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        LES 
          OBSTACLES A L'INDUSTRIALISATION.  -------Si 
          l'on excepte l'exploitation minière qui, entreprise très tôt, n'a pas 
          tardé à jouer un rôle important dans la mise en valeur du pays, en 1940 
          encore, les possibilités industrielles de l'Algérie se limitaient à 
          des secteurs bien déterminés où elles répondaient à des besoins spécifiques, 
          assurant la mise en oeuvre des matières premières locales, l'entretien 
          des machines ou, très souvent, se bornant à fournir des produits façonnés 
          sur demande.  -------A 
          l'approche du XX"'" siècle, en effet, les perspectives d'avenir 
          de l'économie algérienne, à peine naissante, reposaient exclusivement 
          sur le développement d'une agriculture qui était encore à créer et à 
          organiser entièrement et qui requerrait la concentration de tous les 
          efforts. Par suite, on ne pouvait dés ce moment projeter d'amener ce 
          pays qui avait à combler un retard considérable dans le domaine agricole, 
          au niveau de développement industriel des pays modernes.  -------Ce 
          problème n'était pas particulier à l'Algérie et on le voit se poser 
          aujourd'hui dans les pays sousdéveloppés. Mais actuellement, à la différence 
          de la grande majorité de ces pays, l'Algérie a atteint le stade d'une 
          économie agricole en grande partie évoluée, ce qui lui permet d'entreprendre 
          un certain effort d'industrialisation.  -------Mais, 
          à toutes les difficultés que rencontre de façon générale une politique 
          d'équipement industriel dans un pays économiquement retardé, s'ajoutait 
          pour l'ALGERIE l'absence de vocation naturelle à l'industrialisation 
          intensive : matières premières, ou insuffisantes, ou trop dispersées 
          et éloignées, longueur et difficulté des communications en raison de 
          l'étendue du pays, rareté et cherté des sources d'énergie, faible volume 
          des capitaux privés algériens susceptibles de s'investir, coût du crédit, 
          étroitesse du marché intérieur, etc. Autant de difficultés qui paraissaient, 
          jusqu'en 1940 encore pratiquement insurmontables.  -------De 
          plus, la nécessité d'un large équipement industriel demandant des investissements 
          massifs n'apparaissait pas avec la même évidence que de nos jours, 
          puisque l'ALGERIIE trouvait toutes facilités pour s'approvisionner en 
          produits manufacturés, grâce à son appartenance à l'ensemble économique 
          national NECESSITE 
          DE L'INDUSTRIALISATION : LE PLAN.   -------Ainsi 
          l'idée d'une Algérie industrielle ne date que d'une dizaine d'années. 
          Tout d'abord, eh effet, la dernière guerre, en privant l'ALGÉRIE 
          de ses sources habituelles d'approvisionnement, a fait apparaître 
          la nécessité de la mettre, au moins partiellement, à l'abri des conséquences 
          d'une période de rupture avec les marchés extérieurs. Mais surtout, 
          la poussée démographique et les possibilités limitées d'extension de 
          l'agriculture, qui occupe les 3/4 de la population active, ont rendu 
          vitale pour le pays l'existence d'un ensemble industriel capable d'offrir 
          de l'emploi à une main-d'oeuvre chaque jour plus nombreuse et de créer 
          du même coup un complément de revenu nécessaire à l'élévation 
          du niveau de vie des populations.  -------L'Institution 
          en 1946 du plan d'industrialisation de l'ALGERIE, après diverses tentatives 
          plus ou moins heureuses pour installer des industries de remplacements 
          pendant les années de guerre, a donc répondu à ses nécessités et l'évolution 
          rapide qui s'en est suivie a entraînéle développement d'un 
          enseignement technique important et la recherche scientifique appliquée. SITUATION 
          DE L'INDUSTRIE ALGÉRIENNE.   -------Aujourd'hui, 
          la part du secteur industriel dans le revenu global intérieur 
          brut de l'ALGÉRIE approche ou 'Mme dépasse 32 % ; l'ALGERIE 
          possède un éventail de productions industrielles qui croissent chaque 
          année e.., volume et en nombre, et qui ont été orientées de façon à 
          satisfaire les besoins les plus impérieux du marché 
          intérieur ou à transformer sur place des produits et matières premières 
          qui étaient auparavant exportés à l'état brut.  -------Les 
          industries les plus importantes se situent sur la bande côtière où vit 
          la fraction la plus évoluée de la population algérienne. Métallurgie, 
          textiles, industries chimiques, huileries et savonneries, industries 
          alimentaires, matériaux de construction et liants hydrauliques, etc. 
          se sont installés surtout près d'ORAN (La Sénia), près d'ALGER (dans 
          la région qui s'étend de la banlieue-sud au Gué-de-Constantine) enfin, 
          aux environs de BONE. Cependant, l'intérieur n'est pas dépourvu d'activités 
          industriel-les : celles qui traitent sur place, notamment, les matières 
          premières et les produits de l'agriculture (carrières, semouleries, 
          minoteries, ateliers de conditionnement de denrées viviéres, confitures, 
          jus de fruits et sirops) ; en outre, l'ALGERIE dispose déjà d'une sucrerie 
          de betteraves.  -------Les 
          activités dont l'essor a été le plus sensible sont, dans l'ordre, la 
          transformation des métaux, la production des métaux, les papiers et 
          cartons, les industries chimiques et parachimiques, l'industrie des 
          corps gras et de la savonnerie, enfin la fabrication des matériaux de 
          construction.  -------Mais 
          cet effort d'équipement industriel n'aurait pas été possible sans une 
          politique d'accroissement des ressources énergétiques - électricité, 
          charbon - que les Pouvoirs publics ont menée à un rythme accéléré, 
          bien que les moyens naturels de production soient insuffisants et que 
          l'exploitation de certains gisements ne soit pas immédiatement rentable. 
          A cette fin, des investissements publics considérables ont dû être réalisés 
          à partir de 1947-1948 et maintenus depuis, de façon constante.  -------Ce 
          programme, qui reposait sur un véritable acte de foi puisque les possibilités 
          d'industrialisation de l'ALGERIE étaient à cette époque très controversées, 
          a porté aujourd'hui ses fruits : non seulement il a permis de doter 
          l'ALGERIE d'un équipement industriel rentable, mais encore il lui ouvre 
          des perspectives inestimables en cc qui concerne l'exploitation future 
          des immenses ressources sahariennes.  -------Voici 
          comparés, sur la base 100 de 1950, les indices généraux de la production 
          industrielle de 1951 à 1955 qui sont assez significatifs de la croissance 
          récente de la jeune industrie algérienne : 
           
            |   |  1951 |  1952 |  1953 |  1954 |  1955 |   
            |  Indice général 
                sans le bâtiment .. | 116,8 | 119,7 | 122,3 | 133,2 | 146,9 |   
            |  Indice du bâtiment 
                et des travauxpublics  | 109 | 108.2 | 109,5 | 115,1 | 117,1 |   
            |  Indice général 
                avec bâtiment     .... | 113,6 | 114,9 | 116,9 | 125,8 | 134,8 |  LE 
          PLAN D'INDUSTRIALISATION DE L'ALGERIE  -------Plan 
          et non planification. — Quelles sont les grandes 
          lignes de ce plan ? Parler de plan est assez impropre puisqu'il ne s'agit 
          pas de planification au sens où l'entend une économie dirigiste. Une 
          politique de planification doit. en effet, pour être efficace, substituer 
          dans une large mesure l'intervention des Pouvoirs publics à l'initiative 
          privée, ce qui conduit en fait à une industrie d'Etat ;1'ALGERIE qui 
          participe à un système d'économie libérale ne pouvait s'accommoder d'une 
          économie étatisée.  -------Le 
          plan d'industrialisation consiste en un ensemble de mesures destinées 
          essentiellement à encourager l'implantation ou l'extension d'industries. 
