|  Préface
 ----------La 
première notice sur le pèlerinage de Notre-Dame d'Afrique a été 
écrite par le R.P. Michel, des Pères Blancs, sous la direction et 
avec les conseils de l'immortel Cardinal Lavigerie, notre vénéré 
et bien-aimé Père, et recommandée aux lecteurs par lui-même, 
le 12 avril 1885.----------Le 
4 mai 1923, à l'occasion du cinquantenaire de la translation, à 
la Basilique, de la statue miraculeuse de la chapelle provisoire, j'avais la joie 
d'en donner une seconde édition, puis une troisième, augmentée 
et ornée d'illustrations, le 3 mai 1939, à l'ouverture du Congrès 
Eucharistique National d'Alger.
 ----------Et 
voici que le R. P. Cajaunau, recteur de la Basilique, a eu l'heureuse idée 
d'abréger cette notice, de la réduire à une petite plaquette 
; ainsi elle sera plus facilement lue et emportée par les très nombreux
 pèlerins d'Alger, de l'Afrique du Nord et de la mère- patrie.(note 
du site : devenue l'amère patrie!)
 ----------C'est 
donc avec plaisir que je bénis ce modeste travail, entrepris pour mieux 
faire connaître le pèlerinage et pour faire aimer, toujours plus, 
la Très Sainte Vierge Marie que, du haut de sa croix, Notre-Seigneur Jésus-Christ 
nous a donnée pour Mère.
 ----------Je 
désire que ma bénédiction paternelle accompagne, maintenant 
et dans l'avenir, tous ses pieux lecteurs, notre chère patrie la France, 
l'Algérie, tous les peuples qui vivent sous les plis de notre glorieux 
drapeau et l'Afrique toute entière.
 ----------Alger, 
le mai 1948.
 Augustin-FernandArchevêque d'Alger et de Julio Césarée.
 La 
basilique de Notre Dame d'Afrique L'initiative de deux 
          prédestinées.----------Du 
          paquebot qui l'amène à Alger, le voyageur aperçoit 
          à l'ouest de la ville, une église surmontée d'une 
          statue dorée que font étinceler les rayons du soleil : 
          c'est la Basilique de Notre-Dame d'Afrique, lieu de pèlerinages 
          des plus fréquentés.
 ----------Monsieur 
          l'abbé Pavy, vicaire à Lyon, puis professeur et doyen 
          de la Faculté de théologie (1830-1846), dirigeait dans 
          les voies du Seigneur deux pauvres ouvrières qui lui vouaient 
          une vénération toute filiale, Marguerite Berger et Anna 
          Cinquin. http:/alger-roi.fr .Marguerite avait une âme de feu, 
          une persévérance opiniâtre que rien ne décourageait, 
          une foi à transporter les montagnes. Anna, fleur de modestie, 
          trouvait naturel d'être toujours au service de tous.
 ----------Apprenant 
          que M. l'abbé Pavy était appelé au siège 
          épiscopal d'Alger, elles s'offrirent à l'accompagner eu 
          Afrique pour servir là où il les jugerait utiles, ne demandant, 
          en retour, que la nourriture et le vêtement.
 ----------Le 
          nouvel Évêque projeta la fondation d'un Séminaire 
          et décida d'en confier l'infirmerie à l'une de ces précieuses 
          auxiliaires ; la lingerie, à la seconde.
 ----------Elles 
          étaient à leur poste, quand les premiers séminaristes 
          s'installèrent dans l'ancien consulat de France, à Fahs 
          Zghara, au-dessus de Saint-Eugène, le 24 novembre 1846.
 
 Notre-Dame du Ravin.
 
          
            |  Chapelle Notre Dame du Ravin |  ----------Pour 
          les deux Lyonnaises, Alger n'avait malheureusement pas l'équivalent 
          de Notre-Dame de Fourvières. Elles en souffraient et allaient 
          volontiers cacher leur religieuse tristesse dans une retraite plutôt 
          sauvage, appelée le Ravin.
 ----------Marguerite 
          eût l'idée d'y placer, dans le tronc d'un vieil olivier, 
          une statue de la Vierge, comme pour l'établir gardienne de ce 
          séjour. Mais elle rêvait d'une, église dominant 
          Alger, où les foules viendraient invoquer la Reine du ciel.
 ----------Il 
          ne se passait pas de jour qu'elle ne suppliât Monseigneur Pavy 
          d'édifier un temple en l'honneur de Marie : " Vous 
          verrez qu'il faudra que je cède ", disait aimablement 
          le bon Évêque. Il céda, en effet, et de bon cur.
 ----------" 
          La vallée des Consuls, écrit 
          Mgr Ribolet se termine du coté d'Alger par une sorte de promontoire 
          qui domine presque perpendiculairement la haute mer et le vaste horizon 
          clos par les cimes du Djurjura. Au sud, le plateau s'incline en pente 
          douce vers la ville. Cette situation exceptionnelle séduisit 
          l'Évêque. Impossible de trouver mieux pour un pèlerinage. 
