| Les ports principauxLe port d'Alger
 SITUATION Le port d'Alger est situé dans la 
        partie Ouest de la rade de même nom qui présente la forme 
        d'un croissant de 10 milles environ de corde et de 4 milles de flèche, 
        largement ouvert sur le Nord et dont les pointes sont : à l'Ouest, 
        le cap 
        Caxine et à l'Est le Cap 
        Matifou.
 La rade est une rade foraine à fond de sable et de vase de bonne 
        tenue. Actuellement, les navires mouillent en racle à l'abri du 
        prolongement de la jetée Nord, à l'emplacement du futur 
        avant-port où ils trouvent des fonds de 25 à 30 mètres 
        et un refuge relatif contre les gros temps d'Ouest et de Nord-ouest.
 
 Les abords du port actuel sont signalés aux navigateurs :
 
 -- 1° par les phares d'atterrissage principaux du Cap Caxine à 
        6 milles environ à l'ouest du port, doublé d'un radiophare 
        de 200 milles de portée et du Cap Matifou à 8 milles environ 
        à l'est du port qui sera également doublé d'un radiophare 
        ;
 -- et 2° par le phare d'atterrissage secondaire de la jetée 
        Nord du port.
 
         
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               Plan du port d'Alger, années 1940
 |  HISTORIQUE La création du port d'Alger remonte 
        à plus de quatre siècles.
 C'est l'un des deux frères Barberousse, Khaïr ed Din, qui 
        en ordonna la construction après s'être rendu maître, 
        le 27 mai 1529, de la forteresse espagnole du Penon bâtie sur un 
        îlot rocheux en face d'El Djezaïr et, à l'époque, 
        à portée de canon de la ville. Utilisant en partie les matériaux 
        provenant du dérasement du Penon, il relia l'îlot à 
        la côte par une jetée Est-Ouest qui porte encore son nom 
        et qui mesurait 175 m. de longueur sur 36 m. de largeur en couronnement. 
        Pour abriter des vents d'Est la darse projetée, il fit construire, 
        dans le prolongement 'de l'îlot et dans la direction Nord-Est Sud-ouest, 
        un môle de 125 m. de long ayant 95 m. dans sa plus grande largeur. 
        Les travaux durèrent de 1530 à 1532 ; ils furent menés 
        à bien par des esclaves chrétiens.
 
 La darse réalisée avait une superficie de 4 hectares environ 
        et des fonds de 5 m. au maximum ; elle pouvait alors contenir une soixantaine 
        de petits bâtiments dont une trentaine de galères. Par gros 
        temps, l'abri n'était pas sûr et les galères étaient 
        dans l'obligation de rallier le port de Bougie bien mieux protégé.
 
 Le port demeura en l'état pendant 300 ans, entretenu à grands 
        renforts d'enrochements immergés sans cesse dans le corps de la 
        jetée et du môle. Ce fut pendant cette période le 
        repaire des pirates barbaresques qui jetèrent la terreur clans 
        toute la chrétienté.
 
 L'Amiral Duperré, Commandant la flotte de débarquement des 
        troupes françaises, le trouva dans cette situation le 5 juillet 
        1830, jour de la capitulation du Dey d'Alger devant l'armée du 
        Général de Bourmont.
 
 Dès leur arrivée, les Français se préoccupèrent 
        de consolider les ouvrages turcs et d'en assurer la conservation. C'est 
        à cette tâche que se consacrèrent tout d'abord M. 
        Noël, Ingénieur des Ponts et Chaussées, détaché 
        par le Service des Travaux Hydrauliques de Toulon, puis le Service local 
        des Ponts et Chaussées nouvellement créé à 
        Alger sous la direction de M. Prus, puis en 1833 de M. Poirel. Ce dernier 
        imagina pour ces travaux d'employer des blocs artificiels suffisamment 
        volumineux pour résister aux assauts des grandes tempêtes 
        ; ce fut là l'origine de la technique de l'utilisation des blocs 
        de béton pour l'infrastructure des digues en mer..
 
 Puis il fut décidé de créer à Alger une base 
        militaire donnant plus de sécurité. Après bien des 
        hésitations, un projet fut approuvé le 26 août 1848 
        en Conseil des Ministres qui prévoyait l'extension du port, au 
        sud de la darse existante. La jetée Nord, protégeant la 
        rade, de 700 m. de longueur à partir de son enracinement à 
        la partie Est de l'îlot de la Marine, des quais de rive, deux rampes 
        d'accès à la ville, la jetée Sud, la jetée 
        Est avec une passe- et les deux formes de radoub, furent construits en 
        exécution de ce projet, d'une décision du 4 septembre 1857 
        du Ministre de la Guerre qui abandonna l'idée du port militaire 
        pour celle de port de réparation et de ravitaillement, et des décisions 
        des 9 mai 1859 et 31 mai 1860 du Ministre de l'Algérie et des Colonies.
 
 Ce bassin de 8o ha. (non compris l'ancienne darse turque), appelé 
        maintenant " Ancien Port ", était ainsi créé 
        en 1870. Le commerce disposait alors d'une gare à voyageurs, de 
        voies de quais, de magasins installés dans les voûtes du 
        Boulevard de l'Impératrice en bordure des terre-pleins et de quatre 
        grues pour la manipulation des marchandises lourdes.
 
