| HISTORIQUE 
        Placée sur les coteaux de Mustapha Supérieur, 
      la résidence du Gouverneur Général de l'Algérie 
      est une des plus belles que l'on puisse rêver. La beauté de 
      la nature, une vue incomparable sur la courbe majestueuse de la baie d'Alger, 
      donnent à cette habitation une allure étonnante.
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              Vue du Palais d'Été et de la Douéra |  
 Il a fallu de nombreux travaux et aménagements pour transformer en 
      un si riche palais la villa mauresque qui, avant la conquête, appartenait 
      au ministre des haras du Dey : villa simple de construction et charmante 
      par sa situation et ses jardins. Elle comprenait un bâtiment à 
      deux étages avec une petite cour de marbre entourée d'un élégant 
      portique; " au delà d'un vestibule soutenu par quatre colonnes 
      ", disent les archives du Génie, on trouvait aussi " une 
      cour dallée en marbre avec vingt-quatre colonnes torses en pierre 
      et une galerie à carreaux vernis très usés ". 
      De ces deux corps de bâtiments, le duc d'Aumale fit une demeure aménagée 
      à l'européenne; et y ayant ajouté une série 
      de dépendances, il décida d'y transporter sa résidence. 
      Mais les inconvénients étaient nombreux : il était 
      en particulier regrettable que les pièces fussent si exiguës 
      et qu'il devînt à peu près impossible de séparer 
      les appartements privés des bureaux du cabinet civil.
 
 En 1903, lors du voyage du président Loubet, on se rendit compte 
      d'un autre grave inconvénient : dans cette villa agrandie il n'existait 
      aucune salle de réception digne de ce nom; on construisit en toute 
      hâte un baraquement en bois couvert de toile, et ce fut la salle des 
      fêtes.
 
 Plusieurs années s'écoulèrent cependant avant qu'on 
      eût l'idée de donner aux appartements d'apparat la place qui 
      leur revenait et que certains Gouverneurs Généraux de l'Algérie 
      estimaient essentielle. En 1913, M. Lutaud demanda à l'architecte 
      Darbéda un plan de reconstruction de sa résidence d'été. 
      Alors commencèrent de nouveaux travaux qui donnèrent au Palais 
      d'Eté une physionomie toute différente; le pavillon central 
      fut démoli : il fut remplacé par une salle des banquets au 
      rez-de-chaussée et une salle des fêtes au premier étage; 
      de quelques dépendances on fit les appartements réservés 
      au Président de la République; l'ancienne sale à manger 
      devint le vestibule d'honneur, que l'on fit communiquer avec le rez-de- 
      chaussée par un grand escalier de marbre blanc.
 
 La disposition qu'a donnée M. Gabriel Darbéda à cet 
      ensemble de pièces d'apparat n'a rien que de simple; l'architecture 
      en est heureuse et la décoration élégante; l'artiste 
      a su faire uvre originale tout en empruntant de nombreuxéléments 
      à des formes d'art diverses. De légères colonnes torses,un 
      plafond à stalactites, sont les éléments essentiels 
      du salon d'attente présidentiel d'où la vue s'étend 
      à la fois sur l'ancienne cour mauresque et sur le magnifique ensemble 
      des coteaux de Mustapha, de la baie d'Alger et des montagnes de Kabylie. 
      C'est une des parties les plus agréables et les mieux conçues 
      du Palais.
 
 Dans l'immense salle des fêtes, des colonnes d'onyx massives et trapues 
      supportent une série d'arcs en fer à cheval, d'un beau dessin 
      qui frappe par son ampleur; la matière de ces arcs marquetés 
      de mosaïques est riche et précieuse; l'architecte, séduit 
      au cours d'un de ses voyages en Italie par la somptuosité de la Chapelle 
      Palatine de Palerme, s'en est souvenu ici; l'important pour lui était 
      de ne pas détruire, par l'abondance des décors multicolores, 
      l'impression générale de simplicité; il a heureusement 
      réalisé son dessein, créant ainsi une uvre qui 
      s'impose à la fois par sa belle ligne architecturale et sa valeur 
      décorative. Dans la grande galerie qui longe cette salle des fêtes 
      et donne sur les arbres admirablement élancés du parc, M. 
      Gabriel Darbéda s'est rappelé les conceptions vénitiennes. 
      Mais les réminiscences sont discrètes; l'unité de la 
      masse architecturale n'en souffre pas; les salles du premier étage 
      ont en particulier un air de grandeur qui répond entièrement 
      au caractère qu'on a voulu leur donner.
 