          Une église, établie là, dominerait la cité 
          et, à travers les espaces infinis, ferait face à Notre-Dame 
          de la Garde, enveloppant ainsi la mer de la protection de Marie. "
 ----------Le 
          terrain coûta 10.000 fr., ce qui était excessif; mais, 
          à cette époque, nul autre emplacement ne pouvait mieux 
          convenir. http:/alger-roi.fr .Un architecte de renom, M. Fromageau dressa 
          les plans. Mais, en attendant et pour habituer les foules à ce 
          lieu de pèlerinage, on construisit une chapelle provisoire, afin 
          d'inaugurer, là, le culte de Marie (2 juillet 1857).
 
 L'histoire d'une statue.
 ----------Au 
          sanctuaire nouveau, il fallait une statue. Où la trouver ?... 
          Le 5 mai 1840, passant à Lyon, Mgr Dupuch, premier évêque 
          d'Alger, s'était arrêté chez les Dames du Sacré-Cur. 
          En entrant dans la salle de réunion, il vit, étalés, 
          divers objets de prix, destinés à son diocèse et, 
          dominant le tout, une Vierge en bronze que les élèves 
          du pensionnat lui offraient, pour qu'elle fût placée au 
          sommet de la Cathédrale d'Alger.
 ----------Dès 
          son retour en Afrique, il voulut ériger la statue, non sur la 
          cathédrale qui n'était pas encore terminée, mais 
          sur le minaret d'une ancienne mosquée, transformée en 
          église, dans le haut de la ville sous le nom de Sainte-Croix. 
          La prudence le fit renoncer à son dessein. Déposée, 
          un instant, sur la terrasse de l'évêché, la statue 
          fut transportée à la Trappe de 
          Staouéli . Les Religieux la placèrent sur la 
          porte de leur monastère, en 1843, et gravèrent au-dessous 
          : " Posuerunt me custodem ". (Ils m'ont établie 
          leur gardienne).
 ----------Mgr 
          Pavy ignorait ces faits. Souvent il passa devant la statue, sans que 
          personne lui en révélât l'origine ou la destination, 
          Une lettre de Lyon, en 1855, vint l'en instruire.
 ----------Les 
          Dames du Sacré-Cur, apprenant que l'Évêque 
          se proposait d'élever un sanctuaire en l'honneur de Marie, lui 
          dirent combien elles seraient heureuses d'y voir honorée la Vierge 
          offerte à son prédécesseur.
 ----------Monseigneur 
          se rendit à la Trappe
 ----------" 
          Vous avez fait de cette Madone la gardienne 
          de votre maison, c'est bien, dit-il aux Religieux, mais aujourd'hui 
          je viens la demander pour en faire la Reine de l'Afrique."
 ----------Les 
          Pères répondirent à Monseigneur que la statue lui 
          appartenait, en effet, mais ils déclarèrent qu'ils ne 
          feraient pas à leur Mère l'injure de descendre eux-mêmes 
          son image de la place où ils l'avaient mise. Mgr Pavy se chargea 
          de l'opération et, le lendemain, un chariot amenait la statue 
          à la Vallée des Consuls.
 ----------Le 
          20 septembre 1857, fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, la chapelle 
          provisoire étant achevée, Monseigneur vint célébrer 
          la première messe du pèlerinage et installer, sur un piédestal 
          de marbre, la statue de la Vierge-Fidèle.
 ----------À 
          partir de ce jour, Marguerite quitta le Séminaire pour se vouer 
          au service de sa Céleste patronne. Elle devint la sacristine 
          de la Chapelle, prêchant à tous l'amour de Marie et la 
          confiance en sa maternelle protection
 ----------Elle 
          s'était fait aménager une sorte de guérite en planches 
          qui lui servait de magasin pour la vente d'objets de piété 
          dont le profit était destiné à la construction 
          de la future église. Les ressources venant trop lentement à 
          son gré, elle invoqua Saint Joseph, le pourvoyeur de la Sainte 
          Famille, lui demandant de l'aider. http:/alger-roi.fr .Bientôt 
          les bénéfices de ses ventes et les dons produisirent une 
          somme relativement importante : " Voilà 
          pour la première pierre, " disait-elle à 
          Monseigneur. Commencez le monument, il faudra 
          bien que Saint Joseph fournisse de quoi l'achever. "
 
 Construction de l'église définitive.
 ----------L'Evêque 
          se décida à compléter son uvre , le plan 
          était prêt. La prévision des dépenses s'élevait 
          à 5000.000 fr. et le diocèse n'avait pas de ressources.
 ----------Dans 
          une brochure intitulée :-" Appel 
          en faveur de NotreDame d'Afrique ", l'Évêque 
          s'adressa aux chrétiens du monde entier. Les dons commencèrent 
          à arriver : obole du pauvre, offrande du riche. Mgr Pavy prit 
          le bâton du quêteur: Toutes les paroisses du diocèse 
          furent sollicitées et la plupart des diocèses de France 
          entendirent sa voix. Le résultat de ces quêtes permit de 
          commencer les travaux. La pose de la première pierre eut lieu 
          le 14 octobre 1855.
 ----------Le 
          2 février 1858, les petits séminaristes, évêque 
          en tête, commencèrent les fondations. Le 25 mai suivant, 
          la maçonnerie était à fleur de sol. De belles pierres 
          de taille, tirées des carrières de Kouba, 
          formèrent les premières assises de l'édifice. L'uvre 
          était en train et, bien que Mgr Pavy ne reçut aucun subside 
          de l'État, les travaux ne subirent aucun arrêt.
