| -L'EXPEDITION d'Alger, 
        de 1830, qui nécessita la constitution d'une flotte de plusieurs 
        centaines de navires, sur laquelle furent embarqués trente-sept 
        mille hommes, quatre mille chevaux, un énorme matériel de 
        guerre et un immense approvisionnement de denrées de toutes sortes, 
        imposa, on le sait, par sa préparation, à l'état- 
        major français et aux divers services auxiliaires de l'armée 
        une somme de travail considérable. Cependant la victoire ne marqua 
        point la fin de l'effort auquel on avait été contraint par 
        cette entreprise, car du jour de la capitulation de la Cité des 
        Corsaires, surgit pour nos officiers le difficile problème de l'installation 
        des troupes au sein de leur conquête.
 A leur arrivée en effet, les soldats du général de 
        Bourmont ne trouvèrent, dans Alger, que sept mauvaises casernes 
        aménagées en réalité pour 2.000 janissaires 
        seulement.
 
 Aucun hôpital n'existait (Sauf celui improvisé 
        pour les blessés turcs des récentes batailles, par le captif 
        Pfeiffer, étudiant en Médecine, qui donna ses soins à 
        plus de 2.000 malades.).
 
 Les seuls magasins militaires étaient ceux de la Jénina 
        et de la Marine.
 
 On réussit pourtant à loger en cette ville, 15.000 hommes 
        (dont 1.200 cavaliers).
 
 Après les forts, les casernes - des édifices civils et religieux 
        (environ quarante), de riches maisons particulières et nombre de 
        villas furent successivement occupés.
 
 On créa ensuite des casernes en bois et un hôpital, dans 
        les jardins du Dey, pour
 1.200 malades.
 
 Mais l'embarras augmenta lorsque, en raison de l'insalubrité des 
        bivouacs, il fut décidé que les troupes du dehors rentreraient 
        en ville.
 
 Il y eut encombrement partout.
 
 L'intendant Denniée proposa alors, pour le logement des soldats, 
        les maisons situées au long des remparts Bab-Azoun et Bab-el-Oued, 
        dont les propriétaires, dit- il, seraient dédommagés 
        par l'attribution d'immeubles appartenant au Beylik - l'État - 
        (celui-ci possédait un quart de la ville). Le projet fut accepté. 
        Toutefois, il ne fut qu'en partie réalisé et suivant une 
        autre conception, car l'arrêté que prit à ce sujet 
        le général Clauzel, ne fut pas appliqué, les bureaux 
        de Paris s'étant prononcés pour la conservation des biens 
        du Beylik.
 
 On utilisa encore les maisons des Turcs déportés, qui furent 
        séquestrées en vertu d'un arrêté du 10 juin 
        1831.
 
 Cependant l'état sanitaire de l'armée était de moins 
        en moins satisfaisant.
 
 Du 25 juin au 10 août 1830, il y avait eu, dans les hôpitaux, 
        un mouvement de 9.000 malades non compris ceux traités dans les 
        infirmeries régimentaires; 300 hommes étaient, en outre, 
        soignés dans les villas de la banlieue.
 
 Un nouvel hôpital fut, en conséquence, créé 
        au Palais de Mustapha Pacha (Orphelinat Saint-Vincent-de-Paul), à 
        Mustapha-Supérieur, 
        par l'intendant Denniée et par le sous-intendant d'Arnaud, qui 
        firent construire des baraquements pour 1.000 malades, avec 20.000 planches 
        envoyées de Palma.
 
        
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              Hôpital de Mustapha-Pacha (extrait des Feuillets) |  Un hôpital fut aussi établi à Mahon 
        pour nos soldats.
 L'installation française, toutefois, fut cause de multiples ruines, 
        non seulement dans Alger, mais aussi dans les environs.
 
 Il fallait coûte que coûte loger une quantité d'hommes 
        considérable. Il fallait d'autre part, se donner de l'air en cette 
        cité où les places faisaient défaut. Dégradés 
        par de nouveaux occupants et non restaurés, beaucoup d'immeubles 
        devinrent bien vite inhabitables.
 
