| En Algérie, les 2/3 
      de la population vivent de la terre. Or, la terre est en danger... 
 " ...Le parasitisme gagne, s'étale et submerge tout, car 
      le terrain biologique perturbé par la science conformiste voit proliférer 
      de nouvelles générations d'insectes déprédateurs 
      absolument inconnues jusqu'alors. Ces insectes détruisent plus de 
      la moitié de la production. Plus on " soigne ", plus on 
      " traite ", plus il faut " soigner ", plus il faut " 
      traiter ". Les semences ne donnent rien l'année qui suit. Cela 
      n'en finit plus et s'aggrave chaque année davantage ( A.-L. 
      Crozet, la Semaine du Lait). "
 
 Nous avons tenu à faire connaître l'oeuvre de l'Insectarium 
      d'Alger qui, dès sa création relativement récente, 
      a sauvé du désastre la culture algérienne des agrumes. 
      Son action bienfaisante s'étend du reste à bien d'autres domaines...
 
 Au Jardin d'Essai, le bâtiment de l'Insectarium 
      (face Est).
 Dans le cadre magnifique du Jardin d'Essai se trouve un établissement 
      peu connu du grand public, créé il y a près de 40 ans 
      par le Service de la Défense des Cultures. II s'agit de l'Insectarium 
      dont le nom indique la destination principale : élever des insectes 
      utiles à l'agriculture. C'est le seul établissement de ce 
      genre qui existe en Afrique du Nord. II y en a un en Métropole, à 
      Antibes, rattaché à la Station de Zoologie agricole, dépendant 
      de I'Institut national de la Recherche agronomique ; et un autre à 
      Menton organisé par le Comité international de Lutte biologique.
 
 L'Insectarium d'Alger a été créé en 1923 pour 
      importer, multiplier et répartir dans la nature des coccinelles d'origine 
      australienne connues sous le nom de Novius cardinalis
 
 un destructeur insensible aux traitements chimiques...
 
 En 1 920, en effet, les services officiels avaient identifié la présence 
      à Boufarik 
      sur des orangers et des mimosas provenant de la Côte d'Azur d'une 
      cochenille de même origine que les coccinelles. Cette cochenille se 
      multipliant très rapidement et étant pratiquement invulnérable 
      aux traitements insecticides, une véritable panique s'empara des 
      agriculteurs. On coupa les branches des orangers et autres arbres envahies 
      par cet insecte, on arracha même des arbres et on les brûla 
      ensuite : rien ne put enrayer l'invasion.
 
 ...vaincu par l'Insectarium
 
 C'est alors que l'on recourut à l'importation de coccinelles spéciales, 
      se nourrissant uniquement de cette cochenille et qui se multipliaient encore 
      plus rapidement que leur hôte. Le Novius se répandit vite dans 
      toute la zone de culture de l'oranger ; faisant " tache d'huile ", 
      il gagna de proche en proche à peu près toutes les régions 
      d'Afrique du Nord. Son action bénéfique prit une telle importance 
      et se généralisa tant que la distribution par l'Insectarium 
      de colonies de cet insecte alla en diminuant d'année en année 
      jusqu'à la dernière guerre. Le Novius est en effet maintenant 
      parfaitement adapté à notre climat. Seuls sont à craindre 
      les " coups de sirocco" les plus forts et les plus longs qui arrivent 
      à tuer les adultes et les ufs fraîchement pondus.
 
 les insecticides, arme à double tranchant
 
 toutefois l'utilisation massive, aussitôt après la guerre, 
      de produits insecticides chlorés, à longue persistance, et 
      agissant par contact, avait pratiquement éliminé la coccinelle. 
      Celle-ci est très sensible de par sa nature et, de plus, très 
      mobile, ce qui augmente les chances d'entrer en contact avec les dépôts 
      d'insecticides laissés par les pulvérisations ou les poudrages. 
      Le D.D.T. employé à partir de la fin de l'été 
      contre la mouche méditerranéenne des fruits, est le principal 
      responsable de cet état de choses. II a donc fallu reprendre les 
      élevages de coccinelles dont une souche est gardée tout au 
      long de l'année avec un soin vigilant.
 
