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        marabout Sidi-Abd-er-Rahmane-et-Tsalibi ou Sidi Abderrahaman eth Tha'Alibi 
        (1387-1468 ou 1383-1470 ?), de la tribu des Arabes Tsaliba ou Tçalba 
        qui domina la Mitidja jusqu'à l'arrivée des Turcs, est aussi 
        célèbre chez les musulmans algériens par la sainteté 
        de sa vie que par sa science. Il a laissé plusieurs traités 
        théologiques estimés, et il est particulièrement 
        en renom parmi les indigènes d'Alger, dont il est en quelque sorte 
        le patron, comme l'est Sidi-Bou-Médine à Tlemcen.
 -----L'édifice 
        actuel, remplaçant une construction plus ancienne qui depuis 1611 
        abritait le tombeau du marabout a été bâti en 1696, 
        sous le dey El-Hadj-Ahmed (qui régna de 1695 à 1698) puis 
        transformé à nouveau en 1729 à l'époque d'Abdi-Pacha 
        (Kourd Abdi, dey d'Alger de 1724 à 1732). Il se compose d'une mosquée, 
        avec un gracieux minaret à étages de colonnettes, où 
        brillent des revêtements de faïences de diverses couleurs, 
        d'une koubba dont les murs sont recouverts de faïences et d'ex-voto, 
        renfermant le tombeau du saint, surmonté d'un tabout (chasse de 
        bois sculpté et doré ornée de nombreux étendards 
        de soie) et quelques autres tombes, et de divers locaux à l'usage 
        de l'oukil (gardien) et de son personnel.
 
 -----La 
        mosquée est entourée d'autres tombeaux ou reposent plusieurs 
        personnages fameux:
 
        - Ouali Dada qui, d'après la légende, 
          déchaîna la tempête qui anéantit la flotte 
          de Charles-Quint.
- Le marabout Sidi-Mansour ("Seigneur Victorieux") 
          ben Mohamed ben Salim mort en 1644 et qui reposa jusqu'en 1846, auprès 
          d'un platane, sur la place de la Jénina avant d'être déplacé 
          sur ordre de l'autorité militaire. Lors du transfert, les honneurs 
          furent rendus par un détachement de Zouaves qui escorta le convoi 
          jusqu'à la mosquée. Le platane fut abattu en 1853 pour 
          cause de maladie et les indigènes furent convaincus que l'arbre 
          n'avait pu survivre au déplacement du tombeau de Sidi-Mansour,- Ahmed, le dernier bey de Constantine,
- Sidi Abd-Allah ("Seigneur Serviteur d'Allah"),
- Youcef Pacha (Pacha d'Alger de 1634 à 1637),
- Le dey El-Hadj-Ahmed ("Ahmed le Pélerin"), 
          Hassan Pacha (Pacha d'Alger de 1791 à 1798, année où 
          il meurt de la gangrène) et sa fille, la princesse Rosa, Sidi 
          Ouada, le dernier architecte de la mosquée, où une inscription 
          rappelle que les derniers travaux de construction du monument ont été 
          réalisés en 1730 sous la direction de l'oukil Sidi Ouada 
          et du Pacha Abdi.
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