| LES CONTES -------L'Afrique 
        du Nord est un vieux pays recouvert, depuis des millénaires, par 
        de successives invasions qui ont déposé leurs apports en 
        couches, qu'il n'est pas toujours facile de distinguer.-------C'est 
        la terre où s'affrontent, se rencontrent, s'unissent, avançant, 
        reculant tour à tour, l'Orient et l'Occident d'une part, l'Europe 
        et l'Afrique de l'autre.
 -------C'est 
        une île, " l'île d'Afrique ", disaient les anciens 
        géographes arabes, une île de terre rouge entre la mer bleue 
        et les sables d'or. C'est aussi, comme nous le verrons, la dernière 
        étape du jardin des Hespérides. où les Pommes d'Or 
        de la connaissance, sont gardées par le Dragon mythique et les 
        Filles de la Nuit.
 -------L'âme 
        berbère et l'âme arabe s'y affrontent de même. L'âme 
        berbère, celle d'une des plus vieilles, plus mystérieuses 
        et d'ailleurs, complexes races qui soient, où l'on trouve peut-être 
        les survivants de la race de Cro-Magnon, les descendants de celle de Chancelade, 
        les héritiers des artistes du Magdalénien : race violente, 
        comprimée, pleine de complexes, tiraillée entre les influences 
        extérieures, mais repliée sur soi, entêtée. 
        courageuse, et dont la poésie, limitée mais âpre, 
        se plaît à ruminer ses malheurs. s'évade dans un rêve 
        désordonné. L'âme arabe, orientale, plus souple, plus 
        fine, plus aérée, dont la poésie ne se lasse pas 
        de chanter la beauté du monde et les charmes de la vie, ou de trouver 
        une douceur à se lamenter mélodieusement sur les souffrances 
        du cceur et les épreuves du désir.
 -------Cette 
        situation générale de l'Afrique du Nord maghrebine où 
        sont venus s'accumuler les traditions et les folklores, fait le grand 
        intérêt de l'étude de ceux-ci. De même le complexe 
        des races, diversement mais toutes fortement imaginatives et poétiques, 
        fait-la qualité et l'intensité de cette littérature 
        .populaire.
 -------Cette 
        littérature populaire est représentée par des genres 
        nombreux en arabe dialectal, ou dans les différents parlers berbères 
        depuis le chaouïa de l'Aurès et le kabyle jusqu'au riffain, 
        au chleuh de l'Atlas et au sousi.
 -------A côté 
        des poèmes épiques, lyriques ou satiriques que les meddahs 
        récitent sur les places et marchés, des ravissants petits 
        poèmes des femmes citadines : haoufis, aroubis, bouaqel, 
        qui disent avec une simplicité fleurie les espoirs, les joies et 
        les peines de l'amour, des isefra kabyles, courts poèmes 
        d'un accent souvent amer et âpre qu'on ne cesse d'élaborer 
        sur l'amour, les rigueurs du destin, les évènements et la 
        politique, il y a toute une littérature orale, si l'on petit dire. 
        en prose.
 
 -------THEMES 
        HAGIOGRAPHIQUES
 -------Il 
        y a d'abord les légendes hagiographiques. Elles attribuent 
        aux saints d'extraordinaires miracles qui se ressemblent souvent et auxquels 
        on croit, plus ou moins sans y croire tout à fait. Certains expriment 
        sous une forme stylisée, de profondes vérités mystiques, 
        comme celle de la Lalla Mimouna répandue 
        en divers endroits et dont nous retrouvons l'analogue jusque dans les 
        Confessions de Jean-Jacques Rousseau. C'était une pauvre négresse 
        ignorante qui ne savait pas les formules de la prière canonique. 
        Un capitaine (le navire les lui apprend. Elle les oublie et court après 
        le navire, en marchant sur la mer, pour les redemander. Elle revient, 
        les oublie (le nouveau et se contente de répéter sans cesse 
        : " Mimouna connaît Dieu et Dieu connaît 
        Mimouna ", ce qui est l'alpha et l'oméga de la 
        mystique.
 
 -------UN 
        HEROS MEDITERRANEEN
 -------Il 
        y a les contes plaisants et humoristiques, forts nombreux, plus ou moins 
        affinés, spirituels ou grossiers, selon les divers milieux paysans 
        ou citadins. Le héros principal est Si- Joha. célèbre 
        dans le monde méditerranéen (Nasreddin Khodja qui a son 
        tombeau en Anatolie, Goha fameux en Egypte, Giufa, Giuca en Italie), qui 
        tient à la fois de l'Esope grec, du Calino, du M. de La Palisse 
        et du Panurge français. Si Joha est tantôt un franc imbécile, 
        tantôt un malin qui se sert de sa balourdise pour jouer de fructueux 
        tours à ses concitoyens ou leur faire entendre de sévères 
        vérités. Il est d'origine arabe et cité dans le Fihrist 
        du IX- siècle, mais a été largement adopté 
        par les berbères, chez qui il a d'ailleurs des émules fort 
        voisins et non moins savoureux comme Bechkerker de l'Aurès, Si 
        Moussa et Brouzi du Riff, de même que les tribus arabes ont leur 
        Ben Chekran, le fils de l'ivrogneBou Kerch, l'homme au ventre ou Bou Hamar, 
        l'homme à l'âne. C'est ce Joha qui répondait à 
        quelqu'un lui annonçant que le feu était à sa maison, 
        " Adressez-vous à ma femme. C'est 
        elle qui S'occupe des affaires de la maison ". C'est lui 
        qui s'écriait quand on lui annonçait des voleurs chez lui 
        " Plut au ciel qu'ils trouvent quelque chose 
        à voler ! ". C'est lui encore à qui un voisin 
        demandait de lui prêter son âne : " 
        Mon âne n'est pas là ", répond Joha. 