 Lorsque furent édifiés les nouveaux bâtiments, on eut 
      l'idée d'enrichir certaines pièces d'un cycle de fresques. 
      Il y avait de grands espaces nus dans la salle des fêtes; l'occasion 
      était belle pour l'école de peinture qu'on appelle volontiers 
      " orientaliste " d'exprimer son originalité. M. Jonnart 
      sut la saisir et, sur l'initiative de M. Gabriel Darbéda, confia 
      la décoration picturale du Palais à des artistes qui, pendant 
      de longs séjours faits en Algérie, avaient pu pénétrer 
      profondément le caractère des murs et des horizons africains.
 
 Il fallait éviter cet orientalisme factice, sans vigueur, ni sincérité, 
      qui a été de mode pendant si longtemps. Au cours du XIXe siècle, 
      de nombreux artistes ont peint des scènes algériennes avec 
      le clinquant superficiel et vide qui finit par rendre monotone ce qui devrait 
      être si coloré. Cette tradition malheureuse s'est peu à 
      peu perdue et on en est revenu aux notations précises et vécues 
      qui sont le charme et la beauté du carnet marocain de Delacroix.
 Jean ALAZARD.(Art et Décoration).
 
         
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              Plan initial |  
              Plan intermédiaire |  
              Plan final |  VISITE DU PALAIS D'ÉTÉ L'entrée principale du Palais d'Eté 
        se trouve sur une placette traversée par la rue Michelet. De chaque 
        côté de l'hémicycle de la porte d'entrée du 
        parc, se trouvent placés les bustes des anciens Gouverneurs Généraux 
        et en face de l'entrée de l'autre côté de la rue, 
        la statue du Maréchal de Mac-Mahon.
 On entre directement dans les jardins après avoir laissé 
        à droite le pavillon du portier et à gauche celui du corps 
        de garde. L'allée centrale est bordée à gauche par 
        de magnifiques yucca et à droite par des lataniers.
 
 Une gigantesque corbeille de plantes exotiques et de fleurs de saisons 
        a été aménagée devant la façade principale 
        du Palais.
 
 Autour d'une cour centrale pavée de marbre avec bassin hexagonal 
        et jet d'eau de marbre se placent, à droite les appartements présidentiels 
        et, reliant ces deux bâtiments, les salles de réception.
 
 L'entrée d'honneur du Palais d'Eté est située du 
        côté des appartements présidentiels. Du porche on 
        passe dans un vestibule qui donne accès à la salle d'attente. 
        Cette salle est une reproduction du vestibule des anciennes maisons mauresques. 
        Son plafond en voûtes d'arêtes retombe sur des colonnettes 
        torsadées et jumelées, en marbre blanc. La base de ces colonnettes 
        repose sur un bahut en maçonnerie et servant de siège.
 
 Les murs jusqu'à hauteur de la voûte sont revêtus de 
        faïences anciennes et modernes.
 
 En quittant le vestibule on trouve la galerie de la salle des banquets. 
        Cette galerie se termine à ses extrémités par deux 
        larges escaliers en marbre blanc donnant accès, l'un à droite, 
        l'autre à gauche, à la galerie de la salle des fêtes 
        du premier étage.
 
 L'escalier de droite ou escalier d'honneur est moderne; son départ 
        comprend deux volées s'ouvrant de chaque côté d'une 
        porte centrale pour aboutir à la galerie du premier étage 
        par une seule travée. Les murs de cet escalier sont revêtus 
        de faïences modernes; ces faïences d'une belle facture, qui 
        imitent les faïences persanes à reflets métalliques, 
        sortent des ateliers du céramiste Delduc.
 
