| HISTORIQUE. -----------La 
        protection de la santé des enfants soumis à l'obligation 
        scolaire a depuis longtemps préoccupé le législateur 
        et l'hygiéniste.-----------Déjà 
        en 1793, SIEYES, DAUNOU et LAKANAL avaient proposé à la 
        Convention Nationale un texte prévoyant " qu'un 
        officier de santé du district visite dans les quatre saisons de 
        l'année toutes les écoles nationales, examine les enfants, 
        et indique , en général et en particulier, les règles 
        les plus propres à fortifier leur santé ". 
        De 1833 à 1887, des lois et décrets reconnaissent. la nécessité 
        de rémunérer des " médecins inspecteurs communaux 
        ou départementaux ". Cependant le contrôle de l'état 
        de santé des élèves, jusqu'à la Libération 
        est demeuré facultatif, et relève des collectivités 
        locales.
 -----------Le 
        18 octobre 1945, une ordonnance jette les premières bases de l'organisation 
        actuelle, qui présente trois caractères nouveaux : elle 
        est centralisée, elle est obligatoire, elle est confiée 
        au ministère de l'Éducation Nationale. Des textes nombreux 
        ont précisé les modalités d'application de cette 
        ordonnance ; le plus important est le décret 46-2698 du 26 Novembre 
        1946. Ces textes sont applicables de plein droit à l'Algérie. 
        (Article 10 de la loi du 20 Septembre 1947, portant statut de l'Algérie.)
 ATTRIBUTIONS. -----------Les 
        attributions du service de l'Hygiène Scolaire sont les suivantes-----------1. 
        Surveillance de la santé des élèves.
 -----------2. 
        Surveillance médicale des maîtres et des personnes vivant 
        en contact avec les élèves.
 -----------3. 
        Dépistage des maladies contagieuses et en premier lieu de la tuberculose.
 -----------4. 
        - Surveillance de l'hygiène des locaux scolaires.
 -----------5. 
        Surveillance de l'hygiène de l'alimentation (Internats, Cantines).
 -----------De 
        plus, à tous les échelons, le service de l'Hygiène 
        Scolaire doit collaborer intimement avec les services de la Santé 
        Publique, afin d'aider à l'application en mi-lieu scolaire des 
        grandes mesures prophylactiques édictées par les autorités 
        sanitaires au titre de la lutte contre les épidémies.
 ORGANISATION ET MOYENS. ------------ 
        Personnel. A la base, le médecin scolaire 
        est la cheville ouvrière du service. Qu'il exerce à temps 
        plein ou à temps partiel, il est aidé par une ou plusieurs 
        adjointes d'hygiène scolaire, dont la tâche est multiple 
        : préparation de la visite, mesure de l'acuité visuelle 
        et auditive, analyse d'urines, tenue des fiches, liaisons avec les services 
        sociaux et les éducateurs... etc.-----------Locaux. 
        - Partout ois cela est possible (et en premier lieu dans les 72 eonnnunes 
        désignées par mi arrêté ministériel 
        en date du 18 Novembre 1949) sera organisé un centre médico-scolaire, 
        c'est-à-dire un ensemble de locaux où le médecin 
        dispose de tout le matériel technique pour dresser, au sujet de 
        chaque enfant, un bilan de santé complet et approfondi.
 -----------Dépistage 
        rodiologique. - Les Centres importants, 17 en tout, 
        sont ou seront pourvus, dans un avenir des plus brefs, d'un appareil de 
        radiologie permet-tant d'examiner tous les enfants, systématiquement 
        chaque année, et chaque fois que cela semblera nécessaire.
 -----------En 
        ce qui concerne les populations rurales et les centres moins importants, 
        trois camions radiophotographiques permettent d'examiner les enfants et 
        les maîtres.
 RÉSULTATS DE 
        L'ANNÉE SCOLAIRE (1948-1949) -----------1. 
        - Dépistage clinique. .-----------Certes, 
        malgré les crédits dont nous avons pu disposer au cours 
        de l'année et malgré le dévouement dont ont fait 
        preuve médecins et adjointes, certaines difficultés n'ont 
        pu être résolues.
 -----------Cependant, 
        nous avons été en mesure d'examiner cliniquement, pendant 
        l'année scolaire 1948-1949, 90.035 enfants du premier degré 
        (28,17% de l'effectif total) et 24.487 élèves du second 
        degré (92,90 % de l'effectif). Par ailleurs, les examens radiophotographiques 
        ont porté sur 125.412 sujets : 119.785 élèves (34,16 
        %) et 5.627 maîtres.
 -----------Nos 
        médecins, aidés des adjointes d'hygiène scolaire 
        et du personnel enseignant, ont décelé un très grand 
        nombre d'affections ignorées ou méconnues des familles. 
        -----------Celles-ci 
        en on été averties, ainsi que les services sanitaires et 
        sociaux, lorsqu'il s'agissait d'enfants indigents. Par ailleurs, les éducateurs 
        ont reçu des instructions du médecin sur la conduite à 
        tenir vis-à-vis des certains enfants.
 -----------Quelques 
        résultats intéressants sont a signaler : Nous avons décelé 
        7.386 enfants justiciables de la gymnastique corrective, 8.974 enfants 
        atteints de maladies de la peau, 17.619 enfants présentant des 
        troubles adénopathiques, 15.162 enfants atteints d'affections dentaires, 
        près de 6.000 présentant une hypertrophie des amygdales, 
        2.350 des troubles du coeur et des vaisseaux, 2.387 des affections de 
        l'appareil digestif, 1.330 des affections de l'appareil génital. 
        Par ailleurs, 1.025 enfants présentent des troubles nerveux ou 
        endocriniens. 4.681 des anomalies de la réfraction, 604 des troubles 
        de l'audition.
 |  | ----------A 
        la suite des démarches du service, en liaison avec les familles 
        ou les organismes dépendant de la Santé Publique, 160 enfants 
        ont pu être appareillés ou opérés. -----------Appareillages 
        : 76, se détaillant comme suit :------------Fractures 
        : 4.
 ------------Appareil 
        plâtré en minerve : 1.
 ------------Hernies 
        : 7.
 ------------ 
        Orthodontie : 3.
 ------------ 
        Lunettes : 61.
 