 ----------Une 
          cloche et une croix, ramenées de Sébastopol et offertes 
          par le Maréchal Pélissier, étaient déjà 
          placées, l'une à l'intérieur, l'autre sur le faîte 
          du campanile. Mais la croix principale, celle qui devait surmonter la 
          grande coupole et couronner l'édifice, manquait encore. Pressentant 
          sa fin prochaine, le vénéré prélat, malade, 
          avait hâte de la poser.
 
 Monseigneur Pavy inaugure la grande croix.
 ----------La 
          grande croix dont il s'agit est d'un magnifique travail en fer forgé, 
          haute de cinq mètres. À sa base, jaillit une gerbe de 
          lys surmontée d'une couronne royale ; la partie supérieure, 
          comprenant les bras, étale un bouquet de roses à six pétales 
          avec un gros bouton de cristal au fond de la corolle ; le nombre des 
          lys est de douze, celui des roses de vingt-huit. Elle était entièrement 
          dorée et toute à jour, afin de ne pas donner prise au 
          vent. http://alger-roi.fr .Dès que cette merveille de ferronnerie 
          fut terminée, Monseigneur en fixa la mise en place au jeudi 31 
          mai 1866, jour de la Fête-Dieu, et clôture du mois de Marie. 
          (Cette croix rongée par l'air 
          salin a été remplacée en 1953 par une nouvelle 
          croix de même grandeur. Elle a été bénite 
          par S. E. Mgr Leynaud le 2 Juillet 1953. Un mais plus tard le Vénéré 
          Prélat qui aimait tant ce sanctuaire était rappelé 
          à Dieu à l'âge de 88 ans)
 ----------La 
population d'Alger couvrait l'esplanade. Ce fut au milieu d'un enthousiasme général 
que l'on vit s'élever dans les airs le signe de la Rédemption du 
monde. Monseigneur contempla longtemps son uvre presque achevée, 
mais une voix intérieure lui répétait qu'il ne verrait pas 
la fin de son entreprise. Il mourut, le 16 novembre 1866. Son corps repose dans 
le chur de la Basilique, près de l'autel de Celle à qui il 
avait voué toute sa vie.
 Monseigneur 
Lavigerie consacre la basilique.
 ----------En 
héritant de la charge épiscopale de Mgr Pavy, Mgr Lavigerie hérita 
de son amour pour le pèlerinage de Notre-Dame d'Afrique. Son premier acte, 
après la prise de possession de son siège, fut de s'y rendre, pour 
mettre son épiscopat et sa personne sous la protection de Marie.
 ----------Sous 
l'impulsion de l'Archevêque, les travaux furent poursuivis avec célérité.Grâce 
à un labeur ininterrompu de cinq années, tout se trouva prêt 
pour la consécration de l'édifice, fixée au 2 juillet 1872. 
Une circonstance touchante marqua la fin de la cérémonie. Monseigneur 
reçut des mains d'un ecclésiastiques deux épées de 
combat. C'était un double ex-voto que deux chrétiennes, veuves de 
deux généraux illustres, faisaient déposer aux pieds de Marie. 
L'une de ces épées était celle du Maréchal Pélissier, 
duc de Malakoff; l'autre, celle du général Yusuf. Ces deux épées 
furent déposées au-dessous de la statue où elles se trouvent 
encore. http:/alger-roi.fr .Plus tard, la canne légendaire du général 
de Lamoricière fut, à son tour, placée sur le pilastre, à 
droite de l'autel. Un autre souvenir de la conquête se trouve sur le pilastre 
de gauche dans un cadre : c'est une petite médaille miraculeuse de la Très 
Sainte Vierge que le Maréchal Bugeaud porta à son cou, pendant tout 
le temps des guerres africaines.
 ----------À 
droite, face au cadre du Maréchal Bugeaud, un cadre semblable renferme 
la croix d'officier de la Légion d'honneur du Général de 
Sonis.
 
 Transfert de la statue.
 ----------Mgr Lavigerie 
attendait une occasion solennelle pour mettre la statue de Notre-Dame d'Afrique 
en possession de son nouveau sanctuaire. Elle se présenta, l'année 
suivante, à l'ouverture du premier Concile tenu, en terre d'Afrique, après 
une interruption de douze siècles.
 ----------C'est 
le 4 mai 1873, premier dimanche du mois de Marie, qu'eut lieu cette imposante 
cérémonie. L'Archevêque d'Alger et son auxiliaire, les Évêques 
de Constantine et d'Oran, les R Rmes Pères Abbés d'Aiguebelle et 
de Staouéli, le Chapitre métropolitain, les élèves 
des Séminaires, les communautés religieuses y assistaient. La procession 
se dirigea vers la chapelle provisoire pour y prendre la statue. La procession 
se rangea à droite et à gauche du petit sanctuaire et les prélats 
seuls y pénétrèrent accompagnés de douze vigoureux 
marins, tout habillés de blanc.