 Pendant les vingt-sept années qui suivirent, les travaux des Ingénieurs 
        du Port consistèrent à améliorer et à parachever. 
        les ouvrages de l'Ancien Port (achèvement du prolongement de la 
        jetée Nord sur 200 m. à partir du musoir Nord et renforcement 
        de cette jetée à son enracinement avec création d'un 
        quai et d'un terre:- plein, rétrécissement de la passe Est, 
        achèvement des quais, construction de trois cales de carénage 
        entre l'extrémité Sud des quais de rive et les formes de 
        radoub ; ouverture d'une passe dans la jetée Sud) et à doter 
        les installations d'outillage de deux nouvelles grues et de hangars couvrant 
        3.600 m. carrés. La Chambre de Commerce devenait concessionnaire 
        de cet outillage par décret du 5 juin 1894.
 
 La mise en valeur de la riche plaine de la Mitidja, favorisée par 
        la loi douanière du 17 juillet 1867 et l'ouverture du canai de 
        Suez en' 1869, avaient accru très fortement le trafic du port. 
        Le plan d'eau et les quais devinrent vite insuffisants, aussi une loi 
        du 25 juin 1897 concéda à la Chambre de Commerce d'Alger 
        un vaste terre-plein de rive à créer au Sud des formes de 
        radoub et la perception de taxes de péages pour faire face aux 
        dépenses de construction de ce terre-plein et d'une jetée 
        de 300 mètres à partir de l'angle Sud-est du bassin du Vieux-Port. 
        C'était là l'amorce de l'arrière-port de l'Agha.
 
        
          | 
               Arrière-port 
              de l'Agha Coll.B.Venis
 |  Pendant la période 1897-1913, ces 
        travaux furent exécutés en même temps que ceux du 
        rétrécissement de 175 m. de la passe principale, de l'approfondissement 
        à - 10 m. de la passe Sud, de la jonction de l'îlot Al-Djefna 
        dans le Vieux Port à la rive par un môle.
 L'arrière-port de l'Agha fut achevé par le prolongement 
        à 800 m. de la jetée de l'Agha orientée Nord-ouest/ 
        Sud-est et par la construction du grand môle de l'Agha de 600 m. 
        de longueur et de 140 m. de largeur.
 
 Le môle Amiral-Mouchez et le môle aux Minerais furent achevés 
        durant cette période.
 
 A la veille de la guerre de 1914-1918, le commerce maritime disposait 
        au port d'Alger de 115 ha. de plan d'eau, de 3.101 m. de quais offrant 
        aux navires un tirant d'eau de 6 m. 5o au moins et de 1.635 m. de quais 
        de profondeur moindre.
 
 Mais dès cette époque, en raison de l'accroissement du trafic 
        et du tirant d'eau des navires, les quais et l'outillage se révélèrent 
        insuffisants. Plus de 450 chalans encombraient les plans d'eau pour opérer 
        les navires qui ne pouvaient accoster bord à quai. Enfin, le ressac 
        se faisait encore sentir par gros temps dans le port.
 
 Un avant-projet fut dressé pour l'extension du port vers le Sud-est: 
        Il fut accepté par la Chambre de Commerce le 19 juin 1912 et constitua 
        le programme des travaux futurs. Il prévoyait deux nouveaux bassins 
        s'étendant jusqu'à l'embouchure de l'Oued-Kniss 
        : l'un dit de Mustapha de 8o ha. et l'autre dit du Hamma de 6o ha. avec 
        tous deux des darses de 200 m. de largeur séparées par des 
        môles de 160 à 170 m. de largeur.
 
 Un avant-port de 115 ha., devait être créé au large 
        des deux jetées de l'Est et de l'Agha et abrité par le prolongement 
        de la jetée Nord sur 850 m. et à l'Est par une jetée 
        de 875 m.
 
 La guerre de 1914-1918 retarda la réalisation de ce programme. 
        Le 21 avril. 1921 seulement, une loi autorisa l'exécution d'une 
        première étape de travaux du programme de 1912 comprenait 
        la création du bassin de Mustapha et de l'avant-port. La dépense 
        était évaluée à 95 millions. Les travaux furent 
        attribués après concours à l'Entreprise Schneider, 
        Hersent et Daydé. Ils nécessitèrent l'ouverture de 
        la carrière du Cap Matifou, la construction d'un souterrain de 
        400 m. de longueur pour la voie ferrée reliant la carrière 
        au port, la création d'un port de service à La Pérouse, 
        d'un chantier à blocs de plus d'un hectare à l'arrière-port 
        de l'Agha avec bardeur de 459-T. et sous station de 450 kW. et l'établissement 
        d'un matériel nautique spécial comportant un portique flottant 
        de 450 T. pour le transport et la mise en place des blocs cyclopéens 
        de la jetée de Mustapha.
 
 La baisse du franc entraîna ensuite l'obligation de restreindre 
        l'importance des travaux autorisés en 1921. La réalisation 
        de l'avant-port fut renvoyée ; ne furent retenus que la construction 
        :
 --- 1° d'une jetée de i.200 m. de longueur dite jetée 
        de Mustapha et d'un brise-lames de 839 m. délimitant le bassin 
        de Mustapha de 75 ha. environ de plan d'eau ;
 --- 2° d'un môle de 169 m. de largeur, dit môle N° 
        I. appelé aujourd'hui môle Louis-Billiard, et d'un terre-plein 
        de raccordement avec le bassin de l'Agha.
 
 Malgré cette réduction du programme initial, la dépense 
        devait atteindre 135 millions.
 