        L'âne se met alors à braire dans l'écurie - " 
        Tu vois bien qu'il est là, dit le voisin 
        - Homme sans éducation, réplique Joha, 
        tu crois un âne de préférence à moi qui suis 
        un vieillard respectable à barbe blanche. "
 
 -------LEGENDES 
        COSMIQUES
 -------Il 
        y a des légendes historiques, géographiques, religieuses,, 
        destinées comme partout à expliquer telle particularité 
        du pays ou des habitants, les origines de telles tribus, ou de telle espèce 
        animale, qui conservent les souvenirs déformés des antiques 
        épopées, ou qui anticipent sur l'avenir pour annoncer la 
        fin des temps et le règne futur du Mahdi (Le mahdi 
        est le rénovateur de la religion, qui, selon quelques traditions, 
        fera triompher l'Islam et la justice, et aidera Jésus à 
        tuer l'Antéchrist ou Dajjâl, avant la fin du monde.) 
        justicier. Les légendes mythiques, si nombreuses en Afrique Noire, 
        sont rares, et cela s'explique par le triomphe de l'Islam et du Coran 
        qui, sur ce plan, doivent théoriquement répondre à 
        tout. Frobenius en a recueilli pourtant en Kabylie une fort curieuse, 
        mais à ma connaissance, quasi unique, qui permettrait de retrouver 
        dans le vieux fond berbère le souvenir des classes matrimoniales 
        étudiées par les ethnologues. Le premier homme et la première 
        femme vivaient sous terre séparément. Ils se découvrent 
        et se disputent près d'un puits. Ils ont cinquante fils et cinquante 
        filles qui vont dans des directions différentes, voient un jour 
        une lumière,. trouvent un. orifice et arrivent à la surface 
        de la terre, de chaque côté d'une rivière, découvrent 
        un gué. Les garçons se baignent, observés en secret 
        par les filles, dont la plus audacieuse, après avoir provoqué 
        une bataille générale, ouvre les voies nouvelles qui permettent 
        la vie de l'humanité.
 -------CONTES 
        D'ANIMAUX-------Les 
        contes d'animaux, cultivés surtout chez les kabyles - nais classiques 
        dans les textes écrits arabes depuis des siècles - tiennent 
        à la fois des fables hindo-gréco-latines et des histoires 
        d'animaux de l'Afrique Noire, moins littéralisées que les 
        premières, moins mythologiques que les secondes. C'est le chacal, 
        le hérisson ou le lièvre qui tiennent généralement 
        la place du lièvre soudanais et du renard européen. Les 
        affinités entre ces contes d'animaux humains et les fables ou récits 
        folkloriques européens sont grandes, compte tenu, naturellement, 
        de la différence des faunes.
 
 -------CONTES 
        MERVEILLEUX
 -------Toutefois, 
        ce sont les contes merveilleux qui nous ouvrent le plus large horizon 
        et conduisent aux. aperçus les plus suggestifs en raison même 
        du caractère pour ainsi dire rituel que nous serons amenés 
        à y discerner. Cet intérêt et leur valeur humaine 
        sont tels que les problèmes d'origine, bien souvent insolubles, 
        passent au second plan.
 -------Ils 
        commencent et se terminent par des formules rituelles d'aspect propitiatoire 
        ou déprécatoire,. et on ne doit en principe les dire que 
        la nuit, sous peine de devenir teigneux ou d'avoir des enfants teigneux. 
        Des tabous analogues existent en Europe, Asie, Amérique.
 L'universalité du folklore apporte en effet un témoignage 
        saisissant en faveur de l'unité de l'esprit. humain et de l'unité 
        primordiale des traditions et des cultures.
 
 CYCLES, ORIGINES, INFLUENCES, UNITE DE L'ESPRIT 
        HUMAIN
 -------Chez 
        les races les plus diverses les mêmes traits de littérature 
        orale se retrouvent et correspondent à des réalités 
        communes. Les thèmes qui combinent ces traits en récits 
        construits se retrouvent presque partout. Il est d'ailleurs, à 
        mon avis, impossible de préciser le berceau originel de ces récits. 