 L'escalier de gauche est celui de l'ancienne résidence. Cette partie 
        du bâtiment n'a pas été modifiée. Les jours 
        de réception, les invités accèdent à la galerie 
        de la salle des fêtes par l'ancien escalier et redescendent par 
        l'escalier d'honneur à la galerie de la salle des banquets.
 
 La salle des banquets est divisée en 3 travées par des colonnes 
        polygonales en marbre de Carrare; les chapiteaux sont décorés 
        de pommes de pin. Les plafonds sont en bois de cèdre rehaussés 
        de filets d'or. Les poutres sont sculptées sur leurs 3 faces d'ornements 
        hispano-mauresques.
 
 Les colonnes sont réunies par des arceaux en maçonneries 
        décorées de plâtres ajourés. Les trumeaux devaient 
        être tendus de cuir de Cordoue.
 
 La salle des banquets est éclairée de grandes baies fermées 
        de boiseries en cèdre vernies et vitrées par des glaces 
        sans tain.
 
 Cette salle est décorée à ses deux extrémités, 
        à droite par un panneau de faïences d'un très beau 
        style et à gauche par une cheminée monumentale en faïences 
        de style oriental; le panneau et la cheminée ont été 
        exécutés par les ateliers du céramiste Delduc. Toutes 
        les salles du rez-de-chaussée sont pavées de dalles en marbre 
        blanc.
 
 Premier étage. Le plafond de la galerie de la salle des fêtes 
        est inspiré des plafonds des mosquées d'Orient. Les soubassements 
        des murs sont revêtus par des faïences et dans la partie haute 
        de frises décoratives peintes par Cauvy. Malheureusement ces frises 
        qui sont d'un très beau style et qui convenaient en tous points 
        à la décoration du pavillon de l'Algérie, à 
        l'Exposition des Arts Décoratifs, ne sont pas à l'échelle 
        des détails d'architecture de cette galerie, ni de ceux de l'escalier 
        d'honneur où on les a également placées.
 
 Cette galerie est éclairée par des baies fermées, 
        par des boiseries semblables à celles du rez-de-chaussée. 
        L'ancien escalier à partir du niveau du premier étage est 
        moderne; un mirador a été ajouté du côté 
        des jardins. Son plafond comme celui de la galerie est inspiré 
        de ceux des mosquées d'Orient.
 
 Les murs de la cage d'escalier sont décorés de panneaux 
        décoratifs de M. Marius de Buzon. L'un représente " 
        Un cortège " en montagne, l'autre un " Retour de marché 
        ".
 
 Voici ce que dit M. G.-S. Mercier sur l'ensemble de cette décoration 
        picturale
 
 " Sur un fond montagneux synthétisant toute la Kabylie neigeuse 
        ou verdoyante, il a fait défiler en théorie pittoresque 
        les principaux types des habitants de ces régions : paysans rudes 
        et travailleurs, riches propriétaires néanmoins toujours 
        modestes dans leurs manières d'être, femmes allant à 
        la source, ouvriers revenant du travail, marchandes de retour du marché 
        et gagnant le petit village perché en nid d'aigle, sur un piton 
        escarpé, etc.
 
 " Le peintre de Buzon a su baigner son uvre dans cette atmosphère 
        lumineuse, pure et glacée qui règne au printemps sur ces 
        montagnes. Sur la neige éblouissante ou sur la terre chaudement 
        colorée les masses des arbres s'opposent en valeurs nettes d'un 
        vert cru, tandis que les forêts lointaines s'étendent dans 
        un moutonnement bleuté : c'est d'une vision exacte et très 
        artiste. Quant aux personnages ils sont campés dans la vérité 
        même ".
 
