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        -----Lorsque les destins de la France et 
          de l'Algérie se sont séparés, ceux des musulmans 
          qui avaient fait le choix de la France et servi jusqu'au bout sous notre 
          drapeau l'ont payé de la mort ou de l'exil. La France, il y a 
          trente-cinq ans, comme elle l'avait déjà fait en Indochine, 
          a froidement abandonné ses partisans, qui étaient aussi 
          des ressortissants, à leurs adversaires et à un sort effroyable. 
          Il y a là une tache indélébile sur notre honneur 
          et dans notre histoire.
 -----Rejetés par Alger, les harkis 
          étaient également repoussés par Paris. C'est à 
          peine si quelques dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants 
          ont pu échapper au massacre et gagner la métropole, le 
          plus souvent par l'initiative individuelle de quelques hommes courageux 
          qui ont osé désobéir aux consignes déshonorantes 
          données par le gouvernement d'alors. Or ces rescapés n'ont 
          trouvé dans la mère patrie qu'une marâtre qui les 
          a ignorés, humiliés, parqués dans des réserves.
 -----Depuis trente-cinq ans, pas un mot, 
          pas un geste officiel ne sont venus honorer le sacrifice des harkis. 
          Aucun gouvernement n'a jamais pris les mesures audacieuses et généreuses 
          qui s'imposaient en faveur de ces victimes innocentes de la décolonisation. 
          Par indifférence, par incurie, par lâcheté, par 
          hostilité même, on a laissé les Harkis dans un abandon 
          matériel et moral qui a fait de ces hommes et de leurs enfants, 
          français à part entière, des marginaux héréditaires. 
          Avoir honte des harkis, c'est avoir honte de nous-mêmes. Renier 
          les harkis, c'est nous renier nous-mêmes. Nous disons notre 
          solidarité avec les fils de harkis en grève depuis plusieurs 
          semaines pour la justice et pour la dignité.
 -----Nous attendrons du gouvernement actuel 
          qu'il prenne enfin les mesures qui permettront à la communauté 
          harkie, partie intégrante de la communauté nationale, 
          de s'y intégrer socialement comme elle y est depuis le premier 
          jour intégrée affectivement et juridiquement.
 -----ll ne s'agit certes pas ici de privilège, 
          mais de réparation. Il s'agit d'obtenir pour cette catégorie 
          de Français si mal traitée, au-delà de l'égalité 
          théorique des droits, la parité réelle des chances.
 -----Nous avons une 
          dette envers les harkis et leurs enfants. Les uns et les autres ont 
          droit, dans le double sens du terme, à la reconnaissance nationale.
 Ont signé ce 
          texte * -----Maurice Allala, membre 
          de l'institut, Alexandre Astruc écrivain et cinéaste, 
          François Bluche historien, Pierre Cardo député 
          des Yvelines, Henry Chapier cinéaste, Gilbert Comte écrivain, 
          Paul Maurice Couteaux universitaire, Pierre Daix écrivain, Geneviève 
          Dormann écrivain, Olivier Duhamel député européen, 
          Maurice Favre historien, François Feftd historien, Luc Ferry 
          philosophe, Pierre Gallois écrivain, Roger Hanin acteur, Jacques 
          Heera universitaire, Dominique Jamet journaliste, Rachid Kaci president 
          de Démocratia, Joseph Klifa maire honoraire de Mulhouse, Rene 
          Lenoir président de l'Unlopss, Enrico Macias artiste, Alain Madelin 
          président de Démocratie libérale, François 
          Meyer général (CRI), Yves Roucaute universitaire, Angelo 
          Rinaldi journaliste, Jules Roy écrivain, Hélie de Saint-Marc, 
          Roger Tebib universitaire, Philippe Tesson journaliste, Pierre-André 
          Tagieff universitaire, FrançoisXavier de Vivie éditeur.-----Alexis Arette-Hourquet, conseiller 
          régional, André Aschieri député, Francis 
