| -----------À 
        la sortie de la grand-messe, les fidèles endimanchés déferlent 
        vers l'arbre de la victoire, grand araucaria érigeant sa pyramide 
        devant la place ; ils passent devant le café Sébastopol 
        et descendent en longs conciliabules la rue Maréchal-Joffre, puis 
        s'attardent rue Poincaré, face à la mairie, sur les trottoirs 
        ensoleillés où flânent les ouvriers saisonniers, descendus 
        en grand nombre du plateau. Et c'est le verre de l'amitié, l'anisette 
        traditionnelle chez Féménias ou chez Mora, chez Camps au 
        Bar Glacier ou Rochette au Café des Sports...
 -----------Combien 
        de baptêmes, de mariages, d'enterrements ont été célébrés 
        dans l'église Saint-Roch depuis l'arrivée du curé 
        Vuillot, en 1859 ! Une anecdote mérite ici d'être 
        relatée : le 25 août 1865, un violent incendie, alimenté 
        par les broussailles de Baïnem toutes proches, poussé vers 
        le village par un violent sirocco, faillit détruire Guyotville. 
        Prise d'une subite inspiration, la servante du curé jeta le scapulaire 
        de Notre-Dame du Mont-Carmel de l'abbé Vuillot dans le brasier 
        ; le vent changea de direction et le village fut sauvé. Pour commémorer 
        cet événement, le Père Vuillot fit élever 
        une petite chapelle en l'honneur de Notre-Dame du Mont-Carmel: un véritable 
        pèlerinage y attira les fidèles venus demander des guérisons 
        miraculeuses, les fièvres palustres graves sévissant à 
        l'époque, et des épidémies sporadiques de typhus 
        ou de typhoïde. De nombreux ex-voto décorant la chapelle en 
        témoignent. Par tradition, on y célèbre la messe 
        tous les mercredis. Le pèlerinage cessa lorsque fut instauré 
        celui de Notre-Dame d'Afrique.
 
 -----------Le Père Vuillot, 
        mort en 1899, enterré sous les dalles de la petite chapelle, c'est 
        le Père Flécher qui lui succède jusqu'en 1900, 
        puis le Père Malaurie jusqu'en 1908 : il fait édifier le 
        presbytère, contre la chapelle. Puis vient le Père Chamaillou 
        jusqu'en 1918, suivi du Père Hué, pour peu de temps, 
        et du Père Chapoton qui officie de 1919 à 1921. Venu 
        de la paroisse de Staouéli, arrive alors l'Abbé Salles, 
        au zèle efficace. Il fonde le cercle Saint-Roch en 1922, crée 
        l'association des dames de charité, fait agrandir l'église 
        par souscription ouverte dans la paroisse.
 
 -----------Monseigneur Leynaud, 
        archevêque d'Alger, inaugurera le nouveau lieu du culte le 14 novembre 
        1926. L'église a alors 32 mètres de long et 12 mètres 
        de large dans sa, partie neuve, 7,50 mètres dans sa partie primitive.
 |  | -----------Le Chanoine 
        Pascal Costagliola, vicaire à la cathédrale d'Alger, 
        directeur de la chorale " La Coecilia ,, devient curé de Guyotville 
        le 30 octobre 1927, dans une paroisse en plein essor. Il crée uvre 
        de Saint-Jean-Joseph-de-la-Croix, qui organise une procession en ville 
        et dans la campagne le premier dimanche de mars et, en 1934, une conférence 
        de Saint Vincent de Paul. Il fait aussi dresser deux autels de chaque 
        côté de l'ancien transept, l'un à saint Giro, patron 
        des mères chrétiennes, l'autre à saint Jean-Joseph-de-la-Croix. 
        Le 27 janvier 1935, la foudre démolit l'angle ouest du clocher 
        et pulvérise les vitraux.
 -----------Le chanoine Costagliola 
        saisit cette occasion pour exécuter, à son compte, son projet 
        de décoration intérieure, en confiant la peinture à 
        un jeune peintre guyotvillois, Vincent Pizzo, élève de Colomar 
        : le chur et l'abside sont décorés de quatre tableaux, 
        épisodes de la vie de saint Roch, peints sur toile et appliqués 
        au mur. C'est dans ce décor que, le 19 mai 1935, Monseigneur Leynaud 
        confirmera plus de 80 enfants.
 
 -----------Au départ du Chanoine 
        Castagliola, l'Abbé Laurent officiera une année seulement, 
        de 1941 à 1942 ; puis le Père François Païno, 
        né à Guyotville, enfant du cercle Saint-Roch, lui succédera 
        jusqu'en 1946, et enfin le Père Avignon jusqu'en 1962
 
 |