 Le général Brossart rapporte que le nombre des maisons de 
        campagne détruites autour de la ville fut de neuf cents ( 
        Les démolitions furent non moins nombreuses à Oran où 
        l'armée put utiliser comme combustible en 1831, 300.000 solives 
        provenant d'immeubles détruits. (Pichon).).
 
 Le Moniteur du 12 janvier 1832 nous apprend que, terrorisés par 
        ces démolitions continuelles, 20.000 indigènes avaient déjà, 
        à cette époque émigré dans le Levant.
 
 Le baron Pichon, intendant civil de la Régence, que son désaccord 
        avec le général en chef rendit peut-être un peu sévère 
        à l'égard de l'armée, dit à ce sujet :
 
 " Je n'ai pu voir qu'un ou deux jardins mauresques assez bien 
        conservés, grâce à ce qu'ils ont, de bonne heure, 
        été occupés par des officiers généraux 
        : celui de Hamden et celui acquis par le général Brossart."
 
 "Qu'on y mette un détachement, ils seront ruinés comme 
        les autres."
 
 "Les détachements, en effet, dévastent tout : les menuiseries 
        et même les solives qui soutiennent les toits. La maison tombe en 
        ruine aux premières pluies. Les orangers, les figuiers, les oliviers 
        - soit des vergers, soit des bordures - ont le même emploi que les 
        boiseries. Nos bûchers sont alimentés, en grande partie, 
        de ce bois."
 
 "C'est un spectacle affligeant que ces monceaux de décombres, 
        occupant la place d'habitations que tout annonce avoir été 
        fort jolies. J'en ai compté une vingtaine dans un rayon de quatre 
        à cinq cents pas!..."
 
 "Des lieux qui faisaient hameau : Birmandreïs, 
          
        Birkadem et plusieurs autres, sont aujourd'hui des ruines, 
        à deux ou trois maisons près."
 
 "Il reste, de ces dévastations, des ferrements, des cuivres 
        que le soldat, quand il vient à la ville, vend aux Juifs. Ceux-ci 
        en font collection, les vendent aux négociants d'Alger qui les 
        enfutaillent et les envoient â. Marseille ou à Livourne".
 
 On peut encore voir, autour d'Alger, près de 
        Ben-Aknoun, par exemple, des villas ruinées dont les 
        murs se dressent parmi les buissons. Il convient cependant de dire qu'avant 
        la conquête, nombre de villas étaient déjà 
        en ruines, abandonnées, dès longtemps, par leurs propriétaires 
        qui les croyaient hantées d'esprits malins.
 
 Il est curieux maintenant de constater que la dévastation des jardins 
        d'El-Djezaïr avait été déjà, avant la 
        conquête, préconisée par l'un de nos agents diplomatiques. 
        Dans le rapport, en effet, qu'il adressa à Paris, le 30 avril 1830, 
        sur la demande du ministre de la Guerre, M. Guys, envoyé du Ministère 
        des Affaires Etrangères, disait au sujet des ressources horticoles 
        d'Alger :
 
 " ... Ces divers arbres pourraient fournir, pour quelque temps, 
        du bois à brûler qu'on apporte ordinairement des montagnes 
        de l'intérieur".
 
 Dans le cadre de la ville, les démolitions eurent lieu, à 
        l'entrée de la rue BabAzoun et à l'endroit où fut 
        créée la place du Gouvernement.
 
 Les destructions nécessitées en cette partie de la cité 
        furent commencées par le Génie (Le 16 
        novembre 1831, le général Berthezéne prit un arrêté 
        approuvant le procès verbal de la première conférence 
        tenue pour la création de la place publique d'Alger et mettant 
        20.000 francs à la disposition du chef du Génie pour les 
        premiers travaux.). Sous le général Berthezéne, 
        un marché fut passé avec un colon qui, moyennant une certaine 
        somme, devait effectuer les démolitions et enlever les décombres. 
        Le colon céda son marché et mourut peu après. Le 
        cessionnaire, faute d'argent sans doute, suspendit les travaux et la place 
        demeura inachevée.
 
