| CREATION du Centrre 
        de Colonisation de BENI HAOUA UN PEU D'HISTOIRE Tout a commencé par une décision du 4 juillet 
        1893, N° 6537 du Gouverneur de l'Algérie en vue de créer, 
        par le truchement de son ministère du Commerce, de l'Agriculture 
        et de la Colonisation, un centre de colonisation dans la baie des Béni 
        Haoua. Le 27 Février 1896, Monsieur le Préfet d'Alger 
        soumet à Monsieur le gouverneur Général un avant 
        projet de création du centre de colonisation de Béni Haoua. 
        
 Ce projet prévoit 35 feux agricoles dotés de 35 hectares,, 
        quelques lots industriels, et 42 lots urbains.
 Les communications seraient assurées par mer, avec la construction 
        d'une darse abritée par un rocher naturel, El Djilani, situé 
        à environ 1.500 mètres du groupe projeté.
 
 Le centre serait alimenté en eau potable par la captation de 4 
        sources débitant 4 l /s.
 
 Les lots de jardin seraient irrigués par la dérivation de 
        deux rivières se jetant à la mer.
 
 On pourrait en outre aménager et dévier la source d'Aïn 
        Titaouine.
 
 La construction du chemin qui doit relier ce centre à Ténès, 
        et qui forme le prolongement de la route de Mostaganem à Cherchell 
        est évaluée à 300.000 Frs. Mais cette dépense 
        ne saurait entrer en ligne de compte dans l'installation du village, attendu 
        que ce chemin est classé, et sera ouvert dans un avenir plus ou 
        moins éloigné, que le village soit ou non crée.
 L'établissement du village, de ses communaux, alimentation 
        en eau, irrigation, etc
 est évalué à 285.000 
        Frs.
 Quant à la darse, elle profitera aux bateaux chargés de 
        la surveillance des côtes, et à la reprise de l'exploitation 
        des mines de Béni Aquil.
 
 Monsieur Marcel, qui est à l'origine de ce rapport ajoute que tous 
        les propriétaires du littoral sont d'accord pour dire que les transports 
        par mer sont moins onéreux et plus pratiques que par terre.
 
 En conséquence, contrairement à l'avis de Monsieur Godard, 
        il n'y a pas lieu de subordonner cette création à l'achèvement 
        de la route de Mostaganem à Cherchell, et une bonne piste muletière 
        suffirait.
 
 D'un point de vue stratégique, pour la défense du littoral, 
        et pour empêcher les débarquements clandestins d'armes et 
        de poudre, il y a un intérêt primordial à occuper 
        ce point.
 Le 4 Juin 1896, une 
        décision préfectorale ordonne la 
        création de ce centre. Malheureusement, l'opposition de Monsieur Godard fera 
        que jusqu'en 1901, plus rien ne se passe. Néanmoins, il devait y avoir de sérieux 
        bruits de couloir, car déjà, des européens se portaient 
        acquéreurs de terrains ; c'est ainsi qu'on apprend que : Le 24 Mars 1895, Monsieur 
        Cot, ancien secrétaire de la commune mixte de Ténès 
        acquiert par devant Maître Lemoine, notaire, 4 hectares qu'il paie 
        250 Frs à El Aroussi Aïssa Ben Mohamed. Un peu plus tard, le 26 Avril 
        1899, le Sieur Raynaud Paul, maçon à 
        Dupleix a acheté par acte passé devant notaire 98 hectares 
        de terres couvertes de broussailles portant les numéros 1481 1482 
        