 Les tempêtes des mois de décembre 1930 et 1931 qui causèrent 
        des dégâts aux jetées obligèrent les ingénieurs 
        à renforcer, au cours des années 1932 et 1933, les jetées 
        du Nord, de l'Est et de l'Agha pour protéger le port par gros temps. 
        Ces travaux venaient heureusement d'être achevés lorsque 
        survint le 3 février 1934 la plus violente tempête qu'ait 
        jamais connue le port d'Alger ; elle n'endommagea pas les jetées 
        nouvellement renforcées, mais par contre détruisit, par 
        affouillement du pied et basculement vers le large, les 40o derniers mètres 
        de la jetée de Mustapha qui était achevée.
 
 Cette jetée du type vertical, comme celle de Gênes et de 
        Catane, comprenait alors deux branches : la première appelée 
        jetée Butavand, de direction Ouest-Est, et de 600 m. de longueur 
        et la deuxième, infléchie vers lé Sud-Est, de 600 
        m. de longueur également. Les deux tiers de la deuxième 
        avaient donc été dérasés par la tempête.
 
 La partie ainsi détruite a été restaurée, 
        de 1934 à 1940, jusqu'au P. M. ,1102, suivant un profil à 
        talus incliné.
 
 La question s'étant posée de savoir si la première 
        branche qui avait été consolidée au pied par des 
        fascines destinées à en prévenir l'affouillement, 
        devait également recevoir un talus incliné, une Commission 
        d'étude composée de MM. les Inspecteurs Généraux 
        Watier et Tartrat, dont le Gouverneur Général avait sollicité 
        l'avis, conclut qu'en raison des avantages qu'offrirait dans le futur 
        avant-port, pour l'accostage des navires, le parement vertical de cette 
        jetée, il était préférable d'utiliser les 
        crédits dont on pourrait disposer, à réaliser le 
        Plus rapidement possible le prolongement de la jetée Nord d'abord 
        à 400 mètres, ensuite à 65o mètres, ce prolongement 
        devant couvrir la première branche de la jetée de Mustapha 
        contre l'action directe des tempêtes du Nord et du Nord- Est. Ces 
        directives ont été suivies, et le prolongement - sur 400 
        mètres est en voie d'achèvement.
 
 Les travaux de la tranche réduite du programme de 1921 sont actuellement 
        achevés.
 
 Pendant les vingt dernières années, d'autres travaux avaient 
        été exécutés et l'outillage du port amélioré 
        et accru. Il faut citer lâ construction d'un quai de 600 m. de longueur 
        le long de la jetée Est délimitant un môle à 
        charbons, le prolongement du môle AI-Djefna et la construction de 
        la gare maritime actuelle, l'équipement du grand môle de 
        l'Agha, la construction dans le Vieux-Port du môle Jérôme 
        Tarting sur lequel ont été édifiés la halle 
        aux poissons et d'un môle à voyageurs de 300 m. de longueur.
 DESCRIPTION GÉNÉRALE Le port, tout entier conquis sur la Mer, 
        est abrité par un endiguement d'allure générale concave 
        vers le large et sensiblement parallèle au littoral ; son tracé 
        a été commandé par celui de la jetée Nord.
 Les digues sont :
 --- au Nord, la jetée Khaïr ed Din reliant l'îlot de 
        la Marine au rivage ; au Nord-est, la jetée Nord concave terminée 
        par le musoir Nord et prolongée par la jetée Pierre-Henry 
        Watier, d'une longueur totale de 1.295 m. ;
 --- à l'Est, la jetée Est et la jetée de l'Agha de 
        1.50o m. de longueur ;
 --- au Sud-est, la jetée Butavand de 600 m. de longueur et la jetée 
        de Mustapha reconstruite sur 502 m. de longueur ;
 --- au Sud, le brise-lames Est de Mustapha, long de 722 mètres.
 
 A l'exception de la première branche de la jetée de Mustapha 
        (jetée Butavand), épargnée par la tempête de 
        1934, tous les ouvrages "de protection extérieure du port 
        sont des digues à talus.
 
 La jetée Nord a été construite :
 --- sur les 525 premiers mètres au moyen de blocs artificiels immergés 
        pêle-mêle et laissant entre eux des vides par lesquels la 
        houle pénétrait dans le bassin du Vieux-Port. (Pour diminuer 
        le ressac ainsi causé, la jetée a été élargie 
        du côté intérieur au moyen d'un mur de quai vertical 
        jusqu'à la côte -6 et du côté extérieur 
        au moyen d'un massif brise-lames en bloc de béton de 50 tonnes 
        reposant sur une infrastructure en blocs naturels et en matériaux 
        tout venant) ;
 --- sur les 285 mètres suivants, au moyen d'un noyau en enrochements 
        naturels protégé par une carapace de blocs artificiels ;
 
 enfin, sur le prolongement appelé jetée Watier, suivant 
        un profil à talus, au moyen de matériaux naturels classés 
        rationnellement et revêtus, au-dessus de la côte -11,00, du 
        côté du large, de blocs artificiels de 5o à 120 tonnes.
 
 A la suite d'essais sur modèles réduits effectués 
        à Alger par les Ingénieurs du Port, ce dernier profil s'est 
        révélé un peu faible pour résister aux assauts 
        des tempêtes d'une intensité dépassant celle des tempêtes 
        de 1930 et 1931. II sera donc renforcé et le prolongement futur 
        de la jetée Nord sur 450 m. par des fonds moyens de 33 m. 6o sera 
        exécuté suivant le profil dont le talus face au large sera 
        recouvert de blocs' artificiels à partir de la cote (-14).
 
