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 "Vous savez, nous sommes allés 
        très très loin pour l'Algérie, il m'arrive même 
        quelquefois en pensant à elle, à ses décors, d'avoir 
        un regret : j'aurais aimé que ma vie s'arrêtat avec celle 
        de l'Algérie. Je suis entièrement métropolitain mais 
        il faut dire que l'Algérie a été notre passion, notre 
        grand amour ! ! "
 Ceci est un passage de l'interview que Pierre nous avait accordée 
        cette année. Quel hymne à notre belle province ! Le capitaine 
        Sergent restera pour nous tous l'exemple du courage.
 J.M. Lopez
 Pour parler de Pierre, voici le message d'adieu de son ami Hélie 
        de Saint Marc.
 ------Nous sommes ici pour vous dire "Adieu".
 Quand votre épouse m'a demandé de dire ces quelques mots 
        - les plus simples possible, m'a telle recommandé - en acceptant, 
        je lui ai précisé que je m'exprimerai avec respect, avec 
        retenue, mais avec émotion:
 ------Avec respect, pour tout ce que vous 
        avez été, pour tout ce que vous avez fait ;
 ------Avec retenue, cela va sans dire puisque 
        je m'exprime devant vous, devant votre famille;
 ------Mais avec émotion, car vous 
        avez été un de nos amis parmi les plus exceptionnels, parmi 
        les plus valeureux. Oui, Sergent, vous avez été des nôtres; 
        mais en même temps, vous avez été bien davantage encore. 
        Vous avez été des nôtres, car vous appartenez à 
        cette étonnante génération de soldats qui n'a cessé 
        de faire la guerre, sur trois continents, pendant plus de vingt ans, placée 
        aux avant - postes des tumultes du monde. Est-il besoin d'évoquer 
        ici votre destin passionné, dramatique, qu'aucun romancier n'aurait 
        sans doute imaginé ? Ce destin est dans toutes les mémoires: 
        la résistance, le maquis, St Cyr, les parachutistes de la Légion 
        Etrangère, les combats, l'Indochine, l'Algérie, les blessures, 
        cette aventure brûlante et parfois désespérée, 
        le refus de l'abandon, du reniement et de la honte, la révolte 
        militaire, les luttes clandestines, au sein de l'Organisation de l'Armée 
        Secrète, les condamnations à mort, la guerre, la guerre 
        tout court, la guerre de l'ombre, cette passion de vous battre, cet inlassable 
        courage et toujours votre peau au bout de vos idées. Et quand la 
        paix revient, vous auriez pu, comme on dit "poser les mains" 
        dans l'amertume des espérances englouties. Mais non, vous choisissez 
        encore la lutte... inquiet de la santé et de l'avenir de notre 
        pays, vous vous engagez politiquement. D'abord au Centre National des 
        Indépendants, ensuite au Front National. Militant, puis député, 
        vous devenez, et oui Pierre, un homme politique.Un homme politique de 
        poids et d'envergure, à la parole libre, estimé, respecté, 
        écouté bien sûr de vos amis, mais écouté 
        aussi au - delà des clivages et des frontières des partis. 
        Inlassablement, vous partez témoigner, en particulier à 
        l'Assemblée Nationale et avec quel courage, quelle vigueur, quelle 
        rigueur, vous portez témoignage de ce que furent les combats, tous 
        les combats de nos camarades. Vous témoignez de leur honneur. Pierre, 
        si vous avez été un des nôtres par votre destin de 
        soldat, vous avez été aussi bien davantage. Votre volonté, 
        votre talent, votre labeur vous ont permis de porter à la connaissance 
        de l'opinion, avec d'autres, les hauts faits de la Légion et des 
        parachutistes et surtout la fabuleuse épopée des parachutistes 
        de la Légion Étrangère. Bien longtemps encore après 
        votre départ, vos livres, vont continuer d'apporter aux hommes 
