À la recherche 
          de Hammam-Bou-Hadjar*
        L'histoire de l'Algérie ne s'identifie pas à 
          la conquête des provinces maurétaniennes par les légions 
          de l'empereur Hadrien, ni même, avant celles-ci, par les envahisseurs 
          captiens.
          
          Sans unité ni frontières, sans âme ni langue commune, 
          ces provinces pauvres, à peine peuplées - et qui, de la 
          côte méditerranéenne s'enfonçaient dans le 
          désert saharien - ont connu d'innombrables " occupations 
          ".
          
          La plupart de celles-ci prirent fin dans de sanglantes mêlées 
          humaines dont l'initiative revenait généralement aux Berbères, 
          tribus relativement nomades mais aux instincts guerriers et qui trouvaient 
          dans ces féroces combats un exutoire à leur tempérament 
          indocile et, cela va de soi, une conquête et un butin intéressant.
          
          Les Romains eurent, bien sûr, à les combattre et les nommèrent 
          " Barbari ", et le nom de Berbères leur demeurera tout 
          au long de l'histoire, englobant d'ailleurs tout un ensemble d'ethnies.
          
          D'autres populations, pratiquement toujours regroupées dans la 
          partie septentrionale du pays, se sont identifiées à ces 
          immenses territoires et ce, de l'ère captienne - la mieux connue 
          - jusqu'à l'imprégnation turque au xvie siècle. 
          Sur les trois millions, environ, de kilomètres carrés 
          que représentaient ces provinces encore mal identifiées, 
          divers peuples (ou peuplades) se sont amalgamés et fondus : Libyens, 
          Numides et Maures en particulier.
          
          Que fut donc, avant ces périodes approximativement étudiées 
          et connues, et dans ces immenses territoires en grande partie désertiques, 
          oui, que fut donc " la nuit des temps "?
          
          Vraisemblablement la nuit tout court, profonde et lente, comme elle 
          peut l'être à l'infini du désert, là où 
          la nature se fait inhospitalière, là où nulle humanité 
          ne cherchait même sa voie.
          
          Il y a seulement quelques siècles, ces provinces africaines vivaient 
          ce que fut notre préhistoire.
          
          On ne se hasardera donc pas à écrire une Histoire ancienne 
          de Hammam-BouHadjar. Endormie dans son paysage aride, la région 
          ne recelait rien qui attire les envahisseurs. Des siècles et 
          des siècles après que ceux-ci eussent édifié 
          çà et là villes et fortifications, ouvert quelques 
          routes et creusé quelques puits, Hammam-Bou-Hadjar s'était 
          de nouveau endormie après quelque deux cents ans de romanisation, 
          encore celle-ci fut-elle vraisemblablement limitée à une 
          exploitation sommaire des thermes.
          
          Nulle part ne fut trouvée la moindre trace d'une occupation massive 
          des lieux par les Romains qui étaient, on le sait, d'habiles 
          architectes et de grands constructeurs. Ad Dracones (Hammam-Bou-Hadjar) 
          ne fut, en fait, qu'un poste - peut-être important au plan militaire 
          - dont le premier intérêt était le contrôle 
          et la sécurité des convois romains sur le grand axe Portus-MagnusAlbulat. 
          À cet égard, le relevé effectué par Demaeght 
          montre le caractère crucial de ces grandes voies qui furent essentielles 
          à la pénétration du pays et, sans doute aussi, 
          à sa colonisation. Il faut rappeler aussi, qu'avant la conquête 
          romaine, seuls les Phéniciens, qui s'étaient fortement 
          implantés sur la région béni-safienne, avaient 
          amorcé une percée économique vers le Témouchentois, 
          afin de commercer avec les tribus berbères qui campaient sur 
          l'Oued Sénane et, plus à l'est, sur le Salsum Flumen.
          