          en fournissant aux entreprises privées les moyens d'affronter tes problèmes 
          de première installation et de fonctionnement. Ces mesures visent tout 
          au plus à fa-favoriser le développement des activités industrielles 
          les plus conformes à l'intérêt général.  -------Par 
          ailleurs, au même titre que la planification autoritaire, une politique 
          qui tendrait à une autarcie totale ou partielle doit être également 
          écartée puisque la symbiose économique avec la FRANCE presente pour 
          l'ALGERIE infiniment plus d'avantages que d'inconvénients. L'objectif 
          précis de ce plan est donc essentiellement de compenser le handicap 
          que la compétition avec les industries métropolitaines imposerait 
          aux industries algériennes naissantes.  -------Mesures 
          prévues. — Les mesures qui découlent de l'agrément 
          au Plan d'industrialisation (dégrève-me abattements. ristournes de diverses 
          sortes', essentiellement. d'ordre fiscal, sont, le cas échéant, complétées 
          par d'autres mesures d'ordre financier : garantie de l'ALGERIE pour 
          les emprunts à long terme d'équipement, de modernisation 
          nu de commercialisation de productions, conventions avec des établissements 
          ls de crédit spécialisés, bonification nos taux d'intérêt etc. II suit 
          de 15 qu'il ne peut y avoir de création d'industries en dehors de l'initiative 
          privée. Le processus est alors le suivant : les projets de création 
          d'industrie, venant d'initiatives privées, une fois déposés. ne seront 
          a agréés au plan o qu'après étude minutieuse, par une Commission spéciale, 
          s'ils satisfont à certaines conditions, à savoir que la fabrication 
          envisagée réponde aux besoins du marché intérieur, sans entrer en concurrence 
          avec les industries algériennes déjà existantes, ou qu'elle soit susceptible 
          d'exportations et assurée de larges débouchés ; que le projet, tant 
          dans sa conception que dans les moyens à mettre en œuvre pour sa réalisation, 
          offre un minimum de garantie de viabilité ; que les promoteurs accordent 
          aux Pouvoirs publics un certain droit de regard sur les conditions 
          de leur gestion tant que durera l'agrément, etc. Enfin, priorité est 
          accordée aux projets d'industries susceptibles d'employer une main-d'oeuvre 
          importante.  -------L'agrément 
          consiste donc à accorder le bénéfice des mesures d'aide en tout ou partie, 
          suivant l'importance et l'intérêt de l'entreprise, et pour une durée 
          bien déterminée au-delà de laquelle l'entreprise doit avoir atteint 
          en équilibre suffisant pour assurer seule son fonctionnement, à moins 
          de circonstances imprévisibles. Mais bien entendu, l'agrément peut 
          être retiré si une mauvaise gestion de l'entre-prise est constatée.  -------L'intervention 
          des Pouvoirs publics ne se manifeste pas autrement. Dans certaines circonstances 
          exceptionnelles, ils ont pu cependant être amenés à inviter des industries 
          présentant un intérêt incontestable pour le pays, à s'implanter en 
          ALGERIE. Les Pouvoirs publics n'ont eu recours à de telles initiatives 
          que fort rarement, à propos de cas bien déterminés, et se sont ,contentés 
          alors de proposer le bénéfice de l'agrément classique.  -------Résultats. 
          — L'intérêt et l'utilité de ce plan ont été prouvés par les résultats. 
          Pour les seuls établissements agréés qui étaient en 1955 au nombre 
          de 130 et groupaient des activités évoluées — toutes les industries 
          nouvelles ne sont d'ailleurs pas agréées au plan — les investissements 
          réalisés de 1946 à 1954 sont de l'ordre d'une vingtaine de milliards 
          et la masse de salaires et avantages sociaux divers distribués par eux 
          seuls, atteint annuellement cinq milliards de francs. Il est à souligner 
          que la création d'une usine nouvelle, agréé ou non, entraîne toujours, 
          soit la création d'industries ou d'ateliers annexes, soit le développement 
          de certains secteurs dans les usines déjà existantes, ainsi qu'un redoublement 
          d'activité dans de nombreuses branches. Ces répercussions sont difficilement 
          chiffrables et n'entrent pas dans les indications d'investissements, 
          salaires et avantages qui précèdent. L'ENSEIGNEMENT 
          PROFESSIONNEL ET LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE APPLIQUEE   -------L'industrialisation 
          de l'ALGERIE faisait apparaître la nécessité de procurer très 
          rapidement du personnel de maîtrise et d'encadrement et les Pouvoirs 
          publics ont alors accru leurs efforts en vue de créer de nombreuses 
          écoles techniques et professionnelles, outre la formation accélérée 
          d'une importante main-d'oeuvre qualifiée. Sans entrer dans le détail, 
          il suffira pour mesurer l'importance des réalisations ce domaine, de 
          rappeler que depuis deux ans, une Ecole d'Etat, l'Institut Industriel 
          de MAISON-CARREE, délivre le diplôme d'ingénieur des Travaux publics, 
          qui jouit déjà en Métropole même, d'une très grande renommée.  -------Dans 
          le domaine de la recherche scientifique appliquée, l'ALGERIE a favorisé 
          et aidé une série d'expérimentations visant à déterminer les possibilités 
          naturelles ou à répondre à des besoins primordiaux. Le service de l'Hydraulique 
          a entrepris les expériences sur la pluie provoquée. Dans un laboratoire 
          de l'Ecole nationale d'Agriculture de MAISON-CARREE, un appareillage 
          de production de gaz de fumier a été mis au point.  -------L'utilisation 
          de l'énergie solaire dans un pays où les sites favorables sont nombreux, 
          devait susciter l'intérêt de la puissance publique. Un Héliodyne de 
          50 kwh, miroir parabolique de 8 mètres d'ouverture, a été construit 
          et mis en place dans l'enceinte de l'Observatoire de la Bouzaréa. On 
          y expérimente la synthèse de l'oxyde azotique et la fusion des matières 
          ultra-réfractaires. Ces recherches sont animées et suivies par le Conseil 
          Supérieur de la Recherche Scientifique appliquée d'ALGERIE.  -------Riche 
          en minerais de fer mais dépourvue de sidérurgie, l'ALGERIE a entrepris 
          depuis quelques années la mise au point industrielle d'un procédé de 
          réduction des minerais et notamment des carbonates par l'action de gaz 
          réducteurs. Elle s'est associée dans ce but avec l'Office national industriel 
          de l'Azote et une Société minière locale.La chimie des eaux, science 
          expérimentale toute récente, donne également lieu à des recherches, 
          notamment en vue du dessalement qui permettraient d'utiliser les nappes 
          des chotts. LA 
          SITUATION ACTUELLE DES DIFFÉRENTS SECTEURS INDUSTRIELSL'INDUSTRIE DE TRANSFORMATION
  -------Métallurgie, 
          mécanique et électricité. -- Outre quelques ateliers 
          de pièces moulées en fonte, l'ALGERIE possède deux installations sidérurgiques 
          d'inégale Importance : une batterie de four Martin et des laminoirs 
          dans la région d'ORAN, qui produit annuellement 20.000 t. environ de 
          laminés par utilisation de ferrailles locales et un convertisseur à 
          ALGER.  -------Le 
          tréfilage des métaux non-ferreux, cuivre et aluminium notamment, est 
          assuré dans les environs d'ALGER par une importante usine qui alimente 