 pour 500 Frs aux vendeurs Boudjema Mohamed Ben Moktar et Bellaouel 
        Cheik Ben Henni. Ce même jour, par devant Maître Audibert, 
        notaire à Ténès, Monsieur Roubaud Aristide, 
        de Dupleix, achète pour 1.150 Frs, 300 hectares de terres incultes 
        aux dénommés Mérouane Ben Aïssa Ben Mérouane, 
        et Mérouane Djelloul. Ceci est mentionné dans un rapport d'enquête 
        du 8 Mars 1902 effectuée en vue du rachat des terres par le bureau 
        de la Colonisation, des expropriations envisagées et des indemnisations 
        à verser et menée par le Sous-préfet d'Orléansville 
        et transmise au Gouverneur Général par l'intermédiaire 
        du Préfet d'Alger.  Le 26 Mars 1901, une 
        Minute du Gouverneur Général à Monsieur le Préfet 
        d'Alger informe celui-ci que le financement du Chemin de Dupleix à 
        Ténès a été décidé, et qu'il 
        sera assuré moitié par la voierie de Ténès, 
        moitié par les Ponts et Chaussées de Dupleix.
 Il demande en outre, afin d'éviter des spéculations de se 
        porter acquéreur des terrains.
 
 Cette Minute est signée Vanier.
 
 Le Préfet d'Alger charge donc l'administrateur de la commune mixte 
        de Ténès de faire une enquête.
 Il en ressort que les indigènes sont tout à 
        fait hostiles à l'idée de céder leurs terrains.
 L'enquête traîne un peu, puisque le rapport met un an à 
        venir : 26 Mars 1902.
 
 L'année 1903 semble être celle des négociations, pas 
        de lettre officielle.
 Simultanément, il est lancé un projet d'aménagement 
        maritime du rocher Si Djilani ; un plan de ce projet est élaboré 
        le 12 septembre 1903 par Monsieur Branlière. Avant de l'approuver 
        et de le présenter, Monsieur Godard fait une étude très 
        complète (et fastidieuse !) des vents, crues des oueds, étude 
        des houles, des envasements, etc
 C'est finalement en 1906, le 03 Mars, 
        que ce projet sera accepté
 Et la darse jamais construite 
        !!!
 En 1904, un courrier original : il émane de la 
        Chambre des Députés, signature illisible ; il est adressé 
        à " Monsieur le Gouverneur Général, et Cher 
        Collègue
 ". Suite à une pétition des habitants 
        de Dupleix, l'Assemblée demande au Gouverneur Général 
        de prendre en considération la nécessité de créer 
        un centre à Béni Haoua ! Le 03 Mai 1905, le 
        Gouverneur Général, par arrêté, autorise sur 
        le territoire de Béni Haoua, l'accomplissement des formalités 
        d'expropriation pour cause d'utilité publique, d'un territoire 
        de 700 hectares. Le 17 Mai 1905, le 
        Préfet demande l'accélération des indemnisations 
        des propriétaires ayant vendu à l'amiable, une liste avec 
        dates et superficies est jointe à cette demande.
 On y retrouve les noms de familles connues, comme Bourkaïb, Akrich, 
        Maklouf, Belaouane
 Le 20 Mai 1905, Publication 
        au Journal Officiel " El Mobacher ", bihebdomadaire, de l'intégralité 
        de l'arrêté d'expropriation, avec les noms des propriétaires, 
        les superficies, etc
, le tout pour un total de 700 hectares. Le 18 Août 1905, 
        le Gouverneur Général prend un arrêté déclarant 
        d'Utilité Publique la création du centre de Béni 
        Haoua, prononce l'expropriation pour 700 hectares, et insiste pour que 
        la prise de possession soit faite d'urgence. Le 09 Octobre 1905, 
        le service des Ponts et Chaussées remet au Gouverneur l'Avant Projet 
        de construction du village des Béni Haoua. Ce plan, réalisé 
        par Monsieur Brontière, ingénieur, est contresigné 
        par Monsieur Godard, ingénieur en chef. 
         
          | 
              
              Plan 
                d'implantation de 1905 :En 
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 |    Le 06 Février 1909, 
        la Direction des Travaux Publics informe que le chemin de grande communication 
        d "Alger à Mostaganem sera livré à la circulation 
        en Avril de cette année. Le 13 Décembre 1909, 
        Le préfet avise le Gouverneur général que la route 
        est achevée au-delà de Ténès, et insiste pour 
        accélérer la création du centre de Béni Haoua. Le Gouverneur Général approuve ces projets 
        et en donne l'ordre d'exécution par décision 3590 du 25 
        Juin 1909, et 5996 du 03 Décembre 
        1909. Le 15 Mars 1910, un courrier du service spécial 
        des travaux de colonisation approuve le projet, et lance les adjudications. 
        Ce courrier émane du bureau de Blida ( ?) ; il est écrit 
        par Monsieur Dumond. 
 Ce projet définitif prévoit :
 