 La jetée de l'Est, protégée en grande partie par 
        la jetée Nord des grandes houles du Nord et de Nordet, à 
        profil analogue à celui des 285 m. de la jetée Nord, a été 
        renforcée ; son couronnement a été porté à 
        la côte + 6 m. 50 au moyen d'un mur de garde épaulé 
        du côté extérieur par des blocs artificiels de 50 
        tonnes. Pour protéger le charbon déposé sur le môle 
        adossé intérieurement à la jetée, les Ingénieurs 
        ont réalisé un système de pare- embruns comprenant 
        une murette longitudinale arrêtant les eaux ayant franchi par tempête 
        le mur de garde et des alvéoles de réception recueillant 
        ces dernières et les écoulant à travers les vides 
        de la carapace en blocs artificiels.
 
 La jetée de l'Agha, établie par des fonds moyens de 18 m., 
        était constituée par des enrochements naturels classés 
        par grosseur croissante de l'intérieur vers l'extérieur 
        du corps de la digue et couronnés entre les cotes -5,50 et + 5 
        par un mur en blocs de béton de ciment. Moins bien protégée 
        que celle de l'Est par la jetée Nord, la jetée de l'Agha 
        a subi des dégâts au cours des tempêtes de t950 et 
        1951. Elle a été renforcée par élargissement 
        au moyen de blocs artificiels de 50 tonnes et par un couronnement monolithe 
        en béton arasé à + 6 m. 50 offrant, du côté 
        du large, deux talus à 45° épuisant l'énergie 
        des lames ; elle a été protégée des affouillements 
        du côté intérieur par un bloc de garde posé 
        à plat sur la risberme.
 
 La première branche de la jetée clé Mustapha est 
        une digue verticale fondée sur un massif en enrochements arasé 
        à la cote -15, la profondeur moyenne des fonds étant de 
        18 m. La largeur de 11 m. donnée à la partie verticale a 
        été calculée pour des hauteurs de lames ne dépassant 
        pas 5 m. de manière à conserver dans le tiers central de 
        la base la résultante du poids mort du mur et des efforts statiques 
        résultant du mouvement ondulatoire interférentiel causé 
        par la réflexion de la houle le long du parement extérieur 
        vertical du mur. Le mur vertical est constitué par trois blocs 
        de béton de ciment de 400 tonnes environ reposant sur un bloc de 
        base de 13 m. de largeur ; ces quatre blocs sont liaisonnés dans 
        leur hauteur par des rails ou des barres d'acier noyés dans du 
        béton et placés dans les trous de louve superposés 
        ayant servi à leur manutention. Le tout est couronné d'un 
        massif en béton arasé à + 3 et d'un mur de garde 
        à la cote + 6,5o.
 
 La deuxième branche de la jetée de Mustapha, détruite 
        en février 1954, était d'un profil identique dans sa partie 
        verticale ; elle reposait par des fonds moyens de 21 m. Elle a été 
        détruite sous la violence de lames de 8 m. au moins de creux qui 
        ont dépassé toutes les prévisions.
 
 Le port actuel est divisé en trois bassins :
 --- 1° le bassin du Vieux-Port où les navires accèdent 
        par la passe Nord de 170 m. de large ouverte sur des fonds de 22 m. entre 
        les jetées Nord et Est ;
 --- 2° le bassin de l'Agha situé entre les bassins du Vieux-Port 
        et Mustapha sans ouverture vers le large ;
 --- et 3° le bassin de Mustapha où les navires pénètrent 
        par la passa Sud de 275 m. de large et des fonds de 16 m. entre la jetée 
        de Mustapha et le brise-lames Est.
 
 Cet établissement maritime de premier ordre possède actuellement 
        :
 3.780 m. de 
        jetées ;
 8.400 m. de 
        murs de quai ;
 185 ha. de bassins.
 
 Il offre au trafic :
 106 hectares 
        de terre-pleins aménagés, y compris les voies publiques, 
        desservis par un réseau de 25 km. 600 de voies ferrées normales 
        reliées aux gares d'Alger et de l'Agha ;
 28.700 m. 
        carrés de hangars et de magasins ,
 un outillage 
        public comprenant : un ponton-mâture pouvant lever 450 tonnes à 
        7 m. 50 de portée et 150 tonnes à une portée de 21 
        m. ; trois grues électriques de 5 tonnes sur demi-portique ; deux 
        grues électriques à portique de 3 tonnes ; douze grues électriques 
        à portique de 1 t. 5 à 3 t. ; deux grues automobiles de 
        5 t. 5 à 5 t. ;
 un outillage 
        privé avec obligation de service public 'comportant quatre grues 
        électriques de 10 et 7 tonnes et un portique pour la manutention 
        du charbon ;
 un outillage 
        privé constitué par une grue à portique de 5 t. ; 
        une grue électrique à benne automatique de 5 t. ; une grue 
        automobile de 6 t. ; deux grues électriques de 4 t. à benne 
        automatique ; trois grues automobiles
 de 3 t. 5 à 5 t. ;
 dix grues 
        flottantes à vapeur de 4 t. à 10 t. ;
 trois portiques 
        de 76 m. de portée avec porte à faux de 27 m. et un portique 
        à trémie roulante pour le charbon ;
 un ponton-mâture 
        de 100 t. ;
 une flottille 
        de 326 chalands de 20 à 250 tonnes de portée (72 de 20 à 
        100 tonnes ; 229 de 101 à 200 tonnes ; et 25 de 201 à 250 
        tonnes) utilisés pour l'embarquement et le débarquement 
        des marchandises diverses ou pour le stockage des charbons de soute.
 LE BASSIN DU VIEUX PORT Ce bassin possède une nappe d'eau 
        abritée de 75 ha. environ avec des profondeurs variant de 7 à 
        20 mètres, sauf dans la darse de l'Amirauté, entre l'îlot 
        de la Marine et le môle Lyvois, réservée à 
        la Marine Nationale et aux embarcations de plaisance. II peut donc recevoir 
        les plus grands navires.
 Trois môles existent dans ce bassin : le môle Al-Djefna, le 
        môle de pêche et le nouveau môle à voyageurs.
 
