| ---------Complétant 
        ce cur du village, église, mairie, écoles, situés 
        de d'autre de la rue principale, le monument aux morts et le marché.
 ---------Le monument 
        aux morts, édifié après la grande guerre, fut uvre 
        d'Émile Gaudissart, architecte et peintre, né en 1872, à 
        Alger.Situé en contrebas du jardin public qui donne accès 
        à la place par un grand escalier, jardin planté de hauts 
        palmiers, aux allées bordées de buissons de bougainvilliers 
        et de pittosporums amoureusement entretenus par M. Besos (avec une vespasienne 
        aux angles des rues Foch et Joffre), le monument aux Morts sera édifié 
        à la place de l'ancien abreuvoir : à l'époque les 
        conducteurs de gros chariots attelés de six à huit chevaux, 
        transportant les vins de la région de Koléa et Castiglione 
        faisaient une halte pour alimenter et abreuver les bêtes.
 
 ---------Chaque 
        année, pour l'anniversaire de l'armistice de 1918, pour la Toussaint, 
        pour tous les grands événements nationaux, de 1940 ou 1958, 
        le monument sera le lieu de rendez-vous privilégié de toute 
        une population recueillie, fidèle à son passé, consciente 
        du sentiment national qui l'anime.
 
 ---------De 
        l'autre côté de la rue, le marché est construit après 
        1900, sur l'emplacement du lavoir communal où, face à l'abreuvoir, 
        les lavandières venaient faire leur lessive : aux dires des anciens, 
        c'était le lieu choisi pour les " cancans " et les crêpages 
        de chignons. Assez vite, le marché attirera surtout les poissonniers, 
        un marché de légumes des quatre saisons se tenant chaque 
        jour dans la rue Maréchal-Joffre.
 
 ---------Au 
        centre de cet ensemble, la place, avec son beau kiosque au dôme 
        de béton soutenu par huit colonnes, est entourée d'une pergola 
        en maçonnerie blanche et bordée d'une rangée de palmiers 
        sur les côtés est et ouest. La place prendra son allure définitive 
        vers 1920, sous la municipalité Simounet, quand sera remplacé 
        l'ancien kiosque en fer, construite la pergola et le banc courant de ciment 
        à sa base ; quelques années plus tard, Michel Gagliano, 
        qui exploite une cimenterie à l'ouest du village, près du 
        nouvel abreuvoir ayant remplacé celui détruit à l'emplacement 
        du monument aux morts, va carreler le sol de larges dalles.
 
 ---------Fréquentée 
        toute l'année par les enfants, terrain de foot et piste pour vélos, 
        la place trouve sa pleine justification pour les fêtes du village, 
        renommées dans tout le Sahel.
 
 ---------Le 
        14 juillet inaugure les festivités ; mais la grande fête 
        se tient le 15 août, pendant plusieurs jours, avec une importante 
        fête foraine qui envahit la rue Victor-Hugo, les rues Maréchal 
        Joffre et Foch. La Patriote défile clique en tête dans la 
        rue principale, suivie des gymnastes en tenue, dans un ordre impeccable, 
        qui, l'après-midi, font une démonstration sur la place ; 
        le clou du spectacle est la pyramide, au sommet de laquelle Joseph Delteil 
        maintient le petit François Cardamone.
 |  | ---------Puis 
        la Lyre va animer la sauterie gratuite de l'après-midi, prélude 
        aux grandes festivités du soir.
 ---------La 
        nuit tombe sur la place décorée d'une multitude de
 guirlandes, de drapeaux et d'ampoules multicolores, de palme ornant le 
        kiosque et la pergola. Toute la population y converge, jeunes et vieux 
        mêlés, se frayant un passage au milieu des baraques foraines, 
        des manèges et des balançoires, des attractions e toutes 
        sortes, femme sans tête, circuit motocycliste de la mort...stands 
        de tir ou de pêche aux anneaux ; les plus athlétiques viennent 
        exhiber leur force au lancement d'un lourd chariot sur rail circulaire 
        vertical, dans la petite rue derrière la mairie. Et toute cette 
        foule bruyante s'agite au milieu des marchands ambulants de ballons multicolores 
        et de petits jouets, parmi les senteurs de beignets italiens et de nougats, 
        dans une atmosphère de liesse extraordinaire.
 ---------Dès 
        que la Lyre, installée sur le kiosque, ouvre le bal, c'est la joie 
        de tout un village dansant en rond, au son de passodobles ou de rumbas, 
        de valses ou de tangos, de slow ou de quadrilles endiablés, tandis 
        que les vieux, demeurés sur les chaises rangées autour de 
        la piste, la tête pleine des souvenirs, revivent leur jeunesse.
 
 ---------Et 
        quand survient l'entracte, de nombreux couples se glissent vers le square 
        dans la tiédeur complice de la nuit, embaumée par le parfum 
        des pittosporums, des belles et des galants de nuit.
 
 ---------Le 
        village aime les réjouissances et en multiplie les occasions. Après 
        la fête du village, c'est la " fête des vendanges ", 
        au début de septembre, ou " fête du centre ", car 
        elle se tient sur la place Marguerite, en contrebas du Comdia ; 
        les anciens racontent qu'au début du siècle, beaucoup hésitaient 
        à s'y rendre, de crainte de danser sur leurs morts, la place Marguerite 
        étant l'ancien cimetière, les 322 dépouilles mortelles 
        ayant été transportées dans le mausolée du 
        cimetière actuel, à l'est du village.
 Durant l'été, c'est aussi la fête de la Madrague, 
        chez Biben avec les " cabanoniers ", la fête du petit 
        port, au club nautique ; en hiver, les bals sont organisés à 
        la Patriote, dans les salles du Splendid ou du Comoedia.
 
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