|  ----------LAGHOUAT 
        (Hôtel: Transatlantique, dans l'oasis; saharien, av.Cassaigne; 
        du square; syndicat d'initiative, pl.du barail), petite ville de 6.878 
        hab.dont 597 européens seulement (non compris la garnison), ch.-lieu 
        du territoire militaire dit de Ghardaïa, et d'une commune indigène 
        de 21,962 hab., est situé sur l'oued Mzi, cours supérieur 
        de l'oued Djedi, à 751 m. d'alt.----------Laghouat 
        se développe du N.-E. au S.-O. sur deux mamelons rocheux appartenant 
        à la petite crête du djebel Tizigarine (780 m. env. d'alt.); 
        le versant N.-O. est couvert de maisons étagées sur les 
        flancs des mamelons qui se font face; celui du S.-E., plus escarpé, 
        en compte beaucoup moins. C'est le versant N.-O. qu'habitent les Européens; 
        des rues à arcades y ont été tracées et des 
        constructions européennes ont remplacé en grande partie 
        les maisons indigènes. Des bâtiments militaires couronnent 
        les mamelons.
 ----------Histoire. 
        - La fondation de Laghouat est sans doute postérieure 
        à l'invasion hilalienne (xi' s.). On n'a guère de précisions 
        sur Laghouat (El Aghouat signifie ' les jardins ") qu'à partir 
        du début du XVII s., époque à laquelle Si El Hadj 
        Aïssa serait devenu le saint patron de la ville. A cause de son éloignement, 
        l'oasis paya fort irrégulièrement tribut aux Turcs d'Alger. 
        Elle se soumit sans coup férir au général Marey-Monge 
        en 1844, mais fit défection quelques années plus tard donnant 
        asile au chérif Mohammed Ben Abdallah, ennemi de la France et agitateur 
        redoutable. Pour la soumettre, il fallut une expédition organisée 
        en déc. 1852 sous les ordres du général Pélissier.
 ----------Jusqu'à 
        l'occupation française Laghouat formait en réalité 
        deux villes distinctes, habitées par deux populations, les Ouled 
        Serghine au S., et les Hallaf au N., presque toujours en lutte.
 ----------Le 
        chef le plus influent de la région est Si Djelloul Ben Lakhdar 
        qui appartient à une très ancienne famille des Maamra, l'une 
        des quatre tribus qui ont formé la confédération 
        des Larba dont il est le chef (khalife). Fils du bachagha El Hadj Lakhar 
        décédé en 1914, dont la bravoure est restée 
        légendaire, il est lui-même un brillant cavalier et un administrateur 
        plein de sagesse et d'autorité.
 
 ----------Traversant 
        l'oasis N., la route d'Alger prend le nom d'avenue Cassaigne, passe 
        entre l'école de garçons indigènes et l'hôtel 
        saharien et aboutit à la porte d'Alger, massive et basse, 
        qui laissant à g. le jardin public, se prolonge, au delà 
        de la place du Barail, par une voie au bord de laquelle 
        se trouve (à 150 m. plus loin) la grande mosquée, 
        à la limite des quartiers des Ouled Hallaf à l'E., 
        des Ouled Serghine à l'O. et du Chetett 
        au S.-O.
 ----------C'est 
        de là qu'on visitera, à l'O., en bordure du quartier 
        des Ouled Serghine : 1/ l'hôpital ou fort Bouscaren qui 
        abrite les tombeaux du général Bouscaren et du commandant 
        Morand tués à la prise de Laghouat. (vue très étendue 
        de la tour); 2/ la mosquée El Atik, la plus ancienne de 
        Laghouat, que fréquentèrent le patron de la ville, Si El 
        Hadj Aïssa, et le fondateur de l'ordre des Tidjania, Si Ahmed Tidjani 
        d'Aïn Madhi; 3/ le tombeau de Si El Hadj Aïssa, patron 
        de la ville, et de ses deux fils, qui domine l'ancien cimetière 
        des Ouled Serghine.
 ----------La 
        porte de Sidi 'Ussel, voisine, mène au Chetett, quartier indigène 
        à l'O. duquel s'élève la mosquée du Chetett 
        Gharbi (1910), voisine du marabout d'El Hadj Abderrahmane El Figuigui. 
        C'est du côté opposé, à 1'E., que se trouvent 
        le couvent et l'ouvroir des soeurs missionnaires de N.-D. d'Afrique 
        (Soeurs blanches), où des fillettes indigènes confectionnent 
        de très intéressants tissus et tapis d'un style local traditionnel.
 ----------Par 
        la porte Nebka, voisine, on pénètre dans le quartier 
        des Ouled Hallaf, avec l'école de filles, la mosquée 
        de Sidi Moussa sans minaret (1864). de la confrérie des Chadoulia, 
        le marabout de Sidi Abdelkader Ben Mohammed des Ouled Sidi Cheikh 
        (reconstruction de 1898), le fort Morand, construction massive 
        dominant l'oued Mzi, le quartier des Ouled Naïl (rue Pélissier) 
        qui mérite une visite le soir aux lumières, le marabout 
        de Sidi Abdelkader El Djilali, la place Pélissier où 
        se trouve le prétoire du cadi.
 ----------On 
        rejoint dès lors le quartier européen où se trouvent 
        : la résidence du Commandant du territoire, la municipalité, 
        le Cercle des officiers, la poste et le trésor, les 
        bureaux du génie, de l'intendance, de la PIace et du commissariat 
        de police, l'hôtel Transatlantique, l'église 
        catholique aux coupoles basses et aux clochers inspirés des 
        minarets, le jardin public déjà traversé et 
        au delà duquel s'étendent la mosquée Taouti, 
        la station de T. S. F., la caserne Bessières, la 
        manutention, le campement, la caserne Margueritte, et l'infirmerie 
        indigène.
 