 Le môle Al-Djefna est limité à l'Est par un quai de 
        137 m. établi en 1924 au moyen d'un tablier en béton armé 
        supporté par des piles. Ce quai présente des traces de fatigue, 
        il sera remplacé par un quai plein tout comme le quai Nord, anciennement 
        du même type, l'a été dès 1936. Les quais Nord 
        et Sud de ce môle ont respectivement 216 et 205 m. de longueur.
 
 Le môle, de pêche possède trois quais ayant les longueurs 
        suivantes : le quai Nord 140 m., le quai Est 38 m. et le quai Sud 152 
        m,. Ces quais à parement vertical sont des ouvrages en blocs de 
        béton empilés, fondés sur massif en enrochements 
        à la cote -6 et surmontés d'un couronnement à la 
        cote + 1,50.
 
 Le nouveau môle à voyageurs a la forme d'un trapèze 
        isocèle avec deux quais Nord et Sud de 300 m. de longueur chacun 
        et un quai Est de 125 m. de longueur. Les murs de quai sont fondés 
        sur une assise de moellons tout venant de premier choix arasée 
        à la côte -12 ; ils sont du type à parement extérieur 
        vertical et constitués par quatre blocs de béton de ciment 
        superposés mis en place au titan. Les piles bollards distantes 
        de 24 m., réalisées au moyen de quatre blocs de 200 à 
        375 tonnes, sont reliées à des massifs d'ancrage en béton 
        de 18 m. cubes coiffant les têtes de quatre pieux 'de 0 m. 40X0 
        m. 40 d'équarrissage et de 12 m. de fiche moyenne. C'est dans le 
        bassin du Vieux-Port que se trouvent le port de vitesse et le port de 
        pêche.
 LE PORT DE VITESSE Avant la guerre mondiale existait un mouvement 
        de passagers entre Alger et les différents pays du monde, en particulier 
        avec l'Angleterre, la Belgique, leDanemark, l'Espagne, l'Italie et la 
        Roumanie. Mais les relations maritimes étaient surtout importantes 
        entre Alger et les ports français de la Méditerranée, 
        de l'Atlantique et de la Manche. En 1038, le port a enregistré 
        255.50o entrées et sorties de voyageurs.
 Dans l'état actuel du port, le trafic de vitesse (voyageurs et 
        marchandises chères, colis postaux) s'effectue au môle AI-Djefna 
        et sur le terre-plein de rive au Nord de ce môle.
 
 Le môle AI-Djefna possède :
 à son enracinement, 
        un bâtiment de 430 m. carrés de superficie totale à 
        rez-de-chaussée et à étage servant de bureau de tri 
        des correspondances et de bureau de poste public ;
 deux groupes 
        de bâtiments de 14.000 m. carrés de superficie appelés 
        " Gare 
        Maritime ", bien qu'il n'y existe aucune liaison directe 
        entre le navire et le chemin de fer, comprenant de vastes hangars à 
        marchandises, des bureaux et des installations d'embarquement des passagers 
        sur les navires accostant bord à quai. Le quai et le hangar Nord 
        sont réservés à la Compagnie Générale 
        Transatlantique, le quai et le hangar Sud à la Compagnie de Navigation 
        Mixte qui y disposent de tapis roulants pour les colis légers et 
        de trois grues électriques de 5 tonnes sur demi-portique pour la 
        manutention des colis Tourds. Ce sont là les têtes des lignes 
        Alger-Marseille et Alger-Port-Vendres desservies régulièrement 
        par des navires rapides.
 
 Le service commun des colis postaux s'effectue clans un bâtiment 
        à rez-de-chaussée et à étage de 2.500 m. carrés 
        de superficie sur le terre-plein de rive au Nord du môle AI-Djefna.
 
 Devant le trafic accru du port. d'Alger, premier port à voyageurs 
        de l'Algérie, ces installations se sont révélées 
        insuffisantes.
 
 L'Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées Renaud, Directeur 
        du Port et Président du Comité Directeur du plan d'urbanisme 
        de la région algéroise, avec la collaboration de l'Architecte 
        Cassan, établirent en 1935 un grandiose projet de gare synthétique 
        comportant la construction d'une gare maritime et d'une gare d'autobus, 
        r élargissement des Boulevards Front de mer et la construction 
        de rampes d'accès au port.
 Ce projet a reçu un commencement d'exécution clans la construction 
        du nouveau môle à voyageurs. Mais devant le développement 
        sans cesse croissant du trafic d'exportation des primeurs, dû à 
        l'extension des périmètres irrigués par l'eau des 
        grands barrages algériens tout récemment construits, trafic 
        qui atteindra vraisemblablement 400.000 tonnes par an, les prévisions 
        initiales du projet de gare synthétique subiront des modifications.
 
 En raison de la surface nécessaire pour l'amenée par voie 
        ferrée et par camions, pour le tri' et pour la manipulation mécanique 
        des colis de primeurs à la cadence prévue actuellement de 
        1.000.000 de colis paie semaine, il apparaît d'ores et déjà 
        que l'installation de la nouvelle gare ferroviaire sera faite, non pas 
        à l'enracinement du nouveau môle, mais sans doute dans le 
        prolongement de la gare de l'Agha et sur partie des terre-pleins de rive 
        du bassin de l'Agha, réalisant ainsi l'idée de gare 
        unique de chemin de fer pour l'agglomération algéroise 
        ; des études sont actuellement poursuivies dans ce sens.
 
