| ---------Les Documents 
        Algériens, ont déjà exposé le but (1) et l'organisation 
        générale (2) des Secteurs d''Améliorations Rurales.---------Deux 
        de ces réalisations ont fait l'objet d'études complètes 
        et détaillées (3) et une mise au point des résultats 
        d'ensemble au 1er janvier 1946 a été publiée (1).
 ---------Huit 
        secteurs fonctionnaient â cette époque ils sont au nombre 
        de 81 maintenant, avec les 19 créations nouvelles qui viennent 
        d'être approuvées le 25 novembre 1947 par le Comité 
        permanent du Paysannat.
 ---------Le 
        bilan suggestif de ces deux dernières années permet d'affirmer 
        ,la réussite de, la réforme entreprise. Réforme capitale 
        car elle vise à l'amélioration des conditions de vie d'une 
        partie de la population jusqu'ici misérable.
 ---------Après. 
        une période de luise au point qui a d'ailleurs été 
        assez courte, une organisation très souple .a, été 
        mise sur pied. Les différentes formules ont permis `son adaptation 
        à toutes les activités rurales (céréaliculture, 
        arboriculture, élevage, cultures en terrain irrigués) et 
        ceci quel que soit le régime de Ia propriété.
 ---------Certes, 
        les difficultés rencontrées, matérielles et. morales, 
        sont nombreuses, Une réforme d'une telle portée ne s'accomplit 
        pas sans heurts,. étant' données les conditions économiques 
        générales actuelles et la. méfiance- bien connue 
        de, l'homme de la terre, pour tout ce' qui semble porter atteinte .a son 
        individualité. Cependant, si la précarité des, approvisionnements 
        en matériel reste aussi sensible, il semble maintenant que les. 
        difficultés d'ordre moral soient aplanies. L'expérience 
        de cette dernière année Montre, qu'après les réticences 
        de la première heure, les populations rurales sont rapidement-gagnées 
        par les formules nouvelles; témoignent d'une entière confiance 
        dans les projets qui leur sent exposés et se plient avec discipline 
        aux directives qui leur, sont données.'
  LES DIFFÉRENTS 
        GROUPES DE SECTEURS d'AMÉLIORATIONS RURALES. ---------Bien que 
        le but. recherché par les réformes agraires entreprises 
        depuis 1944 soit unique et vise à l'amélioration, des conditions 
        de vie de la paysannerie musulmane, les voies empruntées pour leur 
        réalisation sont multiples. Il s'agit tantôt de recaser sur 
        des terres récupérées (domaniales, communales, propriétés 
        privées achetées) de petits fellahs ne possédant 
        rien, tantôt d'éduquer et d'aider ceux qui propriétaires et éleveurs n'obtiennent, du fait de leurs 
        manières culturales archaïques ou de leurs méthodes 
        d'élevage défectueuses, que des rendements dérisoires 
        ou des produits dépréciés.
 ---------La 
        conception g énerale du paysannat impose de distinguer' entre les 
        fellahs,' et: pasteurs algériens .qu'ils soient à éduquer 
        ou à' recaser des groupes bien définis: cerealiculteurs,éleveurs, 
        arboriculteurs, maraîchers.
 LES S.A.R. DES CEREALICULTEURS. ---------Les S A.R. 
        des céréaltculteurs s'étendent et sont destinés 
        à se développer dans toutes les régions de l'Algérie, 
        reconnues propres à la culture du blé. Un secteur a été; 
        aussi créé dans les territoires du Sud. Les propriétaires 
        établis occupent des terres qui permettent des récoltes 
        satisfaisantes recevant annuellement une tranche pluviométrique 
        de 375 m/m. au minimum et généralement situées à 
        des altitudes qui échappent aux dangereuses: gelées printanières.. 
        Pour les fellahs recases le principe d'une attribution de 10 hectares 
        : comportant l'assolement biennal avec jachères labourées 
        , quelle que soit l'organisation envisagée pour l'exploitation, 
        a été adoptée.,
 ---------Ce, 
        groupe de paysanat de beaucoup le_ plus important, les céréales 
        étant à la base de l'alimentation des populations algériennes 
        totalise une superficie de plus de 300.000 hectares. Si l'on tient compte 
        de ce que les terres cultivées en céréales de l'Algérie 
        sont de l'ordre de 3.000.000 d'hectares, on comprendra la portée 
        d'une réforme qui doit dans des délais assez brefs améliorer 
        les rendements du, i/ro des terres actuellement productrices.
 Nature Juridique des terres.---------Les 
        terres où ont été créés les S.A.R. 
        sont de natures diverses. Terres domaniales ou communales récupérées, 
        propriétés privées achetées par l'administration 
        sont en général la ;base des secteurs de recasement. Quant 
        aux secteurs destinés 'à éduquer et aider les fellahs 
        et colons déjà établis, ils sont, constitués 
        soit par des terres francisées, soit par des terres Melk et Arch.
 
