| L'industrialisation 
        : un impératif -------L'industrialisation 
        de l'ALGÉRIE s' impose comme une nécessité rigoureuse 
        et vitale. En effet, elle doit, jointe à des efforts parallèles 
        dans le secteur agricole, permettre d'apporter une solution aux problèmes 
        les plus urgents qui se posent en ALGÉRIE- Fournir à tous de l'emploi, en dépit d'un essor 
        démographique galopant : la population de l' ALGÉRIE s'est 
        en effet accrue de 280 000 unités pour la seule année 1955, 
        soit à un taux d'accroissement de 2,6 %, un 
        des plus forts du monde ;
 - Élever le niveau de vie des populations en créant 
        des sources nouvelles de richesse. En effet, la transformation sur place 
        des produits élève plus le revenu national que l'exportation 
        des matières brutes ;
 - Équilibrer la balance commerciale algérienne dont 
        le déficit va sans cesse en s'accroissant (63,8 milliards en 1953; 
        78,2 milliards en 1954; 83 milliards en 1955). En effet, en diversifiant 
        la production, l'industrie contribuerait à donner ou pays plus 
        de stabilité économique et à conférer à 
        son budget des bases plus larges. L'aide budgétaire de la métropole 
        pourrait ainsi être reportée sur d'autres secteurs.
 -------D'autre 
        part, la dernière guerre mondiale, en coupant l'ALGÉRIE 
        de ses sources habituelles d'approvisionnement, à fait apparaître 
        la nécessité pour ce territoire de s' industrialiser rapidement.
 Obstacles à l'industrialisation -------On pourra 
        se demander pourquoi, en dépit de l'existence de ces impératifs, 
        l'ALGÉRIE a tant tardé à s'industrialiser. En effet, 
        si l'on excepte l'exploitation minière qui, entreprise très 
        tôt, n'a pas tardé à jouer un rôle important 
        dans la mise en valeur du pays, en 1940encore, les possibilités industrielles de l'ALGÉRIE se limitaient 
        à des secteurs bien déterminés où elles répondaient 
        à des besoins spécifiques, assurant la mise en oeuvre des 
        matières premières locales, l'entretien des machines ou, 
        très souvent, se bornant à fournir des produits façonnés 
        sur demande.
 -------Outre 
        que l'industrialisation s'est heurtée à de nombreux obstacles 
        naturels, l'ALGÉRIE étant un pays à vocation agricole, 
        tout l'effort de mise en valeur a tendu à développer une 
        agriculture qui devait être créée de toutes pièces. 
        Par suite, on ne pouvait, dès l'origine, projeter d'amener ce territoire 
        qui avait à combler un immense retard dans tous les domaines, au 
        niveau de développement industriel des pays modernes dont la révolution 
        industrielle s' amorçait dès 1850.
 -------Enfin 
        et surtout, l'industrialisation a rencontré des difficultés 
        considérables dont certaines apparaissent dans tous les pays sous-développés, 
        les autres étant propres à l'ALGÉRIE :
 -------pauvreté 
        des sources  d'énergie et cherté 
        de l'énergie : l'Algérie ne disposait 
        pas des quantités d'énergie (charbon, ressources hydro-électriques, 
        etc.) propres à couvrir ses besoins. De plus transportée 
        sur de longues distances des lieux de production aux lieux de consommation, 
        ce qui en accroît le prix, supérieur à celui de la 
        métropole ;
 -------Insuffisance 
        ou éloignement des matières premières. 
        L'ALGÉRIE, qui dispose de matières premières en quantités 
        appréciables est défavorisée cependant par les distances 
        considérables qui séparent les lieux de production des côtes 
        (fer de l'Ouenza,phosphates du Kouif , par exemple) ou par l'insuffisance 
        de certaines matières premières (ex. : textiles). D'autre 
        part, comme pour l'énergie, les transports sur de longues distances 
        qu'exige l'étendue du territoire, élèvent les prix 
        de revient;
 -------Concurrence 
        des industries métropolitaines et étrangères. 
        Étant donné le handicap considérable qu' elles ont 
        à combler, les industries implantées en ALGÉRIE ont 
        peine à affronter la concurrence des industries métropolitaines 
        et étrangères, pourvues d'une main oeuvre exercée, 
        de capitaux importants, d'énergie à meilleur marché 
        et d'une infrastructure économique et sociale plus solide ;
 -------État 
        de sous-industrialisation : l'industrialisation, 
        on le sait, est un "phénomène cumulatif" , c'est-à-dire 
        qui croit proportionnellement à lui-même, l'industrie attirant 
        l'industrie et, inversement, la sous-industrialisation étant cause 
        de sous-industrialisation. Conséquences de cet état : le 
        problème des fournisseurs: les matières premières 
        et le matériel ne pouvant être trouvés sur place, 
        doivent être importés àgrands frais; le problème 
        du coût du crédit; le problème des débouchés, 
        soulevé par l'étroitesse du marché intérieur 
        ; le problème enfin de l'infrastructure (équipement économique 
        et social) qui doit être résolu parallèlement.
 -------- L'absence 
        d'une réserve de main-d'oeuvre exercée , conséquence 
        aussi de l'état de sous-industrialisation, impose le recours à 
        des techniciens venant de la métropole, ce qui accroît les 
        charges des entreprises et pose de façon urgente le problème 
        de la formation technique de la main-d'uvre locale;
 -------La 
        répugnance des capitaux à s'investir pour toutes les raisons 
        précédemment énumérées qui déterminent 
        des prix de revient élevés.
 -------Ainsi 
        voit-on que le problème de l'industrialisation de l'ALGÉRIE 
        se présentait sous la forme d'un cercle vicieux : la sous-industrialisation 
        constituant le principal obstacle à l'industrialisation ; ce cercle, 
        seule l'intervention de l'État pouvait le briser en accordant aux 
        industries nouvelles des avantages et des protections capables de leur 
        permettre, de surmonter les difficultés que rencontrait leur installation.
 -------Tel 
        est le sens du plan d'industrialisation de l'ALGÉRIE, qui a été 
        institué en 1946, après différentes tentatives plus 
        ou moins heureuses pour installer des industries de remplacement pendant 
        les années de guerre. Il devait, en effet, permettre d'apporter 
        un commencement : de solution aux problèmes surgis de la rencontre 
        d'impératifs toujours plus urgents et d'obstacles toujours aussi 
        considérables.
 Plan d'industrialisation -----Il ne e agit 
        pas de planification au sens où l'entend une économie dirigiste. 
        Une telle politique doit, en effet, ,pour être efficace, substituer 
        dans une large mesure l'intervention des Pouvoirs publics à l'initiative 
        privée ; l'ALGÉRIE qui participe à un système 
        d'économie libérale ne pouvait s'accommoder d'une économie 
        étatisée.-----Le plan 
        d'industrialisation a pour but d'encourager, l'implantation ou l'extension 
        des industries les plus conformes à l'intérêt général 
        en fournissant aux entreprises privées les moyens d'affronter les 
        problèmes de première installation et de fonctionnement.
 -----Au même 
        titre que la planification autoritaire, une politique qui tendrait à 
        une autarcie totale ou partielle doit être également écartée 
        puisque la symbiose économique avec la FRANCE présente pour 
        l'ALGÉRIE infiniment plus d'avantages que d'inconvénients. 
        L'objectif du plan est donc de compenser le handicap, que la compétition 
        avec les industries métropolitaines imposerait aux industries algériennes 
        naissantes.
 