         
          |  | 14 lots urbains de 8 ares 64 1 lot communal de 12 ares 84
 10 lots d'estiveurs de 12 ares 80
 15 lots de jardins de 15 à 18 ares.
 |  NB : Estiveurs n'est pas une déformation 
        d'estivants, comme par exemple nos voisins d'Orléansville qui venait 
        passer leur vacances à la mer ! Ils sont, tout simplement, des 
        pasteurs qui pratiquent une estive saisonnière pour leur troupeaux 
        et qui seraient de passage au village. La rue principale se confond avec le chemin du littoral 
        ; sa largeur sera portée à 16 mètres.
 Les rues adjacentes épousent la pente naturelle du terrain qui 
        ne dépasse pas 0,07.
 Le 11 Avril 1910, 
        Monsieur Godard remet un rapport sur le projet de lotissement sur le territoire 
        des Béni Haoua.
 Ce rapport prévoit :
 
         
          |  | 7 concessions agricoles 7 concessions industrielles
 10 lots d'estiveurs.
 |  Les concessions agricoles comprendront : 
         
          |  | 7 lots urbains d'une contenance de 8 
            ares 64 chacun 7 lots de jardin de 15 ares chacun
 7 lots de grandes cultures de 74 à 95 hectares chacun.
 |  Afin de donner une valeur égale à toutes 
        les propriétés, il sera tenu compte de la qualité 
        des terres et aussi de la configuration géographique du sol. Les terres du territoire de Béni Haoua peuvent 
        se diviser en deux parties bien distinctes :Les terrains 
        situés au nord de la route et le long de l'oued limite ouest (Mentrach) 
        d'une superficie de 100 hectares en plaine complantée de figuiers, 
        terres excellentes.
 Le reste du 
        territoire, quoiqu'en partie de bonnes terres est très accidenté 
        et les enlèvements des récoltes n'y seront point faciles.
 
         
          | Le lotissement rural et urbain comprendra 
            en outre |   
          |  | Une place et le lot des bâtiments 
            communaux Un lot de jardin pour la dotation des écoles
 Une réserve autour du village
 Un communal de parcours
 Un emplacement pour les aires à battre et les meules
 UNE PEPINIERE (lot 32)
 Un marché
 Un cimetière européen
 Un lot pour la dotation d'une école indigène
 Sept cimetières indigènes
 Onze réserves de puits et sources
 |  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Le centre mesurera 200 mètres de long, et 88 de large ; le centre 
        aura une superficie de 770 hectares 94 ares 45 centiares.
 
 A noter que dans ce rapport, le rocher de la Mine ne s'appelle plus " 
        Si Djilani ", mais " l'Ilot Dzira Sidi Ben Djilalli "
 Reste encore à définir les limites du 
        Domaine Maritime.
 Ce Domaine sera du côté de la mer la limite des concessions 
        et sa limite pourrait être source de difficultés avec les 
        concessionnaires riverains.
 
 Dans une note du 19 juillet 1910, 
        l'Ingénieur Dale pose ce problème. La difficulté 
        réside en ce que cette limite varie avec le temps selon que la 
        mer corrode le rivage ou au contraire le repousse vers le large par des 
        apports.
 
 Au motif de quoi, il ne sera pas donné suite à une demande 
        du Sieur Caïola qui voulait s'installer le plus près possible 
        de la mer.
 
 Néanmoins le Service Topographique demande au Préfet de 
        faire tracer le chemin de 10 mètres de large, au nord du territoire 
        afin de pouvoir procéder au bornage.
 Le 9 Septembre 1910, 
        le préfet prescrit aux services spéciaux de la colonisation 
        de présenter d'urgence le projet des travaux à effectuer 
        pour procéder à l'ouverture de ce chemin qui doit servir 
        de limite entre les propriétaires du centre et la réserve 
        domaniale qu'il y a lieu de constituer le long du rivage. 
 Ce chemin sera tracé sous forme de piste non empierrée.
 