 ----------Monseigneur 
l'Archevêque mit le premier la main sur la statue, déposée 
sur un brancard recouvert de drap d'or et de fleurs. Les marins la soulevèrent 
et les Évêques la précédant sortirent du sanctuaire.
 ----------Lorsqu'elle 
parut sur le seuil, ce fut une acclamation de foi et de piété. L'Archevêque 
entonna d'une voix forte l'Ave Maris Stella 
qui fut continué avec enthousiasme par le clergé et la foule 
des fidèles.
 ----------C'est 
au milieu des chants sacrés que la statue, dominant toutes les têtes, 
parvint au sanctuaire. Lorsqu'elle fut déposée sur son trône, 
Mgr l'Archevêque l'encensa solennellement et s'agenouillant ensuite devant 
elle, il entonna la pieuse antienne " Sancta 
Maria succurre miseris ". " Sainte Marie secourez les 
malheureux ".
 ----------Marie, 
était ainsi désormais en possession de son église définitive 
dans laquelle elle devait répandre tant de faveurs maternelles.
 
 Couronnement de la statue.
 ----------Le vénéré prélat demanda 
à Pie IX la faveur du couronnement pour la statue de Notre-Dame d'Afrique 
et l'élection de l'Église en Basilique. Le Saint Père agréa 
sa requête et la cérémonie fut fixée au 30 avril 1876. 
Les pèlerins affluèrent par milliers, heureux de témoigner 
leur joie, leur reconnaissance et leur amour à la Mère de Dieu. 
La cérémonie se déroula, au milieu d'une pompe incomparable, 
et un silence solennel plana sur l'assistance, pendant que le Pontife gravissait 
lentement les degrés du trône de Marie et posait le brillant diadème 
sur la tête de la statue. À dater de ce jour, l'église de 
Notre-Dame d'Afrique prit, grâce à la bienveillance du Pape, le titre 
de Basilique.
 ----------Depuis, 
les pèlerinages n'ont cessé de s'intensifier. Des milliers d'ex-voto 
couvrent les murs et les fidèles y affluent de toutes parts : ce sont des 
curs affligés, se rendant sur la sainte colline, pour y chercher 
la consolation ; des malades venant implorer leur guérison ; des exaucés 
allant rendre grâces ; des passagers et des marins accomplissant leur vu 
fait dans la dernière tempête, et jusqu'à des musulmans et 
des musulmanes, adressant des invocations à 
Lalla Meriem.
 ----------Au 
mois d'octobre et surtout au mois de mai, la foule envahit le sanctuaire. Les 
étrangers de passage à Alger ne quittent pas la ville sans monter 
à Notre-Dame d'Afrique. Ils y vont, attirés par le merveilleux panorama 
dont on jouit de l'esplanade.
 Ils y viennent aussi pour y être témoins 
d'une cérémonie unique qui s'y déroule chaque dimanche après 
les Vêpres : l'absoute sur la mer, pour les malheureux naufragés.
 
 Faveurs obtenues.
 ----------En 
tête des personnes favorisées de la protection de la Sainte Vierge, 
il faut placer Marguerite Berger. Le fait que nous allons rapporter, n'est pas, 
il est vrai, le premier en date, mais il l'est par l'intérêt spécial 
qui s'attache à celle qui en fut l'objet et parce que il s'est passé 
dans la chapelle même.
 ----------Après 
quelques jours d'une chaleur étouffante, un mouvement atmosphérique 
d'une violence inouïe se manifesta le 10 août 1860 sur la Méditerranée 
et vint s'abattre,vers 3 heures de l'après-midi, sur la Vallée des 
Consuls. C'était un cyclone, phénomène fréquent dans 
les mers des Indes, mais rare dans nos parages.
 ----------L'ouragan 
fut d'une telle violence que le revêtement en pierres de taille énormes, 
placé au sommet des constructions du Séminaire, se trouva ébranlé 
et enlevé ; des blocs, pesant plusieurs quintaux, furent précipités 
du sommet de la toiture sur les terrasses.http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis 
. Les oliviers et autres arbres séculaires, qui bordaient le chemin conduisant 
à l'église, furent tordus et brisés comme des roseaux.
 ----------Marguerite 
se trouvait à la chapelle. Au bruit terrible de la tempête, elle 
se prosterna, frappée d'épouvante, à la place même 
où reposent aujourd'hui ses restes : " Oh 
! ma bonne Mère, dit-elle, protégez-moi ". Et sans 
rien ajouter, elle resta là, comme anéantie
 ----------L'ouragan 
redouble d'intensité. La chapelle en est ébranlée. Bientôt 
la toiture tout entière est enlevée d'un seul coup ; une partie 
des débris entoure Marguerite, le reste est projeté au loin, sur 
les petites qui conduisent à Alger. En même temps, et comme si une 
rage intelligente s'acharnait sur les objets pieux de la chapelle, images, crucifix, 
ornements du saint Sacrifice, vases
 sacrés, tout est pris, emporté 
dans les airs et lancé à des distances telles, qu'on en retrouva 
quelques-uns à plusieurs kilomètres. L'ostensoir fut tordu et brisé 
, la partie supérieure fut retrouvée en haut de la Bouzaréa 
et le pied, près du cimetière de Saint-Eugène.