 Le Génie, alors, reprit l'oeuvre interrompue et employa les matériaux 
        dégagés à l'exhaussement de la batterie, voisine 
        de la place, dont la situation était si défavorable, que 
        les vagues venaient battre les canons (Ces canons étaient, 
        en 1835, au nombre de 21 (L. Beaulard).), oxydant ceux-ci de 
        façon inquiétante. (D'après Carpentier, 1832).
 
 L'établissem'ent du plan primitif de la place du Gouvernement fut 
        confié à un architecte, nommé Luvini.
 
 Le projet de celui-ci comportait la construction, sur cette place, d'un 
        palais de marbre pour le Gouverneur et d'une salle de spectacle (uvres 
        non réalisées. Cette place que l'on orna tout d'abord d'orangers 
        fut, en 1844, agrémentée (en sa partie Nord) d'un jet d'eau 
        à vasques de bronze. En 1845, une statue équestre du duc 
        d'Orléans y fut érigée. Plus tard, sous l'Empire, 
        un candélabre de bronze surmonté d'une aigle fut placé 
        en son milieu.).
 
 Dès le début, l'armée et les services publics occupèrent 
        dans la ville et sa banlieue, 114 maisons, 60 magasins et 4 fondouks, 
        appartenant au Beylik. Furent occupés en outre 55 bâtiments 
        appartenant aux villes saintes de La Mecque et de Médine, 11 propriétés 
        de la Grande Mosquée, 29 possédées par des particuliers. 
        En tout, 273 maisons. Dans ce nombre étaient comprises plusieurs 
        mosquées.
 
 Le défenseur le plus ardent de ces temples fut M. Pichon qui écrivait, 
        à leur sujet, au Président du Conseil :
 
 " ... Depuis mon arrivée, et dès 
        que j'ai entendu parler de la Commission dite des "Locaux militaires", 
        je n'ai entendu qu'un haro continuel sur les mosquées et sur la 
        nécessité d'en prendre encore cinq ou six, outre les six 
        ou sept que nous avons déjà. C'était avec une espèce 
        de jubilation et d'ironie que certaines personnes - qui s'avisent ici, 
        sans se soucier de savoir si cela entre dans les vues du Gouvernement, 
        et dans ses intérêts, d'être des exterminateurs systématiques 
        du culte musulman, et des populations qui le professent - m'abordaient 
        pour me saluer de l'impossibilité où je serais de les sauver."
 
 "Ces impertinences ne m'ont jamais ému. J'ai heureusement 
        d'autres juges de mes actes que ces juges ignares et passionnés. 
        J'ai donc attendu que le travail de la Commission arrivât."
 
 M. Pichon explique ensuite que le Génie, ne pouvant entretenir 
        les locaux occupés, les laisse tomber en ruines et en réclame 
        de nouveaux.
 
 "C'est là, dit-il, M. le Président, la cause, depuis 
        les casernes jusqu'aux logements des officiers, de la ruine progressive 
        d'Alger, que je vous ai si souvent signalée".
 
 Il ajoute encore que le Génie veut que pour la défense, 
        il n'y ait plus de mosquées sur le bord de la mer." Or, 
        déclare-t-il, "il y reste les deux plus grandes : la Vieille 
        Mosquée (la Cathédrale, celle où officie le Muphti) 
        et la Mosquée Neuve. On dit qu'en cas de sédition on peut 
        s'y porter et intercepter la défense. Avec ce raisonnement, il 
        faudrait abattre tout le côté droit de la rue de la Marine. 
        Ces mosquées sont sous le feu des batteries du port, sous le feu 
        des vaisseaux mouillés dans la rade; elles sont voisines des grandes 
        casernes et l'on ne manquerait pas de les occuper. La défense d'Alger 
        ne peut, en aucun cas, dépendre de ces deux mosquées".
 