          On est bien sans certitude sur une éventuelle mise en valeur 
          de la région bouhadjarienne par les armées et les populations 
          romaines. Il est fortement probable, cependant, que celles-ci s'attachèrent, 
          durant les deux à trois siècles où leur colonisation 
          fut poursuivie, à cultiver le blé et peut-être la 
          vigne ainsi qu'à développer l'olivier sur le pays. L'essentiel 
          des grands marchés romains portait en effet sur ces trois denrées: 
          blé, vin et huile.
          
          Les appétits de l'administration impériale et la fertilité 
          évidente de certaines zones bien contrôlées, n'ont 
          pu qu'amener les gens de Rome à vivre de mieux en mieux sur le 
          pays, voire à en exploiter au maximum, pour l'époque, 
          toutes les ressources connues. Dans le même temps on le sait, 
          les procurateurs s'attachèrent à promouvoir une élite 
          berbère indispensable à une administration plus sereine 
          de ces vastes provinces. Le latin devint pratiquement l'unique langue 
          " officielle " et les indigènes ralliés l'assimilèrent 
          fort bien, tout comme ils assimilèrent, quinze siècles 
          plus tard, l'espagnol, puis le français !
          
          Bien avant le ve siècle, l'invasion vandale mit fin à 
          la domination romaine et un pillage organisé anéantit 
          pratiquement les grands territoires agricoles édifiés 
          par les légions de Rome en terre africaine. Si donc Dracones 
          connut, ce qui est vraisemblable, une première colonisation liée 
          à la découverte de ses terres fertiles tant au blé 
          qu'à la vigne, les hostilités entre Romains et Vandales, 
          puis entre Vandales et Maures au vie siècle, achevèrent 
          de détruire ce pays naissant jusqu'à lui rendre, au fil 
          des siècles, son caractère quasi préhistorique.
        * *
        Avant l'ère romaine, les Maghrébins 
          fixés sur la région, habitaient de préférence 
          les grottes assez nombreuses sur cette contrée.
          
          On a retrouvé, en divers lieux du Témouchentois, le passage 
          de ces populations semi-sauvages que les ethnologues ont baptisées 
          " metcha ". La région d'Hammam-Bou-Hadjar compte de 
          la sorte de très nombreuses grottes, d'ailleurs souvent ignorées 
          des colons, mais que la rébellion sut parfaitement redécouvrir 
          et utiliser soit en base de repos, soit en simple abri et quelquefois 
          en véritable infirmerie comme celle que dut faire sauter l'armée 
          pour la détruire dans la région du Kéroulis et 
          qui concernait toutes les opérations rebelles sur notre région.
          
          Au sujet de ces grottes, on lira avec intérêt la relation 
          anecdotique mais authentique d'une chasse au porc-épic qui conduisit 
          l'auteur et trois de ses amis dans une véritable cathédrale 
          souterraine, bien autrement " confortable " que l'étroite 
          galerie en lisière du terrain Amat, route de Laferrière, 
          où le ministre de la Guerre de Ben Bella séjourna aux 
          premiers mois de 1962 !
          
          On ne peut évoquer sur la région l'occupation romaine, 
          puis la reconquête de ces mêmes territoires par les Vandales, 
          puis par les Maures, sans faire mention d'une première pénétration 
          du christianisme vers la même époque, c'est- à-dire 
          du milieu du rve siècle au milieu du vie siècle.
          
          Nous emprunterons à l'ouvrage de notre vieil ami Antoine Carillo, 
          qui fut maire adjoint d'Aïn-Témouchent, un passage qui souligne 
          l'existence de véritables communautés chrétiennes 
          en Oranie : " En dépit de la persécution vandale, 
          des querelles du donatisme et des révoltes berbères qui 
          troublèrent à l'époque les Maurétanies, 
          c'est au cours du ve siècle que la chrétienté d'Albulx 
          (Aïn-Témouchent) a dû atteindre son plus grand développement, 
          et non loin des temples païens, se dressa la construction harmonieuse 
          de l'évêché. Il est difficile de dire à quel 
          point les princes berbères ont été influencés 
          par le christianisme, mais ils apparaissent bienveillants pour les églises 
          disséminées à travers leurs états. En 484, 
          Hunéric le vandale, en dépit de cette bienveillance, fit 
          entendre aux évêques rassemblés, la condamnation 
          du catholicisme. Le jour vint donc où la communauté chrétienne 
          fut abandonnée à elle-même et condamnée, 
          comme tant d'autres en Afrique, à une lente et irrémédiable 
          agonie " ( CARILLO Antoine, Aïn-Témouchent 
          à travers l'histoire, Plazza, 1954.).
          Voilà donc déjà, à peine amorcée, 
          la fin d'une tentative de civilisation qui, après l'effort romain 
          et la sensibilisation berbère à une administration et 
          une économie étrangère, pouvait amener une évolution 
          radicale des moeurs et des mentalités.
          
