| Les ports secondairesLes petits ports secondaires
 du département d'Oran
 NEMOURSLe port des confins algéro-marocains
 La création de la ville de Nemours 
        remonte à 1847, trois ans après l'installation à 
        cet endroit d'un poste militaire, lors de la campagne contre Abd el Kader.
 Sous la domination turque, des forbans avaient installé leur repaire 
        sur le plateau de Taount dominant la ville actuelle, d'où le nom 
        de Djemaa Ghazaouat (la réunion des pirates) donné à 
        cette ancienne agglomération.
 
 Jusqu'à la conquête de l'Est marocain par Lyautey en 1907-1908, 
        Nemours était le débouché maritime d'un arrière-pays 
        peu étendu ; aussi les ouvrages portuaires ne consistaient-ils 
        qu'en un débarcadère et en deux éléments de 
        quais au pied des falaises Est et Ouest.
 
 Situé à 5o km. environ à l'Est de la limite algéromarocaine, 
        dans une anse ouverte au Nord-Nord-Ouest, laissant à désirer 
        du point de vue nautique, le port dut son importance première à 
        la pacification du Maroc Oriental. Sa construction fut décidée 
        dés 1910. Le programme des travaux, approuvé le 15 mars 
        1912, fut réalisé dans la période 1912-1950.
 
 Pour faire face à un accroissement de trafic, des travaux complémentaires, 
        consistant en la construction des trois môles équipant le 
        bassin et du prolongement du brise-lames, furent exécutés 
        de 1931 à 1938.
 
 Le port actuel est compris entre l'embouchure de l'Oued Ghazouanah à 
        l'Ouest et le cap formant l'extrémité nord du plateau de 
        Taount. Son unique bassin de. 12 ha. 5 de plan d'eau, dont onze dragués 
        à -9 m. et le reste à -5, est protégé par 
        deux digues à talus convergentes : la jetée Ouest de 305 
        m. de longueur, le long de laquelle est accolé le môle aux 
        minerais, et la jetée Nord de 410 m. de longueur. La passe d'entrée 
        de 100 m. de largeur, offrant des fonds de 12 m., est ouverte au Nord- 
        Ouest et abritée par un brise-lames de 620 m. de longueur.
 
 Les quais ont une longueur totale de 1.200 m., dont 1.000 offrent aux 
        navires une profondeur de 9 m. La surface des terre-pleins est de 12 ha.
 
 Le môle aux minerais est doté d'une grue électrique 
        sur portique de 12 tonnes, d'une grue à vapeur de 2 tonnes, d'un 
        cabestan électrique et d'une fosse de chargement. Sur le môle 
        central, le commerce dispose d'un cabestan électrique et de deux 
        fosses de chargement et sur le môle Est de deux grues électriques 
        sur portique de 3 tonnes et d'une fosse de chargement. 8o m. de tapis 
        roulants desservent les fosses. En outre, dans la petite darse existe 
        une grue à main de 5 tonnes.
 
 Le réseau des voies ferrées de quais a une longueur de 5 
        km.
 
 Le port est depuis 1936 l'extrémité du chemin de fer à 
        voie normale qui rejoint à Zoudj-el-Beghal, à proximité 
        de Marnia, la grande rocade ferrée Tunis-Alger-OranTlemcen-Oudjda-Casablanca.
 
 Il est ainsi relié à Oudjda, distant de 70 km., qui est 
        la future plaque tournante du Méditerranée-Niger et de la 
        rocade Nord-africaine. Il sera ainsi avec Oran l'une des deux têtes 
        de lignes du Méditerranée-Niger ; les deux ports de Nemours 
        et d'Oran sont en effet situés respectivement à 70 et 88 
        km. d'Oudjda, à 673 et 69 milles de Sète et à 676 
        et 602 milles de Marseille. Nemours sera ainsi le port de la Méditerranée 
        le plus rapproché du Soudan. Il est donc appelé à 
        faire face dans l'avenirà un important trafic qui le classera parmi 
        les grands ports algériens.
 
 Pour l'instant, c'est le port algéro-marocain tirant son activité 
        principale de l'exportation des minerais que lui apporte la ligne à 
        voie normale Oudjda-Bou-Arfa, prolongée sur 100 km. depuis décembre 
        1941 jusqu'aux gisements de charbons de Kenadsa par l'Administration du 
        Méditerranée-Niger : houille de Kenadsa, anthracite de Djerada, 
        manganèse de Bou-Arfa et plomb.
 
 Le port est aussi le lieu de transit des alfas et des produits agricoles 
        du Maroc Oriental et de la plaine de Manda. Cette dernière est 
        en cours d'aménagement hydraulique au moyen des eaux du barrage 
        des BeniBandel sur le cours supérieur de la Tafna.
 
 En 1938, le trafic (entrées et sorties réunies) a été 
        de 288.500 tonnes de marchandises dont 94.800 tonnes de charbons, 46.300 
        tonnes de manganèse et 39.900 tonnes d'alfa ; le tonnage de jauge 
        des navires a été de 827.700 tonneaux.
 
 Les terre-pleins et l'outillage ont été concédés 
        le 9 décembre 1941 à la Chambre de Commerce d'Oran.
 
 La Commission Consultative et la Commission d'enquête du Port comprennent 
        à égalité des membres algériens et des membres 
        marocains.
 
 Des travaux d'extension du port vers l'Ouest, avec déviation du 
        cours inférieur de l'Oued Gazouanah pour éloigner le débit 
        solide de cette rivière de la nouvelle passe d'entrée projetée 
        à l'extrémité Nord-Est du brise-lames actuel, sont 
        actuellement à l'étude en vue de doter cet établissement 
        portuaire des aménagements que va réclamer l'accroissement 
        rapide de son trafic lorsque la situation internationale sera redevenue 
        normale
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