 L'intendant Pichon écrivait encore au Ministre au sujet des mosquées 
        :
 
 "Vous sentez bien, Monsieur le Président, qu'à mes 
        yeux, la première loi étant le salut de l'armée, 
        je ne pourrais un moment hésiter à prendre toutes les mosquées, 
        jusqu'à la dernière, s'il y avait nécessité. 
        Mais pour les personnes que je signale, cette destruction est une affaire 
        de goût et de passion. Il ne s'agit point de nécessité".
 
         
          |  |  |   
          | Amiral Duperré | Général de Bourmont |  Monuments religieux 
        retenus par l'armée ( Pour autres renseignements 
        historiques, voir Devoulx) Les monuments religieux occupés par la troupe furent 
        : Dans la Casbah :
 L'ancien oratoire des Janissaires.
 
 La jolie mosquée aux colonnes élégantes, que 
        fit édifier Hussein, dont on fit en 1830, un dortoir pour les soldats 
        et qui dans la suite, servit de magasin d'habillement. (Actuellement salle 
        du Musée de l'Armée).
 
 La mosquée à minaret octogonal, voisine de l'entrée 
        de l'ancienne citadelle. La troupe y logea jusqu'en 1839, époque 
        à laquelle elle fut remise aux Domaines. Elle devint alors église 
        catholique sous le vocable de Sainte 
        Croix.(Le petit édifice, à colonnes torses, bordant 
        ce temple, était le tribunal de l'agha, duquel relevaient les tribus 
        environnantes. Il est englobé maintenant dans l'église).
 
 La chapelle de Sidi-Essid et la mosquée Feurn-ben-Chekour (rue 
        de Toulon) qui furent en 1833, affectées au casernement de la Gendarmerie 
        et plus tard, en 1844, firent partie de l'École de broderie arabe, 
        dirigée par Mme Luce Ben Aben, et dont l'emplacement est aujourd'hui 
        occupé par une école publique.
 
 La Mosquée d'Ali-Pacha, enclavée dans la caserne Médée 
        supérieure, qui fut bâtie en 1750, par le Pacha Ali, sur 
        l'emplacement de la Zaouïa de Sidi Akhal. (Théologien du XVIIème 
        siècle).
 Ce temple, désaffecté depuis 1830, fut en 1870, transformé 
        en chapelle pour le séminaire que l'archevêque Lavigerie 
        avait été autorisé d'installer en ce lieu.
 En 1876, quand les casernes Médée furent transformées 
        en Académie militaire, la chapelle disparut et fut remplacée 
        par la salle dite "des Maréchaux".
 
 La Djamâ Souk-el-Kettan (mosquée du marché au 
        lin), rue Porte Neuve, restaurée en 1820 par le Sid Mustapha Saïdji 
        qui servit, en 1841, au logement des tambours de la milice.
 
 La mosquée Sidi-Heddi, que fonda le Raïs Mami, au quartier 
        Tiber Routin (rue de la Lyre). Après avoir appartenu à l'armée, 
        elle servit de local à une école arabe-française.
 
 La chapelle de Sidi-Betka, l'un des saints personnages à l'influence 
        desquels les Musulmans attribuèrent la défaite de Charles-Quint 
        devant Alger. Cette chapelle était située hors de la porte 
        d'Azoun, sur la falaise (où fut créé le quartier 
        Bresson). 
        Les corsaires, en sortant du port, avaient coutume de la saluer de leur 
        artillerie.
 Dans cet établissement se tenaient les fossoyeurs du cimeiière 
        Bab-Azoun. Là, étaient déposés les corps des 
        janissaires qui, sur l'ordre du Pacha, avaient subi le supplice de la 
        strangulation.
 Ce monument religieux fut, avec sa mosquée, occupé, après 
        1830, par le Génie et par les Ponts et Chaussées. De 1842 
        à 1854, il fut successivement transformé en marché 
        aux huiles et en halle au blé.
 