 Le plafond de l'ancien escalier est moderne, et orné de staff patiné. 
        Le plafond de l'escalier d'honneur est en forme de coupole octogonale, 
        décorée de plâtres ajourés exécutés 
        sur place par des artisans indigènes d'El-Oued. Cette coupole repose 
        sur des murs composés d'arceaux en maçonnerie, soutenus, 
        à leur base par des colonnes de marbre blanc, aux quatre angles 
        sur des arceaux en pendentif.
 
 Sur le pourtour de la cage d'escalier on remarque une balustrade également 
        en marbre blanc d'un travail intéressant.
 
 L'escalier est encadré sur ses 3 côtés par un portique. 
        Le portique qui forme le fond de la galerie s'ouvre par un triptyque sur 
        le panorama merveilleux des jardins et villas des coteaux de Mustapha 
        Supérieur.
 
 La galerie est séparée de la salle des fêtes par des 
        baies cintrées fermées par des boiseries de cèdre 
        du plus pur mauresque. Les boiseries ont été exécutées 
        dans les ateliers de M. François Darbéda
 
 Les jours de réception, ces portes s'enlèvent de façon 
        à réunir la salle des fêtes à la galerie.
 
 La décoration de la salle des fêtes est d'inspiration byzantine. 
        Ces plafonds sont en bois de cèdre et sont du style de ceux de 
        la grande mosquée de Tlemcen; ils reposent sur de grands arceaux 
        et divisent l'ensemble du plafond en plusieurs travées.
 
 Voici ce que dit Alex Charbey sur la décoration de cette salle 
        : " L'architecture de cette salle joint à une science des 
        proportions une justesse de vue et d'esthétique peu communes. Les 
        arceaux mêlent l'audace slave à l'élégance 
        orientale. Ces arceaux, en nombre considérable, sont soutenus à 
        leur base par des colonnes d'onyx sombre. Tout le reste, arceaux, claveaux, 
        douelles d'arceaux, est entièrement cloisonné de mosaïques 
        dont la tonalité principale est bleu turquoise et or. Les dessus 
        en sont arabes, hindous, orientaux, persans, égyptiens, dans une 
        forme décorative de la plus haute richesse et de la plus grande 
        sobriété de goût et de bon ton. L'auteur est le peintre 
        Antoni. Le mosaïste est M. Tossut ".
 
 Les fonds de cette salle s'ornent d'une coupole dont le dôme figure 
        un paon aux ailes déployées d'une stylisation vigoureuse 
        et puissante. Les murs latéraux sont illustrés de peintures 
        murales d'Antoni. L'ensemble de cette salle des fêtes est comme 
        une merveille des " Mille et une nuits ".
 Les soubassements des murs sont en marbre de Sienne à dessins très 
        curieux, les plinthes en marbre de Vérono. Les colonnettes des 
        baies géminées sont en albâtre de Pise. Les lustres 
        en cuivre ont été exécutés suivant les dessins 
        de l'architecte, dans les ateliers de Zagha en Syrie et de Petit-Monsigny 
        à Alger.
 
 Le pavement de cette salle, qui est en mosaïques de marbre d'une 
        très heureuse composition, a été dessiné par 
        M. Gabriel Darbéda et exécuté par le mosaïste 
        Tossut. Cette salle communique, par de grandes baies cintrées semblables 
        à celles de la galerie, à un portique s'ouvrant sur les 
        jardins.
 
 Pour accéder de la galerie des fêtes au salon présidentiel, 
        on descend un perron de plusieurs marches, en marbre blanc; le plafond 
        en staff est inspiré de l'art hispano-mauresque, les soubassements 
        sont en faïences de style persan.
 
 Sur les murs, des peintures décoratives de l'artiste éminent 
        Léon Carré. Voici ce que dit Alex Charbey de ces panneaux 
        décoratifs.
 " Sous les dentelles du plafond les parois de ce salon sont revêtues 
        de cinq panneaux représentant tout ce qui a trait à l'évocation 
        de ce pays grandiose et charmeur qu'est l'Algérie. Depuis les " 
        corsaires " dans leur nef audacieuse dont les voiles se mirent dans 
        la mer chantante, jusqu'aux confins du désert, le pinceau de Léon-Georges 
        Carré enchante oeil du visiteur ".
 