 Le nombre de " colonies de Novius " demandé par les agriculteurs 
      est devenu beaucoup plus considérable qu'avant la guerre, ce qui 
      s'explique aussi par l'extension des plantations. On peut estimer à 
      10.000 le nombre moyen des insectes répandus chaque année 
      dans les vergers.
 
 Un autre insecte utile fut introduit un peu plus tard en Algérie, 
      multiplié et répandu dans les vergers de pommiers par l'Insectarium. 
      Il s'agit d'un petit hyménoptère qui pond, se développe 
      et se transforme finalement en adulte à l'intérieur du corps 
      de pucerons. Ceux-ci sont parfaitement protégés contre les 
      traitements insecticides par des filaments cireux qu'ils sécrètent 
      en abondance et qui les isolent du milieu extérieur. Cette introduction 
      s'est révélée très efficace ; à I'heure 
      actuelle on peut considérer ces hyménoptères comme 
      parfaitement acclimatés et suffisamment répandus pour que 
      tout élevage soit devenu inutile depuis de nombreuses années.
 
 Ces élevages d'insectes utiles ne représentent qu'une part 
      du travail des techniciens de l'Insectarium. Des tâches d'abord complémentaires, 
      puis essentielles, sont venues s'y ajouter.
 
 un gigantesque travail de recherche et de classement
 
 L'Insectarium a été chargé d'établir l'identité 
      des insectes parasites des cultures ou dont la présence dans Ies 
      champs laisse planer un doute sur leur action nuisible éventuelle. 
      Il a donc fallu se procurer et par ailleurs créer de toute pièce 
      les instruments de travail nécessaires.
 
 C'est en premier lieu une bibliothèque spécialisée 
        d'ouvrages et de revues traitant de questions entomologiques, et, en particulier 
        décrivant les caractères distinctifs, et éventuellement 
        le mode de vie, des différentes familles, genres et espèces 
        d'insectes. II a fallu aussi créer un fichier permettant d'obtenir 
        rapidement les renseignements cherchés en fonction du nom du parasite 
        ou de son hôte. Ce fichier permet d'utiliser au mieux tous les travaux 
        parus sur un sujet précis, dont les différents aspects sont 
        toujours dispersés dans plusieurs ouvrages très divers quant 
        à leur origine et à leur date.L'autre instrument essentiel à la détermination est une 
        collection aussi complète que possible, qui 
        doit être entretenue avec un soin minutieux et constant. Elle est 
        dans toute la mesure du possible, enrichie par des achats de collections 
        particulières, augmentée par les envois faits par des correspondants 
        répartis à travers le territoire algérien.
 
 Pendant des années, des instituteurs ont recueilli dans la région 
        où se dressait leur école, des coléoptères 
        dont beaucoup n'étaient pas encore représentés dans 
        les cartons de l'Insectarium. Une collection est absolument indispensable, 
        car elle permet seule la comparaison directe, absolument irremplaçable, 
        d'un insecte à déterminer avec les espèces que l'on 
        possède.
 
 Cette identification est toujours délicate, car les caractères 
        distinctifs sont souvent très peu apparents et échappent 
        à un il peu averti. Elle exige donc une véritable 
        spécialisation. Mais celle-ci implique un personnel qualifié 
        et suffisamment nombreux pour que chaque branche importante de l'entomologie 
        systématique ait son spécialiste. Ce n'est hélas 
        pas le cas de I'Insectarium.
 
         
          |  Clic et 
              l'image grandit.
  