 La chapelle Sidi-Aïssa de 1682 (actuel îlot du Cinéma 
        Splendid), autrefois voisine de la caserne Didon que remplaça en 
        1875, le bâtiment des douaniers, relogés aujourd'hui, rue 
        Berthezène.
 
 La chapelle de Sidi Abd-El-Kader El-Djelani (rue 
        Waïsse), mort à Bagdad au Xlème siècle, 
        et au nom duquel tous les mendiants arabes demandent l'aumône. Un 
        puits voisin, dont l'eau passait pour miraculeuse, avait été 
        creusé par celui-ci. Ce sanctuaire, très fréquenté 
        des musulmans, disparut en 1866, sous les ouvrages du Boulevard, passant 
        en ce lieu. Est considéré comme arbre-marabout, le palmier 
        Bugeaud dont les racines sont supposées s'étendre jusqu'à 
        la nappe d'eau qui alimenta le puits du saint.
 
 La mosquée Mezzo-Morto, située rue 
        Bab-Azoun et rue de Chartres, qu'édifia vers 1685 le 
        pacha El Hadj Hossaïn, renégat italien. Cette mosquée 
        était remarquable par sa 
        coupole originale et son svelte minaret plaqué de faïences. 
        Elle fut en 1830, transformée en hôpital. Le Génie 
        la remit, en 1836, aux Domaines qui peut après, la firent démolir.
 
 La Zaouïa Tchektoun (rue de l'Aigle), contiguë à 
        la caserne Kherratine. Cet édifice existait au XVIème siècle. 
        Il fut annexé à cette caserne en 1830, puis en 1838, à 
        l'hôpital civil qu'on installa dans les locaux de celle-ci - et 
        ensuite à la Poste et au Trésor qui furent transférés 
        en cet endroit.
 
 La mosquée Khédar-Pacha (rues Scipion et Bab-Azoun), 
        construite dans le goût berbère (avec toits à tuiles), 
        par le pacha Khédar en 1596. Cette mosquée servit d'annexe 
        à l'Hôpital Kherratine, jusqu'en 1837. Elle fut démolie 
        à cette époque.
 
 La mosquée de Souk-el-Louth (du Marché aux Planches), 
        rue Juba, que l'on donna à l'administration du Beïl-el-Mal 
        (des Domaines), et qui fut détruite en 1836.
 
 La Zaouïa Ketchaoua (rue du Lézard), édifiée 
        en 1786 par El Hadj Mohammed Khodja Makatadji, secrétaire du palais 
        du Dey. Cet édifice fut occupé jusqu'en 1835, par la Gendarmerie 
        puis par le Beïl-el-Mâl, et enfin démoli.
 
 La Djama Ech-Chouach (des chaouchs du Palais), attenant à 
        la Jénina, qu'occupa Kheir-ed-Din. Elle servit, après 1830, 
        de corps de garde ( La jolie mosquée voisine 
        : Es Sida, où le Dey allait prier, le vendredi, la mosquée 
        Mekaïssia et la Zaouïa d'El-Kissaria disparurent quand fut créée 
        la place du Gouvernement.).
 
 La Mosquée Ech-Chemaïn (de la rue des Marchands de 
        bougies), à l'aile des rues Cléopâtre et Bab-el-Oued, 
        dans le quartier dénommé, en 1740, Souk-el-Kheracin (des 
        savetiers). Cette mosquée, occupée en 1830 par l'intendance, 
        fut démolie en 1841.
 
 La Mosquée Ed-Djenaïz - des Funérailles - (rue 
        d'Orléans), qui fut rebâtie en 1545, par El Hadj Pacha, lequel, 
        à cette époque, gouverna la Régence par intérim. 
        Le nom de cette mosquée est celui que portait jadis la rue d'Orléans 
        où passaient les convois funèbres sortant de la Grande Mosquée 
        et se rendant au cimetière de Bab-el-Oued. Cette mosquée 
        dépendit, en1837, de l'hôpital Civil et fut utilisée 
        en 1838 comme magasin central des Hôpitaux militaires.
 
