| Pour une longue génération 
      d'Algérois, la réouverture annuelle de la Foire d'Alger a 
      constitué, depuis 1932 - et, hormis la période de guerre -un 
      événement intégré à la vie économique 
      de notre grande cité. 
 Que soient rappelées au passage les grandioses manifestations des 
      premières années sur les terre-pleins de l'arrière-port, 
      puis les installations de la Foire sur les terrains de l'ex-Champ de Manoeuvres, 
      enfin, plus récemment, dans les bâtiments de la Nouvelle Gare 
      Maritime.
 
 Ce furent autant de contributions à l'essor économique de 
      l'Algérie, avec l'enthousiaste participation de plus de 800 exposants, 
      provenant de tous les secteurs de l'industrie métropolitaine, ou 
      étrangère, et la visite annuelle de plus de 300.000 personnes.
 
 Tant de longues années d'expérience continue valurent à 
      la Foire d'Alger d'être promue, en 1956, au rang de Foire Internationale, 
      avec les privilèges ainsi conférés aux importateurs 
      de matériel étranger.
 
 Une ombre cependant à ce rapide tableau de 20 ans d'activité 
      : l'utilisation successive de divers emplacements a abouti ces dernières 
      années à une voie sans issue, les bâtiments de la Chambre 
      de Commerce, à la Nouvelle Gare Maritime ne pouvant plus désormais 
      être concédés à la Foire ; au surplus ces aménagements 
      se révélèrent nettements insuffisants, compte tenu 
      des besoins actuels et futurs des exposants.
 
 C'est ainsi que le Comité fut conduit à orienter ses recherches 
      vers un terrain suffisamment vaste pour répondre aux nécessités 
      d'une telle manifestation et à ses perspectives d'avenir.
 
 Or l'on sait que la configuration de la Ville d'Alger et la poussée 
      des constructions d'habitat sont telles qu'un emplacement ne put être 
      recherché que dans la périphérie.
 Une trentaine d'hectares furent donc acquis dans la zone des Pins Maritimes, 
      au voisinage du domaine de la Société Immobilière de 
      l'Harrach, terrains qui seront, ultérieurement, des-servis par la 
      grande rocade Alger-Maison-Blanche avec franchissement de l'Harrach.
 
 Ceci est de fait.
 
 Mais sur ce sol il convient de bâtir un Palais des Expositions, des 
      halls, d'aménager des terre-pleins, des parkings, des bureaux, des 
      clôtures, en un mot de concevoir et de bâtir une Foire digne 
      des grandes manifestations européennes.
 
 La propriété achetée chevauche les croupes dunaires 
      orientées d'Est en Ouest, entre la mer et la Route Nationale 24. 
      La nouvelle route d'Alger à Tizi-Ouzou et Bouïra (R.N. 39) constituera 
      la limite Nord. La bretelle T4 formant la limite Ouest. En attendant la 
      réalisation de ce réseau routier, le terrain est desservi 
      par un embranchement de 40 mètres de largeur, piqué sur la 
      R.N. 24. Le lotissement des Pins Maritimes est limitrophe.
 
 
 
 
 
 
        
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  Plan 
                général du projet actuel où la zone non colorée 
                figure la première tranche des travaux.1. Entrée vers le R.N. 24; 2. Entrée vers la R.N. 
                39; 3. Arrêt d'autobus ; 4. Station de taxis ; 5. Parking, 
                à l'intérieur des limites du terrain, extension 
                au-delà de la R.N. 39; 6. Garage gardé cycles et 
                motos ; 7. Accès piétons ; 8. Guichets ; 9. Administration 
                et restaurant (4 étages) ; 10. Pavillon central ; 11. Artisanat, 
                Sport, Camping ; Ameublement. Arts ménagers ; Automobiles, 
                Cycles, Mécanique ; 14. Pavillons internationaux ; 15. 
                Terrasse d'exposition pour machines agricoles ; 16 Terrasse d'exposition 
                pour travaux publics ; 17. Terrasse d'exposition pour le bâtiment 
                ; 18, Garderies d'enfants ; 19. Poste de secours, Police, Pompiers, 
                Transfo. ; 20. Garage de voitures de fonction ; 21. Chaufferie 
                ; 22. W.C., Toilettes. Téléphone.
 |  Le projet comprend, dans son ensemble :
 1° un circuit routier cernant la composition et desservant une grande 
      superficie de parkings,
 2° une série de plates-formes destinées aux expositions 
      en plein air,
 3° 2 halls métalliques,
 4° des pavillons annexes et services divers.
 5°
 