          deux câbleries et satisfait l'ensemble des besoins de l'ALGERIE en fils 
          et câbles pour courants forts et faibles.  -------Des 
          ateliers de charpente, de chaudronnerie, de mécanique générale, nombreux 
          et bien équipés, assurent sans difficulté la maintenance d'un parc automobile 
          et de tracteurs agricoles et de génie civil en constante augmentation.  -------Un 
          atelier spécialisé dans la fabrication des équipements mécaniques 
          pour barrages et réseaux d'irrigation, prend une part de plus en plus 
          active au développement de cette branche du génie civil.  -------L'industrie 
          du fer blanc dispose, dans les enviions d'ALGER, de puissantes chaînes 
          de fabrication qui satisfont très largement les besoins des conserveurs.  -------Des 
          industries nouvelles, spécialisées dans la fabrication de radiateurs, 
          accumulateurs au plomb, ressorts de toute nuance, ont été créées dans 
          le cadre du Plan d'industrialisation, et depuis la fin de 1956, un premier 
          élément de chaîne de montage de camions automobiles a été mis en place 
          dans les environs d'ALGER.  -------Dans 
          le domaine radioélectrique, l'ALGERIE dispose d'une industrie et de 
          laboratoires capable de fabriquer et de contrôler certaines séries de 
          postes émetteurs, récepteurs et d'en assurer la maintenance.  -------Un 
          atelier de fabrication de postes téléphoniques a été créé à ALGER. Il 
          fournit une part importante des postes, tableaux et standards que réclame 
          l'Administration des P.T.T.  -------Dans 
          le domaine ferroviaire, l'ALGERIE dispose, près de BONE, d'un important 
          atelier de montage de wagons, qui assure, en outre, la réfection des 
          gros moteurs Diesel et à explosion.  -------L'essor 
          de l'industrie algérienne, très diversifiée dans le domaine de la transformation 
          des métaux et des utilisateurs mécaniques et électriques, confère maintenant 
          au pays une relative autonomie.  -------De 
          flagrantes insuffisances subsistent néanmoins, que le Plan d'Industrialisation 
          s'efforcera de :combler, car la preuve est maintenant faite que l'entretien 
          de l'équipement industriel de 1'ALGERIE peut être très convenablement 
          assuré par l'industrie locale dont la main-d'oeuvre et les cadres acquièrent 
          graduellement une excellente qualification professionnelle.  -------Industrie 
          chimique et connexes. — Cette branche d'activité 
          est prospère, quoique limitée momentanément à certaines productions 
          classiques essentiellement destinées aux besoins de l'agriculture.  -------Les 
          plus anciennes industries de ce type se sont consacrées à la transformation 
          de matières premières du pays : l'exemple le plus caractéristique en 
          est la fabrication des engrais phosphatés au dé-part de phosphates naturels 
          transformés en phosphates solubles par l'action de l'acide sulfurique, 
          luis même produit au départ de pyrites de fer dont il existe un gisement 
          dans la région de PHILIPPEVILLE.  -------Les 
          besoins de la viticulture et des cultures vivrières en produits antiparasites 
          ont, par ailleurs, :conduit à l'installation de trois raffineries de 
          soufre et d'un atelier de produits anticryptogamiques ; les unités utilisent 
          des soufres bruts importés.  -------Il 
          existe aussi une production limitée de sulfate de cuivre au départ des 
          déchets collectés dans l'inhistrie des métaux.  -------La 
          création, aux environs d'ALGER, d'une papeterie utilisant l'alfa et 
          la paille, s'est accompagnée de celle d'une usine connexe de soude et 
          de chlore par électrolyse, qui fournit en outre de l'hypochlorite et 
          des produits lessiviels.  -------Trois 
          ateliers répartis sur le territoire procèdent à l'encartouchage des 
          explosifs nitratés et chloratés nécessaires aux Mines et aux Travaux 
          publics et à la fabrication des cordeaux détonants et des mèches ; 
          la fabrication des amorces est à l'étude.  -------Deux 
          usines très rationnellement équipées ont été implantées dans le département 
          d'ORAN pour traiter les argiles smectiques et le kiéselghur des carrières 
          locales. Les terres activées et les produits filtrants qu'elles fabriquent 
          servent au raffinage des huiles minérales et végétales ou bien sont 
          utilisées dans l'industrie des antibiotiques. Elles entrent pour une 
          part très importante dans l'activité d'exportation. Dans le domaine 
          du caoutchouc industriel. une usine en voie de modernisation et d'extension 
          fournit déjà toute la gamme des tuyaux et pièces moulées communément 
          employés. Une centrale de mélanges est en projet, ainsi qu'une manufacture 
          d'enveloppes et de chambres à air.  -------Quelques 
          usines bien équipées produisent tous les types de peinture et de vernis 
          synthétiques courants, des mastics, des encres d'imprimerie et des 
          rouleaux encreurs.  -------Une 
          usine située près d'ALGER satisfait enfin, par sa production d'allumettes 
          cire et bois, la totalité des besoins du pays et exporte même sur les 
          territoires voisins. On note, parmi les créations les plus récentes, 
          une importante usine d'antibiotiques et un atelier d'extraction et de 
          conditionnement des alcaloïdes dans les environs d'ALGER. Les besoins 
          de l'agriculture en engrais azotés, l'opportunité de créer une poudrerie 
          et une dynamiterie, ont conduit à l'élaboration de plusieurs projets 
          de fabrication d'ammoniaque ou d'acide azotique. L'éventualité de ressources 
          locales en hydrogène donne actuellementà ces projets un intérêt accru.  -------Matériaux 
          de construction. — C'est dans le domaine des matériaux 
          de construction que, dès la mise en train du plan d'industrialisation, 
          les investissements les plus productifs ont été réalisés.  -------Matériaux 
          pauvres, les ciments artificiels supportent des charges relativement 
          élevées de fret à l'importation. C'est la marge de prix que ces frets 
          représentent et aussi le fait que l'Algérie est riche en calcaires et 
          argiles, qui ont provoqué, en 1949, la création d'une très belle cimenterie 
          à SAINT-LUCIEN, dans l'Oranais, et la modernisation et l'extension de 
          celle qui existait déjà à ALGER.  -------Actuellement, 
          les besoins globaux du pays en liants hydrauliques, qui vont en s'accroissant 
          d'an-née en année, sont satisfaits par ces deux usines et quelques autres 
          unités secondaires bien équipées, à l'exception de l'Est constantinois 
          qui continue à être alimenté par la métropole et la Tunisie.  -------Les 
          matériaux préfabriqués ont connu un réel succès: deux usines d'amiante-ciment, 
          l'une dans l'Oranais et l'autre dans l'Algérois, fabriquent des plaques 
          de couverture et des tuyaux pour l'irrigation. Cette fabrication couvre 
          très largement les besoins.  -------De 
          tradition ancienne et solidement assise, l'industrie algérienne de la 
          céramique est représentée dans le pays par des séries d'usines utilisant 
          les ressources locales en argiles fines et produisant une gamme trèsvariée 
          de briques et de tuiles.  -------L'industrie 
          des carreaux de ciment comprimé est également ancienne et très active. 
