| LA PRODUCTION VEGETALE -------PLANTES 
        ANNUELLES. -------a) 
        Céréales d'hiver. - Comme il est de 
        règle en Afrique du Nord, la production agricole et la production 
        des céréales en particulier ont été au cours 
        de la campagne 1949-1950 sous la dépendance étroite des 
        facteurs climatiques.
 -------Les 
        semailles, entravées dans quelques régions par la sécheresse, 
        se sont prolongées assez tard chez les Musulmans. Au début 
        du printemps, les emblavures ont en général bel aspect malgré 
        l'insuffisante de la pluviométrie. Des pluies violentes, mais néanmoins 
        bienfaisantes, surviennent en mars-avril et mai, favorisant la végétation 
        et améliorant la situation dans les zones compromises.
 -------Au 
        moment de la moisson la récolte s'annonce belle dans l'ensemble,en 
        dépit de quelques dégâts locaux occasionnés 
        par des orages accompagnés de grêle. Il faut cependant noter 
        des irrégularités assez prononcées de l'Ouest à 
        l'Est et du Nord au Sud; tant en raison des conditions météorologiques 
        que de l'évolution des maladies parasitaires. C'est ainsi que dans 
        tout le département d'Oran la récolte est généralement 
        bonne ; elle est moine satisfaisante sur les Hauts Plateaux du département 
        d'Alger ; elle donne lieu à de grosses déceptions dans la 
        zone Sud du département de Constantine, où les rendements 
        sont inférieurs à ceux de l'année précédente 
        et la qualité médiocre.
 -------Le 
        tableau ci-après indique les surfaces et la production des différentes 
        céréales en 1946-1950 comparativement à la campagne 
        I948-1949 et à la période d'avant-guerre.
 
         
          | Céréales  | Surfaces en hectares | Production en quintaux |   
          | moyen1934-38
 | 1948-49 | 1949-50 | moyen1934-38
 | 1948-49 | 1949-50 |   
          | Blé dur
 | 1.260.000 | 1.110.000 | 1.156.000 | 6.370.000 | 6.800.000 | 7.420.000 |   
          | Blé tendre  | 430.000 | 375.000 | 385.000 | 3.150.000 | 2.700.000 | 3.280.000 |   
          | Orge  | 1.240.000 | 1.135.000 | 1.120.000 | 7.040.000 | 8.9000.000 | 8.050.000 |   
          | Avoine | 185.000 | 175.000 | 183.000 | 1.5000.000 | 1.400.000 | 1.520.000 |   
          | Total | 3.115.000 | 2.795.000 | 2.844.000 | 18.060.000 | 19.8000.000 | 20.270.000 |  --------Au 
        total, la production des céréales de la campagne: 1949-1909.est 
        donc très voisine de celle de la campagne 1948-1949 et elle confirme 
        le redressement de la principale culture algérienne, essentielle 
        pour le ravitaillement des populations. Si l'on constate une diminution 
        dans la production de l'orge, par contre, celle du blé dur et du 
        blé tendre accuse une légère augmentation.--------Ces 
        résultats satisfaisants sont dus an partie à la propagande 
        pour l'emploi de bonnes variétés sélectionnées 
        et à la création de champs de démonstration et à 
        l'action des S.A.R.
 --------Des 
        progrès restent à faire et les efforts sont poursuivis en 
        vue d'une augmentation des rendements,
 et d'une réduction des prix de revient qui conditionnent l'avenir 
        de cette culture, particulièrement dans les régions où 
        elle constitue à peu près l'unique source de revenus.
 
 --------b) 
        Céréales d'été. -
 --------Les 
        cultures de maïs et de sorgho out évolué assez irrégulièrement 
        ; dans l'ensemble la récolte est plutôt médiocre bien 
        qu'un peu supérieure à celle de la précédente.
 --------Il 
        est à souhaitable qu'à la faveur dont jouissent les nouvelles 
        variétés d'hybrides, les surfaces consacrées au maïs 
        se développent en Algérie. Dans les périmètres 
        irrigables, cette céréale peut en effet intervenir dans 
        la rotation des cultures et contribuer efficacement à un meilleur 
        équilibre de la production ; mais là comme ailleurs, elle 
        ne pourra se développer que si les méthodes sont modernisées.
 