 -----------L'oasis 
        de Laghouat est fort agréable à 
        parcourir. D'une superficie de 250 hect., elle encercle le N.-O. et le 
        S.-E. de la ville qui la sépare en deux parties, celle du N.-O. 
        étant la plus vaste; au delà des palmeraies, des cultures 
        de céréales en forment la zone extérieure. Deux barrages 
        arabes et un troisième barrage construit par nous y dérivent 
        les eaux de l'oued Mzi (le canal d'amenée s'appelle l'oued Lekhier) 
        qui en assurent l'irrigation, On y compte 40,000 palmiers env., d'une 
        belle venue. Sous leur ombre, la vigne, le figuier, le grenadier, l'oranger 
        poussent à l'envi. Chaque jardin, généralement de 
        faible étendue, est clos de murs de terre. En dépit de cette 
        flore saharienne, le climat de Laghouat est froid en hiver,
 --------Dans l'oasis 
        S., que l'on gagne par la porte de Nebka, se trouvent 3 mausolées 
        de grandeur décroissante : 1° de Si Aouis El Kararni Et 
        Tabet; 2° de Lalla Zohra, ancètre des Ouled Sidi 
        Cheikh; 3° de Si Ahmed Ben Mohammed Bousebsi, originaire de 
        Tadjerouna. A côté : tombes de notables de Laghouat.
 --------Laghouat 
        sert de liaison entre le Sud-Oranais et le Sud de Constantine. Elle est 
        aussi la première grande étape sur la route du Hoggar et 
        du Soudan. C'est le point de concentration des routes qui viennent de 
        l'O., du S. (Ouled Sidi Cheikh, Mzab et Ouargla), de l'E.,. (Zibane et 
        Biskra). Le marché, quotidien, est plus important le vendredi.
 
 ----------Au 
        printemps, sont généralement organisées des fêtes 
        à caractère très local : danses soudanaises, fantasias, 
        mbîta des Ouled Naïl, concours de tir et de bassours ou palanquins, 
        courses de chevaux et de méhara (s'informer à Alger). --
 
 ----------Industrie 
        : tissage des tentures dites jerbis, à rayures et dessins de couleurs, 
        des tapis à haute laine et à points noués, et des 
        flijs
 ----------Environs- 
        Les touristes désireux de ressentir les impressions du Sud trouveront 
        autour de Laghouat matière à des excursions intéressantes 
        (s'informer à la municipalité). - Citons notamment l'étrange 
        cuvette elliptique du djebel Milok, dont l'extrémité S. 
        n'est qu'à 16 k. N.-O. de Laghouat : suivre d'abord la route d'Alger, 
        puis prendre à g. par la piste d'Aïn Madhi, après avoir 
        traversé l'oued Mzi..----------Ceux 
        qui désireraient emporter un aperçu de la vie pastorale 
        feront bien de joindre les tribus de grands nomades qui, tels les Ouled 
        Naïl, les Larbaa (agha Djelloul Ben Lakhdar) évoluent au N.-E, 
        et au S. de Laghouat et dont les goums sont réputés pour 
        leur hardiesse et leur bravoure.
 