 Mesures prévues.
 -----Outre 
        les 4 mesures d'ordre fiscal (dégrèvements abattements, 
        etc.) l'agrément au plan d'industrialisation, comporte, le cas 
        échéant, des mesures d'ordre financier : garantie de l'ALGÉRIE 
        pour les emprunts à long terme d'équipement, de modernisation 
        ou de commercialisation de productions, conventions avec des établissements 
        de crédit spécialisés, bonification des taux d'intérêt 
        ,etc.Il ne peut y avoir de création d'industries en dehors de l'initiative 
        privée. Le processus est alors le suivant : les projets de création 
        d'industrie, une fois déposés, seront "agréés 
        au plan" après étude minutieuse par une Commission 
        spéciale, s'ils satisfont à certaines conditions : le fabrication 
        envisagée doit répondre aux besoins du marché intérieur, 
        sans entrer en concurrence avec les industries algériennes déjà 
        existantes, ou être susceptible d'exportations et assurée 
        de larges débouchés ; le projet doit offrir un minimum de 
        garanties de viabilité; les promoteurs doivent consentir aux Pouvoirs 
        publics un certain droit de regard sur les conditions de gestion tant 
        que durera l'agrément, etc. Enfin, priorité est accordée 
        aux projets d'industries susceptibles d'employer une main-d'oeuvre importante.
 -----L'agrément 
        consiste donc àassurer le bénéfice des mesures d'aide 
        en tout ou partie, suivant l'importance et l'intérêt de l'entreprise, 
        et pour une durée déterminée au-delà de laquelle 
        l'entreprise doit avoir atteint un équilibre suffisant pour assurer 
        seule son fonctionnement. L'agrément 
        peut être retiré si une mauvaise gestion de l'entreprise 
        est constatée. L'intervention des Pouvoirs publics ne se manifeste 
        pas autrement.
 
 Résultats.
 -----L'intérêt 
        et l'utilité de ce plan ont été prouvés par 
        les résultats. Pour les seuls établissements agréés 
        qui étaient en 1955 au nombre de 130 et groupaient des activités 
        évoluées - toutes les industries nouvelles ne sont d'ailleurs 
        pas agréées au plan - les investissements réalisés 
        de 1946 à 1954, sont de l' ordre d'une vingtaine de milliards et 
        la masse de salaires et avantages sociaux divers distribués par 
        eux seuls, atteint annuellement cinq milliards de francs. Il est à 
        souligner que la création d'une usine nouvelle agréée 
        ou non entraîne toujours, soit la création d'industries ou 
        d'ateliers annexes, soit le développement de certains secteurs 
        dans les usines déjà existantes, ainsi qu'un redoublement 
        d'activité dans de nombreuses branches. Ces répercussions 
        sont difficilement chiffrables et n'entrent pas dans les indications d'investissements, 
        salaires, et avantages qui précédent.
 Enseignement professionnel 
        et recherche, scientifique appliquée -----L'industrialisation 
        de l'ALGÉRIE imposait la nécessité de procurer très 
        rapidement du personnel de maîtrise et d'encadrement et les Pouvoirs 
        publics ont travaillé à créer de nombreuses écoles 
        techniques et professionnelles, tout en assurants la formation accélérée 
        d'une importante main- uvre qualifiée. Ainsi depuis deux 
        ans, une École d'Essai l'institut Industriel de MAISON-CARREE, 
        délivre le diplôme d'ingénieur des Travaux publics.-----Dans 
        le domaine de la recherche scientifique appliquée, l'ALGÉRIE 
        a favorisé et aidé une série d'expérimentations 
        visant à déterminer les possibilités naturelles ou 
        à répondre à des besoins primordiaux. Le service 
        de l'Hydraulique a entrepris des expériences sur la pluie provoquée. 
        Dans un laboratoire de l'École nationale d'Agriculture de MAISON-CARREE, 
        un appareillage de production de gaz de fumier a été mis 
        au point.
 -----L'utilisation 
        de l'énergie solaire ne pouvait manquer de susciter, un grand intérêt 
        dans un pays où les sites favorables sont nombreux. Un héliodyne 
        de 50 kW, miroir parabolique de 8 mètres d'ouverture, a été 
        construit et mis en place ,dans l'enceinte de l'Observatoire de la Bouzaréa. 
        On y expérimente la synthèse de l'oxyde azotique et la fusion 
        des matières ultra-réfractaires. Ces recherches sont animées 
        et suivies par le Conseil Supérieur de la Recherche Scientifique 
        appliquée d'ALGÉRIE.
 -----Riche 
        en minerais de fer mais dépourvue de sidérurgie, l'ALGÉRIE 
        a entrepris depuis quelques années la mise au point industrielle 
        d'un procédé de réduction des minerais et notamment 
        des carbonates par l'action de gaz réducteurs. Elle s'est associée 
        à cette fin avec l'Office national industriel de l'Azote et une 
        société minière locale. La chimie des eaux, science 
        expérimentale toute récente, donne également lieu 
        à des recherches, notamment en vue du dessalement qui permettraient 
        d'utiliser les nappes de chotts.
 Situation de l'industrie 
        algérienne -------La part du 
        secteur industriel dans le revenu global intérieur brut d'ALGERIE 
        se situe aux environs de 32 % ; l'ALGÉRIE possède un éventail 
        de productions industrielles qui croissent chaque année en volume 
        et en nombre, et qui ont été orientées de façon 
        à satisfaire les besoins les plus impérieux du marché 
        intérieur ou à transformer sur place des produits et matières 
        premières qui étaient auparavant exportés à 
        l'état brut.-------Les 
        activités dont l'essor a été le plus sensible sont, 
        dans l'ordre, la transformation des métaux, la production des métaux, 
        les papiers et cartons, les industries chimiques et parachimiques, l'industrie 
        des corps gras et de la savonnerie, enfin la fabrication des matériaux 
        de construction.
 -------Mais 
        cet effort d'équipement industriel n'aurait pas été 
        possible sans une politique d'accroissement des ressources énergétiques, 
        que les Pouvoirs publics ont menée à un rythme accéléré.
 -------Ce 
        programme, qui reposait sur un véritable acte de foi, puisque les 
        possibilités d'industrialisation de l'ALGÉRIEétaient 
        à cette époque très controversées, a porté 
        aujourd'hui ses fruits : non seulement il a permis, de doter l'ALGÉRIE 
        d'un équipement industriel rentable, mais encore il lui ouvre des 
        perspectives inestimables en vue de l'exploitation des immenses ressources 
        sahariennes.
 -------Voici 
        comparés, sur la base 100 de 1950, les indices généraux 
        de la production industrielle de 1951 à 1955 où apparaît 
        clairement la croissance récente de la jeune industrie algérienne 
        :
 