              Dans leurs prisons de verre disposées sur ces tables, vivent 
              dans leur milieu naturel 
              reconstitué les insectes pensionnaires de l'Insectarium. 
              Mlle Daumale consigne chaque 
              jour les observations sur l'évolution des différentes 
              colonies. |  Certes, ce Laboratoire détermine la très 
        grande majorité des insectes soumis à son examen par les 
        services techniques de l'Agriculture ou du Commerce et même par 
        des particuliers. Mais certains échantillons présentent 
        des difficultés d'identification telles qu'ils doivent être 
        expédiés à des techniciens de la Métropole 
        ou de I'Etranger -plus spécialisés encore.
 II faut préciser que la détermination du nom d'un insecte 
        n'est nullement un travail d'amateur, d'intérêt uniquement 
        scientifique, sans répercussions pratiques réelles. Bien 
        au contraire, elle est indispensable pour connaître au moins approximativement, 
        le mode de vie d'un insecte et, par conséquent, de quelle manière 
        on peut, avec le plus de chances de succès entreprendre la lutte 
        pour enrayer ses dégâts.
 
 de difficiles et délicats élevages d'étude...
 
 Cette détermination n'est possible, dans une très large 
        mesure, que sur des adultes.
 
 Or les dégâts sont souvent produits par des larves. II faut 
        donc recourir à des élevages pour obtenir la forme parfaite. 
        L'Insectarium s'est en conséquence équipé pour ce 
        travail ; travail long, délicat, exigeant une observation constante 
        et des conditions d'hygiène rigoureuses, faute desquelles on ne 
        saurait éviter Ies maladies qui peuvent prendre une forme épidémique 
        et anéantir en quelques jours un élevage.
 
 II faut avoir une connaissance approfondie des besoins de I'insecte élevé 
        afin que I'aIimentation qu'on lui donne assure son parfait développement. 
        II faut enfin le mettre dans des conditions satisfaisantes 
        au point de vue chaleur, humidité, éclairement, etc...
 
 Il faut savoir que certaines larves ne supportent pas la présence 
        de congénères. C'est ainsi que les" vers blancs ", 
        larves de Coléoptères Scarabéides ont un corps très 
        mou et une peau fragile mais par contre les mandibules développées 
        et solides ; aussi se mordent-elles quand elles se rencontrent, ce qui 
        entraîne leur mort dans la plupart des cas ; les blessures entraînent 
        des infections secondaires qui leur sont fatales.
 
 Faire des élevages pour déterminer l'identité d'un 
        parasite amène naturellement à étudier le cycle biologique 
        de cet animal, à noter les dates d'apparition des différents 
        stades (ponte, éclosion des ufs, mues des larves, nymphose, 
        naissance de l'adulte).
 
 Cette connaissance peut rendre d'énormes services aux agriculteurs 
        car certains moments dans cette évolution sont plus particulièrement 
        propices à l'action de l'insecticide : ainsi en est-il de l'éclosion 
        des ufs, par exemple, quand les chenilles néonates se déplacent 
        sur le végétal aux dépens de certains organes duquel 
        elles vont vivre.
 
 ces élevages permettent de donner l'alarme
 Quand cette étude est bien au point, elle peut 
        être utilisée pratiquement sous forme d'avertissements donnés, 
        en temps utile, aux agriculteurs par la voie de la radio et de la presse. 
        C'est alors le Service de la Protection des Végétaux qui 
        prend en charge ce travail ; il a monté dans ce but des stations 
        locales d'avertissement spécialisées contre certains ennemis 
        des cultures comme I'eudémis de la vigne ou le carpocapse des pommes 
        et des poires.
 Les recherches sur la biologie des parasites sont donc d'un très 
        grand intérêt, d'autant plus que le cycle biologique des 
        insectes varie parfois considérablement d'un bord à I'autre 
        de la Méditerranée : ce qui est vrai en France ne I'est 
        pas forcément en Algérie. C'est ainsi qu'un certain parasite 
        des légumineuses commet ses dégâts de la fin du printemps 
        jusqu'à la fin de I'été en métropole, en hiver 
        et au printemps ici.
 