        avides d'idéal et de dépassement des raisons de vivre et 
        de croire, des raisons d'agir, et s'il le fallait, des raisons de se battre 
        et de mourir pour leur pays. Malgré la fuite des temps et la succession 
        des hommes, le souvenir des batailles de la RC4, et de Dien Bien Phu, 
        le souvenir des victoires de NghiaLo, de Guelma, de Kolwesi, le souvenir 
        de tant d'autres combats, ce souvenir, grâce à vous, va perdurer. 
        Il inspirera encore demain des hommes exigeants, assoiffés d'absolu, 
        passionnés de ces grandes aventures qui les mèneront au 
        plus haut d'eux - mêmes. Le souvenir, ces souvenirs, par la force 
        de votre talent font partie désormais de cette mémoire qui 
        éclairera et nourrira l'avenir,
 |  | de cette mémoire qui doit être 
        la préface de l'espérance. Comment ne pas vous en être 
        reconnaissant - infiniment infiniment ... Pierre, voici le moment cruel 
        de "l'Adieu". Vous n'êtes pas seul. Une grande foule, 
        présente par le corps ou l'esprit vous entoure. Votre épouse, 
        compagne intrépide des jours de bonheur et de malheur, des heures 
        d'espérance et de désespérance, vos enfants, votre 
        famille. Les camarades vivants de toutes vos luttes, les présents, 
        les absents, qui sont ici par leurs pensées et leurs souvenirs. 
        Ceux qui ne sont plus mais dont nous devinons la présence impalpable 
        et mystérieuse parmi nous, vos frères d'armes, tous vos 
        frères d'armes, ceux tués au combat, ceux fauchés 
        par les balles des pelotons d'exécution. La cohorte de vos légionnaires 
        tombés dans l'embrasement et le fracas des batailles, la peur au 
        ventre, le courage au coeur. Ils sont là les compagnons de vos 
        combats, vivants ou disparus, inconnus ou célèbres, tous 
        semblables, tous égaux ici devant le mystère de la mort. 
        Ils sont tous là en un ultime "garde à vous, bataillon 
        immobile, silencieux, fidèle, fraternel, rassemblé pour 
        un dernier salut. ------ Pierre Sergent, dans votre existence, bien souvent vous avez affronté 
        la mort sans trembler, sans pâlir, aujourd'hui, vous pouvez regarder 
        le ciel, sans rougir et sans crainte. Pierre Sergent Merci. Adieu ...
 Hélie de Saint 
        Marc __________________________________Pierre SERGENT, né en /926.
 -A 17 ans, premières armes dans le maquis.
 - A la sortie de St - Cyr, choisit la légion.
 - l ° BEP en Indochine.
 - 2° REP en Algérie.
 - Avec De guèldre, serre un artisan du Putsch de 1961. Participera 
        à la création de l'OAS et sera le chef de !'OAS - métro.
 - 2 J'ois condamné à mort, après 7 ans de clandestinité, 
        sera amnistié en 1968.
 - Député du Front National de 1986 à 1988.
 BIBLIOGRAPHIE
 Aux éditions de la Table Ronde
 o Ma peau au bout de mes idées (1967) (deuxième édition 
        I 984).
 o La bataille (1968).
 
 Aux éditions Fayard
 °Je ne regrette rien (1972) (deuxième édition 1978).
 o Le malentendu algérien (1974), avec André - Louis Dubois.
 °Lettre aux officiers (1975).
 °Les maréchaux de la légion l'Odyssée du 5e étranger 
        (1977).
 °Camerone (la campagne héroïque de la Légion étrangère 
        au Mexique) (1980).
 °Un étrange Monsieur Frey (légionnaire au 5e Etranger) 
        (1982).
 
 Aux Presses de la Cité
 °La légion saute sur Kolwezi (1978).
 °Paras - Légion (le 2e BEP en Indochine) (1981). Le 2e REP 
        (1984).
 °Les voies de l'honneur (1987)
 ° La revanche (1989)
 °Le coup de grâce (1990).
 
 Aux Éditions Graphiques Lafayette
 °La légion ((985) (album de luxe diffusé par le Livre 
        Poste).
 
 Chez Régine DESFORGES
 Michel DEBRE, le clairon impudique (1978).
 
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