 Organisation des S.A.R. de céréaliculteurs.
 ---------L'action 
        entreprise a été basée à la fois sur des études 
        techniques et sur une connaissance attentive du milieu physique et humain. 
        Conduite selon un plan d'ensemble conçu pour répondre au 
        double souci d'augmenter rapidement la production et d'utiliser toutes 
        les ressources, elle a tenu compte de toutes les formules qui, dans la 
        situation présente de l'économie rurale 'algérienne 
        et de l'évolution des esprits, méritent d'être prises 
        en considération.
 ---------On 
        ne pouvait, en une matière aussi délicate, se contenter 
        d'une étude superficielle et d'une exécution uniforme. oAussi 
        le travail de base et de recherche sur le , plan local est-il effectué 
        en grande partie par des personnes compétentes et notamment les 
        fonctionnaires qui ont la responsabilité de la conduite d'une commune, 
        -de son évolution et. de l'amélioration des conditions de 
        vie de ses habitants.
 ---------Une 
        fois constitué, le S.A.R est placé sous le contrôle 
        direct du Président de la S.I.P. sur le territoire de laquelle 
        il a été créé. La direction technique est 
        confiée à l'Agent technique de la S.I.P. dont dépend 
        la commune et les comptes sont tenus à jour par l'Agent comptable 
        de cette S.I.P. Les fonds nécessaires au démarrage et .n 
        la bonde marche du S.A.R. ont parfois été avancés 
        en partie par les S.I.P. elles-mêmes ou par leurs fonds communs.
 Le plus souvent, cependant, après délibération et 
        décision, du Comité du Paysanat du Gouvernement Général, 
        les sommes jugées nécessaires, sont prises, s'il s'agit 
        de subventions, sur les fonds du Paysanat (qui s'inscrivent pour. 400 
        millions de francs au budget de 1947), soit sur les disponibilités 
        de Fonds commun des S.I.P. s'il -s'agit d'avances remboursables. Elles 
        sont ensuite mises à la- disposition des S.I.P. intéressées.
 
 Mise en chantier.
 ---------Lorsqu'il 
        s'agit de fellahs déjà propriétaires, le démarràge 
        du Secteur dépend essentiellement de l'aide plus ou moins substantielle 
        qui peut leur être apportée : c'est-à-dire préparation 
        du sol au tracteur, prêts de semences. de petits équipements, 
        etc...
 ---------Il 
        convient, dans ce cas, 'de ramener dans. le . cycle de la production des 
        terres qui en sont sorties et qui, en fin de compte, seraient venues dans 
        un délai plus ou moins long agrandir le domaine d'un gros propriétaire 
        terrien européen ou musulman..
 ---------Pour 
        faire revivre ces 'terres, un matériel mécanique, acheté 
        grâce aux avances consenties par les S.I.P. et aux subventions accordées 
        sur les fonds du Paysanat, a été mis à la disposition 
        des adhérents des S.A.R. de èéréaliculteurs.
 ---------L'ensemble 
        du matériel lourd possédé par cette catégorie 
        de S.A.R. comprend
 ---------21 
        tracteurs de modèles divers,
 ---------8 
        charrues à disques et 21 charrues
 ---------3.déchaumeuses 
        (14 disques),
 -------- 2 
        charrues balance,
 --------- 
        1 sous-soleuse,
 et le matériel léger
 ---------1.054, 
        araires,
 ---------267 
        brabants,
 ---------513 
        herses,
 ---------25 
        espicadoras,
 ---------14 
        déchaumeuses légères à traction animale.
 Le cheptel de trait et de labour totalise : 1.645 têtes:
 