 A la suite de ce rapport, les plans définitifs et l'état 
        des lotissements sont dressés et signés par Monsieur G. 
        Bailly, contrôlés par Monsieur Gentil, et acceptés 
        par Monsieur Godard.
 Le 28 Avril 1910, 
        le Docteur Sergent, de l'institut Pasteur, remet au Gouverneur Général 
        un rapport complet sur l'état sanitaire des populations résidantes 
        chez les Béni Haoua. Il était accompagné lors de 
        sa visite par Monsieur Brousse, administrateur de la commune mixte de 
        Ténès, et du docteur Cambillet de Ténès.
 Sa mission était d'étudier les risques de paludisme dans 
        un rayon de 1.500 mètres autour du futur centre.
 Le docteur Sergent prévoit notamment : 
         
          |  | - Le captage des sources Aïn Bakri 
            et Aïn Immellen. Ces deux sources ne seraient mises à 
            la disposition de l'irrigation que toutes les 48 heures - Le comblement des mares printanières des oueds Ellala et 
            Outar.
 |  Ces travaux sont estimés à un coût 
        de 2.000 Frs, et acceptés.  Le 20 Septembre 1910, 
        le Service Topographique réclame au Gouverneur général 
        de couvrir ses frais, soit la somme de 1.016 Frs 32, frais de route inclus. Le 21 Juillet 1911, 
        le Trésor Publique remet un rapport d'évaluation des divers 
        lots et concessions. Celles-ci sont estimées de la façon 
        suivante : 
         
          |  | Propriété 
            N° 1 Propriété N° 2
 Propriété N° 3
 Propriété N°4
 Propriété N° 5
 Propriété N° 6
 Propriété N°7
 | 4.064,30 F 6.205,60
 5.508,80
 4.780,80
 6.353,40
 5.849,06
 5.868,20
 |    L'observation suivante suit cette estimation :" Les propriétés de Béni Haoua se prêtent 
        à la culture de la vigne et à l'élevage, mais en 
        raison de la nature tourmentée la culture des céréales 
        ne parait pas donner de bons résultats.
 Il convient de remarquer en outre que les sept grands lots ruraux ont 
        accès à la route nationale N° 11.
 Les sept lots ruraux sont vendus dès novembre 1911. 
        Ainsi : 
         
          | Propriétaire | Acte d'achat  | Lot urbain  | Lots ruraux  | Superficie totale  | Prise de possession  | Propriété | Valeur |   
          | BORTOLOTTI Jérôme 
               | 06 Nov. 1911 | 1  | 3 - 46  | 96 ha 94a 64 | 08 janv 1912 | 1 | 4.064,30 |   
          | BACHET Henri Georges  | 06 Nov. 1911 | 34  | 13 - 44 | 90 ha 35a 94 | 08 janv. 1912 | 7 | 5868,20 |   
          | MARQUIE Germain
 | 06 Nov. 1911 | 13 | 14 - 38 | 96 ha 27a 99  | 08 janv 1912 | 6  | 5.844,70 |   
          | MONIER Antoine | 06 Nov. 1911 | 6 | 2 - 21 | 78 ha 62a 60 | 08 janv 1912  | 3 | 5.508,80 |   
          | LAN Jules  | 08 Nov. 191 |  10 | 15 - 27  | 80 ha 72a 69  | 08 janv 1912 | 5 | 6.3053, 60 |   
          | DUROY Emile  | 07 Nov. 1911  | 3 | 1 - 33 | 76 ha 29a 64  | 10 avr 1912 | 2 | 6.205,60 |   
          | PLUMETet BRAUX | 08 Nov. 1911 | 8 | 4 - 16 | 83 ha 82a 60 | 08 janv 1912 | 4  | 4.780,72 |   Sur cet état cadastral, 
        on remarquera que Monier a été dispensé de résidence 
        à compter du 10 octobre 1922, Plumet à compter du 12 mai 
        1923, et Marquié à compter d'octobre 1923. Quant à la teneur des différentes propriétés, 
        la répartition des terrains irrigables, plaines et terres déjà 
        défrichées parce que déjà en culture est assez 
        équitable ; le reste étant terres de broussailles, lentisques, 
        figues de barbarie, sur des terrains pentus et caillouteux
 