 --------c) 
        légumes secs - Les légumes secs, comme 
        les céréales, ont bénéficié de conditions 
        climatiques climatiques favorables et notamment de pluies survenues opportunément 
        au printemps.
 --------Les 
        superficies ensemencées sont très légèrement 
        inférieures à celles de la campagne 1948-1949 néanmoins, 
        la production dépasse sensiblement celle de l'année précédente 
        comme le montre le tableau ci-dessous.
 --------La 
        culture de la lentille conserve son importance en dépit de quelques 
        craintes de mévente à l'époque des semailles. Elle 
        reste à la base de l'assolement "céréales" 
        dans la zone du Sersou, comme facteur essentiel de richesse pour les exploitations. 
        Il est à noter aussi qu'elle retrouve, avec les pois et les pois 
        chiches, une certaine faveur chez les " fellahs " du Constantinois 
        auxquels la culture des fèves cause des déceptions.
 
         
          | Céréales  | Surfaces en hectares | Production en quintaux |   
          | moyen1934-38
 | 1948-49 | 1949-50 | moyen1934-38
 | 1948-49 | 1949-50 |   
          | Fèves,Féveroles | 32.000 | 26.700  | 28.000  | 200.000
 | 135.000  | 180.000
 |   
          | Pois ronds  | 7.000  | 9.500  | 8.500 
 | 46.000 | 50.000 | 40.000  |   
          | Pois chiches | 15.000  | 22.600  | 22.000  | 75.000  |  91.000  | 94.000  |   
          | Lentilles  | 2.000 | 35.000 | 33.000 | 10.000 | 155.000 | 176.000 |   
          | Total | 56.000  | 93.800  |  91.500  | 331.000  | 431.000  | 490.000 |  --------d) 
        Production fourragère. ..- --------La 
        récolte des fourrages en 1950 est abondante mais de médiocre 
        qualité, le fanage ayant été fréquemment contrarié 
        par les intempéries.
 --------Dans 
        les vesces-avoines, on constate dans de nombreux cas un développement 
        exagéré de la céréale, au détriment 
        de la vesce qui se trouve en très faible proportion dans le mélange.
 --------D'une 
        manière générale, les troupeaux ont trouvé 
        assez facilement leur nourriture sur les pacages et parcours et sur les 
        chaumes reverdis.
 --------L'introduction 
        de plantes fourragères dans les assolements gagne quelques adeptes, 
        tant en vue de développer l'élevage que de reconstituer 
        la matière organique des sols appauvris en humus. Là où 
        la culture des céréales est insuffisamment payante, il y 
        a lieu de rechercher si cette évolution est susceptible de mieux 
        asseoir l'équilibre financier des exploitations ; la création 
        d'une ferme pilote est envisagée dans la région de Sidi-Bel-Abbès 
        pour y étudier les différents aspects du problème.
 --------Les 
        superficies consacrées à la culture de la vesce-avoine et 
        de la luzerne figurent ci-dessous avec indication de la production :
 