          Seize siècles après cet " essai " qui n'a pas 
          été totalement nul puisque les indigènes demeurèrent 
          assidus des sources dont les Romains leur avaient vanté les vertus, 
          Hammam-Bou-Hadjar a été redécouverte par les Français 
          et mise en valeur par une poignée d'entre eux.
        * *
        Cheminons maintenant sur l'ancienne voie romaine endormie 
          sous des siècles d'oubli, jusqu'à retrouver l'ère, 
          véritablement unique à ce jour, de prospérité 
          et qui ouvrit la région à son fantastique essor au monde 
          moderne.
          A ce point de notre relation dans l'histoire ancienne de Ad Dracones 
          (la cité des dragons, ainsi nommée en raison des sources 
          sulfureuses qui semblaient y cracher la lave et le feu), il semble bon 
          d'ouvrir une parenthèse qui mentionne bien la volonté 
          romaine d'une " colonisation religieuse ", au moins aussi 
          déterminée que l'occupation militaire !
          
          En étudiant cette époque au plus près, on est frappé 
          de voir l'existence de très nombreux " évêchés 
          " - plus d'une trentaine pour l'Oranie seulement - et l'on comprend 
          mieux la fonction multiple des titulaires qui avaient, à l'époque, 
          leur mot à dire sur la plupart des grands problèmes, car 
          ils avaient en charge, parfois, l'administration et la sécurité 
          de leur région. Albul (AïnTémouchent), Ad Crisp 
          (Bou-Tlélis), Ad Frates (Nemours), Fluvio Assaris (Pont de l'Isser), 
          Port-us Sigensis (Béni-Saf), furent autant d'évêchés 
          autour de Ad Dracones (Hammam-Bou-Hadjar), à témoigner 
          d'une administration civile et religieuse apparemment bien " adaptée 
          ".
          
          D'un évêché à l'autre, les moyens de communication 
          demeuraient entretenus et ces voies mineures rejoignaient le grand axe 
          du littoral maurétanien, lui même prolongé de Carthage 
          jusqu'à Tanger.
          
          Antonin le Pieux, qui succéda à Hadrien, nous a laissé 
          l'itinéraire d'accès à ces places religieuses romaines. 
          Ainsi trouve-t-on, dans ses instructions, la position de Ad Dracones 
          qui y fut relevée jusqu'au vie siècle. Deux au moins de 
          ses évêques nous sont connus : Auxilius et Maddanius. L'un 
          et l'autre ont participé, à Carthage, à ces congrès-conciles 
          mi-religieux mi-politiques, car il ne s'agissait rien moins que contenir 
          la pression des évêques ariens, tous féaux des bandes 
          vandales du roi Hunéric ! On le voit, on était alors bien 
          loin encore d'Hammam-Bou-Hadjar et il est regrettable que nul n'ait 
          pu trouver sur la région de marques bien visibles de cette occupation 
          romaine qui fut sans doute le " premier âge " intéressant 
          du pays !
          
          Le VIIIe siècle a été marqué, sur le Témouchentois, 
          par un événement sans doute mal connu, mais qui n'a pas 
          été sans avoir un prolongement jusqu'à Hammam-Bou-Hadjar.
          
          C'est ce terrible séisme qui a secoué toute la région 
          et, entre autre, englouti Albul, distante seulement de 25 km.
          