          Ball universitaire, Marcel Benamane président de l'association 
          des anciens combattants harkis, Jean Benedicto comédien, Pierre 
          Bergé, Patrick Besson écrivain, Robert Boineau président 
          du Rassemblement des rapatriés d'Afrique en Nord en Hexagone 
          et amis, Gérard Bouchet directeur de la revue "Nos solidarités", 
          Prince Sixte-Henri de BourbonParme, Pierre Boutang universitaire, Joël 
          Broquet conseil national du Mouvement européen, Pascal Bruckner 
          écrivain, Dominique Cabréra cinéaste, Robert Castel 
          comédien, Guy Coq essayiste,
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        Jacques Douffiagues ancien ministre, Guy Dupré 
          écrivain, Alain Ehrenberg universitaire, Gérard Garcia 
          président du cercle algérianiste de Paris, Pierre-Gilles 
          de Gennes universitaire, Yves Gignac ancien collaborateur du Général 
          Salan, Raoul Girardet universitaire, André Glucksmann écrivain, 
          Alain Gourdon avocat, Philippe d'Hugues écrivain, Nicolas Kayanakis, 
          Rabah Kheliff, président de l'Union nationale des anciens combattants 
          français musulmans, Brahim Latreche responsable associatif, Jean-Pierre 
          Leleux maire de Grasse, vice-président du Conseil général 
          du Var, Charlotte Léo comédienne, Léon Lesacq comédien, 
          Jean-Marc Lopez responsable du magazine "PiedsNoirs d'Hier et d'Aujourd'hui", 
          Colonel Bernard Moinet écrivain, Jean-Pax Méfret journaliste, 
          André Metzger formateur,François Mirc architecte du patrimoine,
 Djamel Oubechou urniversitaire, , Thierry
 Pacquot universitaire, Michel Pelchat sénateur de l'Essonne, 
          Jean Pélegri écrivain, Etienne Péricard président-fondateur 
          de la journée de la lettre, Julie Pietri artiste, Patrice de 
          Plunkett écrivain, Serge Plénier journaliste, Pierre Pradier 
          député européen, Guy Rachet écrivain, Patrick 
          Rombi comédien, Louis Santiago (dit El Solari) artiste,Antoine 
          Jacques Savouré universitaire, Olivier Sers avocat, Robert Soulé 
          journaliste, Jean-Claude Spuig président départemental 
          du Vaucluse de UDF/PPDF, PaulLoup Sulitzer écrivain, Marie-France 
          Stirbois député européen, Elie Théofilakis 
          universitaire, François-Aïssa Touazi universitaire, Taouès 
          Titraoui et Bernard Coll auteur du "Livre des Harkis", Marthe 
          Villalonga comédienne, Philippe de Villiers Président 
          du Conseil général de Vendée, Vladimir Volkoff 
          écrivain.
 Les membres de l'Institut 
          de France -----Claude Abeille, Henri 
          Amouroux, jeanPierre Babelon, Reynold Barbier André Blanc-Lapierre, 
          Paul Bernard, Marcel Boiteux, Raymond Boudon, Jacques de Bourbon Busset, 
          André Capron, Raimond Castaing, Gustave Choquet, Robert Corriu, 
          Alain Decaux, jean Delumeau, Michel Déon, Roland Dagro, Henri 
          Duranton, jean Dutourd, Marie-Thérèse Etienne-Martin, 
          Fernand Gallais, Jacques Gernet, Antoine Guillaumont, jean Irigoin, 
          François Jacob, Olivier Lacombe, jean Leclant, Claude Lorus, 
          Pierre Moinot, Michel Mohrt, Théodore Monod, Serge Nigg, Maurice 
          Novarina, Philippe Nozières, Paul Ourliac, Jean-Claude Pecker, 
          René Pomeau,Antoine Poncet, Pierre Potier, Yves Quéré, 
          Francis Rapp, Raymond Triboulet, Henri Troyat, Robert Turcan, jean Vercoutter. * liste parue dans Libération du 23 décembre 
        1997 -----La 
        Rédaction de PNHA, n°90 : On notera avec surprise et grand 
        intérêt les signatures de Jules Roy, Roger Hanin, André 
        Glucksmann... plus présents à soutenir l'Algérie 
        en détresse, victime du GIA, AIS et FLN que nos amis Harkis qui 
        comptent plus de 100 000 victimes de ce même FLN. 
 
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