         
          | Céréales  | Surfaces en hectares | Production en quintaux de fourrage 
              sec  |   
          | 1938  | 49 | 50 | 38  | 49 | 50 |   
          | Vesce avoine | 26.000 | 30.000 | 32.300 | 650.000 | 650.000 | 765.000 |   
          | Luzerne | 2.800 | 2.500. | 3.000 | 1110.000 | 115.000 | 127.000 |  --------Il 
        ressort de ce tableau, que malgré ses nombreux avantages la luzerne 
        n'occupe encore qu'une superficie restreinte ; elle est pourtant l'une 
        des meilleures plantes dont la présence contribuerait à 
        la mise en valeur des périmètres irrigués. Il est 
        de l'intérêt bien compris des producteurs de combattre leur 
        indifférence et de donner à cette légumineuse fourragère, 
        excellent aliment du bétail en même temps qu'améliorant 
        les qualités du sol, la large place qui lui revient.
 --------e) 
        Production maraîchère.
 --------Les 
        cultures maraîchères qui s'étendent sur plus de 60.000 
        hectares maintiennent leur position et on note même une sensible 
        augmentation de la production pour faire face aux besoins accrus des marchés 
        locaux et aux possibilités d'exportation.
 --------Les 
        échanges internationaux créent une situation nouvelle et 
        les producteurs maraîchers algériens doivent compter désormais 
        avec la concurrence des pays étrangers. --------L'obligation 
        de s'aligner sur les prix mondiaux doit les inciter à n'étendre 
        les cultures de primeurs que dans les zones les plus favorisées.
 --------Pommes 
        de terre.
 --------Les 
        superficies plantées en pommes de terre d'hiver dépassent 
        de près d'un millier d'hectares celles de la campagne précédente 
        ; la production est d'environ un million de quintaux de tubercules, correspondant 
        à 'un rendement moyen de 100 quintaux par hectare.
 --------La 
        production de saison de son côté, couvre 11.000 hectares 
        et s'élève à un million de quintaux.
 --------De 
        janvier à juillet, les exportations ont atteint le chiffre record 
        de 920.000 quintaux dont 450.000 quintaux pour le mois d'avril. La Métropole 
        a importé deux fois plus qu'en 1949 ; par contre le courant sur 
        l'Angleterre s'est quelque peu ralenti.
 --------Parmi 
        les cultures maraîchères, la pomme de terre reste l'une des 
        plus en faveur. Le tableau ci-dessous indique les surfaces plantées 
        en 1949-1950 et la production obtenue en culture primeur et en culture 
        de printemps et d'été.
 
         
          | Années .  | Cultures primeurs  | Cultures de Printemps et d'Été | Totaux |   
          |  | Surface en hectares | Production en quintaux | Surface en hectares | Production en quintaux  | Surface en hectares | Production en quintaux |   
          | 1937-38  | 7.000  | 660.000  | 10.000 |  800.000  | 17.000  | 1.460.000 |   
          | 1948-49  | 8.600  | 920.000 | 11.600  | 880.000 | 19.200  | 1.700.000 |   
          | 1949-50  | 8.700  | 1.070.000 | 12.300  | 1.160.000 | 21.000  |  2.330.000 |  --------Tomates--------Egalement 
        très prisée par les producteurs maraîchers, la culture 
        de la tomate couvre plus de 6.000 hectares et tend à gagner du 
        terrain.
 --------La 
        campagne 1950 est bonne en quantité comme en qualité. Elle 
        a donné lieu à une importante exportation sur la Métropole 
        d'avril à juillet : 270.000 quintaux dont 160.000 quintaux pour 
        le seul mois de juin. Malgré l'importance de la récolte 
        et le retard dans la maturité, les cours ont été 
        soutenus jusqu'en juillet.
 --------Grâce 
        aux conditions climatiques favorables de l'automne la production d'arrière 
        saison a pu se prolonger très tard, facilitant l'approvisionnement 
        des marchés tout en permettant la reprise des exportations.
 
 --------Artichauts--------Cette 
        production poursuit une constante progression depuis quelques années. 
        La campagne 1949-1950 marque un nouveau bond en avant des surfaces et 
        des quantités récoltées.
 --------Les 
        exportations accusent une forte augmentation : 196.000 quintaux de novembre 
        1949 à mai 1950, soit 30°,, de plus que pour la saison précédente. 
        Les producteurs encouragés par les prix élevés auxquels 
        s'écoule leur récolte. apportent de plus en plus de soins 
        aux cultures ; aussi les rendements vont en s'améliorant.
 
 --------Carottes.
 --------Parmi 
        les autres légumes. il convient de citer la carotte qui a donné 
        lieu en 1950 à une exportation très importante vers la Métropole 
        et les pays étrangers (380.000 quintaux) et dont la vente s'est 
        effectuée à des prix rémunérateurs.
 
 --------f) 
        Cultures industrielles. --
 --------Les 
        cultures industrielles présententun grand intérêt 
        économique et social : elles ont malheureusement des exigences 
        qui limitent leur extension.
 --------Les 
        unes comme la betterave, le tabac, constituent en tête d'assolement, 
        un excellent précédent des céréales ; d'autres 
        comme le coton, assurent l'utilisation optimum de terrains irrigués 
        peu propices à d'autres cultures (cas des sols légèrement 
        chlorurés). En outre, appartenant en général à 
        la catégorie des plantes sarclées, elles nécessitent 
        une abondante main-d'oeuvre et contribuent ainsi à retenir à 
        la terre de nombreuses familles en même temps qu'à améliorer 
        leur sort. Elles méritent donc une particulière attention.
 