 Dans le quartier de la Darse :
 
 Mesdjed-el-Marsa, la Mosquée du Port, attenant à 
        la grande voûte de l'Amirauté, près de laquelle se 
        trouvait le Bordj-el-Kébir (le grand fort). Cette mosquée 
        fut englobée en des bâtiments nouveaux.
 
 Le Marabout de Sidi-el-Roberini, également à l'Amirauté, 
        que décore de façon pittoresque un palmier étalé 
        sur sa façade, et dont une moitié fut occupée par 
        des batteries.
 
 La Mosquée de Bab-el-Djezira (de la porte de l'Ile), à 
        l'angle des rues de 
        la Marine et des Consuls, qui fut construite, en 1693, par 
        le Dey El Hadj Chaban Khodja, mort étranglé, et qu'agrandit 
        Hassan Pacha, en 1795. Cette mosquée formait voûte sur l'entrée 
        de la rue des Consuls. Elle servit de caserne au Génie de 1830 
        à 1834.
 
 La Zaouïa El-Kechach, ancien n° 28 de la rue des Consuls, 
        qui fut annexée au Magasin Central des Hôpitaux Militaires.
 
 La très ancienne mosquée El-Kechach, - même 
        rue que la précédente - de style berbère, comme la 
        Grande Mosquée et Sidi-Ramdan. Ce temple, qui fut affecté, 
        en 1831, au Dépôt des Lits Militaires, servit ensuite d'hôpital 
        civil, puis de Magasin Central des Hôpitaux de l'armée. Devenu 
        Ecole des Beaux Arts.
 
 La mosquée Abdy-Pacha, rue Macaron, que le pacha Abdy fit 
        construire, en 1725, près de la caserne des Lettrés (El 
        - Mokryen), nom dont le peuple fit Makroun, et la population européenne 
        Macaron (Selon Delvoux). Caserne démolie depuis 
        peu.).
 Le pacha Ben Bakir y ajouta en 1748, une école. Les deux édifices 
        ont été affectés au Casernement en 1830, ainsi que 
        la Caserne des Lettrés.
 
 La Mosquée Kâ-es-Sour (du pied du rempart), 13 rue 
        du Quatorze Juin, voie classée en 1910, au titre historique, par 
        M. Jonnart.
 
 La Mosquée d'Aïn-el-Harnra (de la fontaine rouge), 
        rue Philippe, qui était située près de l'hôtel 
        du colonel du Génie. Elle fut, en 1837 affectée au casernement 
        militaire, et disparut plus tard, lors de la démolition de la voûte 
        formant l'entrée de la rue Philippe.
 
 La mosquée Sebath-el-Hout (voûte du poisson), au quartier 
        Boteka (5 rue des Consuls), qui servit jusqu'en 1838 d'entrepôt 
        de grains, puis de caserne jusqu'en 1845. La voûte qui lui donna 
        son nom présentait sur l'une de ses pierres, un poisson sculpté.
 
 La mosquée Sidi-Amar-et-Tensi (15, 
        rue Jean-Bart), que bâtit, il y a plusieurs siècles, 
        le célèbre marabout de ce nom. Une caserne y fut établie 
        en 1830. La Direction de l'Artillerie y fut ensuite installée.
 
 La mosquée d'Ali-Khodja, 10 rue Bisson, dans l'ancien quartier 
        Hamnaam-el-Malah (des bains d'eau salée). Il est fait mention de 
        cet édifice en un acte de 1621. Cette mosquée, dont le minaret, 
        curieusement aménagé en logements, porte aujourd'hui le 
        n° 10 de la rue Doria, a été après 1830, convertie 
        en magasin pour les effets du Campement. Elle a été aliénée 
        en 1844.
 
 La mosquée Ben-Negro ou Djama-Setti-Myriem (de Madame Marie), 
        à l'angle des rues Bab-el-Oued et Sidi-Ferruch, qui fut affectée, 
        en 1830, aux Effets et Lits Militaires. Cette mosquée construite 
        en 1660, fut démolie en 1837. Son minaret se dressait sur la rue 
        Bab-el-Oued.
 