 ----------Marguerite 
était restée devant l'image de Marie, la face contre terre. Lorsque 
le cyclone fut passé, elle releva la tête. Quel ne fut pas son étonnement 
en apercevant seule, dans la chape] le, dépouillée de tout, la statue 
de Marie, debout sur son piédestal et qui semblait sourire à son 
humble servante.
 ----------On 
imagine aisément les transports de sa reconnaissance. http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis 
.Elle y vit un nouveau motif de prêcher à tous une confiance filiale 
envers Notre-Dame d'Afrique. Elle y vit surtout une marque de la puissance de 
Marie contre le démon ; car chaque fois qu'elle racontait cette histoire, 
elle ne manquait pas de dire que cet ouragan était le symbole ou peut être 
uvre de l'esprit du mal, furieux de voir, que, sur cette terre d'Afrique 
qu'il, avait considérée, durant tant de siècles, comme son 
domaine exclusif, allait régner, Celle qui doit partout lui écraser 
la tête.
 
 UVRES 
SE RATTACHANTAU SANCTUAIRE
 DE NOTRE-DAME D'AFRIQUE
 Prières 
pour les musulmans et les infidèles de l'Afrique.---------En entrant dans la Basilique de Notre-Dame 
d'Afrique, on aperçoit au fond de l'abside une inscription ; elle porte 
cette invocation : Notre-Dame d'Afrique priez pour nous 
et pour les Musulmans. Elle exprime les vux et les espérances 
de tous ceux qui aiment l'Afrique, qui savent ce qu'a été son passé 
et qui comprennent ce qui doit et peut assurer son avenir. Aussi Mgr Pavy, fonda-t-il, 
en janvier 1858, une pieuse Archiconfrérie : " C'est 
par le cur de. Marie, disait-il, qu'on se propose d'arriver au Cur 
de Jésus, pour en obtenir cette grâce incomparable qui serait en 
même temps l'honneur et la joie de I'Eglise ".
 ---------L'appel 
fut entendu et, déjà au mois d'août 1859, on comptait vingt 
mille associés, répartis dans vingt-deux diocèses de France 
et de l'étranger ; dès 1863, la pieuse croisade de prières 
comptait soixante mille membres et bientôt quatre-vingt mille.
 ---------Cette 
Association de prières, trop oubliée, pendant de nombreuses années, 
a été rétablie canoniquement par une Ordonnance de Monseigneur 
Leynaud, datée du 6 janvier 1923.
 ---------La 
chapelle primitive du Pèlerinage devait voir bientôt le fruit de 
ces premières supplications. C'est là, que furent baptisés 
les premiers musulmans ; c'est là que se manifesta surtout la sollicitude 
maternelle de Marie, non plus seulement pour les musulmans de l'Algérie, 
mais encore pour les infidèles de l'Afrique entière : c'est là 
que prit naissance, à l'ombre de son sanctuaire, la Société 
des Missionnaires d'Afrique, les Pères Blancs.
 ---------C'est 
là, devant l'autel de Marie, que les premiers Pères de la Société 
prirent l'habit et prononcèrent leurs premiers serments en 1870. Monseigneur 
Lavigerie présidait la cérémonie. Il parla longtemps à 
ces jeunes apôtres de leur mission sublime et il les plaça d'une 
manière toute particulière sous la protection de la Mère 
de Dieu.
 ---------Cette Société, 
fondée en 1868, par Son Éminence le Cardinal Lavigerie, s'est mise, 
dès son origine, sous la protection maternelle de Notre-Dame d'Afrique 
: c'est de là qu'elle prend son nom.http:/alger-roi.fr .Après le 
départ des R.R.P.P. Prémontrés qui avaient d'abord desservi 
le sanctuaire, le Cardinal voulut en confier la garde à la Société 
naissante de ses missionnaires.
 ---------Le pèlerinage 
de Notre-Dame d'Afrique est ainsi devenu comme le centre d'où sont partis 
des légions d'apôtres, qui évangélisent maintenant 
les coins les plus reculés de l'Afrique centrale. Plus d'une fois le sanctuaire 
a été le témoin des adieux solennels, adressés par 
leurs frères et par tout le peuple fidèle aux apôtres qui 
partaient pour ces régions lointaines : " 
Allez, leur disait le grand Cardinal ; dites à ces populations que ce Jésus 
dont vous montrerez la croix, est mort sur elle, pour apporter au monde toutes 
les libertés : la liberté des âmes contre le joug du mal, 
la liberté des peuples contre le joug de la tyrannie, la liberté 
du corps contre le joug de l'esclavage. Oui, à Dieu et à Notre-Dame 
d'Afrique, votre protectrice et votre Mère, nous confions vos âmes 
et vos corps et vos travaux et vos espérances. Elle vous guidera sur l'immensité 
des mers , elle rafraîchira vos âmes sous les ardeurs d'un ciel nouveau 
, elle soutiendra votre courage ; elle vous préparera les récompenses 
promises à ses serviteurs... "
 
 Le 
culte des péris en mer. L'absoute du dimanche.
