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        site le 19/10/2002 | 
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| -----Le port d'Alger 
        est peut-être unique au monde : militaire, touristique, commercial, 
        il est divisé en zones ayant chacune son pittoresque. Dans la darse 
        de l'Amirauté, c'est toujours le va-et-vient des torpilleurs de 
        la Défense Mobile ; souvent un invité, croiseur ou cuirassé, 
        apporte une allure de bataille navale aux évolutions d'entrée, 
        de sortie et de pilotage. Et la baie elle-même est fréquemment 
        le champ de manoeuvre d'une escadre entière. Puis la flotte change 
        de caractère, voici les embarcations de plaisance, yachts, voiliers 
        de course, canots et pasteras, alignés le long du quai du Sport 
        Nautique. On se montre les plus connus de ces petits bateaux effilés 
        et gracieux : ceux des fils Hanin et des fils Rajasseur. Plus loin, les 
        entrepôts de charbon, la douane, les hangars de la Transatlantique 
        et des autres compagnies de navigation, offrent le spectacle classique 
        des ports méditerranéens, sales, surchauffés, grouillants 
        ; à bord des Sitgès-Hermanos, les amateurs de courses de 
        taureaux s'embarquent chaque année pour gagner l'Andalousie. De 
        grands trois-mâts viennent d'Amérique ; et les peintres s'attachent 
        à fixer sur leurs toiles la forêt voguante, sautillante, 
        la palette aux cent teintes, chatoyant aux flancs des tartanes, des balancelles, 
        des felouques turques, et de tout ce qui, venant d'Espagne, d'Italie, 
        de Marseille, de Corse et de l'Orient, est capable de danser sans couler 
        sur cette eau verte où flottent les tranches de melons, les bouchons, 
        les bouteilles, les babouches et les excréments, dans un joyeux 
        clapotis. Paul Achard  |