 Le panneau principal qui mesure six mètres sur trois représente 
        la " Vie musulmane ". C'est dans le site édénique 
        de la campagne d'Alger, dans les jardins d'une villa mauresque, une scène 
        de touchante douceur.
 
 Sous un figuier d'or, un vieillard arabe pensif, rêve, cependant 
        que parmi les roses, une mauresque hiératique contemple une de 
        ses compagnes dont la main donne à un mouton sa pâture. Le 
        tout est empreint d'une paix et d'une sérénité qui 
        dépeignent admirablement la grandeur de la vie patriarcale de notre 
        Orient.
 
 Les " Corsaires ", " Sahara ", les " Cavaliers 
        ", les " Gazelles " et une délicieuse " Pastorale 
        " aux ocres et aux bleus d'idéal, représentant un berger 
        - quasi romain dans son symbolique méditerranéen - sont 
        les témoignages de la vérité du talent énorme 
        et divers de Léon-Georges Carré qui est un très grand 
        artiste, et un maître.
 
 Ce salon est éclairé sur ses faces latérales par 
        de grandes baies cintrées, fermées par des boiseries semblables 
        à celles de la salle des fêtes; on remarque une frise en 
        mosaïques dont le dessin représente des bases de bégonias 
        en fleurs de couleurs délicieuses. Le pavement de la salle est 
        en mosaïques de marbre, composé de dessins géométriques 
        et d'entrelacs.
 
 Du salon présidentiel on pénètre dans le cabinet 
        de travail du Président, cette salle de forme carrée dont 
        le plafond est décoré en staff patiné est de style 
        oriental.
 
 Les panneaux qui décorent les murs sont de Jouve qui illustra le 
        livre de la Jungle de Kipling.
 
 Les soubassements des murs sont en boiserie de cèdre. A droite 
        de cette salle se trouve une salle de bains, dont les murs sont décorés, 
        dans leur partie basse, de faïences hispano- mauresques à 
        reflets métalliques.
 
 A gauche s'ouvre la chambre à coucher présidentielle.
 
 Cette pièce a été décorée de frises 
        de Cauvy, provenant de l'Exposition des Arts Décoratifs. Comme 
        les frises de la galerie, ces peintures n'ont pas été exécutées 
        pour la décoration de ces salles.
 
 Pour se rendre dans les appartements privés il faut suivre le portique 
        qui longe le salon présidentiel et remonter dans la galerie de 
        la salle des fêtes.
 Près de l'escalier d'honneur se trouve l'entrée de ces appartements. 
        Le public n'est pas admis à les visiter. On redescend par l'escalier 
        d'honneur et l'on sort par la porte centrale située sous l'escalier 
        d'honneur; on suit un dégagement voûté précédé 
        de quelques marches et on sort sur la façade N.-0. du Palais. Cette 
        façade est de pur style mauresque.
 
 Elle a été surchargée en 1929 par un placage adossé 
        au bâtiment de la salle des fêtes, pour l'installation d'un 
        office au cas où le Gouverneur Général donnerait 
        un banquet dans la salle des fêtes.
 
 En continuant vers l'ouest on découvre l'esplanade en hémicycle 
        établie devant la façade postérieure du Palais. Cette 
        façade est inspirée du style de celle du Palais des Doges 
        à Venise et surtout de celle de la Ca d'Oro.
 
 Les arbres du parc composés de pins parasols, d'arbres de Judée 
        et autres essences font un cadre merveilleux à cette élégante 
        façade.
 
 En poursuivant notre promenade vers le S.-E., nous découvrons une 
        façade de style mauresque dont la partie centrale est ancienne; 
        les 2 ailes avec leur mirador sont modernes.
 
 Dans cette partie du parc les ficus sont aussi beaux que ceux du jardin 
        d'essai du Hamma.
 