 La mosquée Ali-Bitchnin (devenue Notre-Dame-des-Victoires), 
        où fut installée la Pharmacie Centrale (Celle-d 
        occupa, plus tard, la Caserne Macaron.) de l'Armée.
 Cette mosquée date de 1622. Le choeur de l'église actuelle 
        était jadis à découvert. Il s'y trouvait un jardin 
        et un jet d'eau.
 La jolie porte sculptée qui décorait naguère, l'entrée 
        de l'église dans la rue de la Casbah, est l'oeuvre du maître 
        Lablabtchi, amin des menuisiers. Elle a été, sur les instances 
        du Comité du Vieil Alger, transférée pour sa conservation, 
        au Musée des Antiquités. Chaque battant présente, 
        ciselées, des rosaces, des arabesques et cette inscription, en 
        caractères arabes : "Que la volonté de Dieu soit faite."
 Cette porte provenait de la mosquée Ketchaoua, devenue la 
        Cathédrale. Elle fut donnée au temple chrétien de 
        la rue de la Casbah, en 1843. Le minaret, haut de 15 mètres, mais 
        dont la solidité semblait douteuse, fut réduit en 1860 ( 
        La croix de l'église fut, en 1851, renversée 
        par la foudre, le même jour où, à Sidi-Ferruch, en 
        1847, avait été détruite par la mer, une primitive 
        pyramide élevée en 1844, à la mémoire de l'Armée 
        de la Conquête. Ce fut du Maréchal Pélissier que N-D. 
        des Victoires reçut son maître-autel. En 1923, l'église 
        eut son caractère mauresque modifié par des ornements d'un 
        genre différent. En l'ancien mirhab, furent installés les 
        fonts baptismaux.).
 
 La mosquée de Sidi-er-Rahbi, du XVIème siècle, 
        en face de la précédente, à l'angle nord des rues 
        Bab-el-Oued et Tourville, qui demeura annexée, de 1832 à 
        1840, au Magasin Central de la Pharmacie militaire.
 
 Hors de la porte Bab-el-Oued, près du 
        fossé, sur, le côté gauche de la route 
        : l'asile Bou-Touïl, petit édifice bas, servant, la 
        nuit, de refuge aux indigents à qui des distributions de pain étaient 
        faites, et le jour, de poste aux fossoyeurs des cimetières de Bab-el-Oued. 
        Cette modeste construction qui, en 1830, fut affectée au casernement 
        et plus tard, devint le quartier d'un détachement d'artillerie, 
        abrita en 1860, sous le nom de: Pavillon des Cent Gardes, les cavaliers 
        de l'escorte de Napoléon III. Cet édifice disparut lors 
        de la construction du 
        nouveau Lycée.
 
 Attenant à Bou-Touïl, au bas d'un sentier qui montait au marabout 
        Sidi-Abd-erRahman : la mosquée d'El - Mocella, oratoire 
        où s'arrêtaient les convois funèbres qui se dirigeaient 
        vers le champ de repos de Bab-el-Oued. Cette mosquée dont le front 
        se parait de géraniums, était surmontée de deux coupoles 
        surbaissées et pourvue d'un minaret. Un bouquet de palmiers, de 
        lauriers-roses et de bellombras l'encadrait très agréablement. 
        Elle fut construite par Mahmoud, chef de la Milice, en 1675.
 El-Mocella servit au casernement en 1830, et fut démolie en 1862, 
        quand furent commencés les travaux du Lycée.
 
 En face d'El-Mocella, sur l'ancien sentier de Sidi-Abd-er-Rahman: la 
        chapelle de Sidi-Salem, qu'avoisinaient une fontaine et un haut palmier 
        transporté, en 1862, au square de la Régence. Cette chapelle, 
        où furent logées des troupes, en 1830, disparut aussi en 
        1862. Une pièce des archives militaires nous apprend qu'elle fut 
        restituée au Sid Ben Salem, sur ordre du Gouverneur, le 19 avril 
        1847.
 