 -----------Interventions 
        : 84,- dont le détail est le suivant :
 ------------Hernies 
        : 9.
 ------------Otites 
        chroniques : 3.
 ------------Amygdalectomies 
        : 56.
 ------------Kyste 
        hydatique du poumon : 1.
 ------------Appendicites 
        chroniques : 8.
 ------------Appendicites 
        aiguës .3
 ------------Ectopies 
        testiculaires : 4.
 -----------Un 
        très grand nombre d'enfants présentant des affections médicales, 
        sont suivis par les médecins des familles ou par les dispensaires.
 
 -----------Dépistage 
        de la tuberculose
 -----------a) 
        Tuberculinoréaetion : 78.454 cutiréactions ont été 
        effectuées, dont 23.422 s'avéraient positives, 55.032 négatives.
 -----------b) 
        Radiophotographie : les résultats en ont été les 
        suivants
 ------------ 
        Images de primo-infection tubereuleuse 2.187
 ------------Infiltrations 
        175
 ------------cavités 
        29
 
 ------------Toutes ces affections étaient 
        complètement ignorées. 626 enfants ont été 
        pris en charge par les dispensaires ou par les médecins traitants.
 -----------44 
        enfants ont été placés en préventorium, 30 
        en sanatorium, 11 dans les servi-ces de tuberculose. Au 1" Juillet, 
        18 étaient en instance de placement en sanato-' rium.
 -----------Enfin, 
        le dépistage radiologique de la tuberculose chez le personnel enseignant 
        et le personnel de service en contact avec les élèves a 
        intéressé 5.627 agents, dont 11 présentaient une 
        infiltration, 3 une cavité. Dans tous les cas les mesures d'urgence 
        ont été prises, et les malades éloignés des 
        élèves.
 -----------Tels 
        sont les premiers résultats de l'activité du service de 
        l'Hygiène scolaire. Résultats encore bien faibles, certes, 
        et dont nous ne saurions nous contenter. Ce-pendant, nous avons la satisfaction 
        de constater que dans un nombre important de cas, notre intervention précoce 
        a empêché l'extension d'affections, et qu'elle a permis de 
        sauver des enfants ou d'améliorer leur état.
 Dr Jean RIJFF(Travail du Service d'Hygiène Scolaire)
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