| Augmenter, dans une mesure suffisante, 
        la masse des produits agricoles et manufacturés indispensables 
        à sa subsistance, tel est le problème posé par l'accroissement 
        rapide de la population de l'Algérie. S''il paraît exclu que la 
        production de, ce pays puisse jamais couvrir intégralement sa consommation, 
        il n'én est pas moins possible de réduire sensiblement l'écart 
        entre l'une et l'autre par une industrialisation rationnelle du pays, 
        grâce à l'aide des forces motrices fournies par l'énergie 
        électrique. C'est dans ce but qu'a été établi 
        le plan d'électrification de l'Algérie dont une partie a 
        déjà été réalisée.
 Sans nous arrêter au détail des prévisions d'ordre 
        technique, bornons-nous à noter que la production de l'énergie 
        électrique a été calculée de manière 
        que puisse en être doublée tous les io ans la consommation 
        moyenne, selon une échelle déjà appliquée 
        en France et en Grande-Bretagne.
 
 D'une manière générale, l'électricité 
        est produite soit par des usines thermiques consommant du charbon ou des 
        combustibles liquides, soit par des usines hydroélectriques utilisant 
        des chutes d'eau.
 
 Pays pauvre en combustibles solides et liquides, l'Algérie dont 
        la production d'énergie électrique est assurée actuellement 
        aux 3;i4 par des centrales thermiques ne peut grossir sans inconvénient 
        le volume des importations par l'achat de charbon étranger ou français.
 
 Il y a donc pour elle nécessité de recourir le plus possible 
        aux usines hydroélectriques pour la production de ses forces motrices.
 
 L'équipement hydro-électrique, qui présente d'autre 
        part le double intérêt d'un prix de revient bien moins élevé 
        et d'un entretien plus facile, pourra être légué intact 
        aux générations futures alors qu'il n'en est pas de même 
        de l'équipement thermique, dont le périodique renouvellement 
        demeure onéreux.
 
        
          |  ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 
              EN MILLIONS DE K.W.H. |  En 1938, l'énergie électrique était fournie à 
        l'Algérie par sept centrales à vapeur (248 millions de KWH), 
        tandis que des centrales hydrauliques, non régularisées 
        et au fil de l'eau produisaient en moyenne 4o millions de KWH.
 
 Les centrales thermiques les plus récentes datent de 1932 mais 
        leur matériel est ancien et passablement usé faute d'avoir 
        pu être réparé ou. remplacé au cours des six 
        années de guerre. Le plan d'électrification prévoit 
        le déclassement de certaines de ces usines notamment celle de Mers-el-Kebir 
        et de Gambetta qui seront remplacées par une centrale moderne à 
        Oran, ainsi que l'agrandissement et la modernisation de celle de Bône. 
        Actuellement l'ensemble des centrales thermiques produit 259 millions 
        de KWH. Les ressources hydrauliques de l'Algérie dont il a été 
        décidé de pousser au maximum l'exploitation sont considérables 
        et atteignent plusieurs milliards de m3 par an, malheureusement ces eaux 
        non régularisées sont difficilement régularisables. 
        C'est là tout le problème de la construction des barrages 
        domptant les eaux capricieuses des oueds au profit de l'agriculture et 
        de l'industrialisation.
 
 L'Algérie, qui est entrée dans le domaine des réalisations, 
        a terminé l'équipement de certaines usines plantées 
        au pied des barrages d'irrigation, à savoir celles du Ghrib (production 
        annuelle : 10 millions de KWH), celle provisoire de l'oued Agrioun (prod. 
        annuelle : 20 millions de KWH), de Boghni 
        aval (prod. annuelle : 9,5 millions de KWH) du Hamiz (prod. annuelle : 
        2,5 millions de KWH) et poursuit les ;travaux de constructions à 
        Perrégaux, 
        Béni-Bandel, Bakhadda, Bou Hanifia, Maillot aval, Michelet, 
        l'oued Agrioun (usine définitive), l'oued Djendjen, Aïn-Témouchent, 
        Zardezas, l'oued Ksob, Chabet Saïad.
 
         
          |  Centrale de Beni Bahdel |  Centrale électrique 
              de Perregaux |  L'ensemble de ces travaux portera à 550 millions 
        de KWH en 1950, la production d'énergie électrique de l'Algérie.
 Dès maintenant après six années de guerre, l'Algérie 
        se trouve dotée d'un potentiel électrique très supérieur 
        à celui de 1939. Premières réalisations heureuses 
        d'un vaste programme matériel à travers lequel se révèle 
        un but profondément humain : le relèvement des conditions 
        d'existence d'une population jeune et en voie d'évolution.
 
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