 
         
          |  | 1951 | 1952 | 1953 | 1954 | 1955 | 1956 |   
          | Indice général sans le 
            bâtiment | 116,8 | 119,7 | 122,3 | 133,2 | 146,9 | 140,6 |   
          | Indice du bâtiment et des travaux 
            publics | 109 | 108,2 | 109,5 | 115,1 | I17,1 | 120,4 |   
          | Indice général avec bâtiment 
            1 | 113,6 | 114,9 | 116,9 | 125,8 | 134,8 | 132,3 |  -------Parmi les 
        créations projetées, il en est de considérables. 
        On peut signaler deux usines de fabrication de postes de radiophonie émetteurs-récepteurs 
        et de pièces détachées de matériel radio; 
        une chaîne de montage de châssis-cabines et de camions automobiles 
        lourds; une, usine de machines à tricoter individuelles ; une fabrique, 
        d'articles industriels en caoutchouc ; une autre, très importante, 
        d'articles à base de matières plastiques; une fabrique de 
        sucre de betterave ; une usine de lingots de bronze, pour n'en citer que 
        quelques-unes; de nombreuses usines, dans le domaine des industries chimiques, 
        des matériaux de construction, du tissage, de la papeterie, etc., 
        également importantes, sont aussi en voie de s'installer. Les différents 
        secteurs Métallurgie, mécanique 
        et électricité.-------Outre quelques ateliers de pièces 
        moulées en fonte, I'ALGERIE possède deux installations sidérurgiques 
        d'inégale importance : une batterie de fours Martin et des laminoirs 
        dans la région d'ORAN, qui produit annuellement 20 000 t environ 
        de laminés par utilisation de ferrailles locales et un convertisseur 
        à ALGER.
 -------Le 
        tréfilage des métaux non ferreux, cuivre et aluminium 
        notamment, est assuré dans les environs d'ALGER par une importante 
        usine qui alimente deux câbleries et satisfait l'ensemble des besoins 
        de l'ALGÉRIE en fils et câbles pour courants forts et faibles.
 -------L'industrie 
        du fer-blanc dispose, dans les environs d'ALGER, de puissantes 
        chaînes de fabrication qui satisfont très largement les besoins 
        des conserveurs.
 -------Des industries 
        nouvelles, spécialisées dans la fabrication de radiateurs, 
        accumulateurs au plomb, ressorts de toute nuance, ont été 
        créées dans le cadre du Plan d'industrialisation, et depuis 
        la fin de 1956, un premier élément de chaîne de montage 
        de camions automobiles a été mis en place dans les environs 
        d'ALGER.
 -------Dans 
        le domaine radioélectrique, l'Algérie dispose d'une 
        industrie et de laboratoires capables de fabriquer et de contrôler 
        certaines séries de postes émetteurs, récepteurs 
        et d'en assurer la maintenance.
 -------Dans le domaine 
        ferroviaire, l'ALGÉRIE dispose, près de BONE, d'un 
        important atelier de montage de wagons, qui assure, en outre, la réfection 
        des gros moteurs Diesel et à explosion.
 -------Des insuffisance flagrantes subsistent 
        néanmoins, que le Plan d'industrialisation s'efforcera de combler.
 