          Les ressources naturelles en plâtre et chaux hydrauliques sont largement 
          utilisées et satisfont totalement aux besoins.  -------L'industrie 
          du béton armé, dans sa forme la plus moderne telle que la précontrainte 
          du béton, a fait naître des usines puissantes dans l'intérieur du pays, 
          à l'occasion de créations de périmètres d'irrigation et de constructions 
          de grandes conduites d'adduction d'eau, pour satisfaire aux besoins 
          en pylônes divers pour lignes électriques aériennes, et enfin pour l'équipement 
          des grands barrages-réservoirs.  -------Un 
          petit atelier de briques réfractaires a été créé près d'ORAN, premier 
          chaînon d'une industrie sidérurgique. Il ne satisfait que partiellement 
          aux besoins des foyers industriels.  -------Les 
          besoins du pays en revêtements, faïence, dallages, grès et appareillage 
          sanitaire sont encore entièrement tributaires de l'importation.  -------L'ALGERIE 
          dispose d'une très belle carrière de marbre blanc, celle de Filfila 
          et de diverses ressources en onyx. Cette industrie, complétée par quelques 
          ateliers de sciage, doit être largement utilisée pour les programmes 
          de construction divers qui modifient si heureusement et si rapidement 
          l'aspect des grandes villes algériennes.  -------Textiles 
          et cuirs. — Hormis la fabrication artisanale de 
          tapis et de tissus traditionnels, l'ALGERIE reste encore largement tributaire 
          de l'importation en ce qui concerne la laine, le coton et les cuirs 
          forts. Mais ORAN et TLEMCEN, notamment, constituent 
          des centres de choix pour la consolidation et l'extension des activités 
          de filature, tissage, conditionnement et apprêt des tissus de laine 
          Ces centres avaient réussi à trouver des débouchés réguliers lorsqu'en 
          1955, la fermeture de la Manufacture des Textiles Oranais à TLEMCEN, 
          à la suite d'une concurrence extérieure très sévère et en dépit de l'appui 
          fourni par les marchés des administrations civiles et militaires, a 
          fortement fait baisser la production de textiles.  -------Il 
          reste actuellement, près d'ALGER, une usine très moderne de filature 
          et de tissage de coton. En raison des prix et aussi de la modicité de 
          la production locale de coton, cette usine travaille des cotons importés. 
          Elle vise surtout à satisfaire les besoins militaires et administratifs, 
          mais fournit aussi au secteur civil une gamme de plus en plus étendue 
          de tissus légers. Elle dispose en annexe d'une teinturerie qui peut 
          travailler à façon, en sus du traitement de ses propres tissus.  -------Un 
          effort important est encore à accomplir dans le domaine de la préparation 
          des cuirs en tannerie et dans celui de la confection.  -------Des 
          projets viennent heureusement de se concrétiser à cet égard.  -------Industries 
          alimentaires. Minoteries. — Orientées aussi bien 
          vers la farine que vers la semoule, les 60 minoteries installées en 
          ALGERIE suffisent à ses besoins et permettent l'exportation de semoule. 
          En outre, les usines de pâtes alimentaires ont une capacité de 300.000 
          qx de pâtes alimentaires, ce qui leur laisse une marge appréciable d'exportation.  -------Des 
          biscuiteries industrielles et modernes se sont installées également, 
          pour répondre à la demande du marché algérien. Cette industrie doit, 
          elle aussi, permettre une exportation.   -------Jus 
          de fruits. — Alimentée par une matière première 
          d'excellente qualité, une industrie des jus de fruits, de type très 
          moderne, a connu un essor considérable à mesure que se perfectionnent 
          les techniques de fabrication et de conservation. Avec ou sans extraits 
          d'huiles essentielles, les jus de fruits destinés à être consommés tels 
          quels ou les extraits appelés à parfumer les c sodas a font rob-jet 
          d'exportations vers l'EUROPE Centrale en particulier.  -------Corps 
          gras alimentaires. — Très ancienne industrie algérienne, 
          puisque l'olivier, culture méditerranéenne par excellence, a été jadis 
          très répandue en ALGERIE et reste aujourd'hui une des ressources principales 
          de la KABYLIE, l'huilerie s'est modernisée dans les grandes villes en 
          faisant appel à toutes les graines exotiques, cependant que l'antique 
          artisanat se maintenait sur les lieux de production. L'ALGERIE triture, 
          raffine et exporte de l'huile d'olive et importe soit des graines, soit 
          des huiles brutes fluides ou concrètes pour les triturer, les raffiner 
          et les livrer à la consommation intérieure. Elle a acquis dans ce domaine 
          une autonomie complète et exporte une huile d'olive recherchée pour 
          sa finesse.  -------En 
          ce qui concerne la savonnerie, industrie complémentaire de l'huilerie, 
          la production, d'excellente qualité, couvre les besoins du pays.  -------Conserveries. 