        Cosquin, à qui l'on doit tant de recoupements précieux, 
        croyait pouvoir le placer dans les Indes. Ce doit être souvent vrai, 
        mais non toujours, puisque l'on a retrouvé dans les tombes de l'ancienne 
        Egypte des contes bien plus anciens que tous ceux des Indes, et qui continuent 
        à courir le monde sur les lèvres des aïeules à 
        la longue mémoire, qui n'ont certainement pas lu Hérodote 
        ni Maspero.
 -------Certains 
        de ces cycles de contes ont une aire plus étendue. On a relevé 
        pas moins de cinq cents variantes de Cendrillon dans plusieurs continents. 
        Quant au conte de " l'adroit voleur ", dont j'ai recueilli moi-même 
        sans les chercher, quatre variantes arabes ou kabyles, et qui se trouve 
        précisément transcrit par Hérodote au Vme siècle 
        avant Jésus-Christ, il se rencontre dans quatre parties du monde 
        et il est parvenu par l'Est et par l'Ouest sur les deux rives de l'Océan 
        Pacifique, au japon et au Chili.
 -------Cette 
        extension des thèmes implique des rapports très anciens 
        et très fréquents entre populations. Ces rapports peuvent 
        être aussi relativement récents et, à vrai dire, les 
        contaminations continuent à se faire sous nos yeux.
 Pour ce qui est de l'Afrique du Nord, le rôle des invasions arabes 
        à partir du VII" siècle de notre ère, dans la 
        dissémination des contes, est incontestable. Beaucoup sont arrivés 
        ainsi au Maghreb par la rive de la Méditerranée, comme ils 
        arrivaient au fond de la Bretagne en passant par les Balkans et l'Italie. 
        Mais les Berbères, au témoignage d'Ibn Khaldoun, possédaient 
        déjà une foule de contes, et le contraire serait étonnant.
 -------Pour 
        ce qui est du folklore kabyle, il est évidemment fortement arabisé, 
        (le même que nombre de contes que l'on recueille actuellement en 
        arabe peuvent être d'origine berbère, les deux séries 
        pouvant d'ailleurs avoir en commun une origine plus lointaine. Il est 
        difficile de faire le tri entre ce qui est oriental ancien, oriental plus 
        récent, autochtone, ou d'affinité occidentale, européenne, 
        ou encore nègre.
 -------On 
        peut tout de même dire en gros que certains groupes de contes comme 
        ceux du genre " Petit Poucet " se rattachent plutôt 
        au folklore occidental, tandis que ceux dont on retrouve l'exemple dans 
        les " Mille et une Nuits " sont plutôt d'obédience 
        orientale et de transmission arabe.
 -------Du 
        premier genre, plutôt " occidental ", nous trouvons 
        en Afrique du Nord, de nombreux contes tantôt du type Petit Poucet, 
        tantôt du type Tom Pouce, voisins entre eux. Les héros portent 
        généralement le nom de Mqidech ou celui de Haddidouan. 
        Mqidech, dernier né d'une nombreuse famille, sauve par son intelligence 
        ses frères souvent ingrats, et les empêche d'être victimes 
        d'une ogresse. Haddidouan lutte seul et, comme pour son plaisir, très 
        sportivement, avec l'ogresse (Ghoula en arabe. Tériel en kabyle). 
        Il lui joue des tours. Il est pris. Il va être mangé. Il 
        réussit à se substituer la fille de son adversaire qui généralement 
        périt dans les flammes avec ses congénères.
 -------D'autres 
        contes, assez nombreux recueillis en Afrique du Nord, tant chez les arabes 
        que chez les berbères, sont plutôt " orientaux " 
        et ont pu être apportés avec les invasions arabes du moyen 
        âge. La chose est claire, quand il s'agit de récits calqués 
        sur ceux qui ont fait leur entrée dans la gran-de littérature 
        écrite avec les Mille et une Nuits vers le Xème siècle.
 -------Voici 
        par exemple un conte kabyle que j'ai recueilli sous le titre El Ghoul 
        Amelloul et sa sur Hadezzine, et un conte que j'ai trouvé 
        à Fès, sous le titre La conquête de l'Arbre vert. 
        Ils ont des analogues à Blida, à Marrakech. Ils en ont aussi 
        en Egypte, en Grèce, en Italie, en Lorraine, à Troyes, à 
        Madagascar, etc... Ils sont des variantes du conte des Mille et une Nuits 
        intitulé : Les deux sceurs jalouses de leur cadette, dans 
        la traduction Galland, et Farizade au sourire de rose de là 
        traduction Mardrus. On y retrouve les traits des femmes jalouses, des 
        nouveau-nés jetés dans un coffre à la mer, des conseils 
        perfides de la vieille, de. la conquête d'objets merveilleux parmi 
        lesquels l'Oiseau qui révèl, la vérité. Voici 
        encore le conte kabyle que j'ai publié sous le titre : La jinnia 
        du Jebel Waq Waq (La fée de la montagne Waq 
        Waq. Cette montagne légendaire, habitée par les génies 
        et qui joue un grand rôle dans les Mille et une Nuits, s'élève 
        dans une île lointaine qu'on identifie parfois avec Madagascar ,ou 
        Sumatra.), qui suit dans ses grandes lignes l'histoire de 
        Hassan et Bassri des Mille et une Nuits du Dr Mardrus, un des types de 
        contes les plus répandus à peu près dans le monde 
        entier et jusque chez les Algonquins : bain des femmes-oiseaux à 
        la robe de plumes, mariage du héros avec l'une d'elles, séparation, 
        reconquête, poursuite avec métamorphoses..