 ---------Dans 
le mois de septembre 1867, Son Éminence le Cardinal Lavigerie, assailli 
dans la traversée de Marseille à Alger par une affreuse tempête 
aux approches des Baléares, se voua, avec le Commandant et les passagers, 
à Notre-Dame d'Afrique. http:/alger-roi.fr .Sa confiance ne fut pas vaine, 
car tout le monde fut sauvé par l'intervention de la Reine du Ciel. Aussitôt 
à terre, leur premier soin fut de gravir la sainte colline et d'aller remercier 
leur protectrice.
 ---------Le Cardinal, au souvenir 
des dangers qu'ils avaient courus, fonda, comme nous l'avons dit, une Association 
de prières pour les marins vivants et défunts. Chaque jour, après 
la sainte messe, le célébrant récite un Ave Maria pour les 
marins et pour tous ceux qui sont exposés aux dangers de la mer.
 ---------Tous 
les dimanches, à l'issue des Vêpres, le clergé sort de l'église 
et s'arrête face à la mer devant un monument élevé 
à la mémoire des disparus en mer. Le Célébrant entonne 
le Libera que poursuivent les voix de l'assistance, trois fois il bénit 
les flots ;
 trois fois, l'encensoir est balancé à l'Orient, 
à l'Occident et au Nord, les trois points que baigne la Méditerranée, 
et tandis que de sa puissante voix, la cloche sonne le glas, le prêtre récite 
l'oraison pour tous les naufragés.
 ---------C'est 
un spectacle émouvant que cette absoute donnée à cette sépulture 
profonde qui a dévoré tant de victimes et qui couvre tant de deuils. 
Le spectacle revêt un caractère de grandeur sublime, le jour où 
la tempête se déchaîne, où le vent fait rage, où 
les vagues se précipitent avec fureur sur le rivage et où, dans 
le lointain, on aperçoit des navires ou des barques en péril.
 
 Confrérie de Marie consolatrice des affligés.
 ---------Le sanctuaire de Notre-Dame d'Afrique, est 
chaque jour la source des consolations qu'apporte à toutes les douleurs 
la protection de Marie, lorsqu'on L'invoque avec confiance: "Parcourez 
son sanctuaire, dit le Cardinal Lavigerie, les murs sont tapissés des témoignages 
de reconnaissance et tous ces témoignages portent le cachet de la foi ; 
là ce sont des marbres portant les inscriptions avec la date de la faveur 
obtenue, ici, des navires suspendus aux murs par des marins reconnaissants , à 
côté, des cierges sans nombre qui brûlent comme une prière 
qui se continue, ou comme une action de grâces. "
 ---------Voulant 
favoriser la piété des fidèles, principalement de ceux qui 
sont dans l'affliction ou dans l'épreuve, envers la Très Sainte 
Vierge Marie et augmenter la confiance qu'ils ont dans la protection de Notre-Dame 
d'Afrique, Son Éminence le Cardinal Lavigerie a érigé dans 
la Basilique une Confrérie sous le titre de Marie 
Consolatrice des affligés.
 ---------Pour 
faire partie de la dite Confrérie il faut:
 1°/Se faire inscrire 
sur le registre tenu à cet effet à la sacristie de la Basilique 
;
 2° Réciter chaque jour l'invocation
 ---------Notre-Dame 
d'Afrique, Consolatrice des affligés, priez pour nous.
 ---------Tous 
les Dimanches, après les Vêpres, le Père Aumônier du 
Pèlerinage, rappelle aux prières des fidèles tous les membres 
de la Confrérie, tous les malades, tous les pécheurs, tous les affligés 
recommandés à Notre-Dame d'Afrique, Consolatrice des affligés.
 
 Adoration quotidienne du T.S.Sacrement.
 ---------Après la guerre de 1914-1918. Son 
Excellence Monseigneur Leynaud, Archevêque d'Alger désirait témoigner 
à Dieu sa reconnaissance et celle de son peuple pour la grande victoire 
donnée à nos armes. Dans ce but et par une Ordonnance du 21 novembre 
1920, Monseigneur institua l'Adoration quotidienne du Très Saint Sacrement 
dans la Basilique. " C'est dans un sanctuaire consacré 
à Marie que doit resplendir avec le plus d'éclat, la dévotion 
à la Sainte Eucharistie : la Très Sainte Vierge n'a-t-elle pas, 
été choisie pour nous donner et montrer Jésus. Le Sauveur 
ne fut-il pas exposé,. pour la première fois dans ses bras maternels 
? " (Mgr. Leynaud).
 ---------Depuis 
cette date, le Très Saint Sacrement est solennellement exposé, chaque 
jour dans ce sanctuaire et les prières montent ferventes vers le ciel, 
implorant la paix pour le monde entier et les lumières de l'Évangile 
pour les peuples de notre chère Afrique qui n'ont pas encore le bonheur 
de le connaître.
 DESCRIPTION 
DE LA BASILIQUE
 Extérieur.
 ---------La Basilique est bâtie sur un plateau 
dominant la mer, à 124 mètres d'altitude, dans la direction nord-est. 
Elle est de style byzantin traditionnel en Afrique, avec un heureux mélange 
de style mauresque christianisé.