          — Fruits, légumes, viandes, poisson, sont mis 
          en conserves avec des capacités de l'ordre de 40.000 tonnes pour les 
          fruits et légumes et 100.000 tonnes pour viandes et poisson. Ces pro-duits 
          abondants en ALGERIE sont susceptibles d'exportation.   -------Verres 
          creux. — L'ALGERIE possède, depuis 1947, une verrerie 
          très moderne, d'une capacité annuelle de 12.000 t. équipée pour la 
          fabrication de verres creux blancs ou colorés : bouteilles, flacons, 
          gobeleterie, etc... Les produits de cette industrie, de qualité excellente, 
          satisfont les besoins intérieurs du pays, notamment en bouteilles, et 
          sont partiellement exportés.  -------La 
          production demeure susceptible d'extension dans diverses branches laine 
          de verre, verre plat, cristallerie ; les matières premières sont partie 
          d'origine locale, partie importées.   -------Papiers 
          et cartons. — La richesse de l'ALGERIE en alfa a incité, en 1947, un 
          très important groupe papetier français à créer, aux environs d'ALGER, 
          une usine de fabrication de pâtes de cellulose blanche, pourvue de 
          puissantes machines à papier. La pâte est à prédominance d'alfa, mais 
          avec adjonction de paille ; le procédé de blanchiment emploie la soude 
          et le chlore gazeux qui sont fournis par un atelier connexe d'électrolyse 
          de sel, lui-même produit dans une saline d'ORANIE.  -------L'usine 
          algérienne, capable d'une production annuelle de l'ordre de 18.000 t., 
          exporte à l'étranger la presque totalité de sa production. Malgré les 
          difficultés du marché international, l'excellence de sa technique 
          de fabrication et la qualité de ses papiers lui permettent d'affronter 
          heureusement la concurrence. |  |   -------L'industrie 
        des papiers d'emballage est assez répandue dans le pays. Elle utilise, 
        dans des ateliers petits et moyens, les vieux papiers récupérés et la 
        paille.  -------Des 
        études sur l'emploi possible d'autres ressources cellulosiques (lin textile, 
        eucalyptus) ont été, par ailleurs, entreprises.  -------Riche 
        en liège, l'ALGERIE a vu se développer, notamment dans les régions forestières 
        productives, de nombreux ateliers de préparation de plaques et des bouchonneries.   -------Un 
        procédé d'extraction des acides gras du liège, susceptible de valoriser 
        considérablement les débris en produisant une cire et une matière plastique 
        de choix, a été, en outre, mis au point.   -------Tabacs. 
        — A l'heure actuelle, un peu plus du quart de la 
        récolte algérienne est manufacturée sur place par 45 fabriques (ALGER 
        : 17, ORAN : 5, CONSTANTINE : 23). Compte tenu des adjonctions de tabacs 
        exotiques, les quantités manufacturées s'élèvent aux alentours de 10.000 
        t. sur lesquelles, en moyenne, un peu plus de 6.500 t. sont consommées 
        en ALGERIE, l'excédent étant exporté dans t'Union Française. MINES.  -------Minerais 
        de fer. — Les minerais de fer algériens sont riches 
        (50 à 60 %, peu silicieux et non phosphoreux; ils peuvent rivaliser avec 
        ceux de SUEDE et d'ESPAGNE et sont très recherchés, en particulier par 
        la métallurgie anglaise. Le centre de production le plus important en 
        est la mine de l'OUENZA.  -------Freinée 
        pendant les hostilités par de multiples difficultés, la production n'a 
        cessé de croître depuis 1945, en raison de l'évolution favorable du marché 
        mondial, et surtout de la modernisation et de la mécanisation méthodique 
        des exploitations, entreprise sous l'impulsion du Service des Mines. En 
        1953, la production a atteint 3.372.000 tonnes et les exportations, vers 
        l'étranger, pour la quasi-totalité, se sont élevées à plus de 14 milliards 
        de francs, soit près du dixième du montant des exportations totales.
 -------On 
        estime actuellement à plus de 100 millions de tonnes les réserves	
        de l'ALGERIE en minerais de fer ; elles sont constituées surtout 
        par les exploitations de l'OUENZA, du ZACCAR et de BENI-SAF.
   -------De 
        très importants efforts d'équipement, qui tendent à la mécanisation des 
        gîtes et à la modernisation des installations de four et d'embarquement 
        des minerais, ont été entrepris par les exploitants et doivent être poursuivis 
        à une cadence accélérée.  -------Phosphates 
        de chaux. — C'est l'ALGERIE qui, la première, en 
        AFRIQUE DU NORD, exploita les phosphates de chaux. Par la suite, elle 
        eut à subir la concurrence des phosphates tunisiens et surtout américains 
        et marocains qui, situés à proximité de la mer et généralement plus riches, 
        ont une situation plus favorable.  -------La 
        production, qui s'est stabilisée aux environs de 600 à 700.000 t. par 
        an, est en partie traitée sur place pour être transformée en engrais.  -------On 
        procède actuellement à la mise au point de divers procédés d'enrichissement 
        qui permettraient aux phosphates algériens d'améliorer leur position sur 
        le marché mondial.  -------Les 
        gisements se trouvent dans la région de TEBESSA et de SETIF. Au KOUIF 
        (près de TEBESSA), le minerai essentiellement destiné à la fabrication 
        des engrais, a une teneur moyenne de 65 % et subit, de ce fait, une très 
        forte concurrence de la part des minerais qui titrent 75%.  -------Au 
        M'ZAITA, on extrait du minerai principalement destiné à la métallurgie 
        et à l'industrie du phosphore.  -------Le 
        gite du KOUIF étant en voie d'épuisement, on projette de lui substituer, 
        dans quelques années, la production du Djebel ONCK qui est évaluée 
        à 500 millions de tonnes.  -------L'équipement 
        de cette nouvelle carrière, le transport du minerai après enrichissement 
        et son placement sur le marché, font actuellement l'objet d'études très 
        poussées.  -------Autres 
        minerais métalliques. — Les mines algériennes, en 
        raison de leur importance moyenne, sont particulièrement sensibles aux 
        fluctuations des marchés internationaux. Néanmoins, la production a connu 
        un certain développement. C'est ainsi que la production, en 1953, évaluée 
        en tonnes de métal récupérable, s'est élevée à 7.900 t. pour les phosphates, 
        contre 3.000 en 1951 et à 19.200 t. pour le zinc, contre 8.000 en 1951.  -------La 
        création d'équipements nouveaux, bien que tempérée par la conjoncture 
        des prix, a été étudiée et a toutes chances d'être effectuée dans les 
        plus prochaines années. Le programme correspond à une augmentation globale 
        d'environ 40% de la production actuelle.  -------En 
        ce qui concerne les minerais associés (plomb, zinc et cuivre), grâce aux 
        prospections du Bureau de Recherches Minières d'ALGERIE, un gîte 
        situé dans le massif de Cavallo et qui pourrait produire 3.000 t. de 
        métal par an, est sur le point d'être exploité.  -------C'est 
        sur la recherche minière, préambule indispensable à l'exploitation industrielle 
        de gisements minéraux sélectionnés, que l'effort de lALGERIE a essentiellement 
        porté et a connu les résultats les plus tangibles.  -------A 
        cet effet, un établissement public, le Bureau de Recherches Minières d'ALGERIE 
        a été institué et, dans le cadre du premier plan quadriennal d'équipement 
        économique et social, a pu non seulement s'équiper excellemment en moyens 
        humains et matériels, mais encore sélectionner par des prospections systématiques, 
        le territoire algérien, les zones sahariennes comprises.   -------Son 
        action a déjà permis de mettre en valeur un certain nombre de gîtes 
        exploitables, tels que les minerais de fer de TINDOUF.   -------Charbon. 
        — L'ALGERIE possède à KENADZA, dans le Sud oranais, 
        un gisement de houilles demi-grasses dont l'exploitation a été confiée, 
        en 1949, à un Etablissement national, homologue des houillères de bassin 
        de la Métropole. L'équipement de cette mine, dont la productivité normale 
        atteint 300.000 T. par an, a été très efficacement réalisé depuis. Quatre 
        descenderies mécanisées, un lavoir, une station électrogène de 7.000 kw. 