 Industries chimiques et connexes.
 -------Les plus anciennes industries de ce 
        type se sont consacrées à la transformation de matières 
        premières du pays : l'exemple le plus caractéristique en 
        est la fabrication des engrais phosphatés au départ de phosphates 
        naturels transformés en phosphates solubles par l'action de l'acide 
        sulfurique, lui-même produit à partir de pyrite de fer dont 
        il existe un gisement dans la région de PHILIPPEVILLE. ,
 -------Les besoins de la viticulture et des 
        cultures vivrières en produits antiparasites ont conduit à 
        l'installation de trois raffineries de soufre et d'un atelier de produits 
        anticryptogamiques ; ces unités utilisent des soufres bruts importés.
 -------La création, aux environs d'ALGER, 
        d'une papeterie utilisant l'alfa et la paille s'est accompagnée 
        de celle d'une usine connexe de soude et de chlore, par électrolyse, 
        qui fournit en outre de l'hypochlorite et des produits lessiviels.
 -------Trois ateliers répartis sur 
        le territoire procèdent à l'encartouchage des explosifs, 
        nitrates et chlorates nécessaires aux Mines et aux Travaux publics 
        et à la fabrication des cordeaux détonants et des mèches.
 -------Deux usines très rationnellement 
        équipées ont été implantées dans le 
        département d'ORAN pour traiter les argiles smectiques et le kieselguhr 
        des carrières locales. Les terres activées et les produits 
        filtrants qu'elles fabriquent servent au raffinage des huiles minérales 
        végétales ou bien sont utilisées dans l'industrie 
        des antibiotiques. Elles entrent pour une part très importante 
        dans l'activité d'exportation. Dans le domaine du caoutchouc industriel, 
        une usine en voie de modernisation et d'extension fournit déjà 
        toute la gomme des tuyaux et pièces moulées communément 
        employés.
 -------Quelques usines bien équipées 
        produisent tous les types de peintures et de vernis synthétiques 
        courants, des mastics, des encres d'imprimerie et des rouleaux encreurs: 
        -------Une usine située près 
        d'ALGER satisfait enfin, par sa production d'allumettes cire et bois, 
        la totalité des besoins du pays et exporte même sur les territoires 
        voisins. On note, parmi les créations les plus récentes, 
        une importante usine d'antibiotiques et un atelier d'extraction et de 
        conditionnement des alcaloïdes dans les environs d'ALGER. Les besoins 
        de l'agriculture en engrais azotés ont conduit à l'élaboration 
        de plusieurs projets de fabrication d'ammoniaque ou d'acide azotique.
 Matériaux de construction.-------C'est dans ce domaine que, dès 
        la mise en train du plan d'industrialisation, les investissements les 
        plus productifs ont été réalisés.
 -------Matériaux pauvres, les ciments 
        artificiels supportent des charges relativement élevées 
        de fret à l'importation. C'est la marge de prix que ces frets représentent 
        et aussi le fait que l'Algérie est riche en calcaires et argiles, 
        qui ont provoqué, en 1949, la création d'une très 
        belle cimenterie à SAINT-LUCIEN, dans l'Oranais, et la modernisation 
        et l'extension de celle qui existait déjà à ALGER.
 -------Actuellement, les besoins globaux 
        du pays en liants hydrauliques sont satisfaits par ces deux usines et 
        quelques autres unités secondaires bien équipées.
 -------Les matériaux préfabriqués 
        ont connu un réel succès : deux usines d'amiante-ciment, 
        l'une dans l'Oranais et l'autre dans l'Algérois, fabriquent des 
        plaques de couverture et des tuyaux pour l'irrigation.
 -------La céramique occupe une série 
        d'usines produisant une gamme très variée de briques et 
        de tuiles. L'industrie des carreaux de ciment comprimé est également 
        très active.
 -------L'industrie du béton armé, 
        dans sa forme la plus moderne telle que la précontrainte du béton, 
        a fait naître des usines puissantes dans l'intérieur du pays, 
        à l'occasion de créations de périmètres d'irrigation 
        et de constructions de grandes conduites d'adduction d'eau, pour satisfaire 
        aux besoins en pylônes divers pour lignes électriques aériennes, 
        et enfin pour l'équipement des grands barrages- réservoirs.
 -------Un petit atelier de briques réfractaires 
        a été créé près d'ORAN, premier chaînon 
        d'une industrie sidérurgique; Il ne suffit que partiellement aux 
        besoins des foyers industriels.
 -------L'ALGERIE dispose d'une très 
        belle carrière de marbre blanc, celle de Filfila et de diverses 
        ressources en onyx. Cette industrie, complétée par quelques 
        ateliers de sciage, doit être largement utilisée pour les 
        programmes de construction divers qui modifient si heureusement et si 
        rapidement l'aspect des grandes villes algériennes.
 TEXTILES et CUIRS
 -------L'ALGÉRIE, si l'on excepte 
        les produits de l'artisanat traditionnel (tapis, tissus), doit recourir 
        largement à l'importation en ce qui concerne la laine, le coton 
        et les cuirs forts. ORAN et TLEMCEN qui réunissaient toutes les 
        conditions favorables pour accueillir, des usines de filature, tissage, 
        conditionnement et apprêt des tissus de laine, avaient réussi 
        à trouver des débouchés réguliers lorsqu'en 
        1955, la fermeture de la Manufacture des Textiles Oranais à TLEMCEN, 
        à la suite d'une concurrence extérieure très sévère 
        et en dépit de l'appui fourni par les marchés des administrations 
        civiles et militaires, a fortement fait baisser la production.
 -------Il reste actuellement, près 
        d'ALGER, une usine très moderne de filature et de tissage de coton. 
        En raison des prix et aussi de la modicité de la production locale, 
        cette usine, travaille des cotons importés. Elle vise surtout a 
        satisfaire les besoins militaires et administratifs, mais fournit aussi 
        au secteur civil une gamme de plus en plus étendue de tissus légers. 
        Elle dispose en annexe d'une teinturerie qui peut travailler à 
        façon, en sus du traitement de ses propres tissus.
 -------En dépit de quelques réalisations 
        récentes, un effort important est encore à accomplir dons 
        le domaine de la préparation des cuirs en tannerie et dans celui 
        de la confection.
 
 Industries alimentaires, Minoteries.
 -------Orientées, aussi bien vers 
        la farine que vers la semoule, les 60 minoteries installées en 
        ALGÉRIE suffisent à ses besoins et permettent l'exportation 
        de semoule. En outre, les usines de pâtes alimentaires ont une capacité 
        de 300000 q , ce qui leur laisse une marge appréciable d'exportation.
 -------Des biscuiteries industrielles et 
        modernes se sont installées pour répondre à la demande 
        du marché algérien ; elles doivent aussi permettre une exportation.
 
 Jus de fruits.
 -------Alimentée par une matière 
        première d'excellente qualité, une industrie des jus de 
        fruits de type très moderne, a connu un essor considérable 
        à mesure que se perfectionnaient les techniques de fabrication 
        et de conservation. Avec ou sans extraits d'huiles essentielles, les jus 
        de fruits destinés à être consommés tels quels 
        ou les extraits appelés à parfumer les "sodas " 
        font l'objet d'exportations vers l'EUROPE Centrale en particulier.
 
 Corps gras alimentaires.
 -------Très ancienne industrie algérienne, 
        puisque l'olivier, culture méditerranéenne par excellence, 
        a été jadis très répandue en ALGÉRIE 
        et reste aujourd'hui une des ressources principales de la Kabylie, l'huilerie 
        s'est modernisée dans les grandes villes en faisant appel à 
        toutes les graines exotiques, cependant que l'antique artisanat se maintenait 
        sur les lieux de production. L'ALGÉRIE triture, raffine et exporte 
        de l'huile d'olive et importe ,soit des graines, soit des huiles brutes 
        fluides ou concrètes pour les triturer, les raffiner et les livrer 
        à la consommation intérieure. Elle a acquis dans ce domaine 
        une autonomie complète et exporte une huile d'olive recherchée 
        pour sa finesse.
 -------En ce qui concerne la savonnerie, 
        industrie complémentaire de l'huilerie, la production, d'excellente 
        qualité, couvre les besoins du pays.
 
 Conserveries.
 -------Fruits, légumes, viandes, poisson, 
        sont mis en conserves avec des capacités de l'ordre de 40 000 tonnes 
        pour les fruits et légumes et 100000 tonnes pour viandes et poisson. 
        Ces produits abondants en ALGÉRIE sont susceptibles d'exportation.
 
 Verres creux.
 -------L'ALGÉRIE possède, depuis 
        1947, une verrerie très moderne, d'une capacité annuelle 
        de 12 000 t équipée pour la fabrication de verres creux 
        blancs ou colorés : bouteilles, flacons, gobeleterie, etc: Les 
        produits de cette industrie, de qualité excellente, satisfont les 
        besoins intérieurs du pays, notamment en bouteilles, et sont partiellement 
        exportés.
 -------La production demeure susceptible 
        d'extension dans diverses branches : laine de verre, verre plat, cristallerie 
        ; les matières premières sont partie d'origine locale, partie 
        importées
 