 Les difficultés rencontrées.
 ---------Les 
        réalisations de ces trois dernières - années ne représentent 
        certes que le début d'une action beaucoup, plus considérable. 
        Les résultats en sont déjà appréciables, mais 
        il serait vain de,,-dissimuler les difficultés auxquelles se heurtent 
        la plupart des S.A.R. L'acquisition de matériel, rendue particulièrement 
        difficile en cette période de pénurie, se fait rardment 
        au rythme voulu et les engins mécaniques existants fournissent 
        souvent un nombre d'heures de travail élevé qui en accélçre 
        l'usure.
 ---------En 
        de nombreux points, les emblavures doivent être effectuées 
        sur dis_ terrains non préparés et les rendements s'en ressentent.
 '---------Parfois 
        la viabilité de la région ne permet qu'un accès difficile 
        au S.A.R., d'où lenteur d'acheminement des matières premières 
        et du matériel indispensable. Mais le fellah, qui a maintenant 
        compris o la part qui lui revient dans l'édification d'une oeuvre 
        dont il est le' premier- à bénéficier, se transforme 
        volontiers en cantonnier, construisant les voies d'accès au S.A.R. 
        et les chemins intérieurs. C'est ainsi qu'aux Berkèches, 
        la caillasse provenant du_dépierrement des terres mises à 
        la disposition des fellahs recasés a permis à ceux-ci de 
        tracer et de construite de leurs propres mains toutes les voies internes 
        glu secteur.
 ---------Il 
        faut espérer que des conditions économiques meilleures permettront 
        la solution rapide des problèmes matériels actuellement 
        posés. Ce qui importait, dans les S.A.F. qui fonctionnent actuellement, 
        ce qui importe dans ceux qui démareront prochainement, c'est de 
        gagner la confiance des intéressés. 11 semble que le résultat 
        ait été obtenu si l'on en juge par le ton des rapports des 
        différents administrateurs présidents des S.I.P.
 
 Attitude morale des adhérents des S.A.R.
 ---------" 
        Les fellahs montrent en général 
        une entière confiance dans nos, projets et se plient volontiers 
        à nos directives. 
        " (S.A.R. d'Aïn-Bcuchekif - Administrateur de Tiaret.)
 ---------" 
        ,Les difficultés d'ordre, moral ont été 
        sérieuses au départ. A l'exception des trois premiers adhérents, 
        -ùn propriétaire 'musulman et deuxx colons européens, 
        qui ont immédiatement compris l'intérêt du S.A.R. 
        et dont l'importance des propriétés (près de 300 
        hectares) assurait, dès le début, l'emploi d'un tracteur, 
        la masse des fellahss' n'était pas sans inquiétude sur notre 
        action, croyant y voir une menace de création d'un périmètre 
        de colonisation ou d'un danger d'expropriation ou d'un contrôle 
        de leurs. récoltes. Cependant, nos méthodes de travail, 
        l'aide' apportée aux premiers adhérents ne tardaient pas 
        .à convaincre la population de notre effort, purement désintéressé 
        intéressé en sa faveur, et une nouvelle opinion favorable 
        au S.A.R. s'édifiait rapidement. Les sueces culturaux enregistrés 
        à la récolte malgré la sécheresse ralliaient 
        enfin définitivement les plus> ptiques et les plus méfiants. 
        Les demandes de labours ' au tracteur affluent maintenant à la 
        S.I.P. de la part de fellahs non seuletment des Touares, mais encore des 
        régions éloignées. Actuellement, la situation morale 
        du S.A.R. est parfaitement établie et aucune difficulté 
        n'est plus à craindre à ce point_ de vue ". 
        (S.A.R, des Touares. - L'Administrateur principal de Cherchell.)
 