 Il ne nous reste plus à visiter que la " Douéra ", 
        pavillon composé d'un salon avec sur le devant une petite cour 
        mauresque, entourée de portiques sur 3 côtés. De cette 
        cour le visiteur découvre le splendide panorama de la baie de Mustapha, 
        et au premier plan le Bardo avec ses murs blancs ornés de bougainvilliers 
        violets.
 
 En quittant la " Douéra " on reprend la grande allée 
        centrale pour gagner la sortie.
 COMMENTAIRES SUR 
        LE PALAIS D'ÉTÉ
 De M. Pierre BERCH
 (Extrait du journal L'Afrique du Nord Illustrée).
 Sur les coteaux de Mustapha Supérieur, 
        au milieu d'un parc luxuriant, en face d'une mer enchanteresse, le Palais 
        d'Eté, résidence du Gouverneur Général de 
        l'Algérie, dresse sa blanche façade. Des bougainvilliers 
        en fleurs font à ses portes mauresques une parure mauve et le soleil, 
        frappant de biais ses murs éclatants, étire démesurément 
        l'ombre svelte de ses colonnades.
 C'est là une des plus belles demeures de la ville moderne. Ancienne 
        villa d'un chef indigène, elle groupe, autour d'une charmante cour, 
        les appartements privés du Gouverneur. A gauche et à droite 
        elle a subi des agrandissements notables qui conçus dans le même 
        style par un excellent architecte, homme de goût, M. Gabriel Darbéda, 
        ont sauvegardé son charme exotique et, sans rien détruire 
        de son harmonie, lui prêtent une certaine grandeur.
 
 Rien n'a été ménagé d'ailleurs de tout ce 
        qui pouvait concourir à sa beauté. Remarquables sont les 
        salons du premier étage. On s'extasie devant la pureté lumineuse 
        des marbres de Carrare.
 
 Des colonnes d'onyx ornent la grande salle des fêtes qui est, à 
        elle seule, une merveille, avec ses arceaux surbaissés où 
        des mosaïques multicolores font agréablement papilloter aux 
        yeux le somptueux kaléidoscope de leurs couleurs, sous un plafond 
        de bois travaillé, minutieusement décoré comme en 
        certaines mosquées de Tlemcen, et d'où pendent, immobiles 
        et lourds, des lustres de cuivre ouvragé qui évoquent le 
        lointain souvenir de Sainte-Sophie à Constantinople.
 De M. X...(Extrait du journal L'Illustration).
 Durant son bref séjour à Alger, 
        le président de la République a été logé, 
        sur les coteaux de Mustapha Supérieur, dans le beau Palais d'Eté 
        qui est devenu, depuis quelques années, la résidence du 
        Gouverneur Général de l'Algérie. C'est en décembre 
        1913 que, sur l'initiative de M. Lutaud, on eut l'idée d'élever 
        cette demeure, qui est une des plus belles de la ville moderne. C'est 
        une ancienne habitation ; on en modifia à peine la structure générale 
        pour installer les appartements privés du Gouverneur, qui se groupent 
        ainsi autour d'une charmante cour mauresque.
 A droite et à gauche de cette modeste villa, on voulut construire 
        toute une série de salons de réception et en particulier 
        une salle des fêtes et une salle des banquets. Un excellent architecte, 
        M. Gabriel Darbéda, fut chargé de l'exécution du 
        programme. Il conçut, dans an style mauresque, une grande et magnifique 
        habitation qui détache sa blancheur sur un parc à la végétation 
        luxuriante, comme il s'en trouve peu aux environs d'Alger. De la salle 
        à manger, décorée de belles tentures aux fines broderies, 
        on a une vue très étendue sur ces jardins, aujourd'hui si 
        fleuris, où dominent les arbres de Judée et les pins parasols.
 
