| AUX ÉCHOS D'ALGER ÉDITORIAL 
      DE JANVIER 1992 NUMÉRO 36 Le résultat du premier tour des élections 
        en Algérie fait entrevoir à "nos compatriotes métropolitains" 
        le danger contre lequel nous nous sommes efforcés de les mettre 
        en garde.Un certain grand homme (pour nous simplement par sa taille) avait préféré 
        l'abandon de l'Algérie à l'installation d'un burnous sur 
        les bancs de l'Assemblée!
 Certains comiques ont grimé les efforts de tout un peuple désespéré 
        par cet abandon en disant: "Vous avez voulu l'Algérie française, 
        eh bien vous aurez la France algérienne !" en compensation, 
        pour nous consoler.., et les Algériens de rétorquer "et 
        cette fois, il n'y aura pas Charles Martel pour nous arrêter à 
        Poitiers "
 C'était il y a trente ans... Etait-ce une prédiction ? Ou 
        simplement l'histoire ? Ou simplement les accords d'Evian ?
 L'avenir n'a pas été long à nous préciser 
        la "chose". Une fois de plus, ce sont les autres qui ont confirmé 
        la page d'histoire de France : dans peu de temps, ces gens qui ne voulaient 
        pas de la France, vont siéger à l'Assemblée et remettre 
        nos lois en question ; cet avenir sera moins long, puisqu'ils participent 
        déjà dans de nombreuses assemblées et avec la montée 
        de l'intégrisme là-bas, mais aussi ici, les 400 candidats 
        présentés par "France plus" aux prochaines élections 
        de mars 1992, et les lois faites pour eux.., tout laisse présager 
        que le burnous sera porté en haut lieu!
 N'a-t-on pas entendu ces jours-ci, un homme du gouvernement annoncer que 
        la France devra accepter les Algériens refusant le pouvoir islamiste 
        ? Le ministre de l'intégration n'aura pas de gros problèmes 
        à '"intégrer'~ puisque le gouvernement le veut. Alors 
        que nous Français, avons été rejetés et sommes 
        encore mal acceptés...
 Peut-être allons-nous être accusé de ce grave problème 
        actuel ? Le "Figaro" du 30 décembre 1991 écrivait 
        dans un article relatant les relations franco-algériennes et ayant 
        pour titre " Trente ans de coopération conflictuelle et chaotique 
        : la géographie, l'histoire, la culture se conjuguent néanmoins 
        pour maintenir les liens forts entre Paris et Alger...": mais les 
        événements et les passions allaient bientôt jeter 
        à terre l'échafaudage mis en place à Evian. Affolés, 
        un million d'Européens quittent en catastrophe, au début 
        de l'été 1962, l'Algérie, qu'ils privent ainsi d'une 
        part essentielle de ses forces vives. Cette même année, 22000 
        domaines abandonnés par eux sont transformés en coopératives 
        ou en domaines autogérés, prélude à la socialisation 
        à outrance dans laquelle l'Algérie va désormais s'engager.
 Il faut lire aussi dans ce même article :"dès 1961, 
        dans une note destinée à Georges Pompidou et à Bruno 
        de Leusse, qu'il avait chargés de négocier avec le FLN algérien, 
        le général de Gaulle avait déjà souligné 
        : le terme d'indépendance nous est indifférent, il ne signifie 
        pas grand chose, excepté pour la propagande. Aucun état 
        n'est indépendant, car il est toujours en réalité, 
        plus ou moins lié à d'autres. La question est de savoir 
        avec qui il est lié ".
 Maintenant nous savons... Mais puisque nous privions l'Algérie 
        de nos forces vives, que prévoyaient les accords d'Evian, pour 
        nous, Pieds-Noirs et Harkis : les assassinats, le joug du FLN, la valise 
        ou le cercueil ? Que prévoyaient les accords d'Evian pour nos "disparus 
        en Algérie " nos cimetières... Ces forces vives ont 
        été des forces oubliées.
 Il est vrai qu'un million de Français nés de l'autre côté 
        de la Méditerranée ne fait pas le poids avec les bénéficiaires 
        de toutes les aides sociales, aussi les "disparus en Algérie 
        mais y a-t-il eu des disparus ? Les gouvernements qui se sont succédés 
        n'ont jamais voulu ouvrir ce dossier.
 Et les cimetières ? Roland Dumas a écrit: " plutôt 
        que de pleurer sur l'état actuel de leurs cimetières, les 
        Pieds-Noirs auraient dû s'en préoccuper plus tôt en 
        se rendant sur place ! " Ici, l'on demande des mosquées, des 
        "carrés musulmans" dans les cimetières, etc, etc... 
        Tout se bouscule dans nos têtes.
 La seule chose à retenir est: " le mot INDEPENDANCE ne signifie 
        pas grand chose" 
 sinon qu'un million de Français a 
        été déraciné, alors qu'il n'aurait pas dû 
        l'être, s'ils étaient restés chez eux ( les imbéciles 
        !) En fait nous aurions dû rester là-bas pour éviter 
        l'actuel chaos de la France. Depuis plus de trente ans, nous nous battons 
        en espérant des jours meilleurs et surtout une réhabilitation 
        morale totale.
 En ce début d'année 1992, nous ne sommes pas encore en mesure 
        de vous présenter cela, malheureusement, mais comme le veut la 
        tradition, je suis heureuse de vous souhaiter des choses agréables 
        pour cette année qui vient de commencer, pour vous tous fidèles 
        "Enfants de l'Algérois et Amis" et toutes vos familles 
        qui nous encouragez à poursuivre. Notre courage à tous, 
        permettra à l'histoire de prendre le pas sur la prédiction 
        et les accords d'Evian.
 Bonne et heureuse année.
 Francette MENDOSA
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