 ---------" 
        Comme il s'agissait d'adhésions volontaires 
        au S.A.R., les débuts ont été extrêmement difficiles, 
        les petits fellahs n'ont pas compris tout de suite le sens de l'action 
        entreprisee en leurr faveur. "
 " A l'heure actuelle, les fellahs du S.A.R. qui ont pu ensemencer 
        leurs terres dans 'd'excellentes conditions se déclarent tous très 
        satisfaits de cette nouvelle formule. Ils se plient progressivement aux 
        _indications qui leur sont données, mais il y a encore beaucoup 
        à faire pour obtenir d'eux une exécution ponctuelle - dés 
        travaux qui leur incomb¢nt. "(S.A.R. du Sersou - 
        L'Administrateur de la Con'mune, Mixte du Sersou).
 
 ---------" 
        Le succès enregistré à la fit de la campagne agricole 
        194i-1948 a été tel' que plusieurs centaines .de demandes 
        d'adhésion au S.A.R. (nombre initial d'adhérents, 8) ont 
        été reçues au cours de l'été 1947. 
        Aussi l'administrateur a-t-il pu, à partir de ce moment, envisager, 
        l'avenir avec confiance et n'a-t-il pas hésité à 
        élaborer un projet d'extensiondu S.A.R. des Ouled-Mimoun. 
        "
 (S.A.R. des Ouled-Minioun L'Administrateur principal de la Commune de 
        Sebdou).
 
 ---------Ces extraits 
        des différents rapports d'Administrateurs traduisent l'opinion 
        générale des dirigeants des S.A.R. de céréaliculteurs.
 Les résultats obtenus.---------Les 
        résultats-de la,,`commercialisation des récoltes dans les 
        S.A.R. fonctionnant' actuellement sont défia. fort appréciables: 
        -L'amélioration essentielle réside dans le -perfectionnement 
        des' techniques culturales, Labours profonds' en période sèche, 
        apports d'engrais judicieusement choisis, pratique. de l'assolement. L'intérêt 
        de cette dernière méthode, est difficilement compris d'une 
        façon générale par lés fellahs, Seule,' l'augmentation, 
        des rendements "les conduit à entreprendre d'autres ensemencements 
        que celui du blé. Ceci étant d'ailleurs facilement compréhensible 
        en une période'oùis quantités récoltées 
        suffisent' à peine à subvenir aux besoins les plus immédiats.	
        _
 ---------Les 
        rendements enregistrés pour la récolte 1946-1947 varient 
        avec les régions' mais marquent partout une augmentation sensible 
        comparativement à, ceux' obtenus sur les terres. de la région 
        ne faisant pas partie du S.A.R.
 ---------S.A.R. 
        des Ouled-Mimoun
 ---------Blé 
        dur : 8 q 40 au lieu de 4 q à ,l'hectare.
 ---------Orge' 
        12 q 5,au lieu de 5 q à d'hectare.
 ---------Avoine 
        :10q au lieu de 2 q à l'hectare,
 ---------S.A.R. 
        des Touares
 ---------Blé 
        dur : de 12 à 15 q pour les parcelles ensemencées avant 
        le 15 novembre
 ---------de 
        6 à 8q pour les parcelles ensemtencees après le 15 décembre.
 ---------Le 
        rendement moyen était de 3 quintaux.
 
 ---------Certains 
        S.A.R., cependant défavorisés par, un démarrage plus 
        tardif ou par des conditions atmosphériques, défectueuses, 
        ne donneront dé résultats sensibles qu'au, cours des prochaines 
        campagnes .
 ---------Les 
        rendements les plus bas ont été obtenus au
 S.A.R.,`de Tamelahât :
 ---------Blé 
        dur: 3,5 q à l'hectare
 ---------Blé 
        tendre: 5 q à l'hectare
 ---------et 
        au S. A. R, d'Ain-Bouchekif :
 ---------Blé 
        dur: 2,5 q à l'hectare à cause d'une sécheresse excessive 
        et de semailles tardives.
 