 
 -------LE 
        SENS PROFOND DES CONTES
 -------Outre 
        leur valeur esthétique variable et le plaisir qu'ils procurent 
        aux petits et aux grands, l'intérêt des contes est dans ce 
        qu'ils nous transmettent, à leur manière, des traditions 
        primordiales de l'Huinanité.
 -------Ils 
        nous apportent des lumières sur des conceptions primitives en même 
        temps que sur la grande aventure humaine de la réalisation spirituelle. 
        On y trouve des références à des coutumes ethnographiques, 
        à des usages péhistoriques continués parfois jusqu'à 
        nous, comme le tabou nuptial nocturne qui est le nceud du fameux conte 
        de Psyché. On peut y reconnaître avec Saintyves le souvenir 
        de vieilles liturgies populaires saisonnières ou initiatiques, 
        notamment des rites très impressionnants qui marquent chez beaucoup 
        de peuples l'initiation des " classes d'âges " à 
        la puberté. Il n'est pas difficile de reconnaître dans les 
        génies, les ogres, les animaux redoutables ou secourables , les 
        personnages liturgiques, grotesques, ou terrifiants, qui prennent part 
        aujourd'hui encore à ces initiations, imposent aux novices des 
        épreuves parfois cruelles, leur font la leçon, les initient 
        aux mystères de la forêt, de la brousse et" aux mythes.
 -------Ne 
        peut-on faire un pas de plus ? Les rites de passage des ethnographes ne 
        sont en somme qu'une partie des rites initiatiques. Il y a des initiations 
        d'ordre métaphysique et mystique qui dépassent la catégorie 
        des classes d'âges tout en ayant en commun avec elles le grand rituel 
        fondamental de mort et de résurrection que l'on retrouve à 
        satiété dans les contes populaires sous forme de dépècement, 
        d'avalement par un monstre ou un animal, de métamorphose, de sommeil, 
        de palais souterrains, de lacs, de forêts, de mers... René 
        Guénomr écrit : " Le peuple 
        conserve les débris des traditions anciennes. Il remplit en cela 
        la fonction d'une sorte de mémoire collective plus ou moins subconsciente 
        dont le coin tenu est manifestement venu d'ailleurs. Ce qui peut sembler 
        le plus étonnant c'est que, lorsqu'on va au fond des choses, on 
        constate que ce qui est ainsi conservé contient surtout, sous une 
        forme plus ou moins voilée, une somme considérable de données 
        d'ordre ésotérique... "
 -------" 
        Le mythe, dit Frobenius, trouve sa cristallisation 
        populaire dans le conte correspondant... Dans la caste des prêtres 
        s'est conservée une partie de la sagesse suprême d'une culture 
        depuis longtemps disparue dans sa pureté,-alors que dans le peuple, 
        le mythe grandiose a donné naissance à une délicate 
        création poétique ".
 -------C'est 
        en ce sens, dit encore le grand critique d'art Ananda Coomaraswamy, que 
        " le savoir du peuple est réellement 
        la parole de Dieu ". " Vox 
        populi, vox dei ". Et un autre disciple de René 
        Guénon,M. Lebasquais retrouve dans les contes populaires le surnaturel 
        à l'état pur, l'histoire de la progression spirituelle, 
        malgré tous les obstacles, avec l'aide des forces bénéfiques, 
        c'est-à-dire le processus figuré du travail initiatique, 
        la conquête de la connaissance, la réalisation (les états 
        supérieurs (le l'être.
 -------Cela 
        ne doit pas nous étonner. Les combats stylisés du jour et 
        de la nuit, du printemps et de l'hiver on de l'Automne et de l'Eté 
        selon les climats, de la vie et de la mort, les renouveaux de la végétation 
        dans la nature ou de la grâce clans les coeurs, tout cela se correspond 
        sur les divers registres du Cosmos.
 
 -------SOUVENIRS 
        DE L'ANTIQUE EGYPTE
 -------De 
        nombreux contes berbères ou arabes d'Algérie et du Maroc, 
        nous reportent à l'Egypte ancienne et aux mystères fameux 
        d'Isis.