 --------Tabac.
 --------Cette culture 
        maintient son essor. Les superficies plantées et les quantités 
        récoltées en 1950 sont comparables à celles de 1949. 
        Quelques échecs sont cependant enregistrés dans les zones 
        peu favorables à son extension.--------Les 
        efforts tendent à l'amélioration de la qualité. Dans 
        ce but, les organisations coopératives de la région Bônoise 
        cherchent à implanter le coton en remplacement du tabac dans les 
        terres lourdes exagérément humides, et toutes les régions 
        se préoccupent de la vulgarisation des bonnes semences et des meilleures 
        méthodes de séchage et fermentation.
 --------Comparativement 
        à 1938 et à 1949, la campagne 1950 s'établit ainsi 
        pour le tabac à fumer.
 
         
          | Années | Surfaces en hectares | Production en quintaux |   
          | 1938 | 23.000 | 190.000 |   
          | 1949 | 31.000 | . 200.000 |   
          | 1950 | 32.000 |  |  --------Le tabac 
        à priser n'occupe toujours, en regard, qu'une très faible 
        place. Il est en régression dans la région de Mascara.
 --------Coton.
 --------La 
        culture du coton connaît à l'heure actuelle une nouvelle 
        phase de développement et l'attention des producteurs se porte 
        de plus en plus vers elle, en raison notamment du relèvement des 
        cours qui en font une culture rémunératrice.
 Le tableau suivant résume l'évolution 
        depuis 1948.
 
         
          |  | 1948  | 1949  | 1 9 5 0 |   
          |  |  |  | Culture en sec(Bône) | Périmètre irrigable |   
          | Surfaces en hectares  | 750
 | 1.500 | 2.500 | 1.450 |   
          | Production coton 
              fibre en quintaux | 1.500  | 3.450  | 4.300  | 3.200 |  --------Les planteurs 
        musulmans sont nombreux et leur proportion dépasse 50%. Ainsi qu'il 
        a été indiqué plus haut la TABACOOP DE BONE a encouragé 
        par diverses mesures les fellahs producteurs de tabac de qualité 
        inférieure à s'orienter vers le coton mieux adapté 
        à leurs terres.--------Les 
        variétés cultivées sont en sec la variété 
        américaine " Acala Rogers " à moyennes 
        soies (30 mim) et en irrigué la variété " 
        Orléansville N°2 " à longues soies (40 m%m). 
        --------Dans 
        certains périmètres on s'oriente vers les types à 
        cycle végétatif plus court.
 --------L'égrenage 
        s'effectue dans trois usines, d'une capacité de traitement totale 
        de 12 tonnes fibres jour à Bône, Orléansville et Saint-Denis-du-Sig.
 --------En 
        raison de l'accroissement des besoins mondiaux en coton, la Métropole 
        éprouve des difficultés à s'approvisionner en cette 
        matière première, aussi des efforts sont tentés pour 
        développer la production cotonnière dans les Territoires 
        d'Outre-Mer, et en particulier en Algérie. Rémunératrice 
        et bénéficiaire d'encouragement, il est possible que la 
        culture du coton s'étende en 1951 sur une dizaine de milliers d'hectares. 
        En prévision de cette accroissement des surfaces et de la production, 
        les usines se préoccupent de parfaire leur équipement et 
        de moderniser leur matériel.
 
