Il y a un an, une femme, Mme Joliot-Curie, recevait le prix Nobel qu'elle partageait avec son mari. Le public connaît peu les savants.

On s'aperçut alors avec stupeur que le gouvernement partageait cette ignorance. Ni Joliot-Curie, ni sa femme, dont les hauts mérites étaient si magnifiquement consacrés, ne possédait encore le ruban rouge de la Légion d'honneur.

La réparation de l'omission provoqua des sourires.

C'est une savante de chez nous, qui est en même temps une grande amie den Joliot-Curie, que je vais vous présenter.

Si Nine Choucroun a voulu démontrer que, tout aussi bien que les hommes, les femmes d'Algérie possèdent de l'intelligence et de la volonté, elle a pleinement atteint son but.

En réussissant, elle a prouvé, de surcroit, que le mérite de la femme est, en nombre d'occurences, de beaucoup supérieur. Personne, en effet, ne voudra soutenir que la femme qui s'est élevée au faite de la hiérarchie scientifique, n'a pas eu à surmonter des obstacles que l'homme a ignorés. Connaissez-vous le cas d'une famille qui se soit opposée à ce que le fils devint un savant ? Qu'une jeune fille manifeste à ses parents le désir de se consacrer aux études et, dans la plupart des cas, vous imaginerez la réaction...

A intelligence et à volonté égales, il faut donc, à la femme qui veut réussir quand même, une dose plus forte d'énergie.
( suite dans l'article.)