 
 -------Déjà, 
        nous l'avons vu, le conte de l'Adroit Voleur n'est autre que l'histoire 
        du Pharaon Rhampsinite. transcrite par Hérodote au deuxième 
        livre de ses histoires. Un voleur pille le trésor royal ; son complice 
        se fait prendre à un piège et demande qu'il lui coupe la 
        tête pour ne pas être reconnu (les stratagèmes audacieux 
        permettent à laa mère du mort de le pleurer et de lui rendre 
        les derniers devoirs ; puis le voleur accomplit d'autres exploits ; ayant 
        trop parlé dans l'ivresse, il manque de se faire prendre par le 
        roi qui lui fait une marque dans son sommeil pour le reconnaître, 
        il fait la tuénie marque à tous les invités du banquet 
        ; émerveillé de tant d'audace et de brio, le souverain lui 
        donne sa fille en mariage.
 -------L'analyse 
        (les différentes versions d'une dizaine écrites depuis le 
        XIè siècle et une vingtaine orales recueillies en Afrique 
        du Nord, en Europe, en Sibérie, à Ceylan. au japon et jusqu'au 
        Chili) nous montre que le récit d'Hérodote, déjà 
        lui-même incomplet et altéré, ne peut être à 
        l'origine de toutes et a dû être emprunté à 
        la tradition populaire.
 -------Il 
        nous faut maintenant résumer la légende d'Osiris et d'Isis, 
        ainsi que certains éléments du rituel des mystères 
        d'Osiris encore en vigueur au temps d'l-Iérodote au V` siècle 
        avant dans la mesure oit nous pouvons les entrevoir malgré le " 
        silence religieux " observé sur l'essentiel par les, initiés.
 -------Après 
        avoir civilisé les hommes en leur enseignant l'agriculture, les 
        lois, la piété, la musique, Osiris, l'Erre-Bon, est victime 
        d'une trahison. Seth-Typhon, qui s'est procuré secrètement 
        la mesure (le sa taille et a fait faire un coffre (le cette dimension, 
        invite Osiris à un banquet et offre le coffre à celui qui 
        tiendra exactement dedans. Quand Osiris s'y couche. Seth referme le coffre 
        et le jette au fleuve. Le coffre gagne la mer, arrive à Byblos, 
        se fixe dans la ramure d'un arbre, qui devient si beau que le roi du pays 
        en fait nue colonne de son palais. Isis, scnur et épouse d'Osiris, 
        part éplorée à sa recherche, arrive à Byblos 
        déguisée en pauvresse, entre au service des souverains comme 
        nourrice de leur petit enfant. Elle allaite celui-ci en lui mettant un 
        doigt dans la bouche. I,a nuit elle passe aux flammes purificatrices les 
        parties périssables du corps du nourrisson. La reine s'en effraye, 
        et prive ainsi son fils de l'immortalité. La déesse se fait 
        alors reconnaître. réclame le cercueil de son époux 
        qu'on retrouve dans l'arbre et qu'elle emporte. Seth-Typhon découvre 
        un jour le cadavre et le déchire en quatorze morceaux qu'il disperse. 
        Avec Thot l'ibis et Anubis le Chacal, Isis va à la recherche des 
        morceaux qu'elle retrouve tous, sauf le phallus qui a été 
        mangé par le poisson oxvhrynque. Isis rassemble les fragments du 
        corps ; par ses rites et ses incantations. assistée de Thot, d'Anubis, 
        de Nephtys sa sueur, du Vautour et du serpent Uréus, elle en forme 
        un corps impérissable. découvre le remède contre 
        la mort, la recette d'éternité dont pourront désormais 
        profiter tous les hommes. Son fils Horus triomphe de Seth, l'amène 
        enchaîné à Isis. Celle-ci le délivre, car il 
        convient qu'en ce monde, contingent, le mal ne soit pas complètement 
        éliminé et donne au bien l'occasion de se produire. à 
        l'esprit d'acquérir sa plénitude par l'épreuve. Horus 
        furieux décapite sa mère, à laquelle Thot-Hermès 
        donne suie tête (le vache, ou, dans une version atténuée, 
        arrache à la déesse sa couronne, que Tl'hot remplace par 
        un casque à cornes de vaches.
 -------La 
        passion et la résurrection d'Osiris, garanties du salut pour ses 
        fidèles, étaient mimées svmnoliquement dans les offices 
        quotidiens (les temples et faisaient à certaines grandes fêtes 
        l'objet de drames sacrés auxquels participaient les foules enthousiastes. 
        Les papyrus nous donnent vies détails. sur ces rites : démembrements 
        et reconstitution du corps, ouverture (le la bouche et des yeux, quête 
        éplorée d'Isis, ensevelissement de statuettes d'argile semées 
        (le graines, officiants aux masques divins, libations, lustrations, fumigations, 
        processions, jeux nautiques, érection dit pilier zed, sacrifices 
        d'animaux (le la peau desquels, en rite (le renaissance, résurgissait 
        l'officiant ou la statue de Dieu, coffre sacré dans lequel on mettait 
        de l'eau du Nil et une figurine en demi-lune et que l'on confiait aux 
        flots.
