
          
          Après le cri d'alarme du Dr Tzanck 
          « Dimportantes réserves de plasma sont constituées 
          à Alger 
          Cependant, chacun de nous doit donner son sang pour la sécurité 
          générale » 
          dit le professeur Benhamou 
        
          Si un incendie comparable à celui du bazar de la Charité 
          se produisait maintenant, nous naurions plus de plasma pour sauver 
          les grands brûlés. 
          Telle est « la bombe » que lança, tout récemment, 
          le docteur Tzanck à nos confrères parisiens. Les Algérois 
          se souviennent de ce nom, car il fut souvent accolé à 
          celui de notre éminent concitoyen, le professeur Benhamou, lors 
          du Congrès des transfusions qui se tint à Alger. 
          
          ALGER RESTE EN TETE 
          Une visite à lHôpital de Mustapha simposait. 
          Le cri dalarme de la capitale allait-il trouver un écho 
          dans notre ville et « le pape du sang » se montrer aussi 
          pessimiste en ce qui concerne notre ville ? 
          Disons-le, tout de suite, les quelques minutes dentretien que 
          nous avons eues avec le professeur Benhamou furent rassurantes : 
          « Alger reste en tête dans le domaine de la transfusion. 
          Lusine de sang sec de Chéragas sort quelque trois cents 
          bouteilles de sang desséché par jour. Ce qui a permis 
          de constituer des réserves importantes. 
          En outre, il faut à nouveau rendre hommage à nos trente 
          mille donneurs dont certains se sont déjà présentés 
          au centre pour la centième fois. La police, les sapeurs-pompiers, 
          le personnel hospitalier sont toujours prêts à répondre 
          à notre appel. » UN 
          
          APPEL ÉLOQUENT DANS SA SIMPLICITÉ 
          Si nos souvenirs sont exacts, le docteur Tzanck naimait guère 
          les journalistes. Il leur reprochait notamment leur goût de linformation 
          sensationnelle. Il est donc possible quil ait voulu, par une simple 
          boutade - immédiatement reproduite dans la presse - attirer lattention 
          du grand public sur le problème. 
          Certes, Paris - à la veille des vacances qui voient le départ 
          des donneurs réguliers - doit connaître des difficultés. 
          Sans quil faille pour cela sonner le tocsin. Cest lavis 
          du professeur Benhamou qui, toutefois, met laccent sur la nécessité 
          de grossir les rangs des donneurs : 
          « Cest là un geste fraternel auquel chacun de nous 
          doit sastreindre On la si bien compris en haut lieu, que 
          le Ministère de la Santé publique, en accord avec le Département 
          du Travail, accorde une de mi-journée de congé à 
          tous les travailleurs qui veulent bien se présenter dans les 
          centres de transfusion. Si tout le monde sy soumettait, une fois 
          tous les dix ans, les besoins seraient couverts amplement ; et 
          il en coûte si peu, eu égard à la portée 
          immense de la chose. » 
          Voilà un appel très éloquent dans sa simplicité 
          et qui trouvera une profonde résonance dans lâme 
          généreuse des Algériens.