 Près du marabout Sidi-Abd-er-Rahman, dans le fossé des remparts: 
        la zaouïa de Sidi-Amar-et-Tensi (le Ténesien), du XVIème 
        siècle, qui fut occupée en 1831 par la Gendarmerie. Elle 
        appartint à l'Armée jusqu'en 1861. La construction du Lycée 
        entraîna sa destruction.
 
 La mosquée de Sidi-Saadi, au-dessus du Jardin 
        Marengo, contre le nouveau rempart - élevée, 
        dit-on, par un pacha reconnaissant à qui le marabout Sidi Saadi 
        aurait prédit son élévation au pc Génie. En 
        1850, elle servi elle servit de dépôt des poudres aux Contributions 
        Diverses.
 
 La mosquée de Sidi-Djami, en face de l'entrée inférieure 
        du Jardin Marengo, qu'occupa longtemps la Gendarmerie. Elle fut louée, 
        en 1850, aux Trappistes. On la dénomma: Petit-Staouëli. Auprès 
        de cette mosquée avait été enterré le sid 
        Yahia, avant-dernier agha.
 
 La chapelle Sidi-Yacoub, dans le voisinage de la Salpétrière, 
        bâtiment auquel elle fut annexée dès 1830.
 Cet édifice, connu aussi sous le nom de Marabout de l'olivier, 
        a été remis par l'autorité militaire à la 
        ville d'Alger, le 27 mars 1865, à la condition que celle-ci ferait 
        à ses frais, le raccordement du chemin de ronde de la Salpêtrière 
        qui passe là, avec la route départementale de Saint-Eugène. 
        Les arcades mauresques, vestiges de ce marabout, qui apportaient une jolie 
        note d'originalité à ce coin, disparurent en 1910. Une maison 
        nouvelle a été élevée en ce lieu.
 
 Citons encore, parmi les édifices religieux 
        des environs d'Alger :
 La mosquée de Birmandreïs (bâtie par le pacha 
        Abdy, en 1721) que les soldats habitèrent, ainsi que la mosquée 
        de Birkadem (du puits de la Négresse).
 
 Le marabout de Kouba, annexé au camp établi, en 1833, 
        sur des terrains appartenant aux Maures Abd el Tif et Souk Ali, et occupés 
        par la suite par le Grand Séminaire ( Le camp 
        de Kouba fut remis aux Domaines en 1848. La même année, le 
        25 mai, le clergé en prit possession).
 Ce marabout, sur leur demande, fut remis aux Arabes de la région 
        en octobre 1846. La localité où se trouvait ce petit monument 
        (Kouba), se nommait : quartier d'El-Kouba (d'où le nom du village 
        actuel). Cet édifice religieux fut construit en 1545, par Hassen-Pacha.
 
 A cette liste, il convient d'ajouter :
 1° - Les voûtes de la Mosquée El-Djedid (de la Pêcherie) 
        ( Construite en 1660, à l'aide de fonds offerts 
        par le peuple sur l'emplacement de la Zaouïa Bou Anan. Classée 
        ainsi que la Grande Mosquée, au nombre des monuments historiques.) 
        qui servirent de magasins à l'armée et dont remise fut faite 
        aux Domaines le 3 octobre 1864. Un sieur Cimato en devint locataire à 
        cette époque.
 2° - Les sous-sols de la Grande Mosquée ( 
        Mosquée du Xè siècle. Ce furent les condamnés 
        militaires du Fort-Neuf qui travaillèrent à la construction 
        de la galerie extérieure à colonnes de marbre, qu'inaugura 
        en 1837, le duc de Nemours.) qui, après avoir été 
        utilisés, furent loués à des particuliers. Le sieur 
        Picon les occupa de 1836 à 1838.
 Un rapport militaire fit connaître que, dans la mosquée même, 
        des soupentes furent établies le long des murs perpendiculaires 
        à la grande façade, en vue d'une installation de lits (qui 
        n'eut pas lieu).
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