 L'idée de gare maritime serait ainsi abandonnée et le nouveau 
        môle serait réservé aux voyageurs, aux messageries 
        et surtout aux primeurs algériennes et relié par voie ferrée 
        à la future gare ferroviaire d'Alger.
 
 II serait équipé le long des quatre postes à quai 
        de quatre hangars de 5.00o m. carrés chacun, chaque hangar à 
        rez-de-chaussée surmonté de deux galeries couvertes régnant 
        sur toute la longueur du môle et laissant entre elles un lanterneau 
        central ; l'une servirait aux passagers, l'autre aux transporteurs mécaniques 
        à primeurs partant d'une halle de classement, de stockage et de 
        réfrigération.
 
 Cette halle serait construite à l'enracinement cru môle ; 
        elle aurait une superficie de 8.000 m. carrés et serait à 
        deux étages. Le rez-de-chaussée serait la halle de déchargement 
        des trains et des camions automobiles ; le premier étage servirait 
        de salle de classement et d'entrepôt réfrigéré 
        et le deuxième d'entrepôts non réfrigérés.
 
 La manutention des primeurs du rez-de-chaussée aux étages 
        et des étages aux hangars bord à quai se ferait par transporteurs 
        mécaniques :
 huit transporteurs desserviraient 
        les installations des deux postes à quai du môle Al-Djefna 
        qui seraient louées à la Société Algérienne 
        de Navigation pour l'Afrique du Nord et à la Société 
        Générale des Transports Maritimes aux lieu et place respectivement 
        de la Compagnie Générale Transatlantiqueet de la Compagnie 
        de Navigation Mixte. Ces deux Compagnies seraient recasées au nouveau 
        môle à voyageurs : la C. G. T. dans les deux hangars du quai 
        Nord et la C. N. M. dans ceux du quai Sud ; seize transporteurs mécaniques 
        assureraient la manutention des primeurs expédiées par les 
        quatre postes à quai du nouveau môle. Au total, l'emploi 
        de ces transporteurs permettra de charger en période de pointe 
        : 700.000 colis par vingt-quatre heures. La dépense évaluée 
        actuellement à 200 millions serait répartie sur huit àdix 
        ans et couverte par une taxe de péage provisoire de o fr. 10 par 
        kilogramme de fruits et primeurs embarqués.
 LE PORT DE PECHE Le nombre total de bateaux armés pour 
        la pêche à moteur ou à vapeur a été 
        en 1958 de 334 jaugeant 1.400 tonneaux au total.
 Quatre mille sept cents tonnes de poisson ont été pêchées 
        cette même année, représentant à l'époque 
        une valeur de près de 21 millions de francs. Pour leur industrie, 
        les pêcheurs disposent au môle Jérôme Tarting 
        permettant l'accostage et le ravitaillement en charbon et en essence de 
        douze chalutiers, d'une halle aux poissons. et d'un bâtiment pour 
        pêcheurs et patrons pêcheurs, édifiés sur ce 
        môle.
 
 La halle en charpente métallique, construite aux frais de la commune 
        d'Alger, occupe une superficie de 1.820 m. carrés. Elle est traversée 
        dans toute sa longueur par une chaussée de 6 m. en briques de grès 
        cérame, bordée de part et d'autre par des tables de vente 
        basses en marbre, en forme de fer à cheval. .Des bureaux pour les 
        mandataires ont été construits au droit de ces tables, le 
        long des longs pans de la poissonnerie. Sur la face Est de la halle sont 
        les installations de réfrigération pouvant fournir 33.30o 
        frigories-heure et les armoires frigorifiques de 200 m. cubes de capacité 
        utile.
 
 Le bâtiment des pêcheurs de 1.200 mètres carrés 
        de superficie comprend des cases de 8o m. carrés pour patrons-pêcheurs 
        et de 10 m. carrés pour pêcheurs et des abris à matériel.
 LES FORMES DE RADOUB 
        ET LES CALES DE CARÉNAGE Les deux formes de radoub du port sont situées 
        dans la partie Sud du bassin du Vieux-Port, elles peuvent recevoir des 
        navires de caractéristiques maxima suivantes :Grande forme : Longueur 125 
        m., largeur 15 m. 6o, tirant d'eau 7 m.
 Petite forme : Longueur 72 m., 
        largeur 10 m., tirant d'eau 5 m.
 
 Leur fermeture est faite au moyen de bateaux-portes.
 
 Elles peuvent être épuisées respectivement en 5 h. 
        30 et en 1 h. 5 grâce à deux groupes électriques de 
        140 CV. chacun.
 
 La desserte de ces deux formes et du quai Est, aménagé en 
        quai de réparations à flot, est assurée par une grue 
        de cale d'une force de dix tonnes à 20 m. et de 7 tonnes à 
        28 m.
 
 Quatre-vingt-quinze navires d'un tonnage global de 85.30o tonnes sont 
        passés par les formes en 1938.
 
 Ces deux bassins de radoub sont insuffisants pour satisfaire les besoins 
        de la Marine Marchande et de la Marine Nationale. Aussi la construction 
        de deux nouvelles formes accolées aux précédentes 
        a-t-elle été envisagée. Elles seraient placées 
        bout à bout et séparées seulement par une porte roulante. 
        Elles auraient ensemble 305 m. de longueur utile et 39 m. de largeur, 
        elles pourraient ainsi recevoir de' gros navires. Leur coût, évalué 
        fin 1941, serait de 400 millions.
 