 On pourrait multiplier les exemples semblables. Tous concourentà 
        montrer la nécessité d'études " sur place " 
        sur le plan de l'efficacité
 
 des expertises spéciales hors 
        de portée des particuliers L'initiative privée a créé en Algérie 
        des entreprises de traitement des vergers, en particulier ceux d'agrumes. 
        A ces entreprises, fortement spécialisées dans leur matériel 
        et leur technique, les propriétaires font très fréquemment 
        appel pour lutter contre tes parasites les plus communs et les plus dangereux, 
        c'est-à-dire Ies cochenilles. De l'efficacité des traitements 
        dépend évidemment I'état de santé, c'est-à-dire 
        la production du verger. Lourde responsabilité. Aussi l'Administration 
        de l'Agriculture avait-elle préconisé aux entrepreneurs 
        de présenter à leurs clients un modèle de contrat 
        prévoyant, en cas de contestations. un contrôle, une expertise 
        faite par l'Insectarium. La vérification de la mortalité 
        des insectes sur les arbres traités pendant la belle saison constitue 
        une activité importante de cet établissement. EIIe a permis 
        de moraliser un travail pratiquement impossible à vérifier 
        par les moyens dont disposent ordinairement Ies agriculteurs.
 Toutes les études poursuivies à l'Insectarium ont permis. 
        tantôt à un, tantôt à plusieurs spécialistes 
        de ce Laboratoire de collaborer à divers ouvrages de portée 
        technique et pratique : " La Lutte contre les Sauterelles en Algérie 
        ", " Les Ennemis des Cultures Fruitières en Algérie", 
        " Les Ennemis de la Vigne en Algérie". Ces ouvrages furent 
        accueillis avec une grande faveur par le monde agricole d'Algérie 
        et même de la Métropole.
 
 la désinsectisation des 
        produits agricoles question majeure
 Le Directeur actuel de l'Insectarium a, d'autre part, consacré 
        une part de l'activité de cet organisme à l'étude 
        et à la vulgarisation d'une technique relativement nouvelle : l'utilisation 
        des gaz toxiques dans la lutte contre les insectes qui s'attaquent aux 
        produits d'origine agricole conservés plus ou moins longtemps après 
        leur récolte.
 
 Depuis 1930, les principaux ports d'Algérie et certaines oasis 
        sahariennes ont été pourvues de stations de désinsectisation 
        sous vide. Ces stations ont été créées et 
        sont gérées par le Service de la Protection des végétaux. 
        Installées suivant Ies plans de l'Insectarium, elles mettent en 
        uvre la technique de maintenir à la satisfaction de tous 
        la parfaite qualité de milliers de tonnes de marchandises : figues, 
        dattes, raisins secs, céréales, légumes secs, etc...
 
 Avant la guerre de 39, elles utilisaient comme gaz insecticide un mélange 
        d'air, d'oxyde d'éthylène (fabriqué en Allemagne) 
        et de gaz carbonique (ce dernier nécessaire surtout pour éliminer 
        les risques d'explosion dus à la grande inflammabilité du 
        produit utilisé). Vint la guerre. Plus d'oxyde d'éthylène 
        évidemment. Ce furent lesétudes spécialisées, 
        heureusement entreprises dès 1938, qui permirent de remplacer le 
        mélange précédent par un mélange d'air et 
        de bromure de méthyle, de puissance insecticide équivalente. 
        La transformation nécessaire des appareils se fit en une nuit : 
        le rythme des opérations ne s'en trouva pas retardé d'une 
        heure.
 
 Mais, dira-t-on, pourquoi l'Algérie a-t-elle consacré tant 
        d'attention à la désinsectisation ? C'est que celle-ci avait 
        été rendue nécessaire dès 192-1930 par la 
        perle ou le rétrécissement de certains marchés extérieurs. 
        Nos produits, figues et dattes en particulier contenaient un pourcentage 
        important de fruits véreux. Et ne parlons pas trop d'une présentation 
        mauvaise, souvent entachée de fraudes. L'avilissement des prix, 
        Ies difficultés d'écoulement, en étaient la conséquence 
        fatale.
 
 les marchés perdus ont pu être reconquis
 
 II fallut l'action conjointe de I'OFAL.AC qui imposa la standardisation, 
        et de la Protection des végétaux. qui réalisa une 
        désinsectisation efficace, pour remonter le courant et revaloriser 
        les produits d'Algérie. C'est chose faite maintenant.
 
