| Parmi les , poètes algériens 
              d'envergure Lucie Guillet, originaire de Philippeville, occupe une 
              place de premier plan.
 Peintre et sculpteur de talent, certaines de ses productions figurent 
              dans nos musées  prosateur de valeur son oeuvre en 
              vers est constituée par cinq volumes laurés par la 
              Société des gens de lettres et par la Société 
              des poètes français ; remarquables par la forme harmonieuse 
              et par une inspiration bien personnelle.
 
 Fille d'un polytechnicien, mathématicien réputé, 
              Lucile Guillet fit de solides études. Son père constatait 
              en elle l'étoffe d'une femme de science. Mais l'enfant était 
              attirée par les arts et disait qu'il n'est point sage de 
              trop entreprendre. Les examens du bachot passés avec succès, 
              elle s'adonne à la peinture. Elle peint des fleurs exquises 
              à l'âge de dix-sept ans. Ses envois sont remarqués 
              aux différents salons où elle expose. L'un de ses 
              tableaux, acheté par l'Etat, figure au musée de Rouen. 
              Peu après, la jeune artiste prend l'ébauchoir du sculpteur. 
              Elle a la ferme conviction que c'est dans cette branche qu'elle 
              trouvera sa vocation. Elle réussit, en effet, à communiquer 
              la vie à des bustes pathétiques, ardents, énergiques, 
              où la virilité du maitre s'affirme bientôt. 
              Nous avons particulièrement admiré chez l'artiste 
              un buste de Conventionnel, exposé au Salon, avant la guerre. 
              Noblement énergique, ce révolutionnaire se présente 
              comme un grand pionnier de l'idéal. La « Veuve du pêcheur 
              » (Salon des artistes français) constitue la synthèse 
              des drames de la mer. Une jeune Bretonne élance sa gr ice 
              sauvage, une tête de vieille femme exprime par ses rides toute 
              une vie de douleur résignée et de dévouement. 
              Terre cuite, bronze, marbre ont reçu de Lucie Guillet une 
              âme pathétique.
 
 C'est en vers ensuite que s'exhale le scuffle de l'artiste que des 
              années de maladie ont affaiblie à un tel point qu'elle 
              est désormais incapable de pétrir la glaise ou de 
              tailler le marbre. Des poèmes d'une psychologie aiguë, 
              spirituelle, en des vers d'une souplesse ravissante prennent naissance 
              sous sa plume. Mais le ton s'élève peu à peu. 
              Dans une gradation de cinq volumes : La folle du logis (1919), 
              La belle tentation (1923), Trois amours (1927), Films 
              narquois (1928), L'astre de chair (1936), pour deux desquels 
              elle a obtenu les prix Fouraignan et Amélie Mesureur de Wailly, 
              Lucie Guillet nous entraîne au sommet de son art. Elle nous 
              fait goûter à la poésie philosophique. Ses vers 
              qui la portent sont échauffés par le plus ardent, 
              le plus coloré des lyrismes. Et, néanmoins, les formules 
              sont concentrées et frappantes. Ainsi :
 
              
                | Tout 
                  chiffre humain est nécessaire Certains mots, dans les coeurs, laissent des ecchymoses
 On est las d'un bonheur qu'on a trop attendu
 Le temps doit s'opposer aux vanités des morts.
 |  Plus vibrante que jamais est Lucie 
              Guillet dans son dernier volume l'Astre de chair. L'auteur 
              désigne par ce titre le poète qui, dit-elle, diffuse 
              ses forces physiques et psychiques en radiations harmonieuses dont 
              il pénètre le lecteur et l'auditeur. De là 
              à exploiter cette méthode il n'y a qu'un pas. Lucie 
              Guillet le franchit vite. Elle voit dans la poésie un moyen 
              de guérison. Muée en thérapeute, elle crée 
              une méthode efficace à certains états nerveux. 
              Elle n'utilise pour ses traitements nuls agents que les fluides 
              de la poésie : le rythme, le son et la pensée........................................
 (suite dans l'article.)
 
 PLUS
 http://www.academie-francaise.fr/lucie-guillet
 
 ou
 https://www.amazon.fr/Lucie-Guillet-Po%C3%A9ticoth%C3%A9rapie/dp/B00182H6S8
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