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      Lefèvre (à droite), auteur du livre, avec Jean Bador qui évoque 
      ses souvenirs. Photos Le Progrès et DR 
 Gruto, fidèle compagnon de Jean Bador, a été immortalisé 
      sur la pellicule le 25 janvier 1960 à Aït-bou-Madhi.
 | Les "Chiens de guerre" et leurs 
        maîtreslors de la guerre d'Algérie
 Cinquante ans après son incorporation en Algérie,c'est en 2008 que Jean Bador, habitant à Yzeron (Rhône), 
        a retrouvé Michel Lefèvre, son ancien chef du 1er peloton 
        cynophile. Une rencontre pleine de souvenirs avec, à la clé, 
        un livre écrit par Michel Lefèvre sur les "Chiens de 
        guerre" pour faire connaître l'emploi de ces chiens basés 
        à "Fort National" en Grande Kabylie durant la guerre 
        d'Algérie.
 
 Jean Bador a participé à ce livre par ses témoignages 
        poignants. Il faisait partie des éclaireurs et pisteurs
 qui, accompagnés de leurs chiens, étaient en tête 
        de section pour assurer la sécurité de leurs compagnons. 
        En un temps où il n'y avait pas de détecteurs de mines et 
        où c'était le flair des chiens qui les permettait de sauver 
        des vies. Le rôle des pisteurs consistait également à 
        effectuer la recherche de personnes après des accrochages ou de 
        récupérer des armes.
 
 Le livre retrace chronologiquement toute cette époque de troubles 
        et témoigne des risques permanents pris par ces hommes qui étaient 
        toujours en tête. Mais c'est aussi la longue épopée 
        de jeunes agriculteurs, comme Jean Bador, qui ont quitté leur terre 
        pour des contrées lointaines durant de longs nois. Jean le raconte 
        avec moult détails dans le chapitre "D'Yzeron à Hérounen" 
        . La dure séparation en avril 1958, le mois de ses 20 ans, pour 
        aller rejoindre le 6e BCA à Grenoble ; puis, son départ 
        en Algérie le 19 septembre 1958, après les classes et quelques 
        péripéties, quarante-huit heures de traversée à 
        bord de l'Atos II. Là-bas, c'était la dure réalité 
        des combats, des gardes à haut risque, puis son affectation au 
        "Fort national" comme maître chien. Dans le deuxième 
        chapitre "Quand c'est pas l'heure... ", Jean raconte la dure 
        vie des soldats en zone d'insécurité, le moral souvent atteint 
        et la conscience d'avoir échappé au pire en revenant vivant 
        des opérations. Une symbiose homme-chien ressort de tous ces récits 
        où la vie de l'un dépendait parfois de l'autre, comme le 
        souligne Jean vis-à-vis de Gruto, son compagnon à quatre 
        pattes : " Cinquante ans après, à travers ce récit 
        de pistage, je tiens à te rendre cet émouvant hommage et 
        à te remercier pour toutes les fois où, grâce à 
        toi, j'ai pu retrouver ma famille et revoir mon pays ! " Et enfin 
        la "quille" en août 1960 et le retour à Yzeron 
        avec des souvenirs de grande camaraderie entre soldats et officiers.
 
 POUR EN SAVOIR PLUS
 "Chiens de guerre - Une vie de chien en Kabylie (1958/59)" 
        de Michel Lefèvre, Éditions d'Héligoland 2011, 224 
        pages, 24 €.
 Disponible par correspondance sur le site Priceminister.
 
 CHIENS DE GUERRE
 Une vie de chien en Kabylie (1958/59)
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