| ÉMIGRATION SUISSE en ALGÉRIE
 L'émigration suisse est liée 
        à celle des Allemands que nous avons relatée dans la précédente 
        revue, avec quelques particularités que nous développerons 
        ci-après. Ce premier flot migratoire, au début de la colonisation 
        est principalement la conséquence d'un détournement vers 
        l'Algérie de ces émigrants en partance pour les Etats-Unis, 
        conséquence, d'une domination bernoise, d'une surpopulation causant 
        une misère aussi bien en Allemagne qu'en Suisse. Mais c'est une 
        minorité suisse, comparée à l'Allemagne, qui émigre 
        durant les deux premières décennies de la colonisation. 
        Ce n'est qu'à partir de 1850 que l'on assiste à une poussée 
        d'émigration suisse avec notamment en 1851 la création du 
        village d'Ameur el Aïn, des hameaux de Koléa et en 1853 l'implantation 
        de la Compagnie Genevoise à Sétif, pour ne citer que ces 
        trois cas. La particularité des Suisses est caractérisée 
        par leur dynamisme et leur esprit d'entreprise, la famille Borgeaud en 
        est un exemple...
 Les Suisses, réputés pour leur courage, leur discipline 
        et leur fidélité, ont défendu les monarchies et les 
        principautés d'Europe pendant près de six siècles.
 
 La Légion étrangère en est un exemple. Son encadrement 
        est en partie assuré par 17,8 % de Suisses et 9 % d'Allemands, 
        entre 1832 et 1842, alors que le recrutement dans son ensemble était 
        de 6 % pour les Suisses et de 43 % pour les Allemands. Dès sa création, 
        le 9 mars 1831, Louis-Philippe confie le commandement de ce corps d'élite 
        au colonel Stoffel d'origine suisse. Notons également que le premier 
        légionnaire tué le 7 avril 1832, dans la région d'Alger, 
        est le lieutenant Cham, également d'origine suisse.
 
 Lors de notre recherche sur cette émigration suisse, nous remarquons 
        une stabilité de son importance jusque dans les années 1860, 
        suivie d'une croissance constante jusqu'en 1891 où le nombre de 
        Suisses ( 3282 ) est supérieur à celui des Allemands ( 3189 
        ), alors que ces derniers étaient trois fois plus importants que 
        les premiers vers 1853.
 
 Nous vous renvoyons à la 
        présentation du graphique de Jean-Maurice Di Costanzo (1) 
        dans notre précédent numéro
 
 Une famille très entreprenante du canton 
        de Vaud : La famille SIDER
 
 Frédéric Sider (1820-1900) fut l'un des tout premiers Vaudois 
        à émigrer pour des raisons professionnelles à Philippeville 
        en 1839. La famille Sider était composée de trois garçons 
        et cinq filles. Frédéric avait 17 ans quand il rejoignit, 
        à Lyon, son frère aîné Adolphe qui travaillait 
        dans une maison de commerce de soieries. Commis, il fut muté à 
        Philippeville et participa en novembre 1842 à la création 
        d'une succursale à Constantine. Il s'associa à deux Espagnols 
        en octobre 1843 pour monter deux maisons commerciales, l'une à 
        Philippeville, l'autre à Constantine. Il parlait et lisait couramment 
        l'arabe. En 1844, lors d'un premier retour au pays, il décida ses 
        deux frères Auguste ( 1824-1869 ) puis Adolphe ( 1817- 1874 ) à 
        venir s'installer en Algérie. Au cours de l'un de ces déplacements, 
        il épousa en 1851 une stéphanoise Emilie Abrial et, de cette 
        union, naîtront six enfants. Frédéric et ses descendants 
        élargirent avec le temps leurs activités autour de Philippeville. 
        Fréderic exploitait une concession de chênes-lièges 
        appartenant à l'Etat dont son fils aîné Paul ( 1852-1879 
        ) hérita, mais un grave incendie réduisit tout à 
        néant en 1878. Un moment armateur, Frédéric acheta 
        un navire " L'Orient " qui sombra en faisant la traversée 
        Marseille- Philippeville en 1869. Seule la petite propriété 
        du nom de " Couscoussou " achetée aux Béni-Mêlek 
        fut durable, puisque son avant-dernier enfant Lucien ( 1856-1951 ) l'exploita 
        ensuite. Ce dernier fut aussi avoué et se lança dans la 
        politique. Maire de Philippeville de mai 1896 à mai 1900, il fut 
        également président du conseil général et 
        membre du conseil supérieur de l'Algérie. Son frère 
        Frédéric ( le second du nom : 1858-1888) fut avocat à 
        Batna puis à Philippeville. Georges (18681946 ) y tint une officine 
        de pharmacie. Louis (1862-1904) géra les affaires de son père 
        à la fin de sa vie. La seule fille de la famille, Emilie, se maria 
        à un sieur Demay qui abandonna sa propriété située 
        à Saint Antoine, décimée par le phylloxera. Lucien 
        la lui racheta vers 1886.
 
