| Les ports secondairesLe port de Bougie
 SITUATION ET HISTORIQUE La rade de Bougie est une des mieux abritées 
        de l'Algérie. C'est là que venaient se réfugier par 
        gros temps les navires barbaresques dont le lieu de stationnement par 
        mer calme ou peu agitée était la darse construite à 
        Alger par Khaïr ed Din, l'un des deux frères Barberousse.
 Cette rade se trouve située à mi-distance des ports d'Alger 
        et de Philippeville, dans la partie occidentale du Golfe de Bougie, golfe 
        en forme d'arc de 45 km. de corde et de 15 km. de flèche, limité 
        à l'Ouest par le Cap Carbon et à l'Est par le Cap Cavallo. 
        Elle s'étend du Cap Bouak, le plus méridional des trois 
        caps du massif du Gouraya qui domine Bougie, à l'embouchure de 
        la Soummam. Elle est protégée des aires du vent allant du 
        Nord à l'Est en passant par l'Ouest et le Sud.
 
 Cet abri maritime naturel fut utilisé par les Carthaginois, puis 
        par les Romains qui y bâtirent Saldae. La ville que se disputèrent 
        plus tard les princes berbères et les Almohades connut au XIè 
        siècle une grande prospérité puisqu'elle comptait 
        alors 150.000 habitants, quatre-vingts mosquées et une Université. 
        Prise par les Espagnols, puis par les Turcs, elle n'était plus 
        qu'une bourgade en ruines lorsque le Général Trézel 
        en fit la conquête en septembre 1835.
 
 Ce ne fut qu'en 1869 que .l'on commença la construction d'une jetée 
        enracinée au pied du fort Abdel - Kader de Sidi-Yahia, à 
        l'extrémité Sud-ouest de la baie qui constituait alors le 
        port militaire. D'une longueur de 200 m., elle fut achevée en 1875
 
 Mais l'étude du projet d'un port de commerce ne fut prescrite qu'en 
        1891.
 
 Les travaux furent exécutés en deux étapes. De 1898 
        à 1903, la jetée Abdelkader fut prolongée de 180 
        m. en même temps qu'étaient construits des quais et terre-pleins 
        sur 565 m. à partir de cette jetée. De 1904 à 1911, 
        la fermeture du port fut réalisée par la construction de 
        la traverse du môle de la Casbah, parallèle à la jetée 
        Abdelkader, d'une jetée du large. Le port avait alors une darse 
        de 26 ha., Logo m. de quais et 7 ha. de terre-pleins. La passe était 
        située entre la jetée Abdelkader et celle du large et ouverte 
        vers le Sud-Sud-Est.
 
 Le trafic du port étant passé de 15.000 tonnes en 1868 à 
        408.000 tonnes en 1913, l'établissement portuaire de Bougie devint 
        vite insuffisant.
 
 Les travaux d'agrandissement, commencés en 1923, furent achevés 
        eu 1936. Depuis le port est resté en l'état.
 DESCRIPTION SOMMAIRE 
        DU PORT  II comprend trois bassins.
 Un avant-port de 75 ha. avec fonds de 9 à 11 m. ,es couvert du 
        côté Est par une jetée Nord-Sud enracinée au 
        Cap Bouak de 65o m. de longueur et par une jetée Sud de 450 m. 
        ; la passe ouverte vers le Sud a 520 m. de largeur. ,
 
 De l'avant-port, les navires pénètrent, cap au sud-ouest, 
        dans le Vieux Port par une passe de 8o m. ouverte dans la jetée 
        Abd-el-Kader. Ce deuxième bassin est constitué par la darse 
        du Vieux Port qui a subi peu de modifications depuis 1911 ; l'ancienne 
        passe a été fermée par prolongement de la jetée 
        du large il y a une huitaine d'années.
 
 En suivant toujours la même direction, les navires franchissent 
        la passe de 125 m. ouverte dans l'ancienne jetée de la Casbah et 
        arrivent dans le vaste bassin de 6o ha. de l'arrière-port fermé 
        par une digue extérieure coudée de 1.750 m. de longueur, 
        enracinée au Sud-ouest au rivage près du canal et de l'Oued 
        Sghir et au Nord- Est à l'angle Sud-ouest des jetées du 
        Vieux Port.
 
 Le môle de la Casbah a été élargi et 80o m. 
        de nouveaux quais sont venus limiter au Nord, dans l'arrière- port, 
        une darse de 20 ha. draguée à -9 m. 3o et reliée 
        à l'avant-port par un chenal à -10 m.
 
 Vingt-six hectares de terre-pleins ont été aménagés 
        en arrière de ces quais.
 
 Ainsi réalisé, le port de Bougie est protégé 
        de la houle du Nord-est, la seule qui menace la rade et de l'envasement 
        dû aux apports solides de la Soummam.
 
 Pour éviter la traversée de la ville de Bougie aux produits 
        qui parviennent au port des régions de Djidjelli, 
        de Sétif et de la vallée de la Soummam, l'Administration 
        poursuit la construction d'une route d'accès direct àl'arrière-port.
 
 Dans un avenir proche, des aménagements spéciaux pour la 
        pêche (quai et cale) sont prévus dans l'avant- port. Une 
        sécurité plus grande sera donnée aux navires à 
        leur entrée dans l'avant-port par l'allongement de la jetée 
        Est.
 
 Enfin, ultérieurement, le bassin utilisable par la navigation dans 
        l'arrière-port sera agrandi par dragages et de nouveaux quais y 
        seront construits.
 
 En attendant, le plan d'eau est utilisé par l'hydroaviation.
 ACTIVITÉ 
        DU PORT Bougie est relié par fer à 
        Béni-Mansour, sur la grande rocade Alger-Constantine-Ghardimaou, 
        au moyen de la ligne qui remonte la Vallée de la Soummam.
 Par route, le port est mieux desservi puisque à proximité 
        passe la route littorale d'Alger à la frontière tunisienne 
        par Djidjelli, Philippeville et Bône sur laquelle s'embranche à 
        35 km. de Bougie la route nationale qui, par les 
        gorges du Chabet-el-Akra, aboutit à Sétif.
 
 Situé sensiblement à la limite de la Grande et de la Petite 
        Kabylie, le port de Bougie exporte des marchandises variées. Sur 
        3o6.000 tonnes exportées en 1938, les minerais de fer du Gueldaman 
        et de Timezrit représentaient plus de 221.000 tonnes ; puis venaient 
        les phosphates de M'Zdita avec 35.000 tonnes, les vins avec près 
        de 17.600 tonnes ; les céréales approchaient 8.000 tonnes. 
        Le commerce d'exportation esi ensuite alimenté par les huiles, 
        les figues, les lièges et les bois.
 
 Aux importations (88.000 tonnes en 1938) figurent principalement les houilles, 
        les matériaux de construction, les bois.
 
 Les navires ayant fréquenté le port en 1938 représentent 
        aux entrées et aux sorties un nombre de 1.700 et près de 
        1.600.000 tonneaux de jauge.
 
 Comme port de pêche, Bougie a produit en 1938 400 tonnes environ 
        de poisson valant 1.800.000 francs.
 
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