 Action sociale et morale.---------Des 
        résultats exposés- ci-dessus, il ressort ' que les fellahs 
        sont dans l'ensemble parfaitement désir reux de s'adapter a des 
        méthodes de travail autres -que celles qu'ils employaient depuis 
        toujours. Ils comprennent' profondément l'intérêt 
        od'un bon labour par exemple ou de l'emploi de semences de choix.
 ---------Mis 
        en' confiance et le premier, pas est deja fait dans cette, voie, ils viennent 
        naturellement aux méthodes de culture que le S.A R.' doit leur 
        ;enseigner.,
 ---------La' 
        question de l'habitat, pressante sur certains secteurs de recasement, 
        est en voie de résolution_ Fermes isolées ou villages sont 
        ;construits dans la mesure du possible en tenant compte des ressources 
        locales.
 ---------Ce 
        problème ocapital, en ce qui, concerne l,evolution des masses pays 
        nnes musulmanes, ne présente cependant actuellement qu'un caractère. 
        d'urgence relatif pour les petits propriétaires déjà 
        établis et il ne s'agit pour eux que nder3vis'ager d'utiles améliorations 
        à des maisons_ trop souvent encore primitives et fragiles.
 ---------Augmenter 
        les revenus et la, production de cette couche de la population l'aider 
        à' améliorer une situation souvent, précaire, tel 
        est le but des Secteurs d'Ameliprations Rurales. Mais la création 
        de ces centres n'aurait contribué que, dans une faible proportion 
        'réaliser ce projet, s'ils n'avaient pas eu valeur d'exemple et 
        si; dès leur constitution; .ils n'avaient paÉ pris le caractère 
        organique d'une cellule de base à laquelle so-nt';destinees à-venir 
        s'agréger les exploitations environnantes, le résultat
 ayant déjà été atteint avec certaines d'entre 
        elles.
   |  | LES S.A.R. DES MARAÎCHERS. ---------La première 
        expérience tentée en 1938, dans le secteur de la culture 
        maraîchère, fut celle de BeniOuassine (Commune mixte de: 
        Marnia):` Considérablement agrandi depuis, ce secteur'd'ameliorations 
        rurales a évolué vers l'arboriculture `qui constitue maintenant 
        l'objet principal de son activité.---------Le 
        seul secteur de maraîchers fonctionnant; actuellement mérite 
        une étude spéciale, étant donné ~sa réussite 
        qu'il convient d'affermir et d'améliorer et qui est; due en premier` 
        lieu a la compétence de son président, administrateur principal 
        de la'. Cômmune mixte.
 ---------A 
        Cheria (Commune mixte de Tébessa), un' lot communal. d'une superficie 
        de 100 hectares qui, au début de 1946,' était encore une 
        pauvre terre de parcours recouverte de joncs, est aujourd'hui transformée 
        en' un magnifique jardin bordé sur sa partie nord par un superbe 
        ,verger qui groupe plus de 2.000 arbres fruitiers. 150; chefs de famille 
        (pasteurs ruinés par la récente crise, bergers dépourvus 
        d'embauche faute de troupeaux) participent à l'exploitation de 
        ce véritable domaine
 ---------L'extension 
        de ce centre s'avère possible sur ;200 hectares, la composition 
        -chimique etc physique de la couche végétale des terrains 
        communaux et domaniaux lim trophes étant identique à la 
        sienne et les nouveaux besoins de l'irrigation n'absorbant qu'une faible 
        partie d'une nappe phréatique d'une rare abondance.
 ---------L'habitat 
        a fait l'objet d'une étude minutieuse. Une maison -type de paysan 
        édifiée pour, servir à ,l'étude du prototype 
        choisi pour la cité de recasement (ioo,maisons) qui doit être 
        bâtie à Chéria, ainsi que deux logements pour les 
        maîtres ouvriers et deux logements pour les chefss de cultures ont- 
        été construits depuis 1946.
 ---------Afin 
        de permettre l'écoulement des produits des, jardins créés 
        à des prix remuüeratettrs, un local coopératif a été 
        édifié qui' permet. leur stockage' et leur; vente.'
 La, réussite de l'oeuvre entreprise permet de bien augurer de la 
        mise en valeur de ce vaste bassin : Cheria, hier encore simple halte., 
        et lieu, d'abreuvement des caravanes, est aujourd'hui un centre actif 
        qui peut fort bien devenir, le hardi` prototype de 'la coopérative 
        de production.
 LES S.A.R D'ARBORICULTEURS.
 ---------Cinq .S.A.R. 
        d'arboriculteurs couvrant une surface de 10.883 hectares et groupant 966 
        fellahs fonctionnent actuellement.---------Arboriculture 
        fruitée, viticulture,. oeliculture, ;accessoirement cultures maraîchères, 
        -y sont pratiquees à des degres d'avancement divers. En effet, 
        tandis que le S.A.R. de Beni-Ouassin e donne déjà des résultats 
        notables depuis quelques années, que 'celai de" Djorf ayant 
        achevé ses plantations d'oliviers sur i.6oo ha., entreprend la 
        réalisation de sa troisième tranche (i.6oo ha.)', celui 
        de Chelafa coin mence à peine ,'à constituer ses pépinie 
        es:
 ---------Le 
        fonctionnement de cette catégorie ,de S.A.R. ressemble. 'assez 
        à' celui dés S. A. R de cerealiculteurs. Les Documents_ 
        Algériens ont d'ailleurs exposé en' détail la situation 
        de l'un de ces centres (n°26-20 mai 1947-)
 LÉS S.A.R. 
        D'ELEVAGE. ---------Présentant 
        une importance aussi capitale que les . S.A.R dé céréaliculteurs, 
        les S.A.R. d'élevage sont destinés à améliorer 
        la, situation des petits éleveurs algériens qui se' présente 
        depuis 1945 d'une manière assez difficile., État donné 
        les conditions géographiques et climatiques variables suivant la 
        latitude, le problnme a :été,-envisagé de tisanière 
        Sensiblement différente suivant qu'il s'agissait des terri.toires du Nora et 'des territoires' du Sud.,
 ---------Les 
        41 Secteurs actuellement' créés sont tous, situes. dans 
        les territoires du Nord,' 21 fonctionnent depuis quelques mois, celui 
        de Boghari depuis un an, 19 ieni ént d'être créés 
        par décision du 25 novenijbre 1947 du Comité du Paysanat,,
 Situation actuelle de l'élevage _ d'ovins.
 ---------A 
        la suite de plusieurs années de sécheresses les troupeauxt 
        ovins opt subi ides; pertes considérables, atteignant et souvent 
        même dépassant les .4/$ de l'eff ctif.; Ira reconstitution, 
        ne se fait que très lentement, car les -éleveurs, dépourvus 
        -dç 'fonds, 'vendent â la boucherie, à' `des prix 
        rémunérateurs, toutes les' bêtes tn état, y 
        compris, Ies. femelles
 ---------La 
        laine est de qualité médiocre, les toisons presque toutes 
        jarreuses. ,La pratique de la vaine pâture aboutit 'à un 
        appauvrissement constant de ~la flore utile des terains de parcours et 
        les bêtes sont abreuvées dans des conditions 'défectueuses 
        car ' les points d'eau font défaut en- de nombreux points ou sont 
        ` ffop éloignés- les uns des autres.
 ---------Le 
        troupeau, toujours conduit de `façon prim itive . n'est pas défendu 
        contre les maladies, notamment la gale, les vers intestinaux et la clavelée.
 ---------Enfin, 
        la culture des plantes fourragères et le stockage des réserves 
        nutritives est inconnu. C'est pour remédier -à ce déplorable 
        état de choses que l'organisation des S.A.R. d'élevage a 
        été mise sur pied.
 Les S. A, R. ---------Dans les 
        territoires du Nord (et c'est le cas de tous -les secteurs actuellement. 
        créés) les S.A.R., qui s'étendent sur s.g37.745 ha, 
        sont des fractions des territoires des S. I. P., véritables petites 
        régions couvrant au moins un douar, mais plus souvent sur deux 
        ou trois et qui grouperont, à leur dernier stade évolutif, 
        toue les éleveurs vivant sur leur périmètre.---------L'organisation 
        de ces centres vise à' la' reconstitution'du troupeau ovin et à 
        son amélioration en quantité et en qualité.
 