 Dans cet ensemble, la Direction de la Foire prévoit, pour l'instant, 
      des réalisations à la mesure des besoins de l'Economie algérienne.
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               Représentation 
              panoramique du projet complet, vu du côté mer. Au premier 
              plan, la future autoroute (RN 39) d'Alger à Tizi-Ouzou. En 
              haut, la route n° 24. Au centre, le bâtiment principal 
              (1ère tranche). |  -Ainsi couvrira-t-elle 
        une surface d'environ 25 hectares, dans lesquels nous aurons : 10.000 
        m2 de routes d'accès, 20.000 m2 de parkings, 8.000 m2 d'esplanades 
        destinées aux expositions en plein air, 30.000 m2 de circulations 
        piétonières. La durée des travaux serait d'un an 
        environ.
 Le hall principal, réalisé dès l'origine, aura 160 
        m de long sur 90 m de large. Le principe de structure consiste en un treillis 
        métallique de tubes assemblés. Ce treillis, extrêmement 
        léger, sera supporté par des points d'appui, tous les 14 
        m. Cette structure con-tiendra tout l'équipement nécessaire 
        à l'éclairage et à la ventilation.
 L'aménagement au sol est transformable à 
        volonté, afin de permettre des utilisations diverses. La Foire 
        d'Alger pourrait ainsi louer le bâti-ment, en cours d'année, 
        pour des spectacles ou des manifestations publiques. Signalons que le hall ne comportera pas de piliers intérieurs, 
        ce qui pourra permettre en plus, tous les aménagements (tribunes, 
        plateaux d'évolution, scènes, etc). Le bois de pins, situé à l'Est du terrain, 
        serait conservé dans toute la mesure du possible. On y prévoit 
        des petits pavillons dispersés. Le restaurant se trouverait dans 
        la partie haute, de façon à profiter de l'admirable panorama 
        sur la baie. Un tel projet ne va pas sans nécessiter d'importants 
        investissements que seule pourra assumer une Société d'Economie 
        Mixte comprenant autour du capital initial, des participations des grandes 
        collectivités locales : Chambre de Commerce d'Alger, Ville d'Alger, 
        Département d'Alger et le Pouvoir central par l'intermédiaire 
        de la Caisse d'Equipement.
 Déjà les architectes - ceux du Marché d'intérêt 
        national qui doit être érigé à Maison-Blanche, 
        MM. Colboc et Bourlier - ont élaboré un projet préliminaire 
        de voies d'accès, de plates-formes et de bâtiments comprenant 
        : un grand hall et un autre de dimensions moindres, couvrant ensemble 
        20.000 m les locaux de l'administration, un grand restaurant, le tout 
        édifié sur un repli de terrain do-minant la baie d'Alger 
        et en bordure de celle-ci, offrant aux visiteurs l'agrément d'un 
        des plus beaux panoramas du bassin méditerranéen.
 
 Ce projet a été chiffré et aux 200 millions d'anciens 
        francs de terrains, on doit ajouter un milliard d'anciens francs de travaux 
        et constructions.
 
 Le financement prévu a pour assise le capital de 400 millions d'anciens 
        francs de la Société d'Economie mixte, et 800 millions d'emprunts 
        amortissables en vingt ans seront contractés avec la garantie respective 
        et le concours dans le service des annuités des Collectivités 
        publiques intéressées. Elles auront une très large 
        représentation au sein du Conseil d'Administration.
 La procédure est actuellement engagée dans 
        ce sens et il serait souhaitable qu'elle fût activement poussée 
        afin que la Foire d'Alger ait la possibilité d'ouvrir ses portes 
        aux exposants en avril-mai 1962.
 Quel que soit le futur contexte politique de l'Algérie, il est 
        indéniable qu'une telle entité géographique et économique 
        justifie une foire annuelle où pourront être confrontées 
        les productions en provenance de France, du Marché commun et des 
        autres pays, tandis que l'Algérie elle-même montrera ses 
        fabrications et ses ressources industrielles, agricoles et minières.
 
 De tels aménagements pourront également être fort 
        utiles à l'organisation de manifestations complémentaires, 
        telles que salons ou expositions trouvant leur place dans un calendrier 
        annuel.
 
 Il serait inconcevable que le fruit de tant d'années d'expérience, 
        et d'une longue renommée subît les conséquences d'une 
        décevante attente.
 
 L'Economie algérienne actuelle et à venir justifie ce puissant 
        moyen d'échange que constitue une Foire Internationale annuelle 
        à Alger.
 
 Souhaitons pour terminer, qu'au cours des prochaines semaines ces projets 
        reçoivent de la part des Autorités l'impulsion qu'ils méritent.
 
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