 -------Quant 
        aux mystères d'Isis, si en vogue dans l'empire romain, nous en 
        connaissons (le nombreux détails ,race à Apulée de 
        Madaure. aujourd'hui Mdaourouch, département de Constantine. Le 
        héros de son Ane d'Or (IIè), Lucius, métamorphosé 
        en âne par une opération magique prématurée 
        et maladroite, est délivré parfila grâce d'Isis, déesse 
        multifôrme, " mère de toutes 
        choses, dominatrice des éléments, source première 
        des générations ", il est initié 
        aux mystères et devient lui-même prêtre (le la déesse. 
        Apulée décrit une procession d'isiaques, pour la fête 
        du Printemps, avec le cortège porteur des statues et de, symboles 
        et le lancement d'un navire àà la mer. La fête d'Automne 
        évoquait la mort et la résurrection d'Osiris : on devait 
        y minier son assassinat. le coffre à la mer, le voyage éperdu 
        d'Tsis, le rassemblement des quartiers du corps et la revivification de 
        celui-ci. Apulée décrit aussi le, cérémonies 
        (le l'initiation. Après un régime de jeûne et d'abstinences. 
        Lucius reçoit un baptême purificateur et est entrainé 
        au plus profond du sanctuaire. De ce qui se passe alors, il ne peut dire 
        que ceci : "J'ai approché des confins 
        de la mort et après avoir foulé le seuil de Proserpine, 
        j'en revins transporté au travers de tous les éléments. 
        Au milieu de la nuit, j'ai vu le soleil resplendissant, les dieux infernaux 
        et les dieux célestes, j'ai pu contempler leur face et c'est de 
        près que je les ai adorés. "
 -------Qu'il 
        s'agisse d'un enseignement figuré ou trimé, ou d'une suggestion 
        hypnotique ou (le tout cela à la fois, l'impression reçue 
        était profonde et laissait une joie, une sérénité 
        ineffable. Mort et relié -orante le dieu, l'initié était 
        rassuré contre les affres de la mort. e Nous connaissons enfin 
        les raisons le vivre, dit Ciceron dans le De legibus, Il, 14 : 
        non, n'avons pas seulement l'allégresse de vivre mais un meilleur 
        espoir dans la mort.
 -------Nous 
        allons retrouver nombre de ces détails dans des contes arabes et 
        berbères du Maghreb, qui ii d'ailleurs presque toujours leurs correspondants 
        dans les folklores européens et asiatiques.
 -------Dans 
        le conte kabyle dont nous avons parlé, El Ghoul Amelloul. du cycle 
        de la Farizade des Mille une Nuits, nous voyons à la fois le coffre 
        à la mer, l'allaitement par le doigt, le dépècement 
        dubncorps, sa reconstitution moins un membre et sa résurrection, 
        ce qui constitue une séquence assez saisissante.
 -------Une 
        femme jalouse fait jeter à la mer un coffre contenant les enfants 
        de sa rivale, un garçon et une fille, qu'un pêcheur trouve 
        sains et saufs, le petit doigt de l'un dans la bouche de l'autre. Ayant 
        grandi et prospéré, les enfants sont reconnus par la vieille 
        sage-femme méchante qui avait cru les perdre. Le garçon 
        est envoyé par elle à la conquête d'objets merveilleux 
        et échappe miraculeusement à tous les dangers. Il conquiert 
        même la fille du roi de Ghouls malgré les épreuves 
        et les tâches en apparence impossibles que lui impose le père 
        de celle-ci. Pour triompher d'une des épreuves, il doit, selon 
        les indications de la fille elle-même, couper celle-ci en morceaux, 
        se servir de ces derniers comme de marches collées à un 
        rocher inaccessible, mettre les os dans un sac. Quand il ouvre ce sac, 
        El Ghoul Amelloul en voit sortir la jeune fille intacte, sauf l'orteil 
        d'un pied qui a été perdu. L'orteil est pudiquement à 
        la place du phallus, mais Freud et Jung nous ont averti de l'équivalence 
        psychanalytique. Une variante, La Fille de l'Ogre, recueillie par Frobenius, 
        précise que les morceaux du cadavre dépecé sont rassemblés, 
        ressoudés, et revivifiés par un liquide - comme le cadavre 
        d'Osiris. Le rôle du doigt n'est pas précisé dans 
        notre conte. Mais la comparaison des versions ne permet pas d'en douter. 
        Une légende javanaise parle d'un prince jeté à la 
        mer, recueilli par une dame dont il suce le sein un jour pour devenir 
        son fils de lait. Une légende hindoue parle d'une boule de chair 
        mise au monde par une reine de Vaïssali et d'où sortent mille 
        enfants qui reconnaissent leur mère à ce que mille jets 
        de lait jaillissent de ses seins vers leurs bouches. Dans un livre boudhiste 
        écrit à Ceylan, au XIII' siècle, une reine met au 
        monde une boule de chair, qui, jetée à la mer dans un coffre 
        et recueillie par un ascète, se scinde en deux enfants qui se sucent 
        mutuellement les doigts pour en tirer du lait. Un des héros du 
        Mahabharata, né de la cuisse d'un roi, est allaité par le 
        pouce du dieu Indra. Dans un conte de Goujerate, le pauvre homme qui a 
        recueilli les enfants jetés à la mer dans le coffre, les 
        allaite en mettant son doigt dans leur bouche.