 Reconstitution du cheptel ovin.
 ---------Afin de 
        permettre aux petits éleveurs ruinés, en. partie ou totalement, 
        de reconstituer leur cheptel, ds prêts, de troupeau remboursables 
        en cinq annuités leur, ont été -consentis. En principe, 
        ces troupeaux ne doivent pas- comprendre plus de 2o brebis et un bélier, 
        pour les éleveurs qui n'ont plus une seule bête: Le prêt 
        accordé est alors en moyenne de 75.000 francs. Pour les autres, 
        il est avancé le complément entre ce qu'ils possèdent 
        encore et l'effectif indiqué' ci-dessus.
 Amélioration du troupeau en qualité.
 ---------Elle est 
        opérée en deux temps introduction immédiate de géniteurs 
        de choix, d'un type bien adapté, susceptibles d'améliorer 
        la qualité et la quantité de la viande imais, plus particulièrement, 
        la qualité de la laine, puis sélection dans la,, race, opération 
        qui sera poursuivie durant de longues années par la castration 
        des mauvais géniteurs et l'augmentation des primes attribuées 
        annuellement par la commission pastorale aux éleveurs présentant, 
        des bêliers de type recherché.
 .Défense du troupeau contre les maladies.
 ---------A 
        l'intérieur du périmètre de, chaque S.A.R. seront 
        créés un ou plusieurs centres de traitement où 'tous 
        les troupeaux (ceux prêtés aux éleveurs par la S.I.P~ 
        et ceux leur appartenant en propre) seront rassemblés et visités 
        périodiquement par l'Inspecteur du Service de l'Elevage de la circonscription. 
        Ce 'technicien effectuera ou contrôlera l'exécution' des 
        opérations de :. clavélisation, balnéation, castration 
        des mauvais géniteurs.
 ;---------Un 
        centre de traitement existe déjà à Chabounia, sur 
        le S.A.R- de Boghari, qui a été organisé le premier. 
        Ce centre fonction-ne; parfaitement 4.000 moutons peuvent y être-, 
        traités journellement contre la gale dans une piscine très 
        bien conçue de neuf metres de long sur un mètre de large. 
        Il' ,comprend, en outre, un parc de triage, deux parcs d'attente, deux 
        parcs d'égouttage, uri poste de vaccination, tin logement pour 
        le moniteur d'élevage, un puits et ùn abreuvoir.
 