 ---------Hardie 
et grandiose, admirablement proportionnée, dédiée à 
Marie Immaculée, 1'architecte l'a conçue comme un hymne de gloire 
en l'honneur de l'Immaculée-Conception. Il a voulu inscrire dans les pierres 
de l'édifice un royal hommage en l'honneur de celle qui est Vierge, Mère 
et Reine.
 ---------À la base des coupoles 
latérales, dans une dentelure de lis stylisés il a évoqué 
la Virginité de Marie et sur chacun de ces lis, il a sculpté 
un rosaire, rappel du salut de l'Ange et de la dévotion confiante de tout 
chrétien. Au-dessus des arcades des vitraux ,de la grande coupole, une 
couronne de boutons de roses signifie la Maternité 
de la toute Pure et enfin tout au haut de cette coupole, une couronne d'étoiles 
proclame la Royauté de Marie sur l'Univers entier.
 ---------Ces 
mêmes motifs de décoration se retrouvent à l'intérieur 
de la Basilique
 ---------Un large porche à 
deux ouvertures arquées en fer à cheval, surmonté de trois 
coupoles donne accès à une net unique flanquée de deux absides 
latérales. L'ouverture centrale du porche a été bouchée, 
on y a placé une statue en bronze du Christ ressuscité. http:/alger-roi.fr 
.Dans la pensée du fondateur cet emplacement devrait être occupé 
par une chaire à prêcher, élégamment profilée 
à l'extérieur en encorbellement d'où l'on aurait pu, les 
jours d'affluence, prêcher à la foule.
 ---------Les 
quatre pieds droits du porche avaient été destinés à 
recevoir dans leurs niches les statues des quatre Rédempteurs Jean de Matha, 
Félix de Valois, Raymond de Pennafort et Pierre Nolasque. Le mur de façade, 
percé d'une ouverture géminée, s'effile en ogive très 
brusquée à la base ; à droite de cette ouverture devaient 
être placées les armes du Saint Père et à gauche celles 
de Mgr Pavy ; un pied droit, assujetti en saillie au-dessous de la toiture, monte 
et franchit le faîtage pour supporter la statue dorée 
de la Vierge Mère dominant les flots, tandis qu'une ancre lumineuse, placée 
en 1917, rappelle au marin croisant au large le souvenir de Celle qu'on nomme 
l'étoile de la mer.
 ---------Chaque angle 
de la façade est flanqué d'une tourelle qui s'ouvre à hauteur 
du cheneau et se termine par une calotte-coupole supportée par huit colonnettes. 
Au centre du raccordement de la nef et des absides se dresse le tambour d'une 
grande coupole percée comme les absides d'un rang de fenêtres espacées 
et abritées par un ornement fort saillant qui rappelle un peu dans ses 
détails, les dais dont les statues sont surmontées à la fin 
de la période romane. Plus haut, la coupole fuit en pointe, dominée 
par une croix très élancée de 5 mètres de haut, qui 
chaque jour à la tombée de la nuit s'illumine comme un phare de 
bénédiction et de salut.
 ---------Cette 
coupole s'appuie sur de robustes contreforts, terminés par une arcature 
aveugle portant une statue d'ange aux ailes redressées. http:/alger-roi.fr 
.À la partie supérieure de la façade et des pignons, brille 
une frise en faïence émaillée bleu turquoise qui ceint la Basilique 
toute entière. Cette ornementation qui jette un vif éclat au soleil 
levant et au soleil couchant est un emprunt à l'architecture hispano-mauresque 
de l'Afrique du Nord.
 ---------En retrait de 
la coupole, s'élève le campanile qui devait en premier lieu être 
édifié sur la façade de la maison des aumôniers, transformée 
aujourd'hui en orphelinat. Six fortes cloches donnent lors des festivités 
une sonnerie puissante et harmonieuse. En outre, le 2 juillet 1954, fut inauguré 
un carillon de cinq cloches offert par les fidèles en souvenir de l'Année 
Mariale. Un mécanisme actionné par une horloge électro-automatique 
permet de marquer les quarts et de faire entendre les notes de l'Inviolata, à 
savoir : O Benigna ! au premier quart - O 
Benigna ! O Regina ! à la demie - O 
Benigna ! O Regina ! O Maria ! aux trois quarts. Avant la sonnerie 
de l'heure, les pélerins ont la douce joie d'entendre retentir à 
leurs oreilles l'air si connu de Lourdes
 Ave, 
Ave, Ave, Maria !Ave, Ave, Ave, Maria !
 Intérieur.---------En entrant sous le portail, on admire : 
à gauche, une magnifique reconstitution, en marbre merveilleusement fouillé, 
uvres d'art religieux marial des premiers temps de l'ère chrétienne.
 ---------Cet harmonieux ensemble 
comprend
 ---------- au centre, en bas-relief 
: la scène de la présentation aux Mages guidés par l'Archange 
Gabriel, de l'Enfant jésus par la Vierge Marie.
 ---------D'une 
grande délicatesse d'exécution, cet ouvrage (4è siècle) 
a été découvert à Carthage ainsi que les plombs de 
bulle formant les angles de la composition.
 ---------- 
au-dessus du bas-relief, un carreau de terre cuite avec cette inscription : "Sainte 
Marie, secourez-nous"
 ---------- enfin, 
une entaille de pierre, trouvée en Kabylie, porte cette invocation en grec 
et en arabe: " Protège tes serviteurs, ô Marie".