 -------Le 
        coffre de ce conte est utilisé par la femme jalouse et sa complice 
        pour se débarrasser des enfants de sa rivale, et perdre celle-ci. 
        Un autre conte kabyle, Le Hachâïchi qui devint Sultan 
        (Le Hachâïchi, fumeur de hachich, 
        personnage héroï- comique du folklore maghrébin, est 
        un "bon à rien " qui réussit paradoxalement et 
        merveilleusement en dépit de tout et de lui-même), 
        d'un tout autre sujet, mais où il y a aussi une femme à 
        la recherche de son mari, nous montre un roi, qui, pour punir sa fille 
        séduite par la musique magique du héros, fait faire un coffre 
        et demande à sa fille, exactement comme Seth à Osiris, de 
        se coucher dedans pour voir s'il est bien à sa mesure ; puis il 
        rabat le couvercle et fait jeter le coffre à la nier.
 -------Un 
        des traits les moins curieux de la légende d'Isis n'est pas le 
        dernier, celui où Horus décapite sa mère qui a délivré 
        Seth vaincu. Ce trait, nous le trouvons, avec toute son horreur, dans 
        un autre conte maghrébin, à côté encore du 
        cadavre dépecé et revivifié. Un fils sauve sa mère 
        de la mort, l'installe dans la maison des ogres, qu'il a tués et 
        jetés dans un silo ; mais le septième ogre, le roi, n'est 
        pas tout à fait mort ; la mère le découvre, le guérit, 
        s'éprend de lui, lui fait tuer son fils qui, avant de mourir, demande 
        en grâce que son cadavre dépecé soit mis sur le dos 
        de son cheval libre d'aller où il voudra. Le cheval va chez une 
        ogresse, amie du garçon, qui rassemble les morceaux du corps, les 
        ressoude avec un onguent (comme Isis rassemble les quatorze morceaux du 
        cadavre de son époux) et redonne la vie à ce corps reconstitué 
        en approchant une herbe de ses narines (comme Horus approche de la bouche 
        de son père la tête et le cur des victimes en lui disant 
        : " Ton âme est dedans"). 
        Le garçon, ressuscité, est soigné par l'ogresse et 
        reprend des forces. Il tue sa mère.
 
 -------LE 
        MYTHE DE PSYCHE
 -------Quant 
        à l'histoire d'Eros et Psyché, conte de bonne femme, recueilli 
        par Apulée et placé par lui au cceur même des métamorphoses 
        de l'Ane d'Or qui viennent de nous donner les renseignements les plus 
        précieux sur les initiations du ii' siècle, des remarquables 
        variantes s'en retrouvent dans le folklore du Maghreb comme dans ceux 
        d'Europe, d'Asie et d'Amérique, avec des tabous matrimoniaux, et 
        un aspect métaphysique et mystique. On pourrait plutôt le 
        rapprocher des mystères d'Eleusis, comme l'indiquent les monuments 
        antiques représentant les épreuves purificatrices imposées 
        par l'Amour à l'âme-papillon (psuche) et un célèbre 
        passage du Phèdre de Platon sur le salut de l'âme 
        par l'Amour qui lui rend ses ailes et lui fait retrouver le chemin de 
        sa véritable patrie. Mais les mystères de la Grèce 
        ancienne et ceux de l'Egypte hellénistique ne sont pas sans relations. 
        Ils doivent même se référer à un fond commun. 
        Justement, les variantes principales du thème au Maghreb nous reportent 
        à la légende d'Isis. L'héroïne, mariée 
        à l'époux surnaturel qui la visite la nuit, est séparée 
        de lui tantôt par la violation d'un tabou, tantôt par la trahison 
        de sa famille. Dans ce dernier cas, l'époux est grièvement 
        blessé, l'héroïne part à sa recherche et réussit 
        à le guérir par des procédés magiques indiqués 
        par des animaux secourables, comme Isis guérit Osiris de la mort 
        avec ses passes magnétiques, ses incantations et ses onguents, 
        avec l'aide de l'Ibis Thot, du chacal Anubis, du vautour et de l'Uréus. 
        Ou bien l'époux mystérieux ensorcelé et condamné, 
        comme Adonis et Perséphone, à passer une partie de l'année 
        dans le monde souterrain, est délivré par l'héroïne 
        après toutes sortes d'épreuves et de rites. Et pour nous 
        rappeler qu'il s'agit bien, comme le dit Diodore d'Isis, d'un remède 
        pour guérir de la mort, nous entendons l'un des héros parler 
        du fond du sommeil où le plonge périodiquement son destin 
        : " Celle qui me fera renaître à 
        la vie, je la ferai renaître à la vie. "
 Emile DERMENGHEM. ********** Bibliographie sommaire 
        de Contes populaires algériens AMROUCHE (Marie-Louise). - Folklore Kabyle (deux contes), 
        "Revue d'Alger", 1944, pp. 8i-86. BASSET (Henri). -- Essai sur la littérature des Berbères, 
        1920.