 --------Plantes 
        alcooligènes.
 --------Deux 
        régions se livrent actuellement à la culture des plantes 
        alcooligènes en Algérie, celles de Malakoff, en périmètre 
        irrigué, et de Mercier-Lacombe.
 --------Dans 
        la région de Malakoff où les cultures se heurtent à 
        des difficultés en raison de la compacité des terres, les 
        résultats de la dernière campagne sont plutôt décevants.
 --------En 
        betteraves d'hiver, environ 350 hectares ont été semés. 
        Les rendements obtenus varient de 2 à 22 tonnes-ha. En betteraves 
        d'été, on compte un peu plus de 200 ha. sur lesquels 70 
        furent abandonnés. Les rendements s'élèvent en moyenne 
        à 10 T/ha.
 --------En 
        topinambours une centaine d'hectares ont été plantés 
        ; les rendements sont de l'ordre de 25 tonnes ; l'arrachage a donné 
        lieu à de très grosses difficultés.
 | ------- | --------enfin, 
        le sorgho a recouvert 250 hectares avec des rendements variant de 
        10 à 25 tonnes.--------Avec 
        des récoltes aussi médiocres se pose le problème 
        de l'approvisionnement de l'usine dans les annéesà venir. 
        Des primes d'encouragement sont prévues pour les producteurs souscripteurs 
        de contrat et acceptant de suivre les conseils techniques nécessaires 
        pour mener à bien la culture.
 --------Dans 
        la région de Mercier-Lacombe, qui pratique pour une grande part 
        la culture à sec, les résultats sont également assez 
        médiocres. Toutefois, tant en raison de la nature des terres que 
        des méthodes pratiquées, les frais à l'hectare se 
        trouvent réduits et permettent de réaliser quelques bénéfices.
 --------Les 
        superficies ensemencées dans cette zone ont couvert, au cours de 
        la dernière campagne, un peu plus de 800 hectares dont environ 
        250 en irrigué. En culture normale le rendement moyen a été 
        de 8 tonnes à l'hectare en sec et de 16 tonnes en irrigué.
 --------En 
        résumé, la culture des plantes alcooligènes et de 
        betteraves en particulier, n'est pas encore entièrement sortie 
        de la période des tâtonnements qui ont marqué ses 
        débuts.
 
 --------Plantes 
        diverses.
 --------Le 
        lin est en pleine régression. Il ne couvre plus en 1950 que 
        10.000 hectares, qui ont produit environ 45.000 quintaux ; malgré 
        l'annonce de mesures prises pour le soutien des prix, il est peu probable 
        qu'il retrouve la faveur des producteurs.
 --------Parmi 
        les autres oléagineux, le tournesol et l'arachide 
        ont localement quelques adeptes. La menthe et la lavande 
        n'occupent qu'un petit nombre d'hectares.
 --------La 
        culture du géranium bien que localisée, s'étend 
        en raison de la hausse des cours de l'essence.
 --------Enfin, 
        quelques essais de pavot oeillette chez les agriculteurs se sont 
        traduits par des échecs imputables pour une bonne part à 
        la mauvaise exécution des semis et aux difficultés du démarrage.
 --------PLANTES 
        PERENNES--------a) 
        Vigne.
 --------La 
        reconstitution du vignoble algérien se poursuit régulièrement 
        et à une cadence croissante depuis six ans, ainsi qu'il résulte 
        des chiffres ci-après
 
         
          | ANNEES | SURFACES PLANTEES EN Ha.
 |   
          | 1944-45 | 2.000 |   
          | 1945-46 | 8.000 |   
          | 1946-47 | 12.000 |   
          | 1947-48 | 20.000 |   
          | 1948-49 | 23.000 |   
          | 1949-50 | 24.000 |   
          | TOTAL | 89.000 |  --------La 
        situation actuelle de la viticulture laisse prévoir un ralentissement 
        de cette progression en 1950-51. Il est néanmoins certain que plus 
        de 100.000 ha., c'est-à-dire à peu près le tiers 
        de la surface du vignoble existant à la fin de la dernière 
        guerre, se trouvent actuellement reconstitués. C'est là 
        un effort remarquable.
 --------Campagne 
        1950. -- La récolte 1950 s'annonce belle avant l'été, 
        mais elle subit dès le mois de juin les effets de violents coups 
        de sirocco. La végétation en est affectée et la maturation 
        se fait dans des conditions difficiles. Aussi au moment des vendanges 
        les espoirs d'une grosse récolte rappelant les plus belles époques 
        avant 1938 se sont évanouis.
 --------En 
        fait, la production est sensiblement la même que celle de la campagne 
        précédente. Elle se chiffre exactement à 14.296.000 
        hectolitres sur 347.644 ha. en production. En 1949, elle était 
        de 14.467.000 hectolitres.
 --------Le 
        fait marquant de cette campagne est surtout la chute brutale des cours 
        du vin. Au lendemain des vendanges les ventes ne s'effectuent qu'avec 
        une extrême lenteur. Les viticulteurs sont désappointés 
        et un certain malaise économique pèse de ce fait sur l'Algérie 
        ; en outre, la trésorerie, de nombreuses exploitations se trouve 
        gênée. Les mesures prise depuis, en application du statut 
        viticole pour amener un redressement des cours ont toutefois amélioré 
        la situation, mais l'incertitude qui pèse sur l'avenir freine les 
        initiatives, surtout lorsqu'elles appellent d'importantes mises de fonds.
 --------Pour 
        surmonter la crise menaçante, les producteurs sollicitent l'application 
        complète du statut viticole, tant, en ce qui concerne les plantations 
        que l'écoulement des récoltes. --------Par 
        ailleurs, ils s'orientent vers une politique de qualité et d'abaissement 
        des prix de revient.
 --------A 
        cet effet, de nombreux champs d'essais ont été créés, 
        suivant les directives et sous le contrôle des services techniques 
        de la Direction de l'Agriculture.
 --------Le 
        tableau ci-dessous reflète l'évolution du vignoble algérien 
        depuis 1945.
 