 Que devinrent les deux frères que Frédéric avait 
        persuadés de venir en Algérie ? Le benjamin Auguste ( né 
        en 1824 ) épousa en 1854 une jeune fille de Rhénanie dont 
        il eut quatre enfants. Il acheta un domaine à 20 km de Constantine, 
        au Kroubs, puis monta une succursale commerciale à Biskra après 
        avoir fondé une oeuvre charitable pour venir en aide aux populations 
        indigènes décimées par la famine en 1868-69.
 
 Quant à l'aîné Adolphe ( 1817-1876 ), il acquit une 
        petite exploitation fruitière et s'associa ensuite, avec Frédéric, 
        à un sieur Durrieux afin de construire une portion de la route 
        Constantine-Alger entre 1869 et 1871.(1)
 
 AMEUR EL AÏN : Village de colonisation suisse
 Ce village de colonisation a déjà fait l'objet d'un article 
        d'Edgard Scotti dans Mémoire Vive N°41. Un complément 
        d'information est apporté ci-après, relevé dans l'ouvrage 
        de Jean-Maurice Di Costanzo " Allemands et Suisses en Algérie 
        ".
 
 " Situé à environ 60 km au sud-ouest d'Alger dans la 
        plaine de la Mitidja, Ameur-el-Aïn fait partie des villages de colonisation 
        de l'année 1849 dont les 51 maisons sont achevées par l'armée 
        en 1850. Les 8 premières familles valaisannes s'installent en janvier 
        1851 et sont rejointes par d'autres familles en février, en avril 
        puis en mai. Le directeur du centre, le capitaine des zouaves Michel Blanc, 
        est d'ailleurs lui-même par le fait du hasard, d'origine valaisanne. 
        En juillet on compte 60 familles suisses, soit 287 personnes. Aidés 
        par une prise en charge de l'administration, les valaisans pourvoient 
        aux travaux de défrichement, d'ensemencement de 15 ha d'orge et 
        de 1500 pieds de vigne.
 
 Hélas, avec l'été, le paludisme s'abat sur le village 
        faisant une cinquantaine de victimes. Du fait des décès 
        et des retours (38 familles), le village ne compte plus que 22 familles 
        et 97 habitants en décembre. A la fin de l'année 1851, 77 
        % de la population a disparu d'une façon ou d'une autre.
 
 En 1858, le village a un aspect traditionnel avec sa mairie, son église, 
        son auberge et son four banal. On y compte 238 habitants, mais il ne reste 
        que 13 familles concessionnaires d'origine valaisanne. Des familles alsaciennes 
        et franc-comtoises prennent le relais ".
 
 Les Hameaux Suisses de KOLEA (voir 
        Kolea ou Coléa, par Georges Bouchet)
 
 Les premières familles valaisannes, dès mai 1851, furent 
        dirigées sur Koléa, située à 35 km d'Alger.
 
 Création de cinq hameaux autour de Koléa : Berbessa ( 8 
        familles ), Chaiba ( 5 familles ), Messaoud (9 familles ), Saïghr 
        ( 21 familles ), Zoudj el Abess ( St Maurice, 26 familles ). Soit un total 
        de 69 familles, bénéficiant de 424 ha. Les concessions accordées 
        étaient de l'ordre de 7 ha environ par famille.
 