 Papiers et cartons
 -------La richesse de l'ALGÉRIE en 
        alfa a incité, en 1947, un très important groupe papetier 
        français à créer, aux environs d'ALGER, une usine 
        de fabrication de pâtes de cellulose blanche, pourvue de puissantes 
        machines à papier. La pâte est à prédominance 
        d'alfa, mais avec adjonction de paille ; le procédé de blanchiment 
        emploie la soude et le chlore gazeux qui sont fournis par un atelier
 connexe d'électrolyse de sel, lui-même produit dans une saline 
        d'ORANIE.
 -------L'usine algérienne, capable 
        d'une production annuelle de l'ordre de 18 000 t exporte à l'étranger 
        la presque totalité de sa production. Malgré les difficultés 
        du marché international, l'excellence de sa technique de fabrication 
        et la qualité de ses papiers lui permettent d'affronter heureusement 
        ta concurrence.
 -------L'industrie des papiers d'emballage 
        est assez répandue dons le pays. Elle utilise, dans des ateliers 
        petits et moyens, les vieux papiers récupérés et 
        la paille.
 -------Des études sur l'emploi possible 
        d'autres ressources, cellulosiques (lin, textile, eucalyptus) ont été,, 
        par ailleurs, entreprises.
 -------Riche en liège, I'ALGERIE a 
        vu se développer, notamment dans les régions forestières 
        productives, de nombreux ateliers de préparation de plaques et 
        des bouchonneries.
 -------Un procédé d'extraction 
        des acides gras du liège, susceptible de valoriser considérablement 
        les débris en produisant une cire et une matière plastique 
        de choix, a été en outre, mis au point.
 Tabacs.-------À l'heure actuelle, , un peu 
        plus du quart de la récolte algérienne est manufacturé 
        sur place par 45 fabriques (ALGER : 17, ORAN : 5, CONSTANTINE : 23). Compte 
        tenu des adjonctions de tabacs exotiques, les quantités manufacturées 
        s'élèvent aux alentours de 10 000 t sur lesquelles, en moyenne, 
        un peu plus de 6 500 t sont consommées en ALGÉRIE, l'excédent 
        étant exporté dans l'Union française.
 |  | Mines Minerais de fer.-------Les minerais de fer algériens 
        sont riches (50 à 60 %), peu siliceux et non phosphoreux ; ils 
        peuvent rivaliser avec ceux de SUÈDE et d'ESPAGNE et sont très 
        recherchés, en particulier par la métallurgie anglaise. 
        Le centre de production le plus important en est la mine de l'Ouenza.
 -------Freinée pendant les hostilités 
        par de multiples difficultés, la production n'a cessé de 
        croître depuis 1945, en raison de l'évolution favorable du 
        marché mondial, et surtout de la modernisation et de la mécanisation 
        méthodique des exploitations, entreprises sous l'impulsion du Service 
        des Mines. En 1953, la production a atteint 3372000 tonnes et les exportations 
        (en quasi-totalité vers l'étranger) se sont élevées 
        à plus de 14 milliards de francs, soit près du' dixième 
        du montant des exportations totales.
 -------On estime actuellement à plus 
        de 100 millions
 de tonnes les réserves de l'ALGÉRIE en minerais de fer ; 
        elles sont constituées surtout par les exploitations de l'OUENZA, 
        du ZACCAR et de BENI-SAF.
 -------De très importants efforts 
        d'équipement, qui tendent à la mécanisation des gîtes 
        et à la modernisation des installations de fours et d'embarquement 
        des minerais, ont été entrepris par les exploitants et doivent 
        être poursuivis à une cadence accélérée.
 
 
 Phosphates de chaux.-------L' Algérie fut la première 
        en AFRIQUE DU NORD à exploiter les phosphates de chaux. Par la 
        suite, elle eut à subir la concurrence des phosphates tunisiens 
        et surtout américains et marocains qui, situés à 
        proximité de la mer et généralement plus riches ont 
        une situation plus favorable.
 -------La production , qui s'est stabilisée 
        aux environs de 600 à 700000 t par an, est en partie traitée 
        sur place pour être transformée en engrais.
 -------On procède actuellement à 
        la mise au point de divers procédés d'enrichissement qui 
        permettraient aux phosphates algériens d'améliorer leur 
        position sur le marché mondial.
 -------Les gisements se trouvent dans la 
        région de TEBESSA et Suif (près de TEBESSA), le minerai 
        essentiellement destiné à la fabrication des engrais, a 
        une teneur moyenne de 65 % et subit, de ce fait, une très forte 
        concurrence de la part des minerais qui titrent 75 %
 -------Au M'zaito, on extrait du minerai 
        principalement destiné à la métallurgie et à 
        l'industrie du phosphore.
 -------Le gîte du KOUIF étant 
        en voie d'épuisement, on projette de lui substituer, dans quelques 
        années, la production du Djebel Onck qui est évaluée 
        à 500 millions de tonnes.
 -------L'équipement de cette nouvelle 
        carrière, le transport du minerai après enrichissement et 
        son placement sur le marché, font actuellement l'objet d'études 
        très poussées
 
 Autres minerais métalliques.
 -------Les mines algériennes, en raison 
        de leur importance moyenne, sont particulièrement sensibles aux 
        fluctuations des marchés internationaux. Néanmoins, la production 
        a connu un certain développement. C'est ainsi que la production, 
        en 1953, évaluée en tonnes de métal récupérable, 
        s'est élevée à 7 900 t pour les phosphates, contre 
        3 000 en 1951 et à 19 200 t pour le zinc contre 8000 en 1951.
 -------La création d'équipements 
        nouveaux, bien que tempérée par la conjoncture des prix, 
        a été étudiée et a toutes chances d'être 
        effectuée dans les plus prochaines années. Le programme 
        correspond à une augmentation globale d'environ 40 % de la production 
        actuelle.
 -------En ce qui concerne les minerais associés 
        (plomb, zinc et cuivre), grâce aux prospections du Bureau de Recherches 
        Minières d'ALGÉRIE, un gîte situé dans le massif 
        de Cavallo et qui pourrait produire 3 000 t de métal par an, est 
        sur le point d'être exploité.
 -------C'est sur la recherche minière, 
        préambule indispensable à l'exploitation industrielle de 
        gisements minéraux sélectionnés, que l'effort de 
        l'ALGÉRIE a essentiellement porté et a connu les résultats 
        les plus tangibles.
 -------A cet effet, un établissement 
        public, le Bureau de Recherches Minières d'ALGÉRIE a été 
        institué et, dans le cadre du premier plan quadriennal d'équipement 
        économique et social, a pu non seulement s'équiper excellemment 
        en moyens humains et matériels, mais encore sélectionner 
        par des prospections systématiques, le territoire algérien, 
        les zones sahariennes comprises.
 -------Son action a déjà permis 
        de mettre en valeur un certain nombre de gîtes exploitables, tels 
        que les minerais de fer de TINDOUF.
 