        ; des bâtiments pour le logement des mineurs, des services sanitaires, 
        des ateliers pour l'entretien du matériel en constituent l'essentiel. 
        Au surplus, des recherches systématiques de nouveaux gîtes de charbon 
        ont été entreprises et poursuivies. Elles viennent de permettre la mise 
        en exploitation industrielle d'une nouvelle couche à 70 km. environ de 
        KENADZA, qui produit dès à présent 200 t/j de charbon gras cokefiable. 
        La réserve reconnue du bassin est actuellement évaluée à 20 millions 
        de tonnes. Mais, cette mine se trouve à 600 km. du port le plus proche, 
        NEMOURS, auquel elle est reliée par voie ferrée normale ; la distance 
        moyenne que ces produits ont à parcourir pour atteindre la clientèle algérienne 
        est, par voie ferrée, de l'ordre de 1.000 km.  -------Le 
        transport impose donc une charge très lourde qui, s'ajoutant à un prix 
        de revient d'extraction équivalent à la moyenne métropolitaine, rend 
        les charbons du Sud-Oranais difficilement compétitifs, étant donné les 
        prix actuels des charbons concurrents importés.  -------Cette 
        production n'en demeure pas moins essentielle à l'économie du pays et 
        l'activité des recherches minières aux confins algéro-marocains et dans 
        le Sahara septentrional, si l'on en juge par les résultats déjà obtenus, 
        doivent lui assurer, dans l'avenir une expansion rationnelle.  -------Cette 
        mine occupe présentement 4.000 ouvriers autochtones, encadrés par quelques 
        mineurs spécialisés qui ont su leur donner une bonne qualification professionnelle. 
        La masse globale des salaires distribués dans cette région steppique atteint 
        ainsi un milliard par an et joue un rôle essentiel dans son économie naissante.  -------C'est 
        un résultat absolument remarquable que d'avoir pu équiper selon les normes 
        les plus modernes un bassin houiller lointain et à couches minces.  -------Le 
        charbon industriel produit fournit le complémentaire aux charbons maigres 
        du bassins marocain de DJERADA. Ensemble, ils assurent dès maintenant 
        un avenir réel aux projets de valorisation des matières premières de cette 
        région, riche en mines métalliques et en gites de fer et apte, par sa 
        position géographique, à l'implantation d'industries de sécurité. LE PETROLE   -------Dès 
        l'année 1951, le Service des Recherches Minières a entrepris en ALGERIE 
        le relevé méthodique des indices d'hydrocarbures et mis au point un programme 
        d'investigations géologiques ; aussitôt après 
        la fin des hostilités, en 1945, un organisme d'État, le Bureau 
        de Recherches de Pétrole, a été créé en vue de mettre en oeuvre un programme 
        général de recherches en FRANCE, en A.F.N. et dans l'Union française.  -------En 
        novembre 1946, une société était à son tour créée pour prendre la suite 
        de ces travaux : la Société Nationale de Recherches et d'exploitations 
        de Pétroles en ALGERIE (SN REPAL) dont le capital fut réparti par moitié 
        entre l'ALGERIE et le bureau de recherches de Pétrole. Cette société d'Etat 
        se proposait essentiellement de donner une impulsion aux recherches pétrolières 
        en éveillant, par son exemple, l'attention des sociétés privées sur l'intérêt 
        de la prospection dans les régions sahariennes.  -------Cet 
        objectif fut atteint au-delà de toute espérance. et une intense compétition 
        s'est. développée tant en ALGERIE du Nord que dans les régions les plus 
        désertiques du SAHARA, entre les plus importants groupes industriels qui 
        sont successivement intervenus sous contrôle du Gouvernement.  -------L'état 
        actuel de ces travaux est le suivant :   -------La 
        seule ressource en pétrole brut exploitée est actuellement celle du gisement 
        de l'Oued-Gueterini, près d'Aumale (dép. d'ALGER) découvert et exploité 
        pur la Société des Pétroles d'AUMALE, (filiale de la SN REPAL). Sa production 
        est passée de 243 t. en 1949 à 75.000 t. en 1954 pour tomber à 57.350 
        L en 1955. On doit s'attendre à une décroissance régulière de la production 
        de ce champ très limité et très disloqué par les plissements de l'Atlas.   -------L'activité 
        de forage de la SN REPAL s'est portée d'abord tout naturellement sur les 
        zones les plus rapprochées de la côte. Après 60.000 mètres de forages, 
        aucune production commerciale n'a pu être décelée dans le Chéliff. Le 
        problème de la ]localisation du pétrole ne peut cependant être considéré 
        comme définitivement résolu dans cette zone.   -------En 
        second lieu, le pétrole a été rencontré en de nombreux points du Bassin 
        du Hodna vrais différentes difficultés techniques ont empêché jusqu'ici 
        tout essai de valorisation de ces indices.   -------Enfin, 
        dans l'Est constantinois (Djebel FOUA) d'importants débits de gaz ont 
        été mis à jour niais la conjoncture générale a conduit la société à différer 
        momentanément la poursuite de l'exploitation.  -------A 
        partir de 1949, la Compagnie Française des Pétroles (ALGERIE) filiale 
        de la Compagnie Française des Pétroles, conjugue ses efforts avec ceux 
        de la SN REPAL. pour la prospection systématique des hydrocarbures dans 
        la partie septentrionale du SAHARA. 14 permis exclusifs de recherches 
        d'hydrocarbures d'une superficie totale de 250.000 km2 dont 7 ont été 
        accordés à la seule SN REPAL, constituent le domaine d'activité de ce 
        groupement d'intérêts, chaque société conservant entière liberté d'action 
        au sein de sa zone propre.   -------EN 
        FEVRIER 1952, la Compagnie de Recherches et d'Exploitation du Pétrole 
        au SAHARA (C.R.E. P.S., filiale de la Régie Autonome des Pétroles 55 % 
        et du Groupe Shell-Royal-Dutch 35 %, SN REPAL 5 %, B.R.P. 5 %) se 'met 
        à son tour sur les rangs. Un ensemble de permis de recherches d'une superficie 
        totale de 145.000 km2 situés à la bordure nord du massif cristallin du 
        Hoggar est attribué à la C.R.E.P.S. tandis que la C.P.A. se voit accorder 
        un ensemble de permis couvrant 160.000 km2.   -------L'immense 
        territoire qui se trouve soumis à la prospection est caractérisé par l'épaisseur 
        des terrains qui recouvrent les a roches mères » et les « roches réservoirs 
        du pétrole et des gaz combustibles. Aussi cette infrastructure pose-t-elle 
        des problèmes particulièrement ardus aux techniciens qui recouvrent essentiellement 
        à la photographie aérienne et à la prospection géophysique.   -------Deux 
        chiffres donnent une idée de l'ampleur de la tâche.  ------- A 
        la fin de 1955, près de cinquante kilomètres de forages avaient été exécutés 
        par l'ensemble des sociétés — qui occupaient 2.000 personnes dont 150 
        ingénieurs et assimilés et 400 techniciens et spécialistes. Le montant 
        global des dépenses atteignait environ 20 milliards de francs (dont la 
        moitié pour la seule année 1955).   -------Tel 
        est le bilan, à la fin NOVEMBRE 1956, des résultats obtenus dans les différents 
        secteurs.   -------Fin 
        1953, la C.R.E.P.S. a découvert au Djebel BERGA (100 km. sud d'In-Salah), 
        à 1.400 mètres de profondeur, dans des grès poreux du Dévonien inférieur, 
        une réserve très importante de gaz combustible. 