          En 1842, soit une dizaine d'années après la pacification 
          française sur la zone d'Oran, un poste militaire fut créé 
          à Aïn-Témouchent. Protégés par les 
          soldats du capitaine Safrane, les premiers Européens, commerçants 
          et agriculteurs, s'installèrent au voisinage de ce poste et, 
          comme partout ailleurs, se mirent au travail. Ce sont eux qui, dans 
          leurs travaux ou leurs constructions, retrouvèrent les premiers, 
          le passage du séisme dévastateur. Mais à cette 
          époque, les hommes avaient d'autres urgences et d'autres ambitions 
          que ces fouilles systématiques qui n'amenaient pas de bien riches 
          découvertes. Peu à peu, ces amas de pierres sont entièrement 
          réutilisés à la construction de bâtiments 
          publics ou privés. Dalles et colonnes brisées sont déplacées 
          et réduites, au point que lorsqu'il est demandé aux spécialistes 
          du génie de dresser un plan des vieilles ruines, il est fort 
          malaisé aux géomètres de reconnaître la totalité 
          des gisements tant le paysage, déjà, a été 
          modifié. En regard de ce tremblement de terre, qui fut sans doute 
          fatal à une bonne partie de la population, sur la ville et peut-être 
          au-delà, et même en tenant compte du " mektoub " 
          fataliste de l'indigène, on peut assurément penser que 
          cet événement et les vastes destructions qu'il engendra, 
          ne furent pas sans conséquences pour des populations subitement 
          privées de leur plus fort point de vie. S'il n'y a, hélas 
          ! aucun écrit de l'époque, le savant Fey - qui participa 
          aux fouilles à AïnTémouchent - a laissé une 
          évocation de l'ampleur du séisme et de la fin tragique 
          d'Albul.
          
          Aujourd'hui où l'homme a une meilleure connaissance de l'accident 
          sismal, il semble, a priori, difficile de ne pas envisager le prolongement 
          de cette catastrophe jusqu'aux points voisins de peuplement, notamment 
          ceux d'Hammam-Bou-Hadjar, zone marquée, on le sait, de failles 
          volcaniques profondes et de vastes échancrures terrestres comme 
          le fameux " fer à cheval ", voisin de la ville, qui 
          constitue l'affaissement tellurique le plus marqué de la région. 
          Il est bien évident que ces bouleversements-là ne sont 
          pas supposés être du vine siècle! Ils remontent 
          vraisemblablement à quelques millénaires préalables, 
          au temps, peut-être où le Salsum Flumen avait son vrai 
          lit en ces lieux, quand il charriait encore un impétueux torrent 
          où se délectaient volontiers crocodiles et hippopotames 
          ! En ces temps reculés, l'homme était-il déjà 
          sur la région et si oui, quel type d'homme?
          
          Au fur et à mesure que la colonisation a gagné sur le 
          bled et occupé les terrains, de nombreux colons ont assuré 
          avoir retrouvé, en particulier dans les grottes et les failles 
          rocheuses qu'ils exploraient sur la contrée de leurs nouvelles 
          terres, divers ossements qui furent dispersés comme les restes 
          d'animaux sauvages ou domestiques, morts en ces lieux.
          
          Bien présomptueux celui qui soutiendrait aujourd'hui une telle 
          affirmation sans la moindre expertise scientifique car, comme nous l'avons 
          déjà dit, l'homme a, pendant fort longtemps, usé 
          de ces grottes, très nombreuses dans la région. Abris 
          robustes et naturels, ces " trous " demeurèrent, des 
          siècles durant, l'habitat d'un peuple certainement semi-sauvage, 
          avant d'être celui du maghrébin originel. Mais, comme en 
          bien d'autres lieux de par le monde, le préhomien ou anthropoïde 
          qui vécut là, fut bien le plus vieil ancêtre de 
          l'homme! On peut regretter qu'aucune fouille systématique de 
          la région n'ait été entreprise là où 
          se signalaient tant de chaos suspects. Mais, et nous l'avons bien souligné, 
          Hammam-Bou-Hadjar s'était depuis bien longtemps rendormie après 
          sa " période romaine ", et même si quelque séisme 
          y détruisit un jour les rares points de peuplement édifiés 
          par ces étranges " metcha ", nulle trace particulière 
          n'en fut jamais relevée ici ou là. La tradition orale 
          elle-même n'a fait aucun cas de ces événements qui, 
          d'ordinaire, s'impriment très fort dans le vieil Islam; preuve 
          sans doute que la survivance en ces lieux fut pratiquement nulle ou 
          bien que les siècles eurent finalement raison des souvenirs
          