         
          | Années  | Surfaces en hectares  | Production en hectolitres |   
          | 1939  | 394.645  | 17.879.587 |   
          | 1945 |  341.098  | 9.500.137 |   
          | 1946  | 333.351  | 9.141.937 |   
          | 1947  | 326.814  | 8.302.791 |   
          | 1948 |  330.542  | 12.253.290 |   
          | 1949 |  335.318  | 14.467.299 |   
          | 1950  | 347.644  | 14.296.000 |  --------b) 
        Production fruitière.--------Situation 
        Générale.
 --------La 
        climatologie de l'année n'a pas été favorable aux 
        espèces fruitières aussi constate-t-on une chute des rendements, 
        sauf pour les agrumes qui bénéficient de soins de plus en 
        plus attentifs. Les plantations se développent et ce sont encore 
        les " CITRUS " qui tiennent la tête.
 --------L'importance 
        des diverses espèces fruitières et de la production est 
        donnée par le tableau 1,
 TABLEAU N° 1Nombre d'arbres ou surfaces 
        en rapport et production des cultures fruitières pour l'Afrique 
        du nord
 
         
          |  | Campagne 1937-1938 | Campagne 1949-1950 |   
          | Nb d'arbres en milliers | Superficie en ha | Production en milliers de quintaux | Nb d'arbres en milliers | Superficie en ha | Production en milliers de quintaux |   
          | Agrumes  | 4.100 | 11.500 | 1.041 |  | 22.160 | 2.210 |   
          | Olives pour huileries (1) | 8.239.(2) |  | 1.286 | 9.020 (2) |  | 1.158 |   
          | Olives pour conserves (1) |  |  | 95 |  |  |  |   
          | Figuiers  | 7.166 (3) |  | 652 | 8.500 (3) |  | 676 |   
          | Abricotiers  |  |  |  |  |  | 100 |   
          | Amandes récoltes fraîches |  |  |  |  |  | 52 |   
          | Amandes récoltessèches
 |  | 10.700 |  |  | 16.800 | 23 |   
          | Pruniers-  |  |  |  |  |  | 125 |   
          | Arbres fruitiersdivers
 |  |  |  |  |  |  |   
          | 1) Y compris les Territoires du 
              Sud. (2) En rapport. (3) Total des arbres en rapport ou non. |  --------AGRUMES.--------L'augmentation 
        des rendements en 1950-1951 par rapport à la dernière campagne 
        porte particulièrement sur les oranges Navels et la clémentine.
 --------Le 
        taux d'accroissement des plantations marque une pointe. On a mis en place 
        60 % de plants d'agrumes de plus qu'en 1949, année qui était 
        elle-mémé en progression de 25 % sur 1948.
 --------La 
        demande en plants accentue son orientation vers les variétés 
        qui alimentent le marché en fin de saison : Double fine améliorée, 
        qui représente 37 % des orangers vendus contre 27 % l'an dernier, 
        compense la désaffection pour Valencia Late, trop sensible 
        à la psorose. Avec Washington Navel, la situation des trois 
        variétés standard s'affirme, représentant 64 % des 
        plants d'agrumes vendus. Le clémentinier, grâce à 
        ses variétés productives, améliora sa situation.
 --------L'échelonnement 
        des ventes s'accentue. Les exportations d'agrumes de mars et avril passent 
        de 191.565 quintaux en 1949 à 307.167 quintaux en 1950.
 --------Les 
        ventes directes sur l'Allemagne en fin de campagne 1949-1950, ont atteint 
        160.000 quintaux, facilitant, la solution des problèmes de commercialisation.
 --------Les 
        estimations de récolte pour 1950-1951 s'élèvent à 
        2.500.000 quintaux.
 