        Les recherches intérieures ont révélé l'existence dans l'Ahnet de gisements 
        analogues qui jusqu'ici n'ont pas fourni de pétrole en quantité commerciale.   -------Les 
        grès du même stage contiennent des indices importants d'huile légère 
        dans la partie occidentale de l'Oued-Rhanbi et d'EL-GOLEA.   -------En 
        mars 1956, la C.R.E.P.S. a mis à jour vers 650 mètres de profondeur, dans 
        les grès carbonifères de l'Erg Bourarhet, au voisinage de la frontière 
        libyenne, une huile légère d'excellente qualité. D'autres indices positifs 
        ont été reconnus dans ce district où la prospection se poursuit très active-ment.  -------En 
        juillet 1956, à 130 km. S.E. de LAGHOUAT, la C.F.P. (A) rencontre à 2.250 
        mètres de profondeur. dans les grès triasiques, une quantité notable 
        de pétrole brut d'excellente qualité.   -------En 
        Août 1956. à 3.300 mètres de profondeur, les essais effectués par la SN 
        REPAL sur les grés triasiques recoupés par le sondage d'Hassi-Messao Id 
        (75 km. à vol d'oiseau, Est d'OUARGLA), fournissent — à raison de plusieurs 
        m3/h sous une pression de gisement de 450 kg/cm2 — une huile légère, de 
        densité 0,80, très fluide et exempte de soufre. L'épaisseur du réservoir 
        dépasse ici — pour le moment — la centaine de mètres. Il n'a pas encore 
        été traversé complètement.   -------Enfin, 
        au début de Novembre 1956, le sondage d'Hassi-R'Mel (70 km. NW de GHARDAIA) 
        exécuté par la C.F.P. (A) pour le compte de la SN REPAL rencontre, à 
        2.132 mètres les grès triasiques fortement imprégnés d'un gaz combustible 
        renfermant une proportion appréciable de produits condensables.  -------On 
        voit ainsi qu'en moins de trois ans, les hydrocarbures ont été rencontrés 
        à des profondeurs variant de 600 mètres à 3.200 mètres avec des pressions 
        de gisement permettant d'escompter des débits commerciaux si les structures 
        se révèlent convenablement imprégnées.   -------Reste 
        à déterminer, dans les mois qui suivent, les caractéristiques des grès 
        réservoirs à proximité des belles découvertes réalisées.   -------Si 
        les espoirs suscités se réalisaient, si ces ressources se révélaient aptes 
        à une mise en valeur sur une vaste échelle, la physionomie de l'économie 
        algérienne s'en trouverait singulièrement transformée. L'INDUSTRIE 
        ALGÉRIENNE DANS LA CONJONCTURE EXCEPTIONNELLE PRESENTE  -------Bilan 
        en 1956. — La crise qu'affronte l'ALGERIE depuis 
        le 1" NOVEMBRE 1954 a eu des répercussions assez divergentes sur 
        son équipement industriel, d'une part, et sa production industrielle, 
        d'autre part.  -------Les 
        événements politiques ont pu évidemment, sinon décourager les initiatives 
        et les investissements privés, du moins les amener à adopter souvent 
        une attitude d'expectative. Aussi, si l'on ajoute que la conjoncture économique 
        mondiale est défavorable, on ne s'étonnera pas qu'au cours des années 
        1955 et 1956 le développement normal du plan d'industrialisation ait été 
        freiné et que peu d'industries nouvelles aient été créées durant cette 
        période.   -------Mais 
        il en va différemment de la production industrielle. Les industries algériennes 
        sont, en effet, essentiellement concentrées autour des grandes villes 
        du littoral ; par suite leur activité ne s'est pas ressentie durant toute 
        l'année 1955 de l'action séditieuse et a pu se poursuivre normalement 
        et même continuer à s'accroître puisque la moyenne trimestrielle de l'indice 
        général de la production industrielle, le bâtiment et les travaux publics 
        exclus, a accusé une augmentation de 13,7 points. L'activité minière 
        même, cependant la plus exposée, puisqu'un certain nombre d'exploitations 
        ont été touchées, a pu progresser dans l'ensemble pendant toute l'année 
        1955. Son indice, est passé, en effet, de 135 en 1954 à 150,7 en 1955, 
        marquant une amélioration générale de 15,7.   -------Pourtant 
        la situation a évolué différemment au cours de 1956 où on a pu constater 
        un léger affaiblissement des indices de production. Voici comparés à ceux 
        de 1955, les indicesdes trois premiers trimestre de cette année: 
         
          |   |  1955 | 1956 |   
          |   |  
           |  1er 
              Trim. |  2è 
              Trim. |  3è 
              Trim. |   
          | Indice 
              général dans le bâtiment  | 146.9 | 137,94 | 130,24 | 136,39 |   
          | Indice 
              du bâtiment et des travaux publics.. | 117,1 | 109,98 | 117,90 | 120,59 |   
          | Indice 
              général avec bâtiment      | 134,8 | 126,53 | 125,56 | 129,95 |   -------Alors 
        que les tabacs, allumettes, corps gras, savons, papiers et cartons, électricité 
        et gaz continuaient leur expansion et que la production de houille, la 
        presse et l'édition demeuraient stationnaires, l'extraction de minerais, 
        la production et la transformation des métaux, les productions chimiques 
        et parachimiques, les textiles et les matériaux de construction subissaient, 
        de façon inégale, une certaine régression.  -------Différentes 
        causes, relativement indépendantes les unes des autres expliquent cette 
        situation. Ce sont d'abord des difficultés d'approvisionnement apparues 
        au cours de l'année 1956 à la suite de l'allongement parfois considérable 
        des délais de livraison demandés par l'industrie métropolitaine. En outre, 
        le commerce métropolitain a apporté certaines restrictions de crédit dans 
        ses rapports avec le commerce algérien, tenu souvent d'effectuer ses achats 
        au comptant ; enfin, à l'intérieur du pays, les difficultés de transport 
        n'ont pas été sans provoquer certaines perturbations. De sorte que si 
        l'insécurité de certaines régions explique un léger ralentissement des 
        activité, son influe £ce reste comparativement minime, au regard de la 
        conjonction de facteurs économiques divers durit l'origine est souvent 
        totalement étrangère à l'action séditieuse.  -------L'action 
        des Pouvoirs publics. — Reste que cette situation 
        a retenu l'attention des Pouvoirs publics car si elle ne compromet pas 
        dangereusement pour l'avenir le potentiel industriel de l'ALGERIE, elle 
        ne manquerait pas de constituer, en se prolongeant une menace sérieuse 
        pour l'expansion de [équipement industrie], expansion qui a été provoquée, 
        encouragée et soutenue depuis de nombreuses années et dont la fin essentielle 
        était la promotion sociale des populations algériennes.  -------Par 
        suite, les Pouvoirs publics ont redoublé d'efforts pour attirer, en dépit 
        des circonstances, les initiatives et les investissements des capitaux 
        privés. Et non en vain, puisque, l'industrialisation, après un ralentissement, 