 Les hameaux suisses de Koléa ne bénéficieront pas 
        tous de la même qualité de terre. Les deux hameaux de Saïghr 
        et Zoudj el Abess étaient situés dans un secteur très 
        marécageux et infesté de paludisme. A Berbessa les terres, 
        en grande partie dans la plaine, sur les bords du " Mazafran ", 
        étaient fertiles. Alors que les colons des autres hameaux suisses 
        furent en proie à une misère noire et obligés de 
        solliciter des secours de l'administration, ceux de Berbessa purent dès 
        le début se suffire à euxmêmes.(2) (3)
 
 La Compagnie Genevoise
 
        
          |  Les grandes concessions dans le département 
              de Constantine.
 |  Le 26 avril 1853 le Gouvernement, par décret 
        impérial, concéda au Comte Sauter de Beauregard, représentant 
        de la " Compagnie Genevoise ", 20 000 ha de terres situées 
        aux alentours de Sétif.
 " La Compagnie s'engageait à fonder 10 villages de 2 000 
        ha dans un délai de 10 ans, qui seraient peuplés de 500 
        familles au minimum, originaires de Suisse, et à construire 50 
        maisons par village.
 
 Ainsi les 2 000 ha concédés reçurent les destinations 
        suivantes :
 - 10 000 ha à répartir, par fraction de 20 ha, entre les 
        500 habitants de 10 villages de 50 feux.
 - 2 000 ha à affecter aux communaux de ces villages.
 - 8 000 ha à accorder comme rétribution aux investisseurs. 
        "
 
 Un capital de 3 000 frs était exigé de ces colons suisses. 
        Sur ce capital, 1 000 frs étaient directement versés aux 
        concessionnaires comme acompte sur le prix de leurs futures maisons. Dès 
        le mois de mai 1853 la Compagnie fonda son premier village : Aïn-Arnat, 
        et en automne elle installa les 50 premiers colons originaires des cantons 
        de Genève, de Vaud, d'Argovie, qui foinièrent avec leurs 
        familles un groupe de 361 personnes.
 
 La Compagnie construisit ensuite quatre villages : Mahouan, Bouhira, El 
        Ouricia et Aïn Messaoud, mais ne put les peupler que de 222 personnes, 
        lorsqu'en juillet 1854 survinrent les premiers écueils. Une terrible 
        épidémie de choléra et de typhoïde frappa la 
        colonie suisse. Le bilan s'éleva à 97 victimes dans les 
        5 villages déjà construits. La Compagnie eut quelques difficultés 
        à recruter de nouvelles familles. Les quatre derniers villages 
        furent construits mais la Compagnie ne put y installer que 130 familles 
        sur les 500 prévues...
 
 Dans son rapport au prince Napoléon, du 19 décembre 1858, 
        le directeur des affaires civiles en Algérie juge ainsi l'oeuvre 
        de la Compagnie Genevoise :
 
 " La Compagnie Genevoise n'a ni bien bâti ni bien peuplé 
        ni bien cultivé... On ne pourrait pousser la libéralité 
        plus loin sans froisser à la fois les principes d'une bonne justice 
        distributive et les véritables intérêts du pays 
        ".
 
 Econduite, la Compagnie, libre désormais vis- à-vis du Gouvernement, 
        entra dans la voie des transformations, notamment elle fit cultiver par 
        des métayers indigènes toutes les terres pour lesquelles 
        elle ne put trouver des colons suisses. En 1862, le Sous-préfet 
        de Sétif écrivait :
 
 " Le vide européen s'est fait sur l'immense domaine de 
        la Compagnie Genevoise qui n'exploite plus par elle-même et ne constituera 
        désormais qu'une caisse de recouvrement ouverte à Sétif 
        pour le compte des actionnaires de Genève ".
 
 Si, entre en 1870 et 1929, les revenus de La Compagnie sont passés 
        de 321.920 frs à 13.369.000 frs, pendant ce même temps, la 
        population suisse de ses domaines est passée de 428 habitants à 
        120 et la population indigène de 2.917 à 3.700 habitants.
 
