sur site le 12-2-2003
-LES PECHEURS ITALIENS EN ALGERIE
IV - DE TORRE-del-GRECO à LA CALLE
Extraits d'un (parmi les nombreux) rapport sur la création du régime des classes et des marins corailleurs en ALGERIE
extrait de la revue du GAMT n°59, 1997/3...adhérez !!!

Bône, le 8 mai 1852
à Monsieur le Gouverneur Général

-----Depuis longtemps, les marins étrangers, capitaines de navires francisés faisant en vertu de 1 Arrêté du 30.061836 cabotage en ALGERIE m'expriment le désir d'être définitivement inscrits, comme les Français, sur les matricules de L'INSCRIPTION MARITIME, et, à ce titre, être assujettis au paiement de la taxe exigée en faveur de la caisse des Invalides la Marine.
-----Par leurs contacts journaliers avec nos marins venant de France, ils ont pu apprécier les avantages que présentent lois qui régissent la Marine française et tous, pères de nombreux enfants qu'ils destinent au métier de la mer, ils préféreraient les voir courir les chances favorables à l'émulation et au mérite que présente notre organisation maritime que de les sentir exposés à être toute leur vie simple patron de barque.
-----... (après enquête etc... etc...)... je me suis déterminé à être leur intermédiaire pour faire arriver jusqu'à vous voeux légitimes et leurs prières à ce sujet, ce sont les nommés

-----Tous ces patrons sont fixés à BONE depuis 12 ou 15 ans, ils y sont avec leurs familles, et leurs garçons se destinent à la mer et partagent les voeux de leur père. Les matelots étrangers qui composent leur équipage sont au nombre de 50 et paraissent animés des mêmes intentions, ce serait donc un très bon élément pour poser les premières racines de notre système de classes en ALGERIE.
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... fixer invariablement les corailleurs et le commerce du produit de leur pêche dans les ports d ALGERIE.
... (suit un très long rapport de plusieurs pages manuscrites sur le corail, avec un rappel historique et une argumentation socio-économique, rentabilité, avantages, etc... etc. ..)
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... cité dont je viens de parler, TORRE-del-GRECO, est la plus grande preuve de ce que j'avance ici : cette petite ville riche et habitée en grande partie par des négociants et armateurs et par des patrons et des marins au corail a été plusieurs fois détruite presque en totalité par les éruptions du VESUVE. Toujours elle est sortie de ses ruines grâce à la fortune de ses habitants.
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-----Pourquoi la France, actuellement possesseur paisible des côtes dAfrique ne chercherait-elle pas à former un village semblable à celui de TORRE-del-GRECO ?
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----- provisoirement; un nombre limité (en résumé : pour ne pas éveiller la susceptibilité des gouvernements d'Italie) à 30 environ...
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----- ainsi, un village établi pour 30 pères de famille serait mis à la disposition des premiers qui demanderaient et offriraient des garanties de moralité et de moyens convenables...
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----- Tel est Monsieur le Gouverneur Général, le plan que j'ai conçu à la suite d'études, de recherches et de renseignements.
----- Veuillez agréer, etc... etc...
----- Votre très humble et très obéissant serviteur.
----- Le Sous-Commissaire de la Marine chargé du Service Administratif.
A. FOUQUE
----- Ce rapport fut suivi d'un rapport de la Chambre de Commerce de Marseille sur le corail, signé J.B. PASTRÉ.
Dans un rapport bien antérieur, en 1821, on trouvait déjà une proposition dans le même sens à propos des originaires de Torre del Greco.

Statistique de 1821 sur la pêche au corail

Il y a 241 bateaux dont la pêche est ainsi répartie

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... C'est à TORRE-del-GRECO qu'est le centre de pêche napolitaine le plus considérable. Les armateurs sont presque tous d'anciens corailleurs enrichis à ce métier, ils accompagnent ordinairement leurs bateaux sur la côte dAfrique, quelques uns d'entre eux en ont un grand nombre.
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-----l''hiver ils pêchent le poisson dont le débit est facile à NAPLES... quelques patrons ont des barques mais point de capitaux et empruntent leurs frais d'armement.
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-----Il n'y a pas de raison pour que les émigrés de la TORRE del GRECO ne se fixent pas à BONE comme ils l'ont fait à LIVOURNE.
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J.J. BAUDE