 Tel est l'ensemble de l'oeuvre qui, commencée sous le gouvernement 
        de M. Lutaud et continuée sous celui de M. Jonnart vient d'être 
        à peine achevée sous M. Steeg. Lorsque ce Palais, où 
        l'on jouit d'un des plus beaux points de vue de la Méditerranée, 
        sera entièrement décoré à l'intérieur, 
        il représentera un sérieux effort artistique, qui méritera 
        d'être connu et estimé.
 De M. H. KLEIN(à la suite d'une visite du Comité du Vieil Alger au Palais 
        d'Eté)
 Dans la grande cour de marbre, M. de Galland, président, 
        après avoir exprimé au Gouverneur la reconnaissance du Comité, 
        rappela l'histoire de l'ancienne villa qui, après avoir appartenu 
        au ministre des Haras du Dey, fut transformée par le duc d'Aumale 
        en Palais Gubernatorial. De la résidence primitive, démolie 
        en 1913, il ne subsiste maintenant qu'une petite maison à jet d'eau 
        " la cousine pauvre, dit M. de Galland, du somptueux monument d'aujourd'hui 
        "; pauvre, mais combien délicieuse avec ses parures d'émail 
        et de bois sculpté et avec le sourire de ses fleurs.Nous visitons les bâtiments nouveaux, uvre de l'architecte 
        Darbéda, qui, en la circonstance, témoigna d'un large éclectisme.
 
 On vit ainsi le rez-de-chaussée cèdre sculpté et 
        doré, superbe avec ses imposants piliers à pommes de pin, 
        l'escalier décoré d'anciennes faïences la salle des 
        fêtes en mosaïques d'or dont la parole du président 
        souligna les beautés. On donna les noms des artistes qui décorèrent 
        cet intérieur : De Buzon, Antoni, Tossut, Delduc, Carré, 
        Alfonsi, Meki, d'autres encore.
 
 Après un coup ilà la " Douéra ", 
        d'où la vue s'étend sur les villas du voisinage, après 
        une promenade dans le parc, on se rendit à l'esplanade. Là, 
        devant l'élégante loggia vénitienne de la résidence, 
        le président évoqua le souvenir du Palais des Doges, et 
        exprima le souhait que, dans l'avenir, se réalise ici un style 
        consacrant la forme définitive de la maison méditerranéenne.
 
         
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              salon présidentiel |  De M. DINET, peintre orientaliste(Lettre du 29 janvier 1925 à M. D...)
 L'ensemble produit un effet très imposant et ce 
        Palais aux mille arcades, à la blancheur de neige, aux étages 
        successifs suivant harmonieusement les pentes du paysage, restera un des 
        meilleurs spécimens de l'Art Arabe appliqué à notre 
        civilisation moderne. TABLE DES ILLUSTRATIONS 
         
          | Vue des jardins du Palais d'Eté 
            et de la Douéra 
 | 2 |   
          | Façade principale (Ancien Palais) 
 | 3 |   
          | Cour de marbre (Ancien Palais) 
 | 4 |   
          | Vue d'ensemble. | 5 |   
          | Pergola et façade nord |  6 |   
          | Pergola | 7 |   
          | Plan de l'ancien Palais |  8 |   
          | Plan du Palais d'Eté, 
            rez-de-chaussée | 8 |   
          | Plan du Palais d'Eté, premier 
            étage | 9 |   
          | Façade est | 10 |   
          | Façade sud | 13 |   
          | Portique sur l'esplanade. |  13 |   
          | Cour d'honneur. |  14 |   
          | Salon | 15 |   
          | Galerie du rez-de-chaussée | 15 |   
          | Grand escalier | 16 |   
          | Ancien escalier et galerie du premier 
            étage | 19 |   
          | Mirador de l'ancien escalier | 20 |   
          | Ensemble de l'ancien escalier | 20 |   
          | Salle des fêtes. Ensemble | 21 |   
          | Salle des fêtes, côté 
            de la galerie | 22 |   
          | Salle des fêtes. Détail 
            d'une travée. | 22 |   
          | Salle des fêtes. Mosaïque | 23 |   
          | Salon présidentiel. Vue d'ensemble | 24 |   
          | Salon présidentiel. Plafond | 24 |   
          | Galerie du premier étage | 25 |   
          | Vue de la Douéra |  26 |   
          | Cour mauresque de la Douéra | 27 |    |