 Les méthodes de désinsectisation n'en continuent pas moins 
        à être étudiées, contrôlées, perfectionnées 
        à l'Insectarium qui est doté dans ce but d'une station pilote 
        très bien équipée. Par aiIIeurs le Directeur de l'établissement 
        a publié deux ouvrages de base sur I'utiIisation des gaz insecticides, 
        dont l'un a reçu la médaille d'or 
        de l'Académie d'Agriculture et a été classé 
        comme " Document Phytosanitaire " par le Ministère de 
        l'Agriculture. Il est le principal spécialiste français 
        et sa renommée a dépassé Iargement Ies frontières 
        de notre pays. La Métropole I'A.O.F., le Maroc, Madagascar et des 
        pays étrangers font appel à lui fréquemment pour 
        résoudre les problèmes posés par la conservation 
        des denrées d'origine agricole.
 *********************** II est à remarquer que l'insectarium d'Alger fonctionne 
        avec un effectif très restreint. 
         
          | Clic et l'image 
              grandit.
              
               M. André Lepigre, ingénieur 
              en chef des Services agricoles, spécialiste d'une autorité 
              mondiale, directeur de l'Insectarium. |  
 II comprend :
 M. André Lepigre, directeur, ingénieur en chef des services 
        agricoles ;
 M. Maurice Laporte, ingénieur des services agricoles ;
 M. Lafay, agent technique ; Mlle Daumale, laborantine.
 
 A ce personnel éminemment spécialisé et hautement 
        qualifié incombent Ies différentes tâches de recherches, 
        d'analyse, d'entomologie, d'essais et d'élevages. Toutes tâches 
        essentielles pour la protection de I'AgricuIture.
 
 Mais il est des cas particuliers et dans lesquels l'Insectarium est intervenu, 
        qui n'intéressent nullement le domaine agricole. C'est ainsi qu'il 
        y a quelques années la Société des Lignes télégraphiques 
        et téléphoniques a demandé une consultation sur ce 
        qu'il y avait lieu de faire pour éviter des ennuis extrêmement 
        sérieux qui venaient de survenir. Cette Société avait 
        installé une Iigne entre Alger et Constantine. Aux essais, les 
        résultats furent très mauvais. Un examen approfondi permit 
        de se rendre compte que çà et là. souvent à 
        intervalles rapprochés et régulièrement espacés, 
        l'isolant avait partiellement disparu. ( la suite sous 
        l'encadré)
 
         
          | LE 
              DÉLICAT APPAREILLAGE DE MACROPHOTO 
               
                | Clic 
                    et l'image grandit.
                    
                     La macrophoto des insectes 
                    (hannetons d'Algérie sur le cliché) est réalisée 
                    avec cet appareillage. |  La 
              macrophoto des insectes (hannetons d'Algérie sur le cliché) 
              est réalisée avec cet appareillage.
 Elle permet (le grossir les sujets jusqu'à 3, 5 fois sur 
              la pellicule 24 X 36, ce qui dorure un bon agrandissement, sur papier, 
              de 20 et même 25 fois. Ainsi la photo d'une coccinelle atteint 
              facilement 10 cm
 
 Les sujets photographiés étant en général 
              vivants, donc mobiles, exigent l'instantané très rapide; 
              les lampes à incandescence sont trop faibles et, en outre 
              risquent de" cuire " les insectes. L'instantané 
              au 1/1.000' de seconde est réalisé avec l'éclair 
              électronique.
 
 On voit sur la photo, de gauche à droite.
 - le coffret de flash électronique renforcé par un 
              condensateur supplémentaire;
 -le tableau des commandes électriques;
 - une première torche de flash;
 -l'appareil de prise de vues monté sur un robuste pied-support, 
              avec ses tubes-rallonge et son porte-filtre, le sujet étant 
              placé horizontalement au-dessous;;
 - la lampe de mise au point permanente;
 -une seconde torche de flash.
 