 Si, la Compagnie a échoué dans la tâche essentielle 
        pour laquelle elle a été constituée, elle a, en revanche, 
        réalisé une oeuvre économique remarquable pour laquelle 
        il convient de reconnaître ses mérites en tant qu'entreprise 
        agricole.(10) (11)
 
 Les Suisses devenus célèbres dans 
        l'armée :
 
 Le Colonel Christophe Stoffel (1780-1842). 
        Originaire d'Arbon en Thurgovie sur les bords du lac de Constance, issu 
        d'une famille de militaires avec pas moins de six officiers dont quatre 
        colonels, Christophe Stoffel est né le 19 juillet 1780 à 
        Madrid, fils d'un lieutenant colonel du Régiment de Saint-Gall 
        alors au service de l'Espagne. En 1807 en tant que capitaine, il demanda 
        à rejoindre le 3ème Régiment Suisse qui servait en 
        France. Il fut promu Chef de bataillon en 1809 et fait officier de la 
        Légion d'Honneur le 6 avril 1811. Il fut blessé et fait 
        prisonnier pendant la campagne du Portugal. Colonel en 1815, il commanda 
        le 70ème Régiment de Ligne et fut fait baron d'Empire par 
        Napoléon pendant les " 100 jours ". Il prit le premier 
        commandement de la Légion Etrangère en 1831, sous Louis-Philippe, 
        et mourut le 4 juillet 1842.
 
 Son frère cadet, Augustin, né également à 
        Madrid le 15 novembre 1781, suivit la trace de son frère Christophe. 
        Napoléon le mit à la tête du 2ème Régiment 
        Etranger et il fut nommé colonel le 28 avril 1815. Il décéda 
        à Versailles en 1854.
 
 Le Colonel Baron Eugène Stoffel (1821-1907), fils d'Augustin Stoffel, 
        servit sous Napoléon III dont il fut très proche. Attaché 
        militaire en Prusse, il rédigea des rapports alarmants sur la puissance 
        militaire de la Prusse à la veille de la guerre de 1870. Ceux-ci 
        restèrent malheureusement sans échos auprès du gouvernement 
        français, ce qui conduisit à la chute du Second Empire après 
        la défaite de Sedan. Il mourut en France sans laisser de descendance.
 (12) (13)
 
 Général Théophile Voirol (1781-1853).
 
         
          | 
  Théophile Voirol
 |  Théophile Voirol, général de division, est né 
        à Tavane dans le Jura suisse en 1781. Il est commis marchand à 
        Bâle lorsqu'il est enrôlé en 1799 dans le bataillon 
        auxiliaire du Mont-Terrible à la place de son frère, de 
        faible constitution. Il fut sous- lieutenant lors de la bataille d'Austerlitz, 
        promu chef de bataillon à Pultusk et fait prisonnier en Espagne 
        par les Anglais en 1811. Il participa en 1812 à la campagne de 
        Russie et reçut les galons de lieutenant-colonel. Napoléon 
        lui remit personnellement la croix de la Légion d'Honneur le 21 
        mai 1813. Il se distingua pendant la campagne de Rance, notamment à 
        Nogent-sur-Seine et Bar-sur-Aube en 1814. Au cours de la cérémonie 
        des adieux, l'Empereur l'éleva au grade de général 
        de brigade.
 Tombé en disgrâce en 1815 son grade de général 
        lui fut enlevé, puis rendu en 1823.
 
 Les campagnes de Belgique de 1831 et 1832 lui valurent les épaulettes 
        de général de division en 1833 et, le 29 avril de la même 
        année, il reçut le commandement intérimaire de l'Armée 
        d'Afrique qu'il conservera jusqu'au 27 juillet 1834.
 
 Durant ces dix-sept mois de pouvoir il occupa Bougie, Arzew, Mostaganem, 
        soumit les Hadjoutes de la Mitidja, créa une milice indigène, 
        fit assécher les marais de l'Harrach, de la Ferme-Modèle 
        et de Maison-Carrée. 
        On lui doit également l'ouverture de la première école 
        mutuelle à Alger le 27 mai 1833, l'établissement de 
        l'hôpital du Dey et celui de l'église catholique, 
        l'institution d'une gare nationale à Alger, l'organisation de la 
        justice criminelle, la création des centres de Kouba 
        et Dely 
        - Ibrahim. Mais l'oeuvre capitale du général 
        Voirol fut la création d'un réseau de soixante kilomètres 
        de routes autour d'Alger.
 
 " Toutes ces routes furent construites par les troupes, sous la 
        direction du génie militaire. " nous raconte Pélissier 
        de Reynaud dans les annales algériennes.
 