 Charbon.
 -------L'Algérie possède à 
        KENADZA, dans le Sud oranais, un gisement de houilles demi-grasses dont 
        l'exploitation a été confiée, en 1949, à un 
        établissement national, homologue des houillères de bassin 
        de la Métropole. L'équipement de cette mine, dont la productivité 
        normale atteint 300 000 t par an, a été très efficacement 
        réalisé depuis. Quatre descenderies mécanisées, 
        un lavoir, une station électrogène de 7 000 kW ; des bâtiments 
        pour le logement des mineurs, des services sanitaires, des ateliers pour 
        l'entretien du matériel en constituent l'essentiel. Au surplus, 
        des recherches systématiques de nouveaux gîtes de charbon 
        ont été entreprises et poursuivies. Elles viennent de permettre 
        la mise en exploitation industrielle d'une nouvelle couche à 70 
        km. environ de KENADZA, qui produit dès à présent 
        200 t/j de charbon gras cokéfiable. La réserve reconnue 
        du bassin est actuellement évaluée à 20 millions 
        de tonnes. Mais, cette mine se trouve à 600 km du port le plus 
        proche, NEMOURS, auquel elle est reliée par voie ferrée 
        normale ; la distance moyenne que ces produits ont à parcourir 
        pour atteindre la clientèle algérienne est, par voie ferrée, 
        de l'ordre de 1000 km.
 -------Le transport impose donc une charge 
        très lourde qui, s'ajoutant à un prix de revient d'extraction 
        équivalent à la moyenne métropolitaine, rend les 
        charbons du Sud oranais difficilement compétitifs, étant 
        donné les prix actuels des charbons concurrents importés.
 -------Cette mine occupe présentement 
        4000 ouvriers autochtones, encadrés par quelques mineurs spécialisés 
        qui ont su leur donner une bonne qualification professionnelle. La masse 
        globale des salaires distribués dons cette région steppique 
        atteint ainsi un milliard par an et joue un rôle essentiel dans 
        son économie naissante.
 -------L'équipement selon les normes 
        les plus modernes d'un bassin houiller lointain et à couches minces, 
        constitue une remarquable réussite technique.
 -------Le charbon industriel produit fournit 
        le complémentaire aux charbons maigres du bassin marocain de DJERADA. 
        Ensemble, ils assurent dès maintenant un avenir réel aux 
        projets de valorisation des matières premières de cette 
        région riche en mines métalliques et en gîtes de fer 
        et apte, par sa position géographique, à l'implantation 
        d'industries de sécurité.
 