         
          |  
              
              Sept 
                propriétés à vendreEn 
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 |    N.B. Bachet et Marquié sont en réalité 
        des prête-noms de Bortolotti qui se trouvait donc propriétaire 
        de 282 ha. A 24 ans, c'était faire preuve d'une grande ambition, 
        de courage, et d'esprit d'entreprise, bref, d'un véritable esprit 
        de pionnier !
 Aux environs de 1920, Bortolotti rachètera 
        la propriété de Duroy, ce qui le rendra propriétaire 
        de 358 ha, soit la moitié du centre de colonisation (700 ha).
 
 Lan n'a jamais exploité.
 Voilà donc le Centre créé ; les premières 
        familles viennent s'y installer, mais manquent encore des infrastructures 
        essentielles, pourtant bien prévues à la conception, telles 
        que l'école, la poste, et la Mairie. L'appel d'offre est lancé. Le 
        31 janvier 1912, le Préfet d'Alger informe le Gouverneur 
        que le marché a été attribué au Sieur Guillon 
        moyennant un rabais de 16% sur les prix du bordereau. Le marché 
        est conclu au prix de 32.577,22 Frs. Le 26 Février 1912, le Gouverneur 
        Général accepte ce prix et autorise les travaux. A cette 
        occasion, le 8 décembre 1912, 
        un crédit spécial de 93,70 Frs est alloué à 
        Monsieur le chef du service spécial des travaux de colonisation.
 Le 8 mai 1913, Monsieur Brigol adresse 
        à Monsieur le Maire de la commune mixte de Ténès 
        le procès verbal sans réserve de la réception des 
        travaux.
 
 Le 9 mai, monsieur Dumond, conducteur divisionnaire des travaux demande 
        le déblocage d'un crédit partiel de 2.440,22 Frs, le solde 
        devant être payé en 1914, sans précision de date.
 
 Le 23 mai, le Gouverneur général 
        fait verser les fonds.
 Bien que l'école soit finie, des bâtiments 
        scolaires magnifiques de l'avis du Conseiller Général de 
        Ténès, il n'y a toujours pas d'institutrice ; ce qui motive 
        la lettre du Conseiller à Monsieur Brunel, le 19 
        décembre 1913. pour réclamer une nouvelle fois 
        la nomination d'une institutrice.
 Le 24 décembre, Monsieur Brunel lui 
        répond qu'il fait le nécessaire, et que le ministère 
        de la colonisation prendra en charge pendant deux années consécutives 
        le traitement de cette institutrice directrice. Une note spéciale 
        en informe Monsieur Robert, délégué financier.
 
 L'Ecole Mixte sera ouverte fin janvier 1914.
 Le 24 mai 1913, le 
        service des Postes, Télégraphes et Téléphone 
        transmet au Gouverneur Général une note dans laquelle il 
        expose la justification de la création d'un bureau de Postes :
 Ce village comprend 300 Européens, et 5.000 indigènes (il 
        inclut certainement le personnel des mines de Breira et de Béni 
        akil), reçoit journellement 70 à 80 correspondances par 
        jour, qui ne peuvent être retirées qu'au bureau de Dupleix 
        distant de 16 Km.
 
 Il demande au Gouvernement Général de bien vouloir prendre 
        à sa charge les frais d'installation et les frais de fonctionnement 
        de ce bureau pendant deux ans pour un montant de 2.960 Frs la première 
        année, et 2.810 la deuxième.
 
 Dans ces frais sont compris le salaire du facteur (1800), les frais de 
        régie (100) une indemnité de chaussure (50) l'habillement 
        (160) et le transport des dépêches de Dupleix à Béni 
        Haoua (1800). Bien sur, la mise à disposition du service d'un local 
        est indispensable.
 
