètre. Les 
          deux disques noirs qui se trouvent sur les côtés sont les 
          flasques, avec leur bouton de commande, des condensateurs variables 
          à air qui servent au réglage de l'émission. Derrière 
          la glace qui supporte les appareils précités se trouve 
          le circuit oscillant et les lampes d'émission. Tout à 
          fait à gauche, sur la table, l'ondemètre qui permet de 
          contrôler à tout instant la longueur d'onde de l'émetteur. 
          A droite, cabine d'arrivée de l'alimentation.
          Une des particularités de ce poste est l'automatisme de fonctionnement. 
          Il suffit d'appuyer sur une série de boutons qui se trouvent 
          au milieu du panneau de droite, sur l'ovale allongé et, automatiquement 
          les moteurs et génératrices démarrent, prennent 
          leur vitesse de régime, reçoivent l'excitation convenable, 
          les lampes d'émission s'allument, etc. 
          
          Si, par oubli, le mécanicien ne fermait pas une porte des cabines, 
          ou si, en pleine marche et dans un moment de distraction, on ouvrait 
          l'une de ces portes, immédiatement le poste cesserait de fonctionner. 
          Enfin, en cas de panne, une lampe témoin s'allume et indique 
          le lieu du dérangement. 
          
          La fig. 4 est la photographie du studio actuel, situé à 
          l'ancien lazaret boulevard Baudin. Tout à fait à gauche, 
          les deux microphones posés sur la première sellette et 
          le meuble en blanc. 
          
          Les visiteurs furent vivement intéressés par ce qu'ils 
          venaient de voir et surtout par les nombreuses explications de M. l'ingénieur 
          des Établissements Kraemer, de Paris, constructeurs du poste, 
          et MM. Bariani et Mamo qui ont contribué au montage. 
          
          En ce qui concerne la radiodiffusion, de sérieux efforts artistiques 
          sont faits et seront poursuivis par l'Amicale de Radio-Alger.
          
          La nouvelle composition de l'orchestre sous l'habile direction de M. 
          Cerlini comprend des éléments de premier ordre tels que 
          : Mlles Madeleine Radisse, 1er violon solo des concerts Pasdeloup, et 
          ex-violon solo à Radio-Paris ; Raymonde Brichet, 1er prix au 
          Conservatoire d'Athènes ; MM. Gonzalès, violon solo, 1er 
          prix du Conservatoire de Madrid ; Marichal, 1er violon, professeur au 
          Conservatoire d'Alger ; Japavaire, contre-bassiste, 1er prix du Conservatoire 
          de Nîmes ; Ortiz, violoncelliste ; Rizzi, violoncelliste. 
          
          Ce groupe d'artistes forme deux quintettes affectés : l'un au 
          concert de la matinée ; l'autre, à celui de la soirée. 
          
          
          Actuellement, Radio-Alger marche tous les jours : de 12 h. 30 à 
          13 h. 30, quintette Cerlini avec dépêches de l'Agence Havas, 
          communiqués commerciaux, choses ou autres. Ensuite de 17 h. 45 
          à 18 h. 30, journal parlé et bulletin météorologique, 
          bourse, changes, concert, le samedi mercuriales des marchandises de 
          la Chambre de Commerce. Cet horaire va être incessamment modifié 
          et cette émission se fera de 19 h. à 19 h. 30. Cinq fois 
          par semaine, en soirée, le lundi de 20 h. à 21 h. 30 (nouvel 
          horaire), chronique sportive et concert ; mercredi, même heure, 
          causerie scientifique et concert ; jeudi, même heure, causerie 
          littéraire et concert ; vendredi, même heure, causerie 
          agricole et concert ; samedi, même heure, causerie médicale 
          et concert.