 Les réparations des chalands, remorqueurs et chalutiers, s'effectuent 
        sur des cales de halage situées au voisinage des formes de radoub 
        (la cale sud est équipée avec un slip à chariot de 
        20 tonnes et à treuil électrique) : celles des embarcations 
        de pêche et de plaisance se font sur des cales voisines du môle 
        Lyvois. Quatre cent trente bateaux ou chalands ont utilisé les 
        cales de carénage en 1938.
 LE BASSIN DE L'AGHA La nappe d'eau de ce bassin intérieur 
        n'a que 35 ha. ; sa profondeur varie de 6 m. 5o à 15 m. Deux môles 
        la limitent : au Nord, le môle Amiral-Mouchez prolongeant le terre-plein 
        des bassins de radoub et au Sud le grand môle de l'Agha. Ses deux 
        darses sont séparées par le môle aux minerais. Ce 
        bassin possède 2.700 m. de quais en blocs artificiels fondés 
        de -6,50 à -10 m. sui infrastructure en enrochements. Ses terre-pleins 
        de 23 ha environ sont utilisés au dépôt des marchandises 
        et à l'établissement de chais, d'entrepôts de matériaux 
        de construction, d'ateliers, etc...Le quai de rive entre le môle Mouchez et le môle aux minerais 
        a été équipé par la Société 
        Prosper Durand et Cie de deux grues électriques de 4 tonnes à 
        benne automatique et d'un appareillage de manutention mécanique 
        de charbon par chariot -monorail à bennes desservant un dépôt 
        de charbon et une fabrique d'agglomérés.'
 
 Le môle aux minerais sert à l'exportation des minerais de 
        fer du Zaccar, de Rouïna et de Duperré, de zincet de plomb 
        de Sakamody et de -Guerrouma. Son quai Sud et le quai de rive attenant 
        à ce dernier ont été équipés par la 
        Chambre de Commerce d'une grue électrique à portique de 
        5 tonnes. La Société d'Embarquement y a installé 
        un portique de chargement et une grue à portique. En 1938, 267.500 
        tonnes de minerais ont été exportées par le port 
        ; en 1937, année de pointe, l'exportation de minerais avait atteint 
        342.300 tonnes.
 
 Le grand môle de l'Agha offre au commerce maritime l'outillage le 
        plus moderne du port. Ses installations servent à la majeure partie 
        du trafic du port de commerce général. Huit hangars en béton 
        armé ont été construits : deux de 5.000 m. carrés 
        à neuf travées avec étage, quatre de 2.000 m. carrés 
        à six travées avec étage et deux de 2.000 m. carrés 
        à rez-de-chaussée.
 
 Chacun de ces hangars est pourvu de deux monte- charges de 10 tonnes. 
        Les hangars sont desservis par dix grues électriquesà portique 
        de 1.500-3.000 kg. et quatre grues électriques de 10 et 7 tonnes. 
        Ils peuvent supporter des charges de 2.000 kg. par mètre carré 
        au rez-de-chaussée et de 400 kg. à l'étage et sur 
        les terrasses. Ils sont tous loués à des Compagnies de navigation. 
        Le môle est desservi par voie ferrée et par des rues de 33 
        m. de largeur et il offre aux navires dix postes à quai.
 LE BASSIN DE MUSTAPHA Ce bassin, le dernier créé, 
        séparé du bassin de l'Agha par o le grand môle, possède 
        pour l'instant trois darses seulement, séparées, les deux 
        premières par le terre-plein de raccordement de Mustapha, et les 
        deux dernières par le môle Louis-Billiard. Sa nappe d'eau 
        a 75 ha. environ .; ses quais sont fondés de 7 m. à t t 
        m. de profondeur et procèdent de la même technique que ceux 
        des deux autres bassins.
 Ses terre-pleins offrent une surface utilisable actuellement de 27 ha.
 
 La partie ouest de la darse séparant le grand môle de l'Agha 
        du terre-plein de raccordement de Mustapha est utilisée par l'hydrobase 
        d'Alger. C'est là une grande gêne apportée à 
        la navigation maritime et au développement du port. Les hydravions 
        qui font le service Alger- Marseille utilisent à l'amerrissage 
        le plan d'eau séparant le môle Louis-Billiard du brise-lames 
        Est interdisant ainsi la construction du deuxième môle du 
        bassin de l'Agha et le terre-plein de rive.
 
 L'hydrobase de Mustapha aurait déjà été supprimée 
        si les circonstances actuelles n'avaient interdit la construction d'avions 
        terrestres au moyen desquels l'exploitation des lignes aériennes 
        France-Algérie est prévue pour l'avenir.
 
 Une hydrobase pour les relations aériennes internationales desservies 
        par hydravions gros porteurs sera vraisemblablement créée 
        artificiellement dans les parties marécageuses de la plaine littorale 
        à l'Ouest de Maison- 
        Blanche.
 
 La Chambre de Commerce a fait bâtir sur le môle Louis-Billiard 
        quatre hangars à marchandises de 1.62o m. carrés chacun 
        à charpente métallique et béton armé et installé 
        deux grues électriques de 1.500-3.000 kg. A l'enracinement du môle 
        est installé le parc aux alfas sur une surface de 5.000 m. carrés.
 