 Le pétrole
 -------Dès l'année 1951, le 
        Service des Recherches Minières a entrepris en ALGÉRIE le 
        relevé méthodique des indices d'hydrocarbures et mis au 
        point un programme d'investigations géologiques ; aussitôt 
        après la fin des hostilités, en 1945, un organisme d'État, 
        le Bureau de Recherches de Pétrole, a été créé 
        en vue de mettre en uvre un programme général de recherches 
        en FRANCE, en A.F.N. et dans l'Union française.
 -------En novembre 1946, une société 
        était à son tour créée pour prendre la suite 
        de ces travaux : la Société Nationale de Recherches et d'Exploitations 
        de Pétroles en ALGÉRIE (SNREPAL) dont le capital fut réparti 
        par moitié entre l'ALGÉRIE et le Bureau de Recherches de 
        Pétrole. Cette société d'État se proposait 
        essentiellement de donner une impulsion aux recherches pétrolières 
        en éveillant, par son exemple, l'attention des sociétés 
        privées sur l'intérêt de la prospection dans les régions 
        sahariennes.
 -------Cet objectif fut atteint au-delà 
        de toute espérance, et une intense compétition s'est développée 
        tant en ALGÉRIE du Nord que dans les régions les plus désertiques 
        du SAHARA, entre les plus importants groupes industriels qui sont successivement 
        intervenus sous contrôle du Gouvernement.
 -------L'état actuel de ces travaux 
        est le suivant:
 --------La seule ressource en pétrole, 
        brut exploitée est actuellement celle du gisement de l'Oued-Gueterini 
        près d'Aumale (dép.. d'ALGER) découvert et exploité 
        par la Société des Pétroles d'AUMALE (filiale de 
        la SNREPAL). Sa production est passée de 243 t en 1949 à 
        75 000 t en 1954 pour tomber à 57 350 t en 1955. On doit s'attendre 
        à une décroissance régulière de la production 
        de ce champ très limité et très disloqué par 
        les plissements de l'Atlas.
 --------L'activité de forage de la 
        SN REPAL s'est portée d'abord tout naturellement sur les zones 
        les plus rapprochées de la côte. Après 60 000 mètres 
        de forages, aucune production commerciale n'a pu être décelée 
        dans le Chéliff. Le problème de la localisation du pétrole 
        ne peut cependant être considéré comme définitivement 
        résolu dans cette zone.
 --------En second lieu, le pétrole 
        a été rencontré en de nombreux points du Bassin du 
        Hodna mais différentes difficultés techniques ont empêché 
        jusqu'ici tout essai de valorisation de ces indices.
 --------Enfin, dans l'Est constantinois (Djebel 
        FOUA) d'importants débits de gaz ont été mis à 
        jour mais la conjoncture générale a conduit la société 
        à différer momentanément la poursuite de l'exploitation.
 --------A partir de 1949, la Compagnie Française 
        des pétroles filiale de la Compagnie Française des Pétroles 
        (Algérie) conjugue ses efforts avec ceux de la SN REPAL pour la 
        prospection systématique des hydrocarbures dans la partie septentrionale 
        du SAHARA. 14 permis exclusifs de recherches d'hydrocarbures d'une superficie 
        totale de 250 000 km2 dont 7 ont été accordés à 
        la seule SN REPAL, constituent le domaine d'activité de ce groupement 
        d'intérêts, chaque société conservant entière 
        liberté d'action au sein de sa zone propre.
 --------EN FÉVRIER 1952, la Compagnie 
        de Recherches et d'Exploitation du Pétrole ou SAHARA (C.R.E.P.S 
        filiale de la Régie Autonome des Pétroles 55 % et du Groupe 
        Shell-Royal-Dutch 35 %, SN REPAL 5 %, B.R.P. 5 %) se met à son 
        tour sur les rangs. Un ensemble de permis de recherches d'une superficie 
        totale de 145000 km2 situés à la bordure nord du massif 
        cristallin du Hoggar est attribué à la C.R.E.P.S. tandis 
        que la C.P.A. se voit accorder un ensemble de permis couvrant 160 000 
        km2 .
 --------L'immense territoire qui se trouve 
        soumis à la prospection est caractérisé par l'épaisseur 
        des terrains qui recouvrent les "roches mères " et les 
        "roches réservoirs" du pétrole et des gaz combustibles. 
        Aussi cette infrastructure pose-t-elle des problèmes particulièrement 
        ardus aux techniciens qui recourent essentiellement à la photographie 
        aérienne, et à la prospection géophysique.
 Deux chiffres donnent une idée de l'ampleur de la tâche.
 --------À la fin de 1955, prés 
        de cinquante kilomètres de forages avaient été exécutés 
        par l'ensemble des sociétés qui occupaient 2000 personnes 
        dont 150 ingénieurs et assimilés et 400 techniciens et spécialistes. 
        Le montant global des dépenses atteignait environ 20 millions de 
        francs (dont la moitié pour la seule année 1955).
 --------Tel est le bilan, à la fin 
        NOVEMBRE 1956, des résultats obtenus dons les différents 
        secteurs.
 --------Fin 1953, la CREPS a découvert 
        au djebel Berga (100 km sud d'In Salah), à 1 400 m de profondeur, 
        dans des grès poreux du Dévonien inférieur, une réserve 
        très importante de gaz combustible. Les recherches ultérieures: 
        ont révélé l'existence dans l'Ahnet de gisements 
        analogues qui jusqu'ici n'ont pas fourni de pétrole en quantité 
        commerciale.
 --------Les grès du même étage 
        contiennent des indices importants d'huile légère dans la 
        partie occidentale de l'Oued-Rharbi et d'El-Goléa.
 --------En mars 1956, 
        la C. R. E. P. S. a mis à jour vers 650 mètres de profondeur, 
        dans les grès carbonifères de l'Erg Bourarhet, au voisinage 
        de la frontière libyenne, une huile légère d'excellente 
        qualité.
 --------En juillet 1956, à 130 km 
        sud-est de LAGHOUAT, la C.F.P. (A) rencontre à 2 250 mètres 
        de profondeur dans les grès triasiques, une quantité notable 
        de pétrole brut d'excellente qualité.
 --------En août 1956, à 3 300 
        mètres de profondeur,les essais effectués par la SN-REPAL 
        sur les grès triasiques recoupés par le sondage d'Hassi-Messaoud 
        (75 km à vol d'oiseau, est d'OUARGLA), fournissent - à raison 
        de plusieurs m3 sous une pression de gisement de 450 kg/cm2 une huile 
        légère, de densité 0,80, très fluide et exempte 
        de soufre. L'épaisseur du réservoir dépasse
 ici - pour le moment - la centaine de mètres. Il n'a pas encore 
        été traversé complètement.
 --------Enfin, ou début de novembre 
        1956, le sondage d'Hassi-R'Mel (70 km. nord-ouest de GHARDAIA) exécuté 
        par la C.F.P.: (A) pour le compte de la SN REPAL rencontre à 2132 
        m les grès triasiques fortement imprégnés d'un gaz 
        combustible renfermant une proportion appréciable de produits condensables.
 --------On voit ainsi qu'en moins de trois 
        ans, les hydrocarbures ont été rencontrés à 
        des profondeurs variant de 600 mètres à 3 200 mètres 
        avec des pressions de gisement permettant d'escompter des débits 
        commerciaux si les structures se révèlent convenablement 
        imprégnées.
 --------Reste à déterminer, 
        dans les mois qui suivent, les caractéristiques des grès 
        réservoirs à proximité des belles découvertes 
        réalisées.
 --------En l'état actuel des recherches, 
        le plan de mise en valeur du Sahara prévoit une production de pétrole 
        de 10 millions de tonnes en 1960 et de 25 millions de tonnes en 1970.( 
        note du site : put..., raté!)Une mise en exploitation limitée 
        mais immédiate a été récemment décidée 
        qui permettra de produire 500 000 tonnes de pétrole brut dès 
        1958. L'installation du pipe-line provisoire destiné à transporter 
        le pétrole d'Hassi-Messaoud à Toggourt est commencée, 
        ainsi que l'élargissement de la voie ferrée BISKRA-TOGGOURT. 
        De Toggourt, le pétrole sera acheminé par wagons-citernes 
        vers les ports du Constantinois (Bône et Philippeville) .
 Difficultés et 
        solutions  --------Quoique entreprise 
        à une date relativement récente, l'industrialisation de 
        l'ALGÉRIE a déjà dépassé le stade des 
        projets et des tentatives. Pour preuve, le fait que la part du secteur 
        industriel dans le revenu global intérieur brut atteint 32 %. Sans 
        doute est-on encore loin de l'équilibre économique de la 
        métropole où l'agriculture n'intervient que pour 16 % environ 
        dans le revenu national. Mais on peut dès maintenant affirmer que, 
        si l'expansion se poursuit, fût-ce à un rythme modéré, 
        la part de l'activité industrielle pourra s'établir dans 
        un avenir proche, aux alentours de 40 %--------Tout l'effort des Pouvoirs publics 
        pour lever les principaux obstacles que rencontrait l'entreprise d'industrialisation 
        a tendu à
 --------Accroître les ressources 
        énergétiques au prix d'investissements considérables. 
        A l'énergie électrique fournie par dix centrales thermiques 
        et quinze centrales hydrauliques, au gaz fourni par les centrales ultra-modernes 
        d'Oran et d'Alger, viendra s'ajouter bientôt le pétrole et 
        le gaz , si le SAHARA tient ses promesses ;
 --------Moderniser l'équipement 
        des mines de fer et de phosphates et surtout développer 
        la recherche des matières premières , par la prospection 
        systématique du territoire, dans le cadre des plans quadriennaux 
        d'équipement économique et social. C'est ainsi qu'ont été 
        reconnus un certain nombre de gîtes exploitables, dont l`important 
        gisement de fer de TINDOUF
 --------Permettre aux jeunes industries 
        de soutenir la concurrence des industries métropolitaines et 
        étrangères (d'où t institution du plan d'industrialisation 
        et la politique des " extensions transférées ") 
        et attirer les investissements de capitaux privés en assurant 
        aux industries créées des avantages fiscaux capables de 
        compenser les désavantages que subissent les industries installées 
        en ALGÉRIE
 --------Développer enfin l'enseignement 
        professionnel  pour satisfaire les besoins de main-d'uvre spécialisée 
        et pourvoir l'industrie algérienne de cadres locaux, ce qui permet 
        à la fois d'abaisser les prix de revient en diminuant la sujétion 
        des entreprises à l'égard des éléments extérieurs 
        et de fournir des tâches intéressantes à des jeunes 
        gens ayant reçu un enseignement spécialisé.
 --------Ainsi les principaux problèmes 
        ont reçu solution ou, au moins, commencement de solution ; conséquence 
        de cette action, le chiffre d'affaires des industries de transformation 
        s'est accru de 50 milliards environ au cours des toutes dernières 
        années, grâce pour une large part, aux industries nouvelles. 
        Il ressort donc de l'expérience d'industrialisation que l'ALGÉRIE 
        est riche en possibilités qui ne cesseront de se développer 
        à mesure que le niveau d'industrialisation et le niveau de vie 
        iront en s'élevant. Le cercle est brisé et l'industrie algérienne 
        a amorcé un progrès irréversible.
 