 Les agrandissements considérables à obtenir nécessitent 
              un éclairement intense. Celui-ci est réalisé 
              sur lu photo avec 2 torches de flash fonctionnant chacune sous 120 
              joules, et disposées très près du sujet. Une 
              troisième torche est même souvent nécessaire.
 
 La majorité des trois magnifiques séries de diapositives 
              d'enseignement en couleur, réalisées ces deux dernières 
              années par l'Office Algérien du Cinéma éducateur 
              pour le compte du Ministère de l'Éducation Nationale, 
              a été tirée à l'Insectarium. Quel progrès 
              entre les anciens dessins an tableau noir et ces projections " 
              vivantes "...
 |  incroyables méfaits d'une larve L'examen des tourets de bois de sapin sur lesquels Ies 
        fils étaient enroulés avant leur utilisation permit de comprendre 
        ce qui s'était passé. Un insecte vivant à l'état 
        Iarvaire, pendant 2 ou 3 ans dans le bois de sapin du touret était 
        devenu adulte avant l'utilisation du fil télégraphique. 
        II s'était, à coups de mandibules frayé une galerie 
        de sortie à travers l'isolant des fils et finalement à travers 
        la Iame de plomb de 3 mm environ d'épaisseur qui recouvrait I'ensemble. 
        On conseillaà la Société d'utiliser à l'avenir 
        des tourets métalliques ou d'imprégner ceux qui étaient 
        en dépôt avec un insecticide puissant et persistant.
 10 km de route détruits par des scarabées
 
 Une autre fois, ce furent Ies Ponts et Chaussées qui rencontrèrent 
        des difficultés. Des insectes, par myriades, avaient soulevé 
        et complètement endommagé une dizaine de kilomètres 
        de route près de Souk-Ahras. II s'agissait de Scarabées 
        de très petite taille qui normalement vivent aux dépens 
        de matières d'origine organique. Renseignements pris. on s'aperçut 
        que de la caséine avait été ajoutée au goudron, 
        sans doute à des doses excessives, puisqu'elle avait attiré 
        ces insectes et permis leur pullulation. Évidemment l'Insectarium 
        ne pouvait guérir le mal, mais il en tira une leçon profitable 
        pour les services techniques intéressés.
 
 au service de la médecine
 
 Même le domaine médical, la parasitologie en particulier, 
        a quelques rapports avec ('Insectarium. La détermination d'in-sectes 
        ou de débris d'origine entomologique ayant causé des désordres 
        divers dans un organisme humain est, de temps à autre, demandé 
        à cet établissement.
 
 Et, pour terminer, nous n'oublierons pas la part prépondérante 
        que prit le Directeur de l'Insectarium à la Iutte contre la peste 
        durant la dernière guerre. Plusieurs militaires de la gestion des 
        subsistances militaires étaient morts de la peste bubonique. Il 
        faIIait tuer Ies rats et, ce qui était plus difficile mais indispensable, 
        Ies puces, pour empêcher la propagation de l'épidémie
 
 La chose fut réalisée par l'Armée sous la direction 
        de ce technicien. Ce ne fut pas sans danger car il fallut mettre en uvre 
        d'énormes quantités d'insecticides violents, en particulier 
        3 quintaux de cyanure. Et il faut, de ce produit, un demi-décigramme 
        pour tuer un homme. Mais enfin le résultat fut obtenu et la propagation 
        de la peste se trouva stoppée net.
 