 Extension des zones de parcours.
 ---------Certains 
        parcours, riches en herbe, sont peu fréquentés faute de 
        point , d'abreuvement. Ils seront rapidement vivifiés parr la. 
        remise en état des points d'eau existants et par la création-de, 
        points d'eau nouveaux.
 ---------Une 
        liaison étroite établie avec les services de l'hydraulique 
        et de la colonisation a déjà permis quelques résultats 
        intéressants: Six points ;d'eau ont été remis en 
        état sur l'étendue du seul S.A.R. de Boghari. La réussite 
        et le développement , des S.A.R. d'élevage reposent, en 
        très grande partie, sur l'amélioration de l'alimentation 
        en eau et un gros effort d'hydraulique 'est entrepris.
 
 Amélioration de la qualité des 
        pâturages.
 ---------La 
        mise en défense, dans 'chaque S.A.R. pour une période' de 
        trois à cinq ans, de vastes zones de parcours soumises, jusqu'à 
        présent; à la vaine pâture, est la première 
        mesure envisagée pour 1'a,meiioration des pâturages. Ces 
        zones seront appelées par la, suite a faire l'objet d'ensemencement 
        d'espèces annuelles et vivace et de,_ plantations, de jujubiers, 
        cactus et accacias.
 ---------Certes, 
        cette mesure soulèvera, au début, quelques difficultés 
        du fait qu'elle entrave les habitudes consacrés par le droit d'usage 
        avec parcours, reconnu depuis toujours, aux populations pastorales. Mais 
        l'obstacle peut être surmonté par la persuasion et, surtout, 
        par la création d'un climat de confiance semblable à celui 
        qui règne à Boghari où il a été démontré 
        que l'aide apporté aux éleveurs n'à qu'un but : protéger 
        et sauver tous les' troupeaux.
 