 Industrialisation et emploi.
 -------On a pu nier 
        que l'industrialisation atteigne son 
        objectif fondamental, à savoir une création importante d'emploi 
        et la promotion sociale des populations locales, et affirmer que les investissements 
        énormes qui sont exigés par l'industrialisation sont disproportionnés 
        à l'accroissement de volume d ' emploi qui peut en résulter 
        effectivement. De telles affirmations supposent que l'on confond la rentabilité 
        financière qui mesure, pour, un capital donné, les bénéfices 
        escomptés par celui qui investit et la rentabilité économique 
        qui compare au capital engagé tous les revenus qu'il suscite, non
 seulement chez celui qui investit, mais chez les salariés, dont 
        le pouvoir d'achat, en s'accroissant, entraîne un accroissement 
        du marché intérieur, qui suscite à son tour de nouvelles 
        activités et de nouveaux revenus, et ainsi de suite. Donc, l'implantation 
        d'une nouvelle industrie détermine par une sorte de réaction 
        en chaîne, une
 multiplication de l'emploi, une élévation générale 
        du niveau d'activité soit par la création d'industries annexes 
        destinées à couvrir les besoins de l'industrie nouvelle 
        (on en a vu des exemples au cours de l'énumération des industries 
        algériennes) soit par l'apparition de nouvelles possibilités 
        pour les industries ou ateliers existants.
 -------Ainsi, l'emploi dans l'industrie s'étant 
        trouvé augmenté directement de plus de 20000 unités 
        au cours des toutes dernières années, c'est une masse d'emploi 
        considérable, quoique non évaluable qui, du même coup, 
        a été créée indirectement.
 -------Mais l'industrialisation ne peut apporter 
        une solution au problème du non-emploi que si l'on sait concilier 
        deux impératifs : utiliser les investissements de manière 
        à accroître l'emploi d'une main-d'uvre nombreuse et 
        parfaitement adaptable aux techniques sans pour autant entraver l'élévation 
        du niveau de vie grâce à la modernisation et à la 
        rationalisation des procédés de production. Il est évident, 
        par exemple, que l'automation ne saurait, de façon générale 
        être appliquée en ALGÉRIE puisque le problème 
        n'est pas de produire coûte que coûte, mais de créer 
        de l'emploi. Cela n'implique pas que l'on doive en rester à des 
        méthodes archaïques ; bien au contraire, et la grande majorité 
        des usines algérienne est déjà dotée d'une 
        remarquable organisation technique.
 -------Parmi tous les problèmes qui 
        se posent à l'ALGÉRIE, l'un des plus angoissants est celui 
        du non-emploi. On voit que l'industrialisation doit permettre de le résoudre 
        réellement. En effet en fournissant une masse considérable 
        d'emploi, en augmentant la masse des
 salaires distribués, en accroissant le niveau de vie moyen, l'existence 
        d'une industrie solide doit apporter aux populations d'ALGÉRIE 
        une libération véritable, faute de laquelle toutes les libérations 
        et toutes les libertés ne sont que des mystifications, la liberté 
        de travailler et de vivre heureusement de son travail. Cette libération 
        économique et sociale est de nature à déterminer 
        une libération psychologique et sociologique, une véritable 
        conversion des esprits,s'il est vrai, comme l'expérience l'a déjà 
        montré en ALGÉRIE même, que lorsqu'il accède 
        à un certain revenu individuel, l'homme atteint un un seuil au-dessus 
        duquel il acquiert les comportements et les aspirations de l'homme moderne 
        : développement des besoins, désir 
        d'activité, désir d'épargne, prévision à 
        plus ou moins large terme. On peut donc mesurer l'étendue considérable 
        des conséquences qui découlent de la politique d'industrialisation
 
 Problèmes résolus et problèmes à résoudre.
 --------On a pu affirmer que "l'industrialisation 
        à ras de terre "c'est-à-dire l'implantation de petites 
        ou moyennes industries ayant un rapport direct soit avec les productions 
        locales, soit avec le marché régional de consommation - 
        est susceptible d'exercer une influence plus profonde et plus heureuse 
        que la grande industrie moderne, parce qu'à le fois plus diffuse, 
        plus proche des activités de base et plus prompte à améliorer 
        le sort des populations. A ce type ressortissent la plupart des industries 
        algériennes dont on a vu l'énumération : industries 
        alimentaires, textiles, briqueteries, cimenteries, entreprises de petite 
        mécanique, etc.
 --------L'intérêt incontestable 
        des grands projets (l'électro-industrie par exemple) n'a pas conduit 
        à négliger " l'industrialisation à ras de terre 
        ", qui crée un véritable réseau capillaire, 
        capable d'irriguer profondément le territoire. En ce sens l'effort 
        pour rénover, protéger et soutenir l'artisanat traditionnel 
        n'est pas un des moindres aspects de uvre destinée à 
        accroître les ressources de la population et particulièrement 
        de la population rurale. La multiplication des micro-centrales fournissant 
        l'électricité aux collectivités locales, s'inspire 
        du même souci d'exercer une action humaine par ses buts et ses dimensions 
        .
 --------Reste que l'industrialisation de 
        l'ALGÉRIE pose d'importants problèmes de financement et 
        en certains cas, de rentabilité directe. Aussi, pour être 
        menée à bien, cette oeuvre exige un concours considérable 
        de la métropole, les investissements et les crédits publics 
        devant ouvrir la voie aux investissements privés. La meilleure 
        chance de l'industrie algérienne réside en effet dons la 
        participation pour chaque branche, des industriels métropolitains 
        correspondants, ce qui réaliserait la symbiose entre l'industrie 
        métropolitaine et l'industrie locale.Cette politique des "extensions 
        transférées" s'est amorcée depuis quelques années 
        (tout récemment, par exemple a été créée 
        près d'ALGER une usine de montage de camions) ; concentrée 
        avec l'industrie métropolitaine, l'industrie algérienne 
        se trouve mieux à l'abri de la concurrence'
 --------Pour doter l'Algérie d'une 
        industrie solide et prospère, la collectivité devra pendant 
        un temps encore, renoncer à certaines recettes, voire même 
        à consentir des sacrifices en faveur des industries nouvelles ou 
        en développement, afin de leur permettre de s'implanter solidement. 
        C'est à ce prix que l'on pourra accroître le volume d'emploi 
        et élever, autant qu'il le faut, le niveau de vie des populations 
        algériennes.
 --------Dès à présent, 
        l'industrialisation de l'Algérie n'apparaît plus comme une 
        tentative hasardeuse, d'autant que les richesses du Sahara peuvent dans 
        un avenir proche, permettre de lever les derniers obstacles, en fournissant 
        de l'énergie en abondance et à bon marché.
 
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