 Une colonne commémorative en marbre fut élevée au 
        point culminant de la route d'Alger à Birmandreïs 
        sur laquelle fut gravée l'inscription :
 
 " Exécutée en 1834 par l'Armée Française 
        sous le commandement du général Voirol ". En 1839, 
        Louis-Philippe lui donna un siège à la Chambre des Pairs 
        et des Lettres de Grande Naturalisation. Il décéda à 
        Besançon, lieu de
 son dernier commandement, le 15 septembre 1853 et y repose dans le cimetière, 
        au pied de la colonne qui porte son nom.(4) (5)
 
 Général Eugène Daumas (1803-1871).
 
         
          | 
  Eugène Daumas
 |  Melchior Joseph Eugène Daumas naquit à Delémont (Suisse) 
        le 4 octobre 1803 et entra dans l'armée comme engagé volontaire 
        en 1822. Nommé sous-lieutenant en 1827, il fut envoyé à 
        l'école de Saumur. Il partit en 1835 en Algérie sous les 
        ordres du maréchal Clauzel et fit les campagnes de Mascara et de 
        Tlemcen. Il étudia l'arabe et les moeurs algériennes. De 
        1837 à 1839 il résida, en qualité de consul de Mascara, 
        auprès de l'émir Abd el-Kader. Le général 
        Lamoricière lui confia la direction des bureaux arabes dans la 
        province d'Oran qu'il commandait. Le Maréchal Bugeaud le chargea 
        ensuite des affaires indigènes de toute l'Algérie. Il épousa 
        en 1847, à Bordeaux, Catherine Caroline Mac Carthy-Reach, nièce 
        du Maréchal Bugeaud. Il fut nommé général 
        de division le 14 janvier 1853, sénateur le 12 août 1857 
        et promu grand-croix de la, Légion d'Honneur le 28 décembre 
        1868. Il décéda à Camblanes (Gironde) le 29 avril 
        1871. Eugène Daumas fut également un grand historien et 
        fit paraître une vingtaine d'ouvrages concernant l'Algérie.(6) 
        (7)
 
 Général Alexandre- Charles Perrégaux
 ( 1791-1837 ) Né le 21 octobre 1791 à Neufchâtel en 
        Suisse, naturalisé français, Alexandre- Charles Perrégaux 
        entra le 2 juillet 1807 dans le bataillon de Neufchâtel, en qualité 
        de sous- lieutenant. Il fut envoyé en Algérie où 
        il commanda en second la place de Bône en 1833. Puis, dans les expéditions 
        de Mascara et de Tlemcen, de même que son compatriote Eugène 
        Daumas, il se fit rapidement remarquer par son commandement et fut promu 
        maréchal de camp le 16 juin 1834. Lors de la seconde expédition 
        de Constantine il fut nommé chef d'état-major des troupes 
        d'opération. Le 12 octobre 1837, en se précipitant sur le 
        général Danrémont qui venait d'être tué 
        par un boulet, il fut frappé à son tour par une balle à 
        la tête. Transporté à Bône on l'embarqua sur 
        le navire " La Chimère " qui devait le ramener en France, 
        mais il succomba pendant la traversée.(6) (7)
 
 Autres personnes célèbres d'origine 
        suisse :
 Georges Henri Borgeaud ( 1826-1889 )
 
         
          | 
   Georges Henri Borgeaud
 |  Après avoir suivi une formation à 
        l'Institut Agronomique de Versailles, il devint directeur de l'Ecole Industrielle 
        de Lausanne. Il fut recommandé, par un de ses amis de promotion, 
        auprès du général Chanzy, gouverneur général 
        de L'Algérie à cette époque, et c'est ainsi que Georges 
        Henri Borgeaud, âgé de 54 ans, quitta Lausanne en 1880, pour 
        l'Algérie avec sa femme Elise Lacombe et ses sept enfants, âgés 
        de 14 à 22 ans. Il participa activement à la fondation de 
        la première Ecole d'Agriculture de Rouïba 
        qui ouvrit ses portes en février 1882. Il y enseigna et devint 
        par la suite consul de Suisse en Algérie avant de s'éteindre, 
        le 14 janvier 1889 à l'âge de 63 ans. Son fils Jules lui 
        succéda ; c'est lui qui, avec deux de ses frères Charles 
        et Lucien acheta en 1905 le domaine de la Trappe de Staouëli. Ils 
        devinrent célèbres et resteront une référence 
        de réussite coloniale dans le domaine de la viticulture ; ils créèrent 
        sur la propriété une école, un dispensaire et d'autres 
        aménagements sociaux pour les employés du domaine.
 C'est Henri Borgeaud, né à Alger en 1895, fils de Lucien, 
        qui assurera la pérennité du domaine 
        de La Trappe jusqu'en 1962.
 Il fut sénateur d'Alger de 1946 à 1958. Il décèdera 
        en 1964.(1) (8)
 