 Nous ne parlerons pas aujourd'hui, car il y aurait trop à dire, 
        de certaines autres activités auxquelles l'Insectarium se trouva 
        conduit par la force des choses, par la simple mais rigoureuse observation 
        de phénomènes apparus au cours d'études sur les insectes.
 
 l'Algérie à l'avant-garde du traitement 
        du tabac
 Ainsi en est-il de la fermentation pré-accélérée 
        du tabac qui se fait aujourd'hui en trois jours au lieu de 100 et qui 
        découle d'un fait en apparence bien différent :  
        des fruits frais soumis à certains gaz blettissaient avec une rapidité 
        gênante. Ce sera peut-être le sujet d'un article ultérieur 
        qui nous permettra de montrer comment l'Algérie est aujourd'hui 
        le premier pays du monde à exploiter ce tout nouveau procédé 
        avec plein succès - et ce depuis quatre ou cinq ans - sur des milliers 
        de tonnes de tabac.
 Ce coup il rapide sur les travaux principaux ou secondaires de I'Insectarium 
        en démontre aisément, non pas l'utilité, mais la 
        nécessité. Son action tenace et bienfaisante s'exerce certes 
        dans I'ombre. Rien n'est spectaculaire dans ce modeste Iaboratoire. Et 
        cependant, s'il n'avait pas existé en Algérie, que de retard 
        dans les progrès de I'Agriculture algérienne 1 Organisme 
        d'étude et de perfectionnement technique avant tout, il a été 
        récemment rattaché, et nous pouvons nous en féliciter, 
        à l'Institut National de la Recherche Agronomique. Nul doute que, 
        doté de ce fait de moyens plus puissants, il ne contribue à 
        développer plus encore et plus vite la technique et la prospérité 
        de l'Agriculture et du Commerce algériens.
 
 
         
          | 
               
                |  Ces " chambres à 
                    gaz pour insectes peuvent traiter 500 tonnes par jour. |  L'usine de désinsectisation du Service de la Protection des 
            végétaux, sise rue de Béziers sur le port, est 
            équipée d'un des ensembles les mieux conçus de 
            France et d'Algérie pour la désinsectisation par gaz, 
            suivant les méthodes et les plans de l'ingénieur en 
            chef des Services agricoles Lepigre. Cette vue générale 
            des "chambres à gaz " pour insectes, montre la batterie 
            de six autoclaves d'un volume total de 163 m3 (le plus gros à 
            lui seul fait 72 m3).
 
 Dans ces cylindres on loge environ 100 wagonnets, ce qui permet le 
            traitement normal de 3 à 400 tonnes par jour - (en période 
            de pointe jusqu'à 600 tonnes).
 
 Les gaz utilisés sont de 2 sortes, suivant que l'on désinsecticide 
            des végétaux pour la consommation ou pour la reproduction.
 
 Pour le traitement des végétaux de consommation recommandé 
            par l'O.FA.LAC, ou réclamé par le commerce local, on 
            se sert du bromure de méthyle tandis que l'acide cyanhydrique 
            n'affectant pas la vie végétale, s'emploie pour la destruction 
            des insectes des végétaux de reproduction.
 
 L'opération de traitement est simple, on enferme hermétiquement 
            les produits dans les autoclaves, on lâche ensuite à 
            l'intérieur le volume de gaz nécessaire suivant un laps 
            de temps codifié par la température.
 
 Avant d'ouvrir les portes étanches, on procède par deux 
            vidanges successives d'air à la purge des résidus gazeux.
 
 Une échelle d'importance de l'activité de l'usine : 
            en 1959 le tonnage de marchandises a été de 12.820 t. 
            et l'on a consommé 47.111 m de bromure de méthyle Les 
            principales denrées traitées ont été: 
            les céréales (4.784 t.), les dattes (3.738 t.), les 
            figues (2.255 t.), les légumes secs (680 t.), les pommes de 
            terre en provenance de l'étranger, les semences, les arbres 
            fruitiers et même les platanes importés de la Ville d'Alger.
 
               
                |  Derrière 
                    la partie grillagée réservée à 
                    l'usage d'entrepôt de l'acide cyanhydrique, cet homme 
                    masqué, engoncé dans une tenue de protection 
                    en caoutchouc, manipule la a mort foudroyante ", qu'il 
                    verse avec un grand luxe de précaution dans un des 
                    entonnoirs qui communique avec le mélangeur de gaz. (Au fond la flamme de sécurité au cas d'une 
                    fuite de bromure de méthyle).
 |  |  
 
 |