 BASSET (René). - Contes populaires berbères, 18.7.
 - Nouveaux contes berbères, 1897.
 - Contes populaires d'Afrique, 1903 ; et de nombreuses autres études 
        sur le folklore et la littérature.
 BENCHENEB (Saadeddine). - Contes d'Alger, 1946.
 BEN SEDIRA (Belkacem). - Cours de langue kabyle.
 BIARNAY (S.). - Etude sur le dialecte de Ouargla, igog.
 - Notes d'ethnographie et de linguistique no.d-africaines, 1924.
 CERTEUX et CARNOY. - L'Algérie traditionnelle, 1884.
 DERMENGHEN (Emile). - Contes kabyles, 1945.
 Le mythe de Psyché dans le folklore nord-africain, " Revue 
        Africaine " 1945 et " Cahiers d'Hermès" n° 2, 
        1947.
 - Contes fasis, 1926, et Nouveaux contes fasis, 1928, en collaboration 
        avec Mohamed El Fasi.
 DESPARMET. -- Contes populaires sur les ogres, recueillis à Blida, 
        1909 et 1910. - Contes maures, recueillis à Blida, 1913.
 FOUCAULD (Le P. de) et A. de CALASSANTI - MOTYLINSKI. - Textes touareg 
        en prose (dialecte de l'Ahaggar) pub. par René BAISSET, 1922.
 FROBENIUS. - Volksmaerchen der Kabylen, 3 vol., 1921-1922.
 -- Histoire de la civilisation africaine, traduction Back et Ermont, 1936.
 GAUDEFROY-DEMOMBYNES et ZENAQUI. - Contes en arabe vulgaire de Tlemcen,' 
        "journal Asiatique ", 1894.
 HANOTEAU. - Essai de grammaire kabyle, 1906.
 LE BLANC DE PREBOIS. - Essai de contes kabyles, 1'° et 2718 livraison, 
        Batna 1`9i. Légendes du Mzab, " Bulletin de la Société 
        de géographie d'Alger ", 1918.
 MAITROT DE LA MOTTE-CAPRON (A.). - Le Roman de Renart arabe, " Bulletin 
        de la Société de géographie d'Alger ", 1931.
 Sidna Moulay Ismaïl, contes maugbrebins, 1929.
 MALINGAND (Ct.). - Contes bédouins, " Revue Africaine". 
        1923-1925;.
 MERCIER (Gustave). - Le Chaouia de l'Aurès, 1896.
 - Mceurs et traditions de l'Aurès, cinq textes, "Journal Asiatique", 
        1900
 METOIS (Capitaine). - :Contes sahariens. " Bulletin de la Société 
        de géographie d'Alger", 1909 ; "Revue Indigène", 
        1910-1911.
 MOULIERAS (Auguste). - Légendes et contes merveilleux de la Grande-Kabylie 
        (texte kabyle). 2 vol.,1893-189i.
 Les fourberies de Si Djeha, 1802.
 POTTIER (Jeanne-René). - Légendes touareg, 1946.
 RIVIERE. - Recueil de contes populaires de la Kabylie du Djurdjura, 1882.
 STEINILBER-OBERLIN (E.). -- Les Touareg tels que je les ai vus, 1934.
 -------A ces 
        études et à ces textes, il convient d'ajouter, pour les 
        comparai:sons nécessaires, les publications concernant les contes 
        orientaux (Artin Pacha, Spitta Bey, Boutros Ghali, Van Berchem, etc...), 
        les contes tunisiens (revue (I)la, Jeanne Raunay. Vassel. H. Bernard, 
        W. Marçais et A. Guigua, etc...), marocains (Doctoresse Legev, 
        S. Biarnay. Blanc, Boulifa, Brunot. Marka, Fasi, Dermenghem. Loubignac. 
        Renizio, Marchand. de Chersoux, Duquaire, lustinard, E. Destaing. de Roehemonteix. 
        Arsène Roux. Levi-Provençal, W.Marçais, Colin, E. 
        Laoust. Socin et Stumme, etc...).
 -------Il 
        convient aussi d'indiquer, outre la Bibiographie des ouvrages arabes ou 
        relatifs aux Arabes, de V. Chauvin. tomes IV-VIII. Liége, 1900-19o4, 
        les ouvrages généraux ou l'on retrouvera à la fois 
        théories, confrontations et analyses. notamment
 COSQUIN (F.). -- Contes populaires de Lorraine, 2 vol., 1886.
 - Etudes folkloriques, 1922.
 - Les contes indiens et l'Occident, 1922.
 SAINTYVES(P.). -- Les contes de Perrault et les récits parallèles, 
        1923
 VAN GENNEP (A.).- La formation des légendes, 1912.
 - Manuel de folklore français contemporain, 1937 et suivantes.
 
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