 Le 23 avril 1914, le directeur des 
        Postes informe Monsieur Brunel que tout est prêt pour l'ouverture 
        du bureau à Béni Haoua. Néanmoins, il demande une 
        rallonge de crédits, car il n'a pas pu traiter le transport du 
        courrier à moins de 2.400 Frs par an. C'est l'entreprise Faissolle, 
        entrepreneur à Cherchell qui est adjudicataire, et qui sera payé 
        mensuellement.
 
 L'ouverture du bureau est fixée au Premier Juin.
 Le centre de Pointe Rouge existe déjà, et le centre d'El 
        Marsa est en gestation. On parle toujours de " Béni 
        Haoua ", bien que le nom de Francis Garnier fasse de timides 
        apparitions.
 Il aura fallu 19 ans d'enquêtes, de formalités, 
        de pérégrinations administratives pour enfin arriver au 
        résultat. Mais, à décharge, il faut bien reconnaître 
        que la longueur de cette gestation est due en partie au manque de moyens 
        de communication ; tant que la route Dupleix Ténès n'a pas 
        été finie, les choses ont stagné.
 Deux personnages ont joué un rôle important dans la création 
        : Messieurs Godard et Brunel ; ils méritent d'être cités.
 Il reste maintenant deux ans aux colons pour défricher, 
        essayer de discipliner les crues des oueds, mettre en culture un maximum 
        de terres, tout en construisant leur maison, avant que n'arrive la guerre 
        de 1914. Camille BORTOLOTTI(petit-fils de C.B.)
 ********* Voici un petit poème que mon père, Gilbert, (fils donc de 
        Camille - le Grand- ) a rédigé et lu à une des premières 
        réunions des Anciens de
 Francis Garnier. Nous nous réunissons tous les ans en Octobre, 
        dans la région de Marseille. C'est Serge Socias qui a pris l'initiative, 
        il y a 11 ans, de rassembler tous les anciens...
 
        
          | C'est en 1912, j'y crois y sont tordus Qui z'arrivent 4 roumis dans ce pays perdu
 Y'avait M.MONIER, y avait le père DUROY
 BORTOLOTTI bien sûr, l'autre j'sais pas pourquoi,
 Y restait pas longtemps, presque personne s'rappelle de lui.
 Mais mon père y m'a dit que c'était M'sieur MEGRELLE.
 
 Y s'mettaient au travail, y semaient l'orge et le blé,
 Y plantaient de la vigne et plus tard des figuiers.
 Alors, tous y t'arrivent, le village il est né
 Fini BENI-HAOUA, et vive FRANCIS GARNIER.
 
 La forge c'est LEDESMA, MOUNIOS à l'épicerie,
 COMARTIN c'est l'champêtre, le café LOUIS HENRI.
 Tout l' monde y travaille, tout l'monde y sont contents,
 Et tout ça A KARBI ça dure presque 50 ans.
 
 Mais, il arrive DE GAULLE , Allah y mahalou,
 Y faire l'indépendance, i s'a foutu de nous.
 Tu t'en vas ou tu meures, mieux tu foutras l'camp.
 Et tous y sont partis, même Madame CAN.
 Où y vont ?... y savent pas, et c'est dans la souffrance
 Qui z'ont fait la valise et s'embarquent pour la FRANCE
 
 Plus personne y travail, la vigne elle a crévi ;
 Les figuiers y en a plus , les chévres les ont bouffés
 Les amis séparés, y peuvent plus se voir,
 Et tout l' monde y pensait, c'est fini cette z' histoire.
 
 Mais c'est trop pas possible, il a dit M'sieur SOCIAS,
 I cherchant les adresses. i faire convocations
 Pour qu'à Coudoux ici, on fait la réunion.
 
 Et tous vous êtes venus, contents d'vous retrouver,
 De dire comment ça va, et parler du passé ;
 De s'taper l'anisette avec beaucoup d'kémia,
 De faire un bon guelton, et boire un bon kaoua,
 Jurant de se r'trouver ici un jour ou l'autre,
 Et crier tous ensemble, vive SOCIAS, vivent nous autres.
 
 
 GILBERT BORTOLOTTI
 Pour tous les Anciens et Amis de FRANCIS GARNIER,
 A l'occasion de leur rencontre à Coudoux, le 9 octobre 1999
 
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