| Alger, Algérie 
          : documents algériens | 
| - | 
mise sur site le 26-06-2005
| 12 
        ko / 12 s | 
| -----------L'artisanat 
        ? Le mot prête à sourire au siècle de l'Industrie... 
        Quelle place en effet donner à ce survivant d'âges révolus 
        Q Que vient-il donc faire encore dans un monde hanté de machinisme 
        entraîné inexorablement semble-t-il dans ce tourbillon de 
        progrès où la conscience humaine flotte et recherche son 
        équilibre 2... Peut-on s'arrêter dans cet élan en 
        avant et consacrer un temps toujours précieux à un problème 
        qui ne paraît plus d'actualité ?... -----------J'avais, l'année dernière déjà, insisté sur le côté culturel des arts populaires de ce pays, je m'excuse de me répéter une fois encore. Il suffit de voir tout l'intérêt soulevé en France et à l'étranger lors des foires nationales ou internationales pour juger combien nos tapis, nos tissages, nos dentelles, nos broderies, nos cuivres ciselés, nos bois sculptés, nos poteries, nos bijoux sont appréciés et assurent une juste renommée à l'Algérie. Le dernier concours du Meilleur Ouvrier de France, où nous avons pu prendre une place très honorable, a été, pour beaucoup de Français, une véritable révélation. Des lettres nous arrivent de l'étranger, lettres d'hommes d'affaires, mais lettres également d'artistes, de savants qui semblent dé-couvrir un art ignoré et s'informent des techniques locales. Elles nous prouvent que notre désir de rénovation, de maintien et de protection d'une tradition artistique façonnée par plusieurs siècles, peut-être plusieurs millénaires, images de l'histoire d'un pays et de toutes les vicissitudes de son passé, n'est pas une utopie. -----------Mais 
        c'est à un autre point de vue que je voudrais inc placer pour défendre 
        l'artisanat et essayer de convaincre les sceptiques. | ------- | ----------La troisième 
        catégorie d'artisans semble nous échapper ; de fait, le 
        problème ne se pose pas dans les villes ou dans les régions 
        suffisamment riches. Le progrès condamne des techniques, c'est 
        le sort inexorable de la marche en avant, l'artisan ne peut plus lutter 
        et nous ne le maintiendrions que par des moyens artificiels qui coûteraient 
        au pays alors que d'autres activités plus lucratives peu-vent solliciter 
        le travailleur. Nous ne croyons donc pas avoir à envisager de maintenir 
        une forme de travail lorsqu'il est avéré qu'elle ne répond 
        plus à des besoins réels. Mais il est des régions 
        deshéritées, des régions qui vivaient jadis d'activités 
        disparues ; je songe à certaines oasis du Sahara qui faisaient 
        vivre surtout les grandes caravanes d'autrefois, la vie est devenue difficile, 
        presque impossible dans ces centres.. Des secours sont envoyés 
        chaque année, des secours qui pèsent lourdement dans le 
        budget et qui sont offerts comme une aumône, et pourtant je connais 
        certaines de ces oasis où des femmes tissent à la perfection 
        des tentures décorées qui, certainement, séduiraient 
        maints Européens. Un essai a été tenté, ces 
        tissages reviennent cher, en raison des difficultés multiples de 
        transport et du souci d'assurer un salaire normal à l'ouvrière. 
        On ne pourrait les vendre normalement qu'en baissant leur prix, d'où 
        un déficit certain que ne peuvent supporter ni les artisans ni 
        les créations d'un genre coopératif que nous envisageons 
        de créer. L.GOLVIN 
 |