 --------OLIVIERS.
 --------La 
        campagne actuelle a été marquée en juin-juillet par 
        d'importantes chutes de fruits en Kabylie. mais l'effet sur les rendements 
        a été en partie compensé par le grossissement des 
        fruits consécutif aux pluies précoces et abondantes. Une 
        attaque très virulente de la mouche des olives a réduit 
        les tonnages escomptés et aggravé le degré 'd'acidité 
        des huiles.
 La production des olives de conserve a également été 
        favorisée par les pluies et elle a échappé en grande 
        partie aux dégâts de la mouche. Les rendements sont généralement 
        élevés. Les cours des olives ont atteint 3.000 fr. pour 
        l'huile et 4.000 fr. pour la conserve.
 --------Les 
        estimations de récolte pour la campagne 1950-51 s'élèvent 
        à un peu plus d'un million de quintaux.
 
 --------FIGUIERS.
 --------Une 
        caprification insuffisante du fait de la rareté et la mauvaise 
        qualité des " dokkars " a provoqué en juillet 
        une chute de fruits très importante. Les figues formées 
        peu charnues sont arrivées tardivement à maturité 
        à une période particulièrement pluvieuse qui a contrarié 
        leur séchage. Cette campagne est une des plus mauvaises depuis 
        vingt ans. Le tonnage des exportations continue à décroître, 
        revenant vers les chiffres d'avant-guerre. Il a été exporté 
        95.000 quintaux brut au 31 décembre 1950 contre 120.000 l'année 
        précédente à la même date ; les cours des fruits 
        séchés en septembre sont de 4.000 francs.
 
 --------ARBRES 
        A NOYAU.
 --------La 
        production des abricotiers a été satisfaisante dans les 
        zones de culture européenne. Les plantations, cependant, sont toujours 
        limitées par le risque des dégâts du " capnode 
        " et se déplacent vers les périmètres irrigués 
        où les résultats sont les plus certains.
 --------La 
        récolte des amandiers a été importante, celle des 
        pêchers très réduite.
 
 --------ARBRES 
        A PÉPINS.
 --------Le 
        pommier " Llorca " est plus largement planté d'année 
        en année ; les cours de ses fruits, très recherchés, 
        se maintiennent élevés.
 
 --------PEPINIERES.
 --------La 
        confiance des agrumiculteurs et pépiniéristes dans les agrumes 
        s'est traduite par le maintien du prix des plants (250 à 320 fr), 
        ainsi que par l'extension ou la création de nouvelles pépinières. 
        Il résulte que le total des plants déclarés admis 
        à la vente s'élève à 828.000, contre 546.000 
        en 1949-1950 et 295.000 en 1948-49. (Tableau N° 2.)
 --------Pour 
        toutes autres espèces d'arbres. l'offre en plants excède 
        la demande.
 TABLEAU N" 2Plants d'agrumes admis à la vente - Campagne 1950-1951
 
         
          | Espèces  | Alger |  Oran  | Constantine  | Algérie |   
          | Orangers | 390.928 | 286.802 | 26.990 | 704.720 |   
          | Clémentiniers | 19.529 | 35.876 | 5.221 | 60.626 |   
          | Citronniers | 18 .346 | 8.987 | 3.831 | 31.164 |   
          | Mandariniers. | 19.747 | 5.969 | 1.298 | 27.014 |   
          | Pruniers et divers | 3.579 | 180 | 1.460 | 5.219 |   
          | Total | 452.129 | 337.814 | 38.860 | 828.743 |  DIRECTION DE L'AGRICULTUREAU GOUVERNEMENT GENERAL DE L 'ALGERIE
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