 Henri Dunant ( 1828-1910 )
 
         
          | 
  Henri Dunant
 |  Né à Genève, fondateur de la Croix-Rouge et prix 
        Nobel de la Paix en 1901.
 Missionné par la Compagnie Genevoise, il fut envoyé à 
        Sétif en septembre 1853 pour préparer l'arrivée des 
        premiers colons suisses.
 Il décida de s'installer à son compte, demanda et obtint 
        l'autorisation de faire des travaux pour la réalisation d'un moulin 
        à Mons-Djemila. On lui accorda en 1856 une concession de sept hectares 
        ainsi qu'une chute d'eau attenante, il créa ainsi, en mars 1859 
        la société Anonyme des Moulins de Mons- Djemila à 
        Saint-Arnaud au capital d'un million de francs. Il agrandit ensuite sa 
        concession de plus de 200 hectares, d'une chute d'eau sur l'Oued Saf-Saf, 
        de concessions de mines et de plusieurs centaines d'hectares de forêts 
        de chênes-lièges à Akfadou.
 
 L'autorisation d'exploitation d'une chute d'eau pour faire fonctionner 
        ses moulins n'arrivant pas, il décida de s'adresser directement 
        à l'empereur Napoléon III, qui était avec son armée 
        en Lombardie, son quartier général se trouvant dans la petite 
        ville de Solférino. C'est au soir du 24 juin 1859 que Dunant arriva 
        à proximité du champ de bataille à la fin de l'affrontement 
        entre les troupes piémontaises et françaises d'une part 
        et l'armée autrichienne d'autre part. Plus de 30 000 morts et blessés 
        se trouvaient sur ce champ de bataille sans assistance. Dunant fut traumatisé 
        par ce qu'il vit. Ce fut le point de départ de son action humanitaire 
        qui le conduisit, après bien des péripéties, à 
        la création de la Croix-Rouge. (1)
 
 Jean Geiser .
 
         
          | 
  Jean Geiser
 |  Il fut l'un des plus grands photographes 
        d'Algérie dès la fin du XIXème siècle.Ces 
        destins remarquables soulignent la capacité de cette population 
        à s'adapter à tous les types de situations proposés 
        par l'Algérie. Yves Marthot Sources :(Ces ouvrages sont consultables au CDHA)
 - (1) Jean-Maurice Di Costanzo " Allemands et Suisses en Algérie 
        "
 - (2) Eric Maye " Emigration valaisanne en Algérie "
 - (3) Suzanne Granger " Les hameaux suisses de Koléa "
 - (4) Annales algériennes
 - (5) Damato " Monuments en exil "
 - (6) Gabriel Esquer " Correspondance du général Voirol 
        "
 - (7) Narcisse Faucon " Le livre d'or de l'Algérie "
 - (8) Georges Bardelli " La trappe de Staouéli "
 - (9) Jean-Charles Humbert " Jean Geiser, photographe, éditeur 
        d'art (1848-1923) "
 - (10) Congrès de la colonisation rurale. Centenaire de l'Algérie.
 - (11) Claude Schurer " La Compagnie Genevoise "
 - (12) Daniel Lerault " De Waterloo à la Légion Etrangère 
        "
 - (13) Alain-Georges Ravel " Stoffel "
 - Georges Couget " Voyage aux origines - Georges Bouchet " Koléa 
        "
 - Pierre Goinard " L'oeuvre française en Algérie "
 - Anatole Ricoux " Population européenne en Algérie 
        "
 - Alain Lardillier " Le peuplement français en Algérie 
        "
 - R. Garcia " L'Algérie de 1830 à 1962 "
 - Xavier Yacono " Hommes et Destins "
 - Xavier Yacono " Histoire de l'Algérie "
 - A.F.N. Collections
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