          Au fur et à mesure de son lent peuplement - et le caractère 
          pastoral qui était alors le sien ne pouvait guère l'accélérer 
          - la région d'Hammam-Bou-Hadjar a finalement précisé 
          sa forme au moyen des différentes " frontières " 
          qui s'élaborèrent autour d'elle : la forêt du Kéroulis, 
          le chemin menant à AïnTémouchent, le Chabat Messeguem 
          jusqu'au lieu-dit Haad-Ben-Dhou, le second chemin menant d'Aïn-Témouchent 
          à Aïn-El-Arba par la source d'AMBeïda, le douar commune 
          de l'oued Berkech, le Rio-Salado, l'oued Sidi Abdallah, et bien sûr, 
          ces " melk " dont le bornage ne fut jamais bien défini 
          car ils étaient par excellence le territoire des éleveurs 
          et de leurs irascibles bergers qui ne voyaient, eux, de frontières 
          nulle part.
          
          Un certain nombre de familles musulmanes assuraient la " représentativité 
          " de ce vaste douar. Il y avait, entre autres, tous les descendants 
          de la tribu des Hadjaria, qui formaient le plus vieux groupe d'autorité 
          et de propriété; les Mazari; Ben Dhou; Ben Mouffok; Megan; 
          Ben Mechida ; Chaffa; les Medjadji, bien d'autres encore, de moindre 
          importance, mais au nombre d'une bonne centaine, tous respectés 
          dans leurs divers clans.
          
          L'installation des plus anciens est antérieure au )(ville siècle, 
          lorsque s'établit enfin sur l'Ouest algérien, grâce 
          à la médiation des grands chefs religieux, une paix relative 
          qui mit fin en particulier aux exactions des grandes bandes qui avaient 
          leur zone de repli au Maroc.
          
          Il y avait aussi sur la région d'Hammam-Bou-Hadjar, une fraction 
          de la puissante tribu des Beni-Ameur, capable de lever sur ses territoires 
          innombrables, une véritable aimée. Les Turcs, puis les 
          Espagnols eurent à négocier avec elle, ce qui d'ailleurs 
          n'empêcha nullement les conflits.
          
          C'est en 1805 que les Turcs, bien implantés à Oran, s'engagent 
          à réduire cette trop puissante tribu qu'ils acculent sur 
          le Témouchentois. Leur chef, Mélakèche, jette dans 
          la bataille, toute sa force de cavaliers et de fantassins. La bataille 
          est longue et féroce, mais les Beni-Ameur sont finalement vaincus 
          à la sortie d'Hammam-Bou-Hadjar, alors qu'ils refluaient vers 
          le Tessalah.
          
          Cette victoire fut, finalement, plutôt néfaste à 
          la puissance turque qui aurait dû s'allier aux Beni-Ameur plutôt 
          que de les combattre, car le ressentiment des Musulmans fut profond 
          sur toute la province d'Oranie.
          Moins de vingt-cinq ans plus tard, les forces françaises amenaient 
          une paix décisive sur la région, après la reddition 
          de l'émir Abd el-Kader en 1847. La colonisation accélérée 
          du pays ouvrait, elle, une ère de prospérité.
        Georges-Émile Paul
        * (Extrait de Hammam-Bou-Hadjar, petite chronique de 
          mon village algérien,
          Éditions Transcomp, Montpellier, 1988).