 ----------1° 
        El Assafia et Ksar El Hirane (13 et 29 k. E.; piste carrossable; serv. 
        automobile). - On suit par la rive g, la dépression de l'oued Mzi. 
        --- 13 k. El Assafia, ksar dont certaines femmes excellent dans le tissage 
        de grandes couvertures ornées, dites jerbis. - 20 k. Traversée 
        du lit de l'oued Mzi. - 29 ko Ksar El Hirane, agglomération peuplée 
        de 1,385 habitants indigènes; marché le dimanche.
 
 ----------2e 
        Ain Madhi. - A. PAR TADJEMOUT (63 k. O.; piste carrossable). - 10 k. de 
        Laghouat à l'embranchement de la piste de Tadjemout, sur la route 
        d'Alger, au delà de l'oued Mzi. - La piste se dirige vers l'O., 
        cheminant au pied du djebel Milok et sur le versant g. de la vallée 
        de l'oued Mzi dont la dépression forme une étrange cuvette 
        elliptique. - 20 k. On laisse à dr. Ain Milok, résidence 
        du bachagha de la confédération des Larbaa.
 35 k. Tadjemout, ksar pittoresque de 768 hab., à 895 m. d'alti, 
        sur la rive g. de l'oued Mzi.
 ----------De 
        Tadjemout, piste directe sur (65 k. N.-O.) Aflou par (15 k.) Namous (ruines), 
        entre le djebel Metioua au N. et le djebel Djerida au S. ayant la forme 
        de ces gadas dont le type est si fréquent dans le Sud et qui ne 
        cessent de recouper perpendiculairement la piste (gorges pittoresques 
        à éviter par temps de pluie à cause des crues subites), 
        (40 k.) Mkam Ghezala, (48 k.) Aïn El Djeneb sur un plateau dont l'altitude 
        dépasse 1,200 m. et atteint même 1,300 m. aux abords de (55 
        k.) la Chebka El Hamra.
 
 ----------La 
        piste franchit l'oued Mzi et part en direction S.-O. - 56 k. Dar Si Ahmed 
        Tidjani, ou Kourdane, du nom de la source auprès de laquelle Aurélie 
        Tidjani (d'origine française), épouse d'un chef de la confrérie 
        des Tidjania, construisit une habitation et créa des jardins (fin 
        du siècle dernier).
 ----------63 
        k. Ain Madhi, ksar pittoresque de 1,223 hab. dont 4 Français, 
        siège de de la zaouia-mère de la confrérie des Tidjania, 
        qui garde les tombeaux des chefs de la célèbre famille et 
        est l'objet d'un important pèlerinage.
 ----------Le 
        fondateur de la confrérie des Tidjania, Abou Al Abbas Tidjani 
        (1737-1815) naquit à Aïn Madhi et mourut à Fès 
        où il avait établi son quartier général. Son 
        ordre réussit à s'étendre, en particulier au Sahara 
        et au Soudan. En 1836, l'émir Abd El Kader essaya de le mettre 
        à son service; n'y réussissant pas, car la doctrine de l'ordre 
        imposait la soumission au pouvoir établi, il voulut l'y forcer; 
        un siège de huit mois devant les murs d'Ain Madhi ne put l'y contraindre 
        (1838). Son chef, cependant, s'enfuit à Laghouat et offrit son 
        aide au maréchal Valée contre Abd El Kader. Depuis, les 
        chefs Tidjania sont restés très loyaux vis-à-vis 
        de la France.
 
 B. PAR EL HAOUITA (72 k. O.; piste carrossable ; servi autom. quotidien). 
        - On prend la direction S.-O. en remontant la vallée de l'oued 
        Messaad, affluent de l'oued Mzi. 10 k. El Kheneg. La piste laisse à 
        dr. le djebel Oum Deloua puis rejoint l'oued El Haouïta, affluent 
        de l'oued Messaad. - 52 k. El Haouita, ksar. - 72 k. Ain Madhi (ci-dessus).
 
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