 Sur le terre-plein de raccordement se trouvent le chantier à blocs 
        de l'Entreprise Schneider. Hersent. Daydé. le parc à charbon 
        de la Société Méditerranéenne de Combustibles. 
        d'Affrètement et de Transit doté de trois grands portiques 
        de 76 m. de portée avec porte à faux de 27 m. et la centrale 
        thermique électrique de la Société des Forces Motrices 
        d'Algérie avec son appareillage de débarquement et de stockage 
        de charbon.
 ALGER PORT DE RELÂCHE De par sa situation géographique, 
        sensiblement à mi-distance entre le moyen Orient et la mer du Nord. 
        Aléser était appelé à être fréquenté 
        par les navires en relâche. Aussi des installations en vue du ravitaillement 
        des navires en combustible et en eau douce furent-elle' faites pour attirer 
        à Alger les paquebots des grande, lianes internationales.
 Le môle à combustibles accolé à la jetée 
        Est permet l'accostage des navires à trois postes à -10 
        et le stockage des charbons de soute sur un terre-plein de 2 ha. environ 
        protégé des embruns. La Société Charbonac 
        a installé sur ce môle un portique pour la manutention du 
        charbon.
 
 Cinquante mille tonnes de charbon de soute peuvent être stockées 
        au port.
 
 Le ravitaillement des navires en combustibles liquides est assuré 
        par quatre réservoirs à mazout de 21.000 m. cubes de capacité 
        totale installés sur le terre-plein de raccordement de Mustapha 
        et reliés à des postes de distribution au quai de rive touchant 
        le quai Ouest du môle
 
 Deux navires citernes à mazout appartenant' aux Sociétés 
        Venture Weir et Mory de 7.000 et 6.000 tonnes servent de dépôts 
        flottants et alimentent quatre citernes flottantes de 1.300, 850, 850 
        et 650 tonnes.
 
 En 1938, 186.000 tonnes environ de charbons de soute et plus de 300.000 
        tonnes d'hydrocarbures de soute ont été fournis à 
        l'exportation.
 Huit cent quarante-trois navires ont relâché au port dont 
        cent cinquante-neuf italiens, cent vingt-huit anglais et cent cieux norvégiens.
 L'eau douce est fournie aux navires par la Ville au moyen de bouches à 
        quai et de quatre citernes flottantes à moteur avec motopompes.
 LE PORT PÉTROLIER Les installations pétrolières 
        du port sont réunies au quai accolé au brise-lames Est où 
        se trouvent quatre postes à quai (tirant d'eau offert : 9 à 
        11 m.) reliés par des pipe-linesétablis en aqueduc dans 
        le mur de garde aux dépôts de la Shell et de la Standard 
        construits sur le territoire de la commune d'Hussein-Dey. EXTENSIONS PRÉVUES 
        DU PORT L'agrandissement du port se fera dans le 
        cadre de l'avant-projet de 1912 :
 Création de l'avant-port 
        par prolongement sur 450 m. de la jetée Watier et construction 
        de la nouvelle jetée Est sur 700 m. de longueur.
 
 Achèvement des travaux 
        du bassin de Mustapha (construction du môle N° 2, des quais 
        de rive et clés terre-pleins).
 
 Création du nouveau bassin 
        du Hamma par prolongement sur 1.55o m. de la jetée - de Mustapha 
        et construction d'un nouveau brise-lames et par aménagement en 
        priorité de terre-pleins industriels jusqu'à l'embouchure 
        de l'Oued Kniss.
 ACTIVITÉS DU 
        PORT Alger est tête de ligne :a) des voies routières:
 - 
        Alger-Mostaganem par le littoral ;
 - 
        Alger-Oran par Blida, Orléansville ;
 - 
        Alger-Laghouat, Ghardaïa ;
 - 
        Alger-Constantine par Bouïra ;
 - 
        Alger à Bougie par Tizi-Ouzou. o
 b) des voies ferrées 
        :
 - 
        Alger-Oran et Alger-Constantine.
 
 Ceci explique que par le port d'Alger entrent la majeure partie des marchandises 
        importées par le département d'Alger et le territoire de 
        Ghardaïa : matériaux de construction, houille, combustibles 
        liquides, huiles minérales, bois, tissus, denrées alimentaires 
        et sortent les produits de ces territoires : vins, primeurs, peaux brutes, 
        tabacs, minerais, poissons frais et salés, crin végétal, 
        alfa,laine, ovins et bovins.
 MOUVEMENT DES PRINCIPALES 
        MARCHANDISES DEPUIS 1928(Les poids sont indiqués en milliers 
        de tonnes métriques ; ils comprennent le cabotage côtier.)
 
         
          |  MOUVEMENT 
              DES PRINCIPALES MARCHANDISES DEPUIS 1928 |  En 1938, Alger était le premier port 
        de l'Algérie du triple point de vue du tonnage de jauge (16.505.511 
        tx.), du tonnage des marchandises et de la pêche (3.570.312 tonnes 
        métriques) et du nombre de voyageurs (255.303) ; il venait après 
        Oran du point de vue du nombre de navires (Oran, 8.634 ; Alger, 7.614).
 Parmi les ports de France et de l'Afrique Française, il se classait 
        :
 Troisième après 
        Marseille et Le Havre pour le tonnage de jauge.
 Sixième pour le tonnage 
        des marchandises et de la pêche.
 Septième pour le nombre 
        de voyageurs.
 Septième pour le nombre 
        de navires.
 
 En ce qui concerne le tonnage des marchandises et de la pêche, le 
        tableau ci-après donne l'importance du port d'Alger en 1938.
 
         
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               tonnage des 
              marchandises et de la pêche |  |