        vient de prendre un nouveau départ pendant le mois de DECEMBRE 1956: 31 
        industries nouvelles sont agréées ; certaines sont déjà entrées dans la 
        voie des réalisations et le lancement des autres doit suivre au cours 
        de l'année 1957.  -------Les 
        projets de création. — Parmi les créations projetées, 
        il en est de considérables. On peut signaler deux usines de fabrication 
        de postes de radiophonie émetteurs-récepteurs et de pièces détachées de 
        matériel radio ; une chaîne de montage de chassis-cabine et de camions 
        automobiles lourds ; une usine de machines à tricoter individuelles ; 
        une fabrique d'articles industriels en caoutchouc ; une autre, très importante, 
        d'articles à base de matières plastiques ; une fabrique de sucre de betteraves 
        ; une usine de lingots de bronze pour n'en citer que quelques-unes ; de 
        nombreuses usines, dans le domaine des industries chimiques, des matériaux 
        de construction, du tissage, de la papeterie, etc..., égale-ment importantes, 
        sont aussi en voie de s'installer.  -------Ainsi, 
        en travaillant à créer de nouvelles industries, en dépit de la conjoncture 
        défavorable, la communauté nationale témoigne clairement de sa confiance 
        en un avenir de progrès et de concorde. LES 
        PERSPECTIVES D'AVENIR DE L'INDUSTRIE ALGERIENNE   -------Les 
        possibilités. — On a vu que la part du secteur industriel 
        dans le revenu global intérieur brut de l'ALGERIE avoisine d'ores et déjà 
        ou dépasse 32 %. Or, en Métropole, la part du secteur industriel est 
        nettement supérieure à celle de l'agriculture qui n'intervient que pour 
        16 % environ dans le revenu national ; c'est dire que la marge laissée 
        au développement industriel de l'Algérie est encore ssee large.  -------Sans 
        doute la Métropole a-t-elle atteint un équilibre économique auquel l'ALGERIE 
        ne peut prétendre en l'état actuel de ses ressources naturelles. Mais 
        même si l'ALGERIE ne doit pas devenir dans l'avenir 
        un pays à vocation essentiellement industrielle, il est peu contestable 
        que si elle poursuit son expansion, fût-ce à un rythme modéré, la part 
        de l'activité industrielle pourra s'établir prochainement aux alentours 
        de 40 % du revenu global. Pour dépasser ce niveau, encore inférieur à 
        celui de la plupart des pays très moyennenment industrialisés, l'aide 
        à l'industrie algérienne devra être considérablement accrue.  -------Quoi 
        qu'il en soit, il est édifiant de constater qu'au cours de ces toutes 
        dernières années le chiffre d'affaires des industries de transformation 
        s'est accru de 50 milliards environ grâce pour une large part aux industries 
        nouvelles ; l'emploi s'en est trouvé augmenté directement de plus de 20.000 
        unités, sans compter la masse d'emploi non évaluable, créée indirectement 
        dans les autres secteurs de l'économie.  -------De 
        l'expérience d'industrialisation, entreprise depuis 10 ans et qui en est 
        encore au stade des recherches, il ressort que ce pays est riche en possibilités 
        parfaitement exploitables et appelées à se développer parallèlement à 
        l'élévation du niveau de vie.  -------L'ALGERIE, 
        sans présenter, du moins pour l'instant, une vocation industrielle nettement 
        dessinée, se trouve néanmoins placée à égalité de chances avec certaines 
        régions de la Métropole.   -------Industrialisation 
        et emploi. — La politique d'industrialisation n'est-elle 
        pas condamnée à l'inefficacité et à manquer son objectif fondamental, 
        à savoir une création importante d'emplois et la promotion sociale des 
        populations locales? On avance parfois que les investissements énormes 
        exigés par l'industrialisation sont disproportionnés à l'accroissement 
        du volume d'emploi qui peut en résulter effectivement.  -------Sans 
        entrer dans le fond du débat, on doit dire au moins qu'une tel objection 
        pèche par excès de schématisation ; en effet, l'implantation d'une nouvelle 
        industrie est à l'origine d'une série de réactions en chaîne qui, pour 
        être parfois peu apparentes et difficiles à déterminer, n'en restent pas 
        moins importantes : multiplication de l'emploi, élévation du volume général 
        d'activité soit par la création d'industries annexes 
        destinées à couvrir les besoins de l'industrie nouvelle, soit  ????          
        de nouvelles possibilités, en marge du plan 
        d'industrialisation, pour les industries ou ateliers ???? deja. Autrement dit, c'est une erreur que d'évaluer les résultats 
        de l'industrialisation ?????? d'emploi, en ne faisant entrer en compte 
        que les emplois directement fournis par l'i????? nouvelle‑ ' -------Etant 
        donné que l'essor démographique pose de façon aiguë le problème 
        du non-emploi et que d'autre part, s'impose la nécessité d'élever 
        le niveau de vie par la modernisation des structures économiques, 
        les Pouvoirs publics doivent concilier deux impératifs : permettre à l'ALGERIE 
        d'utiliser les investissements de manière à accroître l'emploi, sans entraver 
        pour autant l'usage rationnel des ter niques de production. ll est évident, 
        par exemple, que «l'automation» ne saurait, de façon générale, être appliquée 
        en ALGER1E où le problème n'est pas de produire coûte que coûte, mais 
        bien de créer de l'emploi.  -------Cela 
        n'implique pas qu'il faille en rester ici à des méthodes archaïques ; 
        bien au con-traire et les réalisations déjà effectuées en ce domaine en 
        témoignent qui relèvent d'une remarquable urgenisation technique ; l'industrie 
        algérienne doit allier les nécessités de la technique moderne avec les 
        larges possibilités qu'offre une main-d'oeuvre nombreuse et parfaitement 
        adaptab.s ii ces techni (tues.  -------Les 
        problèmes à résoudre. — Ceci dit, on ne peut nier 
        que l'ind'uetri rlisation de l'ALGERIE pose d'importants problèmes de 
        financement et parfois, d'un point de vue purement comptable, de rentabilité 
        directe.  -------La 
        réduction du coût de l'énergie et notamment de i' énergie électrique est 
        un problème encore a régler. Sur le plan fiscal. d'autre part, la collectivité 
        duit continuer à renoncer pour un temps à certaines recettes, voire même 
        consentir des sacrifices en faveur des industries nouvelles ou en développement, 
        afin de leur permettre de s'implanter solidement. En matière de crédits 
        et do capitaux enfin, un effort sérieux est à réaliser.  -------Les 
        Pouvoirs publics étudient ces problèmes et l'on peut, dès maintenant, 
        affirmer que, le calme revenu, et avec l'appoint des ressources sahariennes, 
        de ]urges possibilités d'industrialisetion se dessineront pour l'ALGERIE. 
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