| CONTENTIEUX. - Accident survenu à un véhicule de l'Auto 
        Traction de l'Afrique du Nord. Autorisation de défendre à 
        l'instance.Me RIME, ler Adjoint.
 
 Mes chers Collègues,
 Le 24 août 1952, un autocar de la Société A.T.A.N. 
        subissait des dégâts importants, dont la cause était 
        attribuée, par la Société propriétaire, au 
        fait que le véhicule était passé sur un regard du 
        Service municipal des Eaux, situé face à la nouvelle gare 
        maritime et dont le tampon de fermeture n'était pas placé 
        convenablement..
 La Société en cause, recherchant la responsabilité 
        de la Ville, a déposé le mémoire introductif de l'instance 
        qu'elle oentame à l'encontre de cette collectivité pour 
        demander le remboursement du préjudice qu'elle estime avoir subi 
        et qu'elle évalue à 770.462 francs, se décomposant 
        ainsi :
 - dégâts .. .. 470.462 frs
 - immobilisation du véhicule .. .. 300.000 frs
 soit 770.462 frs
 Le 6 janvier 1953, la Commission municipale intéressée avait 
        estimé, oen effet, qu'elle ne pouvait accueillir favorablement 
        une requête de ladite Société, réclamant le 
        règlement amiable de ce différend sur les bases précitées.
 Nous vous demandons donc d'autoriser le Maire à défendre 
        à l'action à entamer.
 Avis favorable de la 4ème Commission.
 Avis favorable des Commissions réuniesdes travaux et des finances.
 
 CONTENTIEUX. - Remboursement 
        du montant d'une amende à M. Guezzane, ânier.
 
 Me RIME, ler Adjoint.
 
 Mes chers Collègues,
 
 Le 6 juin dernier, M. Guezzane Mohamed, conduisant les ânes dont 
        il avait la charge, fut verbalisé par un gendarme pour avoir encombré 
        la voie publique avec ses animaux.
 
 Notre ânier a donc versé une somme de 600 francs à 
        titre d'amende de composition et s'est mis en instance en vue d'obtenir 
        le remboursement de cette somme.
 
 Le Service intéressé a estimé qu'il convenait d'accueillir 
        favorablement la requête dont s'agit, compte tenu des circonstances 
        dans lesquelles le procès-verbal avait été infligé.
 
 Nous vous demandons de bien vouloir en décider ainsi.
 
 Le crédit nécessaire serait prélevé sur les 
        disponibilités de l'article 1 du chapitre XXXI du budget primitif 
        de l'exercice courant (Fonds de réserve pour dépenses imprévues).
 
 Avis favorable de la 4ème Commission.
 
 Avis favorable des Commissions réunies des travaux et des finances.
 
 M. Bouchakour, Adjoint. -
 
 Monsieur le 1er Adjoint, je profiterai de la lecture de ce rapport pour 
        faire quelques observations au sujet de l'excès de zèle 
        dont font preuve certains agents.
 
 Le cas qui nous est présenté aujourd'hui est d'ailleurs 
        un cas typique.
 
 Vous n'ignorez pas qu'un ânier dirige trois ânes, ce qui est 
        assez difficile car il ne dispose pas de levier de commande pour manuvrer 
        trois animaux à la fois.
 
 Un gendarme qui était de repos ce jour-là et en promenade 
        avec sa famille s'est permis de houspiller M. Guezzane. Les agents de 
        police, de leur côté, humilient nos agents communaux et c'est 
        inadmissible.
 
 Je citerai un autre fait anormal qui s'est produit aujourd'hui à 
        la hauteur de l'église de la Victoire.
 
 Un agent s'est permis d'interpeller trois personnes assises sur les marches 
        de cette église. Une discussion s'est élevée entre 
        l'agent et l'une de ces personnes. L'agent a tiré dessus et l'a 
        tuée.
 
 Le fait est à signaler à l'autorité afin d'éviter 
        que de nouveaux excès de zèle ne se produisent vis- à-vis 
        de nos administrés et de notre personnel municipal qui est constamment 
        en relation avec les agents de la force publique.
 
 Me Rince, ler Adjoint, ffons de Maire. -
 
 C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de rembourser 
        à M. Guezzane les 600 frs d'amende qu'il était condamné 
        à payer.
 
 Me Kiouane, Adjoint. -
 
 Ce que j'ai à dire n'intéresse pas directement le rapport, 
        mais est lié au sujet dont il traite.
 
 C'est un fait qui m'a été signalé. Il concerne un 
        citoyen de la Ville d'Alger, aussi est-il normal que je le porte à 
        la connaissance de l'Assemblée municipale.
 
 Un jeune homme de 21 ans était installé sur les marches 
        de l'église Notre-Dame des Victoires. Il fut interpellé 
        par un agent de police qui lui ordonna de circuler. Ce jeune homme, qui 
        ne comprenait pas le français, demanda au représentant de 
        la force publique de s'adresser à lui en langue arabe. L'agent 
        s'emportant et, pris
 d'un accès de nervosité, tira à bout portant sur 
        le jeune homme et l'abattit.
 
 Je demande que le Conseil municipal élève une protestation 
        contre un fait aussi inhumain, car on ne peut admettre qu'un citoyen de 
        la Ville d'Alger ou de l'Algérie soit abattu pour avoir refusé 
        d'obtempérer à un ordre de circulation.
 
 La police serait ainsi invitée à restreindre son zèle, 
        ce qui nous permettrait de vivre dans une plus grande sécurité, 
        car ce fait est un signe des temps que nous vivons actuellement en Algérie 
        et établit d'une manière péremptoire que la sécurité 
        des citoyens algériens n'est pas assurée.
 
 J'espère que le Conseil municipal s'associera à ma protestation.
 
 Me Rime, 1er Adjoint, ffons de Maire. -
 Il est certain que des incidents comme celui qui vient de nous être 
        signalé sont regrettables.
 
 Je pense cependant qu'il faut nous renseigner exactement avant de prendre 
        position.
 
 Ayant marqué que nous nous associons à votre émotion, 
        je demande donc qu'une information soit prise pour que nous puissions 
        émettre un voeu.
 
 Me Kiouane, Adjoint. -
 
 Je prends acte de ce que vous voulez bien vous associer à notre 
        émotion.
 
 Nous sommes absolument d'accord pour qu'une information soit prise à 
        ce sujet.
 
 M. Abdelhamid s'est d'ailleurs rendu au Commissariat de Police où 
        il a recueilli des renseignements.
 
 Si nous nous sommes permis de porter le fait à 
        la connaissance du Conseil municipal, c'est parce que nous avons déjà 
        fait une petite enquête. Il en ressort que c'est l'agent qui a tort 
        et a tiré sans aucune raison sur ce concitoyen. Me Rime, 1er Adjoint, ffons de Maire. - 
 Cette parenthèse étant fermée, si vous n'avez pas 
        d'autre observation à formuler, le rapport est adopté.
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