 Cultures d'espèces fourragères 
        et, stockage de ; réserves `nutritives.
 ---------Partout 
        où l'eau peut être utilisée, sous une forme _économique 
        pour l'irrigation on entreprend de cultiver des espèces fourragères 
        bien adaptées et susceptibles de: donner un important rendement 
        en sec. Dans ce but, la construction de barrages d'épandage de 
        crues est activement étudiée.
 ---------Les 
        fourrages obtenus'" sur: ; place et sechës constitueront la 
        base des stocks de réserve. Cependant; il est prévu, dès 
        maintenant, le, transport rapide d'aliments de haute valeur nutritive 
        cultivés dans les périmètres irrigables du nord, 
        vers les légions d'élevage, pour les années de sécheresse 
        exceptionnelles et de graves disettes.
 
 La mise en route des S.A.R.
 ---------Il 
        est incontestable que le financement des secteurs d'élevage est 
        autrement important que celui des autres secteurs. En l'état actuel 
        des réalisations, '625.470.000 francs ont été accordés 
        au titre de prêts de troupeaux ou de subventions pour travaux indispensables 
        à la marche de ces S.A.R.
 PERSPECTIVES D'AVENIR. ---------On comprendra, 
        en examinant ces chiffres, toute l'importance 'attachée par l'Administration 
        algérienne, à la réussite d'une opération 
        dont dépend, en grande partie, le relèvement économique 
        ainsi oue l'évolution sociale et morale d'une fraction particulièrement 
        intéressante de la population rurale musulmane. " '---------L'examen 
        de la carte et des tableaux annexés suffit amplement pour permettre 
        de comprendre l'effort entrepris, ces dernières années, 
        dans le secteur du paysanat.
 ---------L'ère 
        des expériences est largement dépassée maintenant, 
        mais- celle des projets n'est pas close la création de centres 
        actifs d'élevage, dans le Sud et de centrales mécaniques. 
        du culture des champs a été récemment étudiée 
        par le Comité permanent du paysanat en vue de réalisations 
        prochaines. La création d'un réseau serré de Secteurs 
        d'améliorations rurales est une réalité :réconfortante 
        qui permet tous les espoirs en ce qui concerne les destinées immédiates 
        et lointaines de l'agriculture algérienne.
 ---------Au 
        terme d'une évolution qui doitt être aussi rapide que possible, 
        les Secteurs d'améliorations rurales, véritables germes 
        de cristallisation, grouperont les terres environnantes et couvriront 
        la superficie productrice de l'Algérie. Certains lue ne, grâce 
        aux travaux actuellement 'en projet et dont une partie est en cours, apporteront 
        la-prospérité dans -des régions réputées 
        jusqu'ici stériles. Le S.A.R> n'est pas seulement un organisme 
        d'amélioration d;e la production., mais sa constitution doit correspondre, 
        dans certains cas, à la' création dé nouvelles richesses, 
        si nécessaires à une population dont le niveau de. -vie 
        général est encore bas et' qui s'accroît sans cesse.
 ---------Enfin, 
        le S.A.R. est destiné, souvent, à être le support 
        économique de, réalisations sociales et administratives 
        et le berceau de nouvelles unités communales. Le Comité 
        de gestion du S.A.R. peut devenir la préfiguration de futurs conseils 
        municipaux, la pratique de la 'coopération et ,l'habitude de l'effort 
        commun devant donner naissance à cette conscience collective qui 
        ',est l'àme de la cité rurale.
 
 (1) Série Econoomique n° 10,, c(u 17 mai 1946 
      - PA,YSANAT ormes ag"üres orgai4Mes;.'en 1945.
 
 
 (2) Série Eoonam1que n° 13, dt# 1-1 juin 1948 'PAYSANAT Seeteuit 
      d'ambbiorassone rurales
 (3) Série- Soonomique n° 2Q, du 20 mat 194'1 - PATS AT - Le de, 
      MiRaibtin-Djorf.
 Série Ecouomique nb 36, d12,25 oie 194'7 Le S A R.. e a da11ée 
      du Cuir..
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