 ---------Dans la Basilique, on aperçoit sur 
l'autel monumental, dominant le sanctuaire, la statue de Notre-Dame d'Afrique, 
portant au front la couronne d'or. http:/alger-roi.fr .C'est la statue de bronze 
- ce qui explique sa couleur noire - offerte en 1840, mais elle a été 
recouverte de draperies précieuses.
 ---------À 
gauche se trouve l'autel de Saint Augustin, tandis que, à droite, lui fait 
face l'autel de Sainte Monique. Sur les deux autels on remarque deux reliquaires 
renfermant une parcelle des bras de ces deux saints.
 ---------Tandis 
que la chapelle de Saint Augustin abrite six ex-votos, précieux souvenir 
d'uni grand dévot à Notre Dame d'Afrique : le Père de Foucauld, 
la chapelle de Sainte Monique, conserve au-dessus du Reliquaire un grand cur 
d'or, dans lequel les mères chrétiennes, inquiètes de l'avenir 
de leurs enfants, viennent renfermer leurs noms, tout en priant pour eux comme 
autrefois Monique dans l'anxiété priait pour son fils Augustin.
 ---------Au fond de l'abside, au-dessus du maître-autel 
le regard est frappé par une grande fresque. Au centre, l'image de Marie 
entourée des quatre grands saints africains qui aux premiers siècles 
ont chanté ses gloires : Saint Cyprien, Saint Augustin, Saint 
Optat et Saint Fulgence. Au-dessous se trouvent les Évêques 
et Archevêques de la nouvelle église d'Afrique qui ont bâti 
orné et particulièrement aimé la Basilique ; au premier rang 
à droite en regardant la fresque, Monseigneur Pavy, deuxième évêque 
d'Alger, en cappa magna et à genoux: présentant la maquette de la 
Basilique à la Sainte Vierge; à gauche, debout et en chape, le Cardinal 
Lavigerie tient dans ses mains la couronne qui fut posée le 30 avril 1876, 
sur le front de la statue. Tout autour de ces illustres Pontifes, un peu en retrait, 
leurs successeurs : Monseigneur Dusserre, Mgr Oury, Mgr Combes et Mgr Leynaud.
 ---------Dans l'angle de gauche deux simples femmes 
émergent au milieu d'un groupe de musulmane vêtues de blanc : ce 
sont les deux saintes filles. Marguerite Berger et Anna Cinquin, que Monseigneur 
Pavy, avait amenées de Lyon.
 ---------Enfin, 
un peu en avant, au milieu, le cénotaphe surmonté de la croix élevé 
à la mémoire des péris en mer, et dans la clef de voûte, 
les armoiries de Monseigneur Leynaud, inspirateur de cette fresque.
 
 Les 
orgues..---------Sentant sa fin prochaine, un grand amateur 
de musique habitant Alger, voulut offrir à Mgr Leynaud, pour la Basilique, 
les grandes orgues qu'il avait dans son salon, merveilleux instrument sorti des 
ateliers Cavaillé-Coll Mutin, sur lequel des célébrités 
musicales, comme Saint-Saëns, aimaient à exercer leur talent
 . 
---------Pour les recevoir, une tribune conçue 
dans le plan de la Basilique fut édifiée et inaugurée, le 
25 mars 1930. Depuis lors, ces orgues chantent joyeuses les gloires de la Très 
Sainte Vierge Marie, Notre-Dame d'Afrique, Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
 Prière 
à Notre-Dame d'Afriquecomposée par
 Mgr PAVY, fondateur du pélerinage
 ---------Avec 
quel bonheur, ô ma Souveraine, je me prosterne au pied de votre autel, l'émotion 
de mon cur vous le dit . Humble serviteur de votre empire, je vous salue 
comme la Reine de la terre et du Ciel: enfant privilégié de votre 
amour, je vous bénis comme la meilleure des mères; pauvre et dénué 
de toutes richesses spirituelles je vous prie comme la dispensatrice, de la grâce. 
Vous savez mieux que moi ce dont j' ai besoin et quel bienfait particulier je 
viens aujourd'hui réclamer de votre miséricorde: montrez-vous ma 
mère en me l'obtenant de votre cher fils.---------Vous 
êtes ma joie, mon espérance et ma vie! Soutenez-moi donc dans mes 
combats, fortifiez-moi contre la tentation, enflammez en moi les saints désirs, 
préservez-moi ou retirez-moi de l'esclavage du péché, bénissez 
mes travaux et soyez ma consolation dans mes peines. Laissez toujours fixé 
sur moi le regard de votre miséricorde; mais, surtout, à l'heure 
de la mort, assistez-moi, priez pour moi et sauvez-moi pour l'éternité; 
que je puisse vous y contempler, revêtue de gloire, à côté 
de votre divin fils.
 ---------Ainsi 
soit-il
 O Marie, conçue sans 
péché, priez pour nous.Notre Dame d'Afrique, priez pour nous, 
pour les
 musulmans et pour les autres infidèles de l'Afrique.. . Consolatrice 
des affligés, priez pour nous.
 
 
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