-----Nous trouvons des documents tels que la proposition du sieur GALLI au gouvernement général de l'Algérie - Secrétariat général 4° Bureau - sur la pêche au corail, avec les statistiques de pêche à LA CALLE de 1843 à 1844, ou des projets d'ordonnance au roi LOUIS PHILIPPE sur la pêche au corail. En avril 1848, le citoyen (sic) SCOTTO, de TENES, ancien marin, habitant l'Algérie depuis 18 ans et qui vient de faire construire pour la pêche au corail un bateau, demande au citoyen (sic) gouverneur général une permission gratuite d'essai de pêche au corail pour 6 mois. On note que la réponse incombe à Saverio MARTINO chef de la poissonnerie à la MARINE. Elle ne figure pas dans la liasse... (pêle-mêle !). En mai 1835 Rafaël ROSELLO, pêcheur napolitain avait aussi adressé une demande dans le même sens, pour la rade d'ALGER. (à suivre ???)


-----o Références : A.O.M. Aix microfilm F. 80 - 1558 - 1°bobine (ce microfilm comporte aussi quelques extraits du Moniteur Algérien n° 9 dont l'Arrêté pour la pêche au corail du 02.04.1832)
-----o Lexique :
- matricule à l'inscription Maritime : Numéro d'inscription du marin avec le détail de son état- civil, et des navires sur lesquels il a successivement été enrôlé.
Aux Archives de la Marine à Toulon on peut consulter les registres matricules des marins. De même chaque navire a son propre n° matricule et son rôle d'équipage (Quartier d'Alger, sous série 21 P) (Bône, 21 P 47).
- Francisation : L'administration des Douanes tient un registre des soumissions de francisation sur lequel sont consignés les changements de nationalité ou de propriétaire du navire. Tenu par noms de navires ce registre est établi d'après les déclarations du propriétaire qui est astreint à faire immatriculer tout nouveau bâtiment en indiquant ses caractéristiques (nom, jauge, port d'attache), et à prêter serment qu'il en est bien propriétaire. En échange, le receveur des douanes lui délivre un acte de francisation, acte qui doit être conservé parmi les papiers de bord, qui reproduit les énonciations du registre et sert à établir le droit du propriétaire.
Le droit de francisation est proportionnel au tonnage.
- Invalides : La caisse des invalides de la Marine a été créée par COLBERT le 23 Septembre 1673. Au début, son but était de subvenir aux besoins des marins nécessiteux ou infirmes ; on leurs servait des secours à domicile. A partir du XVIII°s., une petite pension a pu être versée à tous les inscrits maritimes au bout d'un certain âge, en contrepartie des obligations spéciales qui leur étaient imposées par l'Etat.
-----Actuellement, la Caisse devenue Etablissement, est un organisme très complexe subventionné par l'Etat, dépendant du Ministère de la Marine Marchande (encyclopédie Larousse 1973).
-----Pour les anciens marins d'Algérie avant le 31.12.1962, les dossiers sont au Quartier Maritime de ST NAZAIRE (renseignement de Mme Arlette COLLINEAU (n° 248)
------ Compagnie Marseillaise du Corail : Après s'être installée, aux XVIè et XVII°è s. au "Bastion de France", à 8 km à l'ouest, la Compagnie Marseillaise du corail se transporta à LA CALLE au XVIIIè s. C'était le plus ancien établissement français des côtes d'Afrique.
------ Note annexe (renseignement provenant du Q.M. de ST NAZAIRE)
-----Le chalutier "JACQUES S." 64 tonneaux brut - Moteur 220 ch. construit en 1932 à TORRE-del-GRECO (Italie) N° Enregistrement 726 - Folio 39 (Antérieurement s'appelait "LE NEPTUNE") armé à BONE le 12.09.1953 Appartient aux héritiers de M. SALEMME François 3, rue Pérégaux à BONE - Armé par leur soeur. Patron-capitaine : M. Jean JACOMINO né le 13.9.1913 à LA CALLE. (Ce chalutier a fait naufrage quelques années plus tard